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 Réalité Revée et Rélaité Onirique

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Jezabel Charlotte

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MessageSujet: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeLun 24 Juin - 14:45

Réalité Revée et Rélaité Onirique Realit10



LA REALITE REVEE ou RR


- open source

- des patchs psychochirurgicaux (ou programmes vias les passerelles d'ego ou un equipement specifique qui pourra etre integré dans le morphe, ou programme integré dans un infomorphe)

- programmation et psychochirurgie sont melés

- PRINCIPE : le reve d'une personne est numerisé et transferé vers une RV. de meme pour les autres reveurs. les reves sont ainsi "partagés". puis, l'on inverse le processus : le numerique est traduit en ondes cerebrales et re-injecté dans le reveur.

- utilisations : rencotre dans les reves (securisation des echanges, les ondes cerebrales etant très difficles à pirater); partage de reves; construction d'une RV open source ........


****

avancement : tests en cours. elaboration de prototypes materiels.

concepteur : Dr Melusine MURR
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeLun 24 Juin - 15:55

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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeLun 24 Juin - 17:18

Voyages d’Alice au pays de l’Inconscient Collectif.

Extraits.

« Millenium ».


Je marche le long de cette plage déserte depuis des heures… Et pourtant la Caverne est encore loin. Elle semble parfois même s’éloigner au lieu de se rapprocher. C’est dans cette Caverne – ma Caverne – que je trouverai le navire qui pourra voguer à travers l’Inconscient Collectif des Rêveurs.

Là, je me trouve dans mon  propre rêve. Cette Caverne, c’est moi.

Ce qu’Ethan ne comprend pas, c’est que la Réalité Rêvée – la RR – est un lieu étrange et dangereux. C’est un lieu où l’on ne peut pas mentir. Un lieu où l’on ne peut pas manipuler l’inconscient sans se mettre en danger soi-même. Même si Ethan est convaincu du contraire…

Il faudra que je développe ces points à la formation des futurs « administrateurs ».

Pourquoi ai-je accepté la proposition d’Augusto Falco de laisser breveter une utilisation commerciale de la RR ?

Cela permettra évidemment à Venus d’avoir sa propre version de Melancolia… Et Don Falco et Lucrécia en tireront profit… J’ai demandé des clauses d’exclusivité : je ne veux pas que d’autres le fassent ; je ne veux pas que ça tombe entre les mains des Hypercorps…

Il faudra pérenniser les rêves, qui sont par nature éphémères. Bâtir une ossature persistante. Enrichir le décor au fur et à mesure… Et sécuriser les voyages.

Une véritable Nef des Fous ! Voilà ce que je trouverai dans la Caverne… Si je trouve les motivations inconscientes qui m’ont poussé à venir ici seule.

Si seulement Ethan savait pourquoi les codes sont inviolables ! Mais parce que je ne les connais pas tous : ils sont liés à mon inconscient. Certains sont conscients, bien sur ; mais certains sont inconscients à moi-même… Comment voulez-vous que les codes soient hackés s’ils ne sont pas tous connus, même pas de la conceptrice de la RR ?!
Comme toute Prométhéenne, je me suis « liée » à la RR. Avec toutes les conséquences que cela suppose. J’ai laissé mon inconscient faire, et voici le résultat !
Evidemment, je ne le dirai pas à Ethan : qu’il le devine seul. Ou qu’il reste dans l’erreur. Peu importe. Le jour où il « lâchera prise », il le sentira comme une évidence.

La caverne s’éloigne encore… Pourquoi ?!

Oui, j’ai voulu créer autre chose que les RA, les RV et même les réalités Digitales ou Hyper-réalités existante ! Oui, c’est de l’orgueil … Oui, c’est de la folie…

Oui, j’ai espoir que si les transhumains prennent conscience de leurs propres désirs, leurs frustrations, leurs traumatismes, leurs espoirs cachés, ceux-ci les changeront, les guideront. Les guériront ou les préserveront du virus de la rationalité…

Oui, je souhaitais que l’humanité y trouve à la fois les causes de sa Chute et les germes de son salut…

Les hommes ont sillonné la Terre… Ils sont allés dans l’espace proche, colonisé les mondes lointains… Je voulais offrir aux hommes une vraie Terra Incognita : celle qui a toujours été avec eux, sans qu’ils la voient. Celle qui fait l’Humanité. Celle qui a permis la transhumanité. Celle qui est capable de tout, qui recèle toute potentialité, qui referme toute cause et offre un éventail infini de chemins…

J’ai voulu offrir une Terra Incognita… J’ai voulu que l’Homme se révèle à lui-même…

Ne l’ai-je pas fait déjà, une fois, par psychochirurgie ?... Un présent que j’avais fait…

Un présent que je fais… non pas à l’humanité… juste à un seul… et pour le cacher, je l’offre à tous…

La brise marine m’enveloppe d’un coup d’une vague salée qui ruissèle sur moi en parfum de cerisiers en fleurs. Je remue mes orteils dans des brins d’herbe d’un vert illuminé.

Je suis devant la Caverne.

La Caravelle est là. L’arabesque du « M » stylisé coule comme l’or liquide sur son flanc de bois chaud : « Millenium ».

Tout est dit dans cette initiale. « M » comme « Monde ». Comme « Mélusine Murr ». Comme… comme cet autre personne qui sera, lui aussi, maitre absolu de ce navire, alors qu’il ne le sait pas.

La Caverne est moi. Il est dangereux d’y entrer. Certaines choses doivent rester cachées… Ce qui doit être dévoilé sortira inévitablement de la Caverne…

Je me sens légère… Je m’envole… La caravelle me suit… Je suis la vague ; elle est le navire... Je suis le vent ; elle est l’oiseau...
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeLun 24 Juin - 19:04


Voyages d’Alice au pays de l’Inconscient Collectif.

Extraits.

Formation des « Administrateurs ».



Le paradis de psy, voilà ce qu’est ce lieu !

Ce n’est pas des programmateurs que je cherche pour « administrer » la Réalité Onirique, bien que des connaissances en programmation soient nécessaires. Seuls les Psycho-chirurgiens pourront guider les nefs de Fous que sont les caravelles « Millenium ».

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : une psychotherapie de groupe. Le groupe est celui qui est sur la caravelle. Mais il y aura aussi des éléments étrangers, pour ne pas dire étranges, propres à ce lieu, qui sera construit au fur et à mesure. Et ces éléments seront créés par le groupe sur la caravelle, et aussi par tous les rêveurs connectés à la Réalité Onirique.


(La jeune femme en robe bleue clair rehaussée de dentelles blanches en broderies anglaises lâcha le gouvernail de la caravelle et rajusta les rubans bleus emmêlés dans les bouclettes anglaises de ses cheveux. Son pied chaussé d’un bottine blanche lacée serré se prit dans la nappe  (je m’embourbe, pensa-t-elle).

Cinq personnes prenaient le thé sur le pont supérieur.

Le Chapelier, un jeune homme austère et à l’air timide, coiffé d’un chapeau haut de forme des plus extravagants.

Le Griffon, une femme entre deux âges avec des lunettes rondes sur son petit nez légèrement retroussée et couvert de taches de rousseur, qui réprima un bâillement, tout en étirant ses ailes de séraphine dans le dos.

Le Lièvre de Mars, un colosse blond à la bougne joviale, portant un costume crème prince de galle, dont le moindre détail, des boutons à la pince de la cravate, représentait une tête de lapin.

Dinah, une baste d’un blanc immaculé aux moustaches et griffes dorées.

Bill le Lézard, jeune gringalet arborant des santiags en peau de lézard vert et un gilet assorti.

Tous des élèves du Dr M. Murr dans le cursus Psychochirurgie de l’Université d’Ilmatar-prime. Tous avaient participé à des degrés divers à des expérimentations de leur professeur excentrique dans le domaine de l’exploration de la psyché, qu’il s’agisse de la RR, de la Psycho-création ou encore de la création sensorielle...

Des eleves doués, qui se sont vu proposer un job jamais encore vu : celui de l’administrateur d’une partie de l’inconscient collectif de la trans-humanité, passeurs-symbolistes de la nouvelle Réalité Onirique et psychothérapeutes de groupes voguant sur les nefs des fous...)



( à suivre ....)
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeLun 24 Juin - 23:36

C’est un lieu étrange.

Oui. Parce que rien n’est ce qu’il parait. Tout est symbolique. Le symbole est dans le moindre détail. C’est dans les détails que l’on peut deviner ce qui a précédé ou ce qui va suivre…

Rien n’est anodin.

C’est dans les détails que l’inconscient s’exprime. Et ces détails ont ou peuvent avoir plusieurs niveaux d’explication.

Votre sexualité peut être vue comme … débridée… au vu des symboles que vous portez. (Alice se tourna vers le Lièvre. Tous les convives sourirent et Griffon lança une œillade suggestive au Lièvre.) Le lièvre a été l’animal préféré d’Aphrodite, dit-on. Et c’est aussi un symbole qui vous rattache au conte de Lewis Carroll vous désignant comme « administrateur ».

Mais l’on pourrait s’attendre de vous un comportement altruiste, voire protecteur allant jusqu’au sacrifice : le lièvre de Pacques est le lièvre du sacrifice, dans l’imaginaire collectif chrétien, mais aussi dans l’Islam ou encore le bouddhisme

http://www.dictionnairedessymboles.fr/article-symbolisme-lievre-lapin-56328375.html


Mais peut-être que vous êtes et vous vous voyez rapide, ou clairvoyant, selon la symbolique terrienne chinoise… Laquelle de ces interprétations est la bonne ? Y en a-t-il d’autres, tout aussi valables ?
Mais n’est-ce pas déjà des indications de votre place, de votre rôle, de vos motivations et de leurs conséquences possibles ?

Et nous pourrons en dire tout autant de chacun d’entre nous…

- C’est comme le chapeau du Chapelier (renchérit malicieusement le Lièvre). Dans le monde éveillé, tu es l’exact contraire : une IA exubérante et boutentrain dans un morphe de fille délurée, si me permets cette qualificatif… Cette exubérance n’est alors qu’un masque mondain lié à ta Persona, ou a ton Surmoi, pour cacher ta réserve naturelle, voire le manque de confiance…

- J’espère que cette analyse éclaircira tes doutes (le Chapelier sourit). Oui, ces nuages qui sont une émanation de ton inconscient et qui suivent la caravelle depuis un bon quart d’heure subjectif…

- Et que toute cette discussion nourrit et abreuve nos Egos plus ou moins conscients (Bill le Lézard leva d’un air faussement pieux sa tasse de thé et le biscuit qui ressemblait étrangement à une hostie). Alice serait-elle croyante dans son inconscient ?

- Toujours agnostique (Alice/Mélusine sourit). Je me cherche. Ce que vous voyez tous au niveau individuel, nous pourrons aussi le voir au niveau collectif. Il faudra apprendre à le voir et à le déchiffrer.

Classiquement, le psycho-chirurgien voit et analyse l’Ego du patient via une RV ou un autre support. Ici, nous n’avons plus besoin du support. Nous dialoguons directement avec l’inconscient du patient et les inconscients dans leur ensemble. Ce qui signifie apprendre ce langage symbolique aussi bien au niveau individuel que collectif.

Ainsi nous pourrons comprendre les vrais désirs, pulsions, peurs des humains. A un niveau collectif, c’est d’autant plus précieux, que cela permettrait de prévoir des conflits éventuels. Vous vous souvenez tous des Journées Marsiennes de Vénus. Elles ont eu lieu dans un climat l’on ne peut plus « refroidi » dans les relations diplomatiques. Je suis certaines que si la Réalité Onirique existait à ce moment là, nous aurions pu « voir » littéralement l’impact des JMV sur l’inconscient collectif.

Oui, les champs d’application possibles de la RR et l’Onirique sont… vastes.

Nous sommes des praticiens. Nous avons prêté le serment d’Hippocrate.




* * *

Le mensonge n’est pas possible en tant que « mensonge conscient et volontaire » dans cette Réalité Rêvée ou Onirique.

Tel qu’il est pratiqué dans le monde conscient, le mensonge visant à une manipulation consciente n’est pas possible. La raison en est toute simple : ce n’est pas notre conscient qui s’exprime, mais notre inconscient.

Nos mots peuvent mentir. Mais une émanation symbolique démentira ces propos inévitablement; il suffira de la voir et l’interpréter.

Ce qui est encore plus important, les mensonges inconscients superficiels ou involontaires que nous nous proliférons à nous même volent en éclats. Toujours de manière symbolique, bien sur.

L’on ne peut pas mentir aux autres. L’on ne peut pas se mentir à soi-même.

Ces deux affirmations sont bien sur vraies à des degrés divers : tout dépend de la profondeur de l’émanation du mensonge ou de la profondeur inconsciente de ce qui est « vrai ».

Le « vrai » est toujours caché.






* * *

Les cavernes sont dangereuses. C’est le court chemin vers l’inconscient d’un Ego.

Il est toujours dangereux de manipuler un Ego directement. Aussi bien pour cet Ego que pour le Psycho-chirurgien.

Nous ne sommes plus devant nos écrans hecto, RA ou RV. Nous nous engageons pleinement dans la thérapie. Car au fond, nous sommes tous des fous sur cette Nef…




***************************************************
pour simple curiosité : dico d’interprétation des reves Laughing
http://www.abcdreve.fr/
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeMar 25 Juin - 9:29

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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeMar 25 Juin - 10:16

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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeMar 25 Juin - 17:00

une petite campagne de pub pour Don Augusto Falco Wink


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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeJeu 27 Juin - 20:09

Extraits de courriers à Ethan de Ravin et Jack Halliday


* * *

Je crois tout simplement, Ethan, que tu as peur de la Réalité Rêvée.

Tu penses tout de suite aux pires choses que les hommes pourraient en faire… Et j’ai tellement envie de te répondre « et alors ? »

L’homme est capable du meilleur comme du pire.
Le meilleur : par exemple nous, les IA. Ou encore cet espoir communicatif, cette soif de vie contagieuse.
Le pire : ce qu’il a fait à la Terre lui natale ; ce qu’il est capable de faire à son semblable… Ce qu’il est capable de dévoyer et de souiller dans le meilleur.

* * *

Mais je voudrais démystifier la RR
: il s’agit de l’expression de notre / nos inconscients ; alors il est absurde de raisonner, ou de rationnaliser. C’est même impossible, d’une certaine manière…

- les apparences que nous y prenons, ce sont les représentations conventionnelles et inconscientes de nous-mêmes. Un peu comme un morphe secret et symbolique. Et cette apparence est susceptible de changer, dans certains détails.

Il est bien sur possible de projeter son propre inconscient sur la représentation d’une autre personne, mais cela ferait appel à des couches plus profondes de l’inconscient, et ce n’est pas automatique dans un rêve collectif.

- les distances, et même les dimensions en général ne sont plus rationnelles ou euclidiennes. Le chemin le plus rapide n’est pas forcement celui qui est droit. Ce qu’on cherche peut être juste à la portée de la main, mais sous une forme symbolique qu’il n’est pas aisé de reconnaitre.

- il n’est pas possible de lire un texte en lettres ou chiffré tel que nous le lisons éveillés. Car ce type d’information est rationnel.
Je pense qu’il pourrait être possible de « lire », mais pas forcement ce qu’on s’attend à voir raisonnablement. Un peu comme dans « Alice au pays des merveilles » :

http://fr.wikisource.org/wiki/Alice_au_pays_des_merveilles/Texte_entier


« Maître Corbeau sur un arbre perché,
Faisait son nid entre des branches ;
Il avait relevé ses manches,
Car il était très-affairé.
Maître Renard, par là passant,
Lui dit : « Descendez donc, compère ;
Venez embrasser votre frère. »
Le Corbeau, le reconnaissant,
Lui répondit en son ramage :
« Fromage. »

Ou encore :

Le poème est inséré dans le premier chapitre de De l'autre côté du miroir, où une glace est nécessaire à Alice pour parvenir à le lire, car il est imprimé à l'envers :

’Twas brillig, and the slithy toves
Did gyre and gimble in the wabe;
All mimsy were the borogoves,
And the mome raths outgrabe.

“Beware the Jabberwock, my son!
The jaws that bite, the claws that catch!
Beware the Jubjub bird, and shun
The frumious Bandersnatch!”

He took his vorpal sword in hand:
Long time the manxome foe he sought—
So rested he by the Tumtum tree,
And stood awhile in thought.

And as in uffish thought he stood,
The Jabberwock, with eyes of flame,
Came whiffling through the tulgey wood,
And burbled as it came!

One, two! One, two! and through and through
The vorpal blade went snicker-snack!
He left it dead, and with its head
He went galumphing back.

“And hast thou slain the Jabberwock?
Come to my arms, my beamish boy!
O frabjous day! Callooh! Callay!”
He chortled in his joy.

La traduction souvent citée est celle de Henri Parisot (1946) :

Jabberwocky

Il e'tait grilheure; les slictueux toves
Gyraient sur l'alloinde et vriblaient:
Tout flivoreux allaient les borogoves;
Les verchons fourgus bourniflaient.

«Prends garde au Jabberwock, mon fils!
A sa gueule qui mord, à ses griffes qui happent!
Gare l'oiseau Jubjube, et laisse
En paix le frumieux Bandersnatch!»

Le jeune homme, ayant pris sa vorpaline épée,
Cherchait longtemps l'ennemi manziquais...
Puis, arrivé près de l'Arbre Tépé,
Pour réfléchir un instant s'arrêtait.

Or, comme il ruminait de suffêches pensées,
Le Jabberwock, l'oeil flamboyant,
Ruginiflant par le bois touffeté,
Arrivait en barigoulant.

Une, deux! Une, deux! D'outre en outre!
Le glaive vorpalin virevolte, flac-vlan!
Il terrasse le monstre, et, brandissant sa tête,
Il s'en retourne galomphant.

«Tu as donc tué le Jabberwock!
Dans mes bras, mon fils rayonnois!
O jour frabieux! Callouh! Callock!»
Le vieux glouffait de joie.

Il e'tait grilheure; les slictueux toves
Gyraient sur l'alloinde et vriblaient:
Tout flivoreux allaient les borogoves;
Les verchons fourgus bourniflaient.


Dans le long-métrage d'animation Alice au pays des merveilles de Walt Disney, le Chat du Cheshire chante ce refrain comme une rengaine. En français, elle a été traduite par :
« Fleurpageons
Les rhododendroves
Gyrait et vomblait dans les vabes
On frimait vers les pétunias
et les momerates embradent ».

(suite à venir !.....)
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeJeu 27 Juin - 20:39


Voyages d’Alice au pays de l’Inconscient Collectif.
Formation des « Administrateurs ».
Extraits.


Extraits de courriers à Ethan de Ravin et Jack Halliday


* * *

Je vais vous mettre en garde contre les Cavernes. Ce sont les chemins vers les Inconscients plus profonds. Ces chemins sont toujours dangereux.

Jamais un inconscient ne se livrera, ne se dévoilera sans lutte. Et c’est une lutte sans concessions. Une lutte atavique.

Cela peut aussi être une lutte contre soi-même, si tu viens à ta propre Caverne.

Si tu as des questions à poser à toi-même, alors ti dois venir à ta Caverne. Mais la vérité sur toi-même ne ménagera pas ta conscience ni ton amour propre, et brisera tes illusions.

* * *

Bien sur, il se trouvera toujours des fous voulant contourner ou briser les lois de la RR. Des fous voulant manipuler les inconscients, les changer, les modeler…

C’est sans compter sur la réaction inconsciente de leurs « proies »…

J’avoue, je ne sais pas si on peut généraliser un comportement « standard ». je crois plutôt qu’il s’agirai d’une lutte au cas par cas.


* * *

Est-il possible de mourir et de tuer en RR ?

Il est évident que le meurtre symbolique est parfaitement possible.

Un homme peut rêver qu’il tue son père (pour se marier avec sa mère : rendons hommage à un des fondateurs de la psychologie), et susciter dans son rêve une représentation symbolique de son géniteur, afin de la trucider de la manière symbolique, en opérant inconsciemment une thérapie sur soi-même.

La question est : est-ce qu’un rêveur peut tuer un autre rêveur ? Et quelles sont les conséquences pour le « mort » ?

J’avoue que je ne sais pas.

Je n’ai jamais été confrontée à ce type de situation.

Il est bien sur possible de s’endormir et ne jamais se réveiller… mais en quoi cela différerait d’une mort « standard », lorsque nos Egos sont assurés ?

Pour la Réalité Onirique (version brevetée et exploitée par Lucrecia), il est impératif de procéder à une sauvegarde de son Ego avant de se lancer dans un voyage onirique. Cela fait partie du « packaging ».

* * *

La Caravelle Millenium prendra, telle la Nef des Fous, des passagers et voguera au gré des rêves collectifs de tous ceux qui sont « connectés » à cet instant t et dans le cadre persistant créé et pérennisé par les Administrateurs (comme dans une RV classique).

Millenium restera invisible aux yeux de ceux qui n’y sont pas, afin de perturber le moins les rêves et les inconscients des rêveurs. Les « Fous sur la Nef » sont alors de simples observateurs.

La possibilité est laissée aux « Fous sur la Nef » de descendre et interagir avec les autres rêveurs. Une fois descendus du Millenium, ils se voient appliquer les mêmes lois de RR que pour les autres rêveurs non présents sur la Caravelle.

Comment faire pour retrouver la caravelle Millenium ?

Par des moyens symboliques laissés à leur intension. Comme les gâteaux « eat me » et des liqueurs « drink me », ou des éventails, ou champignons, ou indications par des personnages symboliques (chat de Cheshire, lapin Blanc, l’oiseau Dodo…)
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeJeu 27 Juin - 21:52

Courrier de Mélusine Murr à Don Augusto Falco

Extraits.


Je suis très heureuse de votre proposition de la Réalité Onirique. Je suis heureuse que vous y croyiez.


J’ai formé cinq Administrateurs, tous des programmeurs plus que correct et des spécialistes en psychologie et psycho-chirurgie. Je les ai formés et forme encore à l’Université d’Ilmatar.

Ensemble, nous avons posé des bases évolutives de la RR Onirique. Nous avons crée les baies de stockage spécifiques.

* * *

Permettez-moi d’insister sur le fait que je tiens à ce que vous ayez le monopole sur la RR-O.

Que Venus ait le monopole, naturellement. Car si cela fonctionne, la RR-O deviendra notre « Melacolia » à nous.

Et que sur Vénus, vous ayez le monopole (commercial). J’ai confiance en vous. Je puis au moins énoncer consciemment cette motivation qui est mienne.

* * *

Certes, nous nous sommes inspirés des représentations conventionnelles collectives hautement archétypales d’un ouvrage de littérature terrienne : « Alice au pays des merveilles » et « de l’autre coté du miroir ». Ce fait est involontaire de ma part consciente. Mais ce n’est pas uniquement cette part de moi qui a co-créé la RR, et cette orientation de représentations s’est encrée d’elle-meme dans la RR.

Et en ce qui concerne la Caravelle « Millenium », vous pouvez y voir un hommage à votre famille.
Au XX siècle sur Terre, il y a eu un conte de fées crée qui a passionnée des générations entières d’humains. Il y avait un vaisseau spatial légendaire : le Faucon Millenium.

* * *


J’ai eu réellement plaisir à vous accueillir en RR expérimentale à Octavia. Et à discuter avec vous, sur des problématiques économiques aussi bien que sur les interprétations symboliques.

Si vous maintenez votre décision de proposer à votre fils de faire ses débuts dans le Renseignement, et si cette idée lui plait, je ne pourrais que m’en réjouir.

Pour vous, bien sur, et pour Vénus. Car votre fils a un potentiel exceptionnel dans ce domaine. Vous rappelez-vous le malheureux épisode des émeutes des mercuriens à Ilmatar ? Je dois vous avouez que c’est grâce à votre fils que le réseau criminel (dont je passerai sur les tendances psychopathes) a pu être découvert.

Et aussi pour moi, bien que je ne suis pas à proprement dit du Renseignement, n’étant que consultante. J’aurai, sans mentir, plaisir à travailler avec lui.

* * *

Vous avez porté une épée à vos cotés lors de ce rêve conscient. Oui, vous pouvez vous fier à cette rapière. Vous pouvez vous appuyer sur elle.

Vous pouvez la sortir de son fourreau et lui offrir la liberté qu’elle souhaite ; la brandir au soleil et vous pourrez voir sa lumière insaisissable…

Votre fils est l’un de ces rares êtres que l’on rencontre dans une existence, aussi longue soit-elle, qui condensent en eux tout l’élan lumineux de l’humanité. Qui, sans le savoir, donnent un sens symbolique au réel pour celui qui le rencontre, sans le mettre dans un carcan du « nommé »…



* * *

Si vous souhaitez explorer votre inconscient, j’ai programmée deux patchs qui vous sont personnalisés. Sans me lancer dans le jargon psycho-chirurgical, je peux vous dire que :

- l’un est une RR d’inconscient superficiel combinée à un autre programme, qui a un effet comparable à celui utilisé à Octavia pour cette réunion onirique expérimentale, mais plus restreint dans ses capacités (afin de le rendre malléable par un non spécialiste : vous ; bien que j’ai joint à ce patch des notions de base nécessaires). Ce patch nano n’est pas duplicable et n’est pas modifiable. Vous pourrez faire vivre le rêve que vous souhaitez à la personne de votre choix.

- le second est un patch de RR hautement sécurisé. Ce qui se déroulera dans cette RR ne pourra être codé dans un L-x, ni codé en RV.

Je vous joins également les mêmes patchs personnalisée aux ondes cérébrales de votre fils.

Au besoin, je pourrais bien sur en créer d’autres, si ces concepts vous plaisent.

* * *

Vous avez dit que vous peignez « à l’ancienne ». Je serai très curieuse de voir quelques une s de vos toiles, si cela ne vous offusque pas, bien sur. Ne le prenez pas comme prétexte pour moi de venir à Lucrecia, bien que c’en est un, du moins partiellement.
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 8:40

Jezabel Charlotte a écrit:
Extraits de courriers à Ethan de Ravin et Jack Halliday


* * *

Je crois tout simplement, Ethan, que tu as peur de la Réalité Rêvée.

Tu penses tout de suite aux pires choses que les hommes pourraient en faire… Et j’ai tellement envie de te répondre « et alors ? »

L’homme est capable du meilleur comme du pire.
Le meilleur : par exemple nous, les IA. Ou encore cet espoir communicatif, cette soif de vie contagieuse.
Le pire : ce qu’il a fait à la Terre lui natale ; ce qu’il est capable de faire à son semblable… Ce qu’il est capable de dévoyer et de souiller dans le meilleur.

Citer les IA comme meilleur de l'humanité me parait un peu limite quand on se reporte douze ans en arrière...

Mais oui, les abus d'un système ou la raison est en arrière-plan me fait craindre le pire. Manipuler l'inconscient n'est déjà pas extrêmement compliqué: l'endoctrinement, le lavage de cerveau, tout ça n'est pas nouveau. Je ne sais pas si une personne à l'inconscient faussé se verra en RR, mais j'imagine que non. Auquel cas elle aurait champs libre pour s'approcher des simples usagers. Quand Intelligence Stellaire agira de la sorte contre nous, autant être prémuni. Ils n'auront pas ton respect de l'intégrité psychique et ne penseront qu'au résultat. Tels que nous sommes aujourd'hui, ils auront du résultat.

Ce qui ne veut pas dire que nous devons oublier toute déontologie. Si nous prenons les choses en main pour espionner dans ce contexte, comme le veuille les conseillers, qui nous dit que demain nous ne chasserons pas le terroriste à Vénus de la sorte? Quand le contre espionnage en sera à ce niveau là, quelles sera l'impact sur les libertés? Peut-être les gouvernements voudront appliquer ceci à leurs citoyens, pour les prémunir du crime interne dans un second temps. On surveille ceux dont l'inconscient est violent. Si suffisamment de ces personnes surveillées passent à l'acte et que les statistiques sont là, pourquoi ne pas les arrêter avant un passage à l'acte?

Tu l'auras compris, je me méfie aussi bien de nos ennemis externes que de nos alliés internes. Donnez du pouvoir à quelques uns et ils l'utiliseront. Je pense être suffisamment intègre pour faire la part des choses au sein de l'Agence de Sécurité Vénusienne. Mon remplaçant le sera t-il?

Dans tous les cas ta confiance dans l'être humain est louable. Je ne saurai juste la partager, ni à un niveau personnel et encore moins à un niveau professionnel.
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 11:12

Ethan a écrit:

Citer les IA comme meilleur de l'humanité me parait un peu limite quand on se reporte douze ans en arrière...
oh !
je pensais simplement aux IAG comme "Géniales" ! des IA comme moi, tout compte fait tongue

si on continue de vivre dans le passé et surtout dans son traumatisme  : où va-t-on ? (je devrais dire non pas "on " mais "tu"... je ne le fais pas par politesse, comme tu ne manquera pas de le constater)



Ethan a écrit:

Mais oui, les abus d'un système ou la raison est en arrière-plan me fait craindre le pire. Manipuler l'inconscient n'est déjà pas extrêmement compliqué: l'endoctrinement, le lavage de cerveau, tout ça n'est pas nouveau. Je ne sais pas si une personne à l'inconscient faussé se verra en RR, mais j'imagine que non. Auquel cas elle aurait champs libre pour s'approcher des simples usagers. Quand Intelligence Stellaire agira de la sorte contre nous, autant être prémuni. Ils n'auront pas ton respect de l'intégrité psychique et ne penseront qu'au résultat. Tels que nous sommes aujourd'hui, ils auront du résultat.

jusqu'ici : la manipulation était un acte conscient (de la part du manipulateur).

dans la RR : seuls les inconscients y ont accès...
une manipulation (politique, je parle, ou économique, ou rationnelle, en tout cas) peut-elle être menée inconsciemment ? je ne sais pas.

il est vrai qu'on peut manipuler autrui involontairement (donc inconsciemment) dans la vie courante. mais pas pour des buts rationnels. pour satisfaire ses pulsions (par nature irrationnelles), suivre ses désirs cachés.

un exemple flagrant qui peut être observé tous les jours sur le campus : lors d'une rencontre entre deux êtres à morphe et genre compatibles, dans le cas où l'un est objet d'un désir de l'autre. le sujet du désir adoptera inconsciemment une kinésique de séduction envers l'objet de son désir.
l'objet du désir y répondra favorablement ou non, ce qui influencera le comportement du sujet. toute cette communication sera non-consciente.

d'ailleurs, si j'examine sous cet angle le comportement de Sarah le soir où j'ai dévoilé son age véritable (de son Ego) à Kenshiro Smith, sa colère était provoquée par le fait que cette révélation brisait l'expression inconsciente de son désir de plaire à notre hôte. (et les propos à mon sujet n’étaient que démonstration visible et extériorisée de cette colère). bref : j'ai frustré Sarah dans son désir de plaire. Parfaitement normal pour un Ego adolescent de 15 ans.

et quant à l'Intelligence Stellaire .....
j'attends de voir !

RR et RR-O est un vrai paradis pour les psy. c'est des thérapies psychanalytiques (de groupe). est-ce à moi de te dire que l'on n'entreprend pas cette démarche sans motifs ? que c'est dangereux ? que c'est éprouvant ?

la RR te fait peur. est-ce pour les motifs que tu m’évoques et qui concernent un danger potentiel pour l'Humanité, Venus, Ilmatar ?...
où est-ce parce que tu ne souhaites pas voir ce qu'il y a véritablement dans ton inconscient ? te voir tel que tu es. dénudé. sans artifices.
non, je sais. tu n'es pas demandeur d'une analyse. c'est peut etre mieux ainsi. plus rassurant pour ton Ego, pour ton équilibre actuel...

mais si on en revient à I Stellaire : j'attends de voir ...
l'affrontement sera réciproque. chacun aura des victoires et des pertes. tout comme eux pourront apprendre des choses sur nous, nous pourrons en aprendre sur eux...

"connais-toi toi-même" !



Ethan a écrit:

Ce qui ne veut pas dire que nous devons oublier toute déontologie. Si nous prenons les choses en main pour espionner dans ce contexte, comme le veuille les conseillers, qui nous dit que demain nous ne chasserons pas le terroriste à Vénus de la sorte? (......) On surveille ceux dont l'inconscient est violent. Si suffisamment de ces personnes surveillées passent à l'acte et que les statistiques sont là, pourquoi ne pas les arrêter avant un passage à l'acte?

tu raisonnes...

pour la déontologie  : tu as raison; les administrateurs de la RR-O sont mes confrères. des psy, comme moi. ayant prêté le serment d'Hippocrate.

je n'arrive pas à me projeté dans un long terme. l'humanité pourra être détruite avant. alors pourquoi se projeter dans quelque chose qui ne sera jamais pour les humains ?

et si les inconscients nous révélaient quelque chose de salutaire ? quelque chose qui permettra à l'humanité de survivre, de guérir, de triompher des Titans et du Virus ex ?



Ethan a écrit:

Tu l'auras compris, je me méfie aussi bien de nos ennemis externes que de nos alliés internes. Donnez du pouvoir à quelques uns et ils l'utiliseront. Je pense être suffisamment intègre pour faire la part des choses au sein de l'Agence de Sécurité Vénusienne. Mon remplaçant le sera t-il?

heureux soient ceux qui ont des certitudes sur eux-mêmes !

c'est comme moi : je pense être suffisamment géniale Wink


Ethan a écrit:

Dans tous les cas ta confiance dans l'être humain est louable. Je ne saurai juste la partager, ni à un niveau personnel et encore moins à un niveau professionnel.

au fond, si j'ai co-créé la RR, ce n'est pas parce que j'ai une confiance inébranlable en l'Humanité... La question de la confiance ou de l'Humanité n'y est pour rien, au fond...
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 11:31

j'ai une question, est ce que l'inconscient est destiné a devenir quelque chose de conscient? si on enfouie certaines choses c'est a dessein non? J'ai deja du mal parfois a vivre avec le Jack conscient, pourquoi devrai je regarder en face le Jack inconscient? Je pose une question mais en realité j'ai deja ma reponse. je prefere me concentrer sur ce que je sais faire.
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 12:43

stan a écrit:
j'ai une question, est ce que l'inconscient est destiné a devenir quelque chose de conscient? si on enfouie certaines choses c'est a dessein non?

oui et non à la fois. (c'est une réponse quantique :lol:j'avoue)

l’inconscient est ce que nous sommes. donc il s'exprime de toute façon dans nos actes et quotidiennement.

ce sont nos motivations secrètes qui s'expriment à travers nos actes. à travers notre fuite en avant...

on peut vouloir se connaitre. on peut ne pas vouloir le faire. les deux attitudes sont valables.

il y a bien sur une exploration du l'inconscient à but thérapeutique (guérison de phobies, par exemple; ou encore l’amélioration de certaines capacités), qui suppose une démarche volontaire du patient.

il y a une démarche involontaire (et naturelle) et personnelle : les rêves. si l'on ne rêve pas, on ne peut assimiler, ni évacuer, et l'on ne peut se construire.

par exemple, les enfants (humains, mammifères...) dorment beaucoup; en dormant, ils assimilent les nouveautés; c'est une étape majeure d'apprentissage. lors du sommeil, il y a une réelle restructuration du cerveau (ce qui n'est valable que pour un cerveau biologique, et ce qui prouve une fois de plus sa suprématie face à un cyber-cerveau, pour rajouter à la querelle de chapelles...)

si on "refoule", comme tu dis, c'est pas pour rien. car refouler est aussi assimiler. s'approprier.

ce n'est pas forcement un concept négatif.*

la majeure partie de notre Ego n'est pas accessible à notre conscience, car elle est cachée. et pourtant, c'est elle qui vit, qui s'exprime, qui ressent, qui agit...

c'est en elle, en cette partie submergée de l'iceberg, que l'Humanité a puisé des forces pour survivre, Jack. et j'en suis intimement convaincue.

quant à la "dangerosité" : ce qui rejaillit dans nos reves, en tout cas dans les RR et RR-O, c'est l’inconscient superficiel. ou encore "l’inconscient à la lisière".
sur l'iceberg, se serait le rivage caressé par les vagues de la mer...

la "vrai" inconscient", ce sont les Cavernes.

je t'avoue que sans besoin réel, je ne rentrerai pas dans la Caverne d'un autre, ni dans ma propre Caverne non plus...

parce que comme tu le dis, si c'est refoulé, c'est pas pour rien.


stan a écrit:

J'ai deja du mal parfois a vivre avec le Jack conscient, pourquoi devrai je regarder en face le Jack inconscient? Je pose une question mais en realité j'ai deja ma reponse. je prefere me concentrer sur ce que je sais faire.

tu connais déjà ta réponse alors. tu ne cherches pas des réponses. car tu sais. ou tu n'en ressens pas le besoin. ou bien tu t'enfermes dans tes certitudes...
mais qu'importe...

tu sais et tu sais faire des tas de choses extraordinaires : des morphes nouveaux, des habitations, des soins intelligents... et tu les offres aux autres sans réclamer de contreparties.

acte de générosité.

je ne vais pas te demander "pourquoi le fais-tu?" ni "pourquoi fais-tu ainsi?"
parce que l'introspection, ce n'est pas ce que tu cherches maintenant. se poser ces questions est synonyme de se tenir devant sa Caverne...

je te dirai seulement que c'est devant la Caverne que j'ai pu trouver le navire pour la RR-O... Et que certaines de mes motivations sont loin d’être aussi idéalistes et "grand public" que je ne palis à le clamer...
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 12:49

Réalité Revée et Rélaité Onirique Reves-inconscient



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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 13:01

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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 13:05

Georges M. Hénault - Professeur - École de Gestion - Université d’Ottawa


http://www.argonautes.fr/sections.php?op=viewarticle&artid=235

Résumé

L’utilisation en marketing international des archétypes jungiens universels devrait permettre en principe la mise en place des stratégies commerciales uniformisées à travers le monde. Ce postulat correspond-il à la réalité des décisions commerciales ? Les liens entre les archétypes d’inspiration jungienne et le comportement de consommation servent de base à leur utilisation en marketing culturellement différencié par, entre autre, la mythologisation des marques Les méthodologies de recherche et l’efficacité commerciale de ce type d’approche pose cependant le défi de l’éthique de son utilisation. En conclusion, le marketing international ne serait-il pas le Saint Graal des archétypes jungiens?

Mots-clés : Marketing international, archétypes, Jung, mythes et rites de consommation


Abstract

International marketing strategies that are based on the universal Jungian archetypes should, in theory, be the same all over the world. The analysis of the archetype based consumption patterns helps in the understanding of culturally diversified marketing strategies through the mythologization of brands. However, the commercial efficiency and research methodologies used in archetype marketing add to the ethical challenge international marketers have to face. Is the international marketing interdiscipline becoming the Saint Graal of Jungian archetypes?

Keywords : International marketing, Jung, archetypes, consumption myths and rites

L’auteur remercie les professeurs Olivier Badot (ESCP-EAP, IAE de l’Université de Caen-Basse Normandie et Université d’Ottawa) et Martine Spence (École de Gestion, Université d’Ottawa) pour leurs commentaires aussi utiles que pertinents.

La résurgence des mythes au sein de notre société contemporaine se confirme plus particulièrement en périodes d’insécurité mondialisée qui stimule notre besoin de recherche de vérité, de sens à la vie ainsi que de notre soif de magie et de mystère. D’où les succès commerciaux en occident, par exemple, tant des livres de R.R.Tolkien et J.K. Rowlings que de celui des films qui en sont issus. Il s’agit là en effet d’histoires et de contes qui s’alimentent dans notre patrimoine féérique et qui parlent à notre imaginaire mondialisé tout en nous fournissant un sentiment d’appartenance. Carl Jung et son inconscient collectif nous aideraient-ils alors à mieux comprendre cette résurgence et son impact sur la phénoménologie de la consommation internationale?

Dans les années soixante et soixante dix, l’utilisation des concepts et techniques de la psychologie des profondeurs au marketing se voulait essentiellement d’inspiration freudienne suite notamment au succès de « la stratégie du désir » (Dichter, 1970). Les apports des thèses jungiennes au comportement de consommation se sont révélés, en revanche, [peu utilisés en Europe et] inexistants en Amérique du Nord à cause de deux raisons (Zaltman and Walendorf, 1979). Sa théorie était relativement inconnue jusque dans les années soixante dix en comparaison à celle de Freud qui s’est intégrée à la culture populaire. La deuxième raison repose sur la grande complexité de sa démarche par rapport à celle de Freud qui se voulait beaucoup plus déterministe. On pourrait également ajouter que ses thèses ont de surcroît été l’objet de pseudo applications scientifiques sulfureuses justifiant le nazisme (Akoun et Veraldi, 1972) sur la base d’une confusion entretenue entre son inconscient collectif et l’inconscient collectiviste issu des techniques de conditionnement propres au postulat behavioriste (Watson, Pavlov en guise d’illustration).

L’intérêt pour l’entreprise somme toute fort récent suscité par la démarche jungienne depuis le début de ce siècle nouveau peut s’expliquer de deux façons. Tout d’abord, il y a un besoin de mieux comprendre la sociologie économique (au sens large) de la mondialisation. On remarque, ensuite, le raffinement et l’acceptation méthodologiques croissantes de la recherche qualitative en marketing qui confirme la pertinence et la légitimité d’un approfondissement analytique de l’inconscient collectif. On constate curieusement, cependant, que les écrits sur l’apport de la démarche jungienne au marketing sont le fait de conseillers en gestion et/ou de professionnels de la publicité tels que Mark et Pearson (2001), Rapaille (2001) ou encore Wertime (2002) et non pas d’universitaires. Ces derniers soit, occultent, paradoxalement, la référence explicite à l’héritage jungien (Zaltman, 2003) soit l’aborde comme un sous ensemble secondaire de la recherche en marketing « psychoscopique » (Pellemans, 1998 et 1999). Une analyse d’une vingtaine de livres sur le marketing international et mondial publiés entre 1982 et 2003, dont trois en français, révèle qu’il n’y a aucune référence aussi bien aux archétypes qu’à l’inconscient collectif jungiens.

Le paradoxe jungien repose sur le constat que Jung lui-même refusait la filiation intellectuelle au courant de pensée dont il était l’instigateur. On ne pourra donc parler ici que d’emprunt à l’approche jungienne qui se traduit notamment par des variantes méthodologiques dans les diverses applications abordées ainsi que par une définition fluctuante du concept d’archétype. C’est pourquoi il apparaît opportun d’en relever la toute dernière conception parue après sa mort en 1961. « L’archétype est une tendance à former des représentations d’un motif [mythologique]…qui s’avèrent instinctives semblables à l’impulsion poussant des oiseaux à fabriquer leurs nids ou celle des fourmis à s’organiser en colonies …les instincts étant une pulsion physiologique perçue par les sens…qui se manifestent également par les fantasmes et révèlent leur présence par des images symboliques » (Jung, 1968b, p. 57- 58). Le célèbre psychanalyste suisse a en effet noté la résurgence d’images archétypales dans les rêves de ses patients qui se manifestent constamment dans les mythes, les légendes ainsi que dans les oeuvres littéraires et artistiques contemporaines. Les anthropologues et ethnologues ont, en effet, également remarqué que « les mêmes pensées élémentaires se retrouvent dans le monde entier, sous des conditions sociales et culturelles tout à fait différentes.» (Sauvageot, 1987, p. 82). En d’autres termes, « les archétypes sont, dans l’espace mental, des dépôts permanents d’expériences continuellement répétées au cours des générations.» (Pellemans, 1998, p. 35). Ils s’accumulent depuis les temps immémoriaux au sein de notre inconscient collectif qui est le réservoir de nos émotions agissantes alimenté par les instincts tels ceux de conservation et reproduction. « La présence des archétypes dans notre imaginaire actuel n’est pas alors le fait de la survivance de la mémoire. Elle résulte aussi et surtout du fait que tout archétype est l’expression de fonctions symboliques qui sont constitutives de l’être humain.» (Sauvageot, 1987, p. 85).

L’objectif poursuivi ici est donc de chercher à faire le point sur l’utilité et l’utilisation de la démarche jungienne en marketing international d’une part, afin de mieux en comprendre, d’autre part, l’apport et le potentiel dans un contexte mondialisé en fonction d’une hypothèse de base chère aux décideurs d’entreprises en voie d’internationalisation et multinationales : les archétypes peuvent-ils être le Saint Graal de la stratégie permettant d’identifier ce qui est commun à l’humanité et ainsi de rejoindre de façon harmonisée les publics de tous les continents sur la base d’une programmation, notamment commerciale, uniformisée ? Ce fantasme mystifié puis mythifié par Dichter (1962) et Levitt (1983) qui voyaient, à vingt ans d’intervalle, poindre à l’horizon un seul marché mondial (américanisé bien sûr) serait-il réalisable grâce à l’utilisation des archétypes ? Autrement dit, l’approche d’inspiration jungienne au marketing international permet-elle de valider le postulat universalisant de Dichter et Levitt?

Pour ce faire, nous allons tenter une brève synthèse des concepts jungiens appliqués à la consommation internationale contempporaine pour ensuite analyser l’utilisation des archétypes en marketing culturellement différencié. Quelles méthodologies de recherche archétypales permettent de mettre en place ce type de stratégie mercuriale ? L’approche d’inspiration jungienne est-elle commercialement rentable ? Si oui, quid des dimensions éthiques touchant l’utilisation d’outils qui rejoignent notre inconscient collectif à des fins de persuasion marchande ? En conclusion le postulat universalisant reprend-il de la vigueur sous l’influence du marketing archétypal ?

Au plan méthodologique, une recherche documentaire a été menée de 2001 à 2004 utilisant les ressources bibliothécaires tant de l’université d’Ottawa que celles de la médiathèque de la Bordeaux École de Management. Elle fut complétée par le recours à quatre bases de données informatisées. Il s’agit de Proquest (ABI Inform, notamment les rubriques de « global » et « trade and industry ») et Emerald au Canada ainsi que de Delphes et Ebsco en France. L’analyse de messages publicitaires canadiens et français d’inspiration jungienne ainsi que de positionnement de marques servent de surcroît d’illustrations concrètes.

1- Archétypes d’inspiration jungienne et comportement de consommation post moderne

Précisons tout d’abord quelques caractéristiques essentielles des archétypes telles que mises de l’avant tant par le courant de psychologie jungienne que par les autres sciences notamment sociales avant d’en voir les applications au monde de la consommation contemporaine.

Qu’il soit appelé forme élémentaire par Platon ou encore résidu archaïque par Freud, l’archétype recouvre une réalité complexe qui a été étudiée sous des angles épistémologiques fort différents et cependant convergents. Ainsi, « la psychologie des profondeurs », avec Jung mais aussi avec ses successeurs (E. Humbert, P. Solié, M.L. Von Frantz, etc.) et l’anthropologie à travers différents courants se sont en fait rejointes, quant à cette notion d’archétypes, sur les notions de schèmes. Dès lors que l’on parle d’une universalité de certains anthropomorphèmes, il faut noter que ce qui est transmis, ce sont les axes, les schèmes et non les contenus des archétypes : « Seules les formes peuvent être communes, mais non les contenus » (Levi-Strauss). L’archétype peut être effectivement envisagé comme un donné immédiat de l’inconscient…dont l’enracinement se ferait par le biais de l’appareil neurophysiologique humain» … « Car si l’imaginaire participe de l’héritage bio-physiologique d’une humanité mille fois millénaire, il est néanmoins influencé par des différenciations culturelles et sociales propres à son milieu immédiat de développement. (Sauvageot, 1987, p .86 et 88). On voit ici que l’étude des archétypes à l’origine jungienne s’est enrichie d’une démarche interdisciplinaire qui va bien au-delà des sciences dites sociales pour intégrer le potentiel que représentent les sciences neurologiques dont on analysera l’émergence en troisième partie.

L’archétype est à la fois universel mais aussi « modelé par la culture » [Mark et Pearson (2001), Rapaille (2001), Wertime, (2002)] ainsi qu’ambivalent. Par exemple le Guerrier est symbolisé par le Sumo au Japon, Bruce Lee à Hong Kong, ou le lutteur/catcheur aux États-Unis. Qu’il s’agisse du Vieux Sage, du Héro de la Grand-mère, de la Persona, de l’Ombre, de l’Animus ou encore de l’Anima, les archétypes ne sont pas nécessairement isolés les uns des autres dans l’inconscient collectif (Jung, 1975, cité par Pellemans, 1998). Ils peuvent en effet se combiner, s’interpénétrer et éventuellement fusionner. Ainsi le Héro et le Vieux Sage produisent le roi philosophe et visionnaire alors que le Héro et le Démon mènent au leader satanique comme Hitler (Pellemans, 1998). L’inconscient collectif s’exprimant dans les archétypes sous forme de mythes qui, tel que démontré par Durkheim, sont perpétués par les rites, on retrouve ce même constat dans l’ambivalence des mythes où Hermès est à la fois le Dieu des commerçants et des voleurs et où Janus exprime la dualité des contraires ainsi que dans l’expression des rites qui peuvent se révéler négatifs, positifs ou encore piaculaires.

Les archétypes s’avèrent également éternels et « contemporains, … créant des effets à court terme et des impacts à long terme » (Wertime, 2002). En effet, la société post moderne non seulement utilise les archétypes existants, ressuscite les héros virtuels d’antan mais en crée des nouveaux tant au niveau des industries culturelles que par la dynamique socio anthropologique entretenue, notamment, par le marketing des images de marque.

Ainsi, le cinéma, plus particulièrement américain, fabrique ses héros dont il diffuse l’imaginaire à travers le monde. La force des mythes ainsi conçus s’avère si intense qu’elle pousse éventuellement à schizophréniser, par exemple, la société californienne qui assimile ou confond l’héroïsme virtuel (le rôle du cow-boy et celui de Terminator par exemple) avec la réalité politique tel que les élections de Reagan et Swarzenegger au poste de gouverneur en attestent. Quant au mythe du Superman, entretenu depuis des décennies par cette industrie, « il satisfait les nostalgies secrètes de l’homme moderne qui, en se sachant déchu et limité, rêve de se révéler un jour un personnage exceptionnel , un héros » (Eliade, 1963). L’enthousiasme international suscité par le film de Spiderman quelques quarante ans plus tard conforte sans aucun doute ce constat même si, comme nous allons le remarquer plus tard, le post-modernisme va complexifier quelque peu cette problématique. Illustrons par trois courts exemples la vitalité archétypale entretenue pas la commercialisation des mythes hollywoodiens.

Le retour des héros disparus


La vague nostalgique qui s’amplifie avec les orages économiques résurgents de façon cyclique ressort ses héros morts et les ressuscite à des fins commerciales. C’est le cas, par exemple, des meubles de Thomasville (une marque qui se veut haut de gamme et classique du charme de la Nouvelle Angleterre) qui a mis en marché la collection Bogart pour glorifier « le retour à l’ère hollywoodienne la plus romantique pleine de style et d’élégance » et la collection Ernest Hemingway en soulignant « la réputation et le respect » qu’inspirent l’auteur et « sa » ligne de meubles. En septembre 2003, Chrysler France a lancé une vaste campagne publicitaire dans tous les hebdomadaires à grande circulation (Paris Match, le Nouvel observateur, etc..) sur deux pages. À gauche le visage de James Dean avec une question en rouge « Êtes vous rebelle? ». À droite une photo sur le premier tiers bas de la page de la PT Cruiser surmontée d’une question : « Ou est-ce l’impression que vous donnez ? ».

L’émergence des héros du sous-sol


La télé réalité qui envahie l’occident avec succès depuis le début du nouveau millénaire confirme le rôle clé de la télévision dans la fabrication des héros ordinaires en complétant ainsi l’alimentation de notre imaginaire collectif par l’industrie cinématographique. « En effet, aujourd’hui, les héros – on pense à Super Mario, Forrest Gump, Mr Bean, Truman, Loana et autres lofteurs- apparaissent plus comme des héros du sol ou du sous-sol… Eco (1993) dans une synthèse sur le mythe du héros au XIX et XX ème siècle, énonce que c’est la télévision qui a imposé l’« everyman » contre le Superman, en offrant comme modèle, l’homme de tous les jours, avec ses faiblesses et ses imperfections, celui auquel n’importe qui peut s’identifier » (Badot et Cova, 2003). On constate ici que les thèses d’Éliade et Eco ne sont pas nécessairement contradictoires mais plutôt convergentes dans le temps. Elles renforcent en conséquence l’omniprésence du héro au sein de notre civilisation contemporaine dont la symbolique se modifie en fonction de l’évolution des valeurs culturelles.

Les cow-boys motorisés

Quel est le modèle automobile le plus vendu dans le monde ? Il s’agit du Ford 150 qui est une camionnette (pick up truck) qui a battu le record des ventes en Amérique du Nord pour les vingt et une dernières années (Ottawa Citizen, 7 février 2003) ce qui en fait le modèle le plus vendu au monde avec 800,000 véhicules en 2002 (Ottawa Citizen, 27 juin, 2003). Le cow-boy d’hier, archétype de la culture américaine, a été remplacé par le camionneur d’aujourd’hui dans lequel se retrouvent les banlieusards qui conduisent le F150 et se veulent les chantres du style de vie western. Or le western c’est un conte fabuleux qui affirme à la manière d’un grand rituel que l’être humain fondamentalement bon est guidé par ce grand rêve de liberté et le plaisir d’échapper à l’ordre établi… Il s’agit en effet d’un des principaux mythes fondateurs des États-Unis qui s’est transformé en stéréotype dont la popularité planétaire transcende toutes les barrières culturelles (Arcand et Bouchard, 2002). Le succès mondial des motos de marque Harley Davidson illustre fort bien l’internationalisation du mythe du cow-boy « véhiculé » par les quelques 800,000 membres de sa communauté réelle et virtuelle à travers les continents (www.hog.com).

2- L’utilisation des archétypes en marketing culturellement différencié et international

Les archétypes, présentés comme le véritable ADN des communications (Wertime, 2002) ou bien comme le chaînon manquant entre la motivation des consommateurs et la vente de produits (Mark et Pearson, 2001) ou encore comme l’ADN de la culture (Rapaille, 2001), sont devenus le sésame des argumentaires conçus aussi bien par des conseillers en gestion commerciale que par des agences publicitaires pour vendre leurs services aux entreprises du monde entier.

L’ancrage archétypal des marques mondialisées.

Comment donc connecter émotionnellement le besoin au produit et sa marque par le biais des archétypes? La réponse varie, bien sûr, d’une source à l’autre suivant l’approche privilégiée. Rapprochons , en guise d’illustration, les typologies qu’ont dressées Mark et Pearson (2001) et Wertime (2002) en synthétisant, dans le tableau 1, six des douze archétypes identifiés dans chacun de ces deux ouvrages.

Tableau 1 : Archétypes et symboles commerciaux mythifiés
Archétype ------------------ Exemple -------------------------------Application commerciale
Amants/Sirènes ------------Séduction, Roméo et Juliette --------- Chanel, L'Oréal
Anti-héros / hors la loi --- cow-boys, Rolling Stones --------- Apple, Harley Davidson
Créateurs -------------------Mozart, Picasso ------------------Armani, Home Depot
Bouffons / filous -------- Non conformiste, Mr Bean ------------Club Med, Pepsi
Héros ------------------Guerriers, vedettes (sport, cinéma) -- Nike, Bruce Lee
Dominateurs, puissants --- Bill Gates, chefs d'Etat -------------IBM, Ralph Lauren

Source : Adapté de Mark et Pearson (2001) et Wertime (2002)

Ainsi, on retrouve dans les deux ouvrages les archétypes mentionnés sous des noms différents mais recouvrant une réalité similaire (amants/sirènes par exemple) ainsi que ceux identifiés sous le même vocable (créateurs et héros). Les exemples et applications commerciales qui servent d’illustration au tableau 1 proviennent autant des deux sources citées que de l’auteur de cet article. Pour les bouffons/filous, la description faite correspond grosso modo aux concepts de fou du Roi ou de griot ce qui tend à prouver que ces deux caractères se retrouvent partout dans le monde sous des formes cependant fort variées.

Prenons le cas du héros qui emprunte les habits, notamment, des vedettes de sport perçues comme des guerriers. Une étude portant sur l’utilisation du concept jungien d’héroïsme dans les messages publicitaires diffusés sur la chaîne américaine de télévision NBC pendant les jeux olympiques d’été de 2000 (Goodman, Duke and Sutherland, 2002), constate que les athlètes tant féminins que masculins étaient dépeints comme des guerriers. Les femmes vantaient davantage leurs accomplissements et aptitudes athlétiques alors que les hommes mettaient de l’avant leur combativité et l’intensité de leur préparation. La référence faite précédemment à la création et à l’utilisation du héro contemporain (cow-boys, vedettes disparues, etc…) ainsi que le contenu du tableau 1 confirment la présence significative de cette approche d’inspiration jungienne au niveau du marketing post moderne mondialisé.

Le concept d’archétype, tel que Jung le développe, indique [donc bien] la possibilité d’associer symboliquement l’annonce (publicitaire) à des images motivantes imprimées depuis des générations dans l’inconscient collectif (Lagneau, 1977, p.79). Il en va de même pour les images de marque qui alimentent le substrat symbolique de notre imaginaire collectif sur lequel les stratégies de communication de l’entreprise reposent.

La mythologisation des marques par le marketing international


Pour reprendre la démarche de Durkheim mentionnée au début, rappelons la confirmation qu’en fait Campbell (1991) : l’archétype représente la base des mythes qui s’expriment sous la forme des rites et rituels. Il se retrouve et s’exprime dans les métaphores principales utilisées dans le langage quotidien par les individus (Zaltman, 2003). Ce postulat sert de base conceptuelle à l’analyse des liens qui s’entretiennent dynamiquement ente les mécanismes de mythologisation des marques par le biais du marketing et leur impact sur le comportement de consommation post-moderne tel qu’illustré par la figure 1.

Figure I : Archétypes et mythologie des marques (cf post au dessus)

La mythologie des marques se construit en effet autour de l’élaboration de ponts entre les mythes issus des archétypes pertinents à la culture de consommation du produit ou service concerné d’une part et la création de symboles, de sens du magique et de rituels entourant son utilisation sacralisée d’autre part (Wertime, 2001; Vincent, 2002). Ce sont les fondements que l’on retrouve dans la partie gauche de la figure 1.

La dynamisation par le marketing (voir la partie centrale de la figure 1) passe par trois phases. La première consiste en l’élucidation des métaphores ancrées dans l’inconscient des consommateurs qui, regroupant aussi bien les analogies, allégories que les proverbes, s’avèrent symptomatiques des archétypes reliés à la marque et/ou au produit (les dimensions méthodologiques y afférant sont abordées brièvement en troisième partie).

La deuxième phase porte sur la rédaction et la narration d’histoires qui procurent au produit ce sens de magique auquel on a fait allusion au paragraphe précédent. En effet, les contes et les légendes représentent une métaphorisation du mythe (Harrus-Revidi, 1997). La narration demeure la composante essentielle de la création d’une mythologie de marque puisqu’elle stimule les émotions par la sacralisation et sert de prescripteur pour un comportement conforme au système de valeur de la marque (Vincent, 2002). Les exemples du recours à cette approche abondent tant au niveau du marketing organisationnel que d’aval.

Ainsi au niveau de la gestion des ressources humaines, où la mythification de l’entreprise contribue à la rétention des employés par une fidélisation centrée sur l’attachement à une philosophie ou l’identification à une figure de héro/propriétaire fondateur symbolisant la réussite, le recours à la narration d’histoires est devenu une approche répandue à travers les continents. Cette dernière est en effet utilisée tant pour la gestion des connaissances et du changement organisationnel [voir notamment Denning (2000), Simmons (2002)] que pour mieux comprendre l’imaginaire en milieu de travail (Païtra, 2002).

Quant au marketing d’aval, les grandes marques mondiales ont toutes réussi à se créer un imaginaire par la narration d’histoires se transformant en légendes qui donne à leur symbolique des caractéristiques reconnues à travers le monde (la mystique des paysages écossais illustrant la magie des whiskies pur malte, Milan ou Paris évoquant la créativité des marques de parfums et de haute couture, etc.).

La troisième phase repose sur la recherche de vecteur de la légende ainsi conçue. La narration doit alors être véhiculée par un medium qui assure le lien avec un agent catalyseur tel que les guides d’opinion ou l’appartenance à une communauté (réelle ou virtuelle) auquel le consommateur s’identifie. Or cet agent catalyseur est amené à prendre plusieurs formes. Il peut revêtir aussi bien le culte de l’origine du créateur (Chanel, Dior), celui du lieu symbolique (Versace et Miami, Lancôme et Paris), le fonctionnement tribal (Nike et Reebok), la rupture des codes de communication comme Benetton (Becker, 2002). Il peut également emprunter la voix et la voie de communautés de consommation comme les cercles de propriétaires de certains modèles d’automobile ou de moto qui vont se faire les porteurs de ce mythe et le transformer en légende.

La partie droite de la figure 1 se lit par le haut où la culture de la marque se veut le reflet des archétypes et des métaphores qui lui sont propres. Le consommateur peut alors se l’approprier par l’utilisation de symboles d’appartenance que sont notamment les logos des marques. La narration fournit une émotion qui s’appuie, notamment, sur le fait que « les produits sont un support indispensable à notre vie psychique intime, et notre évolution individuelle ; ils participent activement à la culture des peuples et des civilisations » (Tisseron, 2002). La grande partie des livres sur l’image de marque récemment parus aux États-Unis insiste d’ailleurs tous sur ce besoin essentiel de pouvoir stimuler les émotions comme clé de succès commercial. Même si ces écrits rédigés majoritairement par des conseillers en gestion, ne font pas allusion à la démarche d’inspiration jungienne, ils insistent sur la nécessité de rejoindre la partie droite du cerveau par la création de liens, d’expériences et la narration d’histoires (Travis, 2000) ou encore par la stimulation des sens olfactif, tactile, auditif et visuel (Gobé, Zyman and Cob, 2001) afin d’associer la marque à l’émotionnel.

L’identification et la pratique de rituels d’achat et de consommation sont ensuite entretenues par les agents catalyseurs. Les codes tribaux des communautés de consommation regorgent d’illustrations de ces rites qui sont de surcroît en constante évolution. Ainsi, la télévision s’avère un outil de changement puissant dans le rituel dînatoire. « La vision liée à l’écran stérilise le plaisir oral par l’apparition d’un intérêt porté à un univers différent de celui de l’assiette, un déplacement pulsionnel a lieu puisque on ne mange plus l’aliment mais on dévore l’information » (Harrus-Revidi, 1997). Cette ritualisation de l’acte de consommer est d’ailleurs utilisée en marketing international. Par exemple, le parfumeur « Dans un Jardin » se positionne au niveau de ses magasins canadiens comme la référence des rituels de bain de Paris (Bath rituals from Paris, www.dansunjardin.com) et Aveda, moins directif, propose à sa clientèle de trouver son propre rituel dans le contexte ayurvédique (Find your own ritual, www.aveda.com).

3- Méthodologies de recherche archétypale et efficacité mercuriale


Un archétype étant « déterminé par son contenu seulement lorsqu’il devient conscient et c’est alors qu’il se remplit du matériau de l’expérience consciente » [ Jung (1968a) cité par Downs et Carr (2001)] impose en conséquence un processus d’identification fondé sur les méthodes de recherche dites qualitatives. Il n’est donc pas surprenant d’y retrouver la batterie de techniques projectives telles que les associations libres (Mark and Pearson, 2001), les compléments de dialogues, phrases et de récits, les tests d’aperception thématique, l’analogie, le rêve éveillé dirigé, la personnification, les jeux de rôle, les réactions non verbales comme les collages, le mime, le dessin (Pellemans 1999) ou encore l’utilisation des traits de personnalité par la typologie de Myers-Briggs (Wertime, 2002). Deux approches plus spécifiques aux applications de la recherche sur les archétypes reliés à la consommation méritent cependant d’être précisées. Il s’agit, en effet, de l’archétypologie explicitement d’inspiration jungienne et l’élucidation des métaphores avec recours à l’imagerie neurologique qui ouvre la porte des mesures physiologico-psychologiques.

L’archétypologie

Cette démarche mise au point dans le cadre de l’industrie du conseil en marketing anthropologico-psychanalytique depuis une trentaine d’années (Rapaille, 2000), consiste à explorer, par le biais du processus de découverte des archétypes, l’imaginaire d’une dizaine de groupes de vingt cinq participants totalisant quelques deux cent cinquante personnes sélectionnées au hasard censées donc être représentatives de leur culture. Cette dizaine de séances informelles et non directives de recherche de l’empreinte émotionnelle liée au concept étudié (produit, service, cause sociale, etc..) permet dans une première étape d’identifier les mots clés qui serviront de base à la deuxième partie dont l’objectif repose sur l’identification des valeurs affectives par associations libres. En troisième lieu, des exercices de relaxation font revivre le moment de l’empreinte affective pertinente. Les résultats obtenus sont alors soumis à des groupes de contrôle pour ne retenir que les structures répétitives, éliminer toute source d’erreur et garantir leur caractère objectif et reproductible (Duthois, 1996).

Un exemple suffira à illustrer le type de conclusion que Rapaille tire de sa démarche telle que rapportée par Duthois. Il s’agit de la symbolique sociologiquement différenciée que représente la porte. L’étude archétypale révéla que dans l’empreinte culturelle américaine la porte n’était pas simplement un élément sécurisant pour maintenir un danger à l’extérieur, mais plutôt une ouverture, une issue pour s’échapper en cas de menace. Pour les Français, au contraire, le rôle de la porte est d’empêcher le danger de rentrer à l‘instar du rôle qu’exerçait le pont-levis au moyen âge.

L’imagerie neurologique et physio-psychologie de l’élucidation des métaphores.

Les métaphores possédant une base neurologique (Zaltman, 2003, p. 77) il est possible d’utiliser les progrès de la psychologie expérimentale pour mieux les élucider et comprendre davantage leur impact sur les liens qu’elles forgent avec l’image de marque. Voilà qui justifie, sous réserve des considérations éthiques abordées en quatrième partie, l’utilisation des techniques de mesure du temps de latence et celles des technologies d’imagerie neurologique.

Les techniques de mesure du temps de latence, qui commencent à peine à être utilisées en investigation commerciale, comprennent notamment les Tests d’Association Implicite (TAI). Ceux-ci, permettent de mieux comprendre et prédire le comportement actuel des consommateurs que les mesures explicites (Zaltman, 2003, p. 115) que l’on retrouve dans les techniques traditionnelles de recherche en marketing tels que les groupes de discussion ou autres études de marché classique par sondage.

Quant à l’imagerie neurologique appliquée à la consommation, elle n’en est qu’à ses débuts. Elle s’appuie essentiellement sur les techniques de tomoscintigraphie cérébrale (brain scanning) telles que celle de l’imagerie de résonance magnétique fonctionnelle qui permet de détecter et mesurer les réactions des consommateurs aux différents stimuli du marketing d’une part. Il est alors possible d’observer plus particulièrement l’impact des métaphores ou archétypes utilisés dans les stratégies de positionnement ou de publicité d’autre part (Zaltman, 2003, p. 119).

Rentabilité des applications archétypales au marketing international

Seules Mark et Pearson (2001) démontrent sur la base d’une analyse quantitative la preuve qu’il y a un lien de causalité financièrement rentable entre l’utilisation des archétypes et les marques dites gagnantes. Pour ce faire, elles s’appuient sur l’étude internationale des marques la plus approfondie et exhaustive entreprise par Young & Rubican qui se compose de 75 enquêtes dans 33 pays. Plus de 120,000 consommateurs ont été interrogés sur plus de 13000 marques.

L’étude de Young & Rubican entre 1993 et 1999 démontre que les marques associées aux identités archétypales influencent positivement et fortement la valeur des actifs de la compagnie. Ainsi la valeur ajoutée du marché (définie comme les bénéfices anticipés des actionnaires par rapport au coût de capital) des marques à forte identité archétypale était de 97% supérieure à celle des marques à identité floue.

Mark et Pearson (2001) affirment que tous les produits ont le potentiel de devenir des porteurs de sens archétypal, un peu à l’image des objets rituels. Rapaille (2000) quant à lui insiste sur le fait que l’on peut assimiler cette notion à presque toutes les formes d’expérience. En d’autre termes, tout produit peut faire l’objet d’une étude archétypale quelque soit sa nature concrète (cosmétique, ordinateur, jouet, parfum, bagage) ou conceptuelle (la séduction, l’écologie, le recyclage…) dans le domaine publicitaire aussi bien que politique ou économique (Duthois, 1996).

4- L’éthique de l’ombre et l’ombre de l’éthique


Concept clé de la psychologie jungienne, l’ombre représente dans notre inconscient l’expression des désirs égoïstes et antisociaux dont nous avons honte et que la morale réprouve. On la retrouve dans Faust, Mr Hyde (le double du Dr Jekyll) ou encore dans le christianisme sous la forme de Satan.

Le risque éthique de (l’exploitation commerciale) de l’ombre réside alors dans la tentation d’encourager dans la narration de la marque des comportements répréhensibles causant ainsi à terme du mal à ses utilisateurs comme, par exemple, la consommation de cigarettes. On se retrouve ici dans l’optique d’une problématique éthique fondée sur la responsabilité utilitariste de Bentham. L’entreprise par le biais de sa stratégie de marketing peut être également amenée à inciter des adolescents à l’insubordination vis-à-vis de leurs parents à l’égard, par exemple, du marquage du corps (tatouage, perçage, etc.). Devrait-elle alors refuser ce type d’approche sur la base d’une éthique de conviction kantienne ?

L’ombre de l’éthique mercuriale repose, quant à elle, sur une profession de foi : soit on croit à la thèse de la manipulation des consommateurs par le marketing ou bien alors on estime que le consommateur est un adulte qui réagit en toute connaissance de cause. Le vieux débat sur le potentiel du viol de l’inconscient des foules [Marcuse (1968), Packard (1958)] par la publicité subliminale ou la stimulation de l’inconscient freudien refait surface à propos de l’utilisation des archétypes qui n’échappe donc pas à ce débat quasi idéologique.

D’un côté, on retrouve, à l’instar de Katona (1960) ceux qui, après avoir affirmé que les consommateurs ne sont pas des zombies manipulés, minimisent les enjeux en ne faisant qu’une très brève allusion au risque d’utilisation négative, qui demeure somme toute réduit puisque dépendant de décideurs commerciaux à priori responsables de leurs actes (Wertime, 2002). D’autres vont plus loin puisqu’ils sont persuadés de la limite des moyens utilisés en marketing des archétypes par des décideurs qui, en dépit des méthodes avancées de l’imagerie neurologique et des techniques d’élucidation des métaphores, ne peuvent contrôler l’esprit et la volonté des gens, et encore moins faire du lavage de cerveau ou les forcer à prendre des décisions contre leur gré (Zaltman, 2003). Le réalisme sociologique ne nous amènerait-il pas à identifier une voie mitoyenne quelque peu iconoclaste ? En d’autres termes, « loin de se laisser manipuler benoîtement, comme le voudrait l’image populaire du dupe, mais aussi, loin de manipuler l’entreprise comme le voudrait l’idée alternative du casseur de pub, le consommateur est tout bonnement complice du fournisseur dans la construction conjointe de l’expérience de consommation » (Cova et Cova, 2004).

De l’autre côté, Mark et Pearson (2001) reconnaissent que certaines personnes peuvent manipuler ce type d’information. C’est pourquoi elles consacrent leur dernier chapitre à « l’éthique du marketing archétypal » et proposent, sur la base ce qui se révèle être une démarche déontologique fondée tant sur l’éthique de conviction que sur celle de la responsabilité, un cadre d’analyse en fonction des normes et critères suivants :

1- Utiliser les archétypes pour des besoins perçus comme raisonnables permettant ainsi d’éviter les cauchemars de relations publiques potentiellement désastreuses qui en découleraient dans le cas contraire (nous renvoyant ainsi à l’éthique benthamique).

2- Insister sur les aspects positifs et non pas les ombres des archétypes. Ainsi pour le héro, il faut privilégier le côté courage et éliminer sa dimension d’arrogance, pour le bouffon, mettre de l’avant l’humour plutôt que le cynisme.

3- Respecter les croyances religieuses et spirituelles des groupes divers formant la société (rectitude politique oblige!).

Pellemans (1999) y consacre également un chapitre qui va cependant bien au-delà de la problématique archétypale puisqu’il aborde les codes de déontologie sur l’ensemble de la recherche qualitative en marketing. Il mentionne notamment celui conjointement rédigé par la Chambre de Commerce Internationale (CCI) et l’Association Européenne pour les Études d’opinion et de marketing mieux connue sous son sigle anglophone d’ESOMAR dont les six dernières dimensions (sur un total de 61 articles) abordent le contexte international.

L’utilisation des archétypes en marketing renvoie donc au vieux principe de la langue d’Ésope! Le tout dépend de l’acteur et non de l’outil.

5- En guise d’épilogue

Cette analyse de l’apport de la démarche d’inspiration jungienne à l’approche du monde commercial permet de répondre à la question posée au tout début que nous nous proposons de scinder en deux parties.

Les archétypes, mythes du marketing international ?

Le terme de mythe doit être ici envisagé dans sa connotation que le sens commun lui donne à savoir : est-ce un épiphénomène ? Les analyses quantitatives mondiales de Young & Rubican tendent à prouver le contraire. Il s’agit là en effet d’une approche universalisable qui peut s’avérer rentable à condition bien sûr de garder à l’esprit le relativisme culturel qui s'impose puisque si le substrat de l’archétype demeure le même à travers le monde, sa traduction régionale ou locale fluctue.

Curieusement et quelque peu paradoxalement d’ailleurs, les ouvrages américains répertoriés Mark et Pearson, (2001), Rapaille, (2001), Vincent (2002), Wertime (2002), Zaltman, (2003), véhiculent ce même fantasme d’archétypes issus ou reflétant les valeurs US qui se veulent universelles. D’où les dangers d’interprétation que l’on peut en faire puisque le patrimoine de l’humanité ne saurait s’assimiler ou se réduire au seul creuset de la culture américaine. Ce phénomène de projection des valeurs épistémologico-culturelles des chercheurs en sciences humaines et sociales s’avère cependant, lui aussi, quasi universel. C’est pourquoi certains auteurs (Hirschman et Holbrook, 1992) prêchent pour une tolérance de bon aloi absolvant de tout péché méthodologique les approches utilisées à condition bien sûr que les chercheurs concernés en soient conscients et donc modestes quant à la portée relativisée de leurs résultats. Ceux qui s’intéressent à la problématique jungienne appliquée à la consommation mondiale se doivent donc de ne pas occulter le fait essentiel que « les marques internationales sont de grandes manifestations, en dehors de leurs frontières, des patrimoines et des archétypes nationaux » (Becker, 2003), leur utilisation se concrétisant pour des raisons psychologiques fort différentes tel que l’exemple d’Armani [l’archétype du créateur] au Japon et aux États-Unis le démontre (Becker, 2002).

Les archétypes, Saint Graal du marketing international ?

En d’autre termes, quid du postulat universalisant de Dichter et Levitt qui envisageaient le potentiel d’économie d’échelle qu’une uniformisation du marché mondial procurerait aux stratèges du marketing international en devenant le Saint Graal de l’efficacité financière ? La démarche de conquête des marchés internationaux fondée sur la conception jungienne des archétypes le rejette tout comme les cercles du marketing (voir notamment Kotler, 1986 et Wind, 1986) l’avait fait auparavant et ce pour des raisons fort semblables à savoir que la réalité socio culturelle de la planète est beaucoup plus kaléidoscopique qu’uniforme.

La praxis du marketing international démontre sans équivoque que la très grande majorité des décisions commerciales a tendance à être caractérisée par une coordination décentralisante tel que c’est le cas pour les marques pan européennes (Kapferer, 1996) ou pour les autres variables dites contrôlables du marketing mondialisé (Gates, 1995).

Au niveau de la segmentation des marchés internationaux fondée sur les styles de vie, il est intéressant de constater que les efforts pour identifier les similitudes de comportement au-delà des frontières nationales (BSB’s Global Scan ou Y&R Cross-Cultural Consumer Characterizations par exemple) se trouvent minimisés par le besoin de s’adapter aux différences culturelles et ce d’autant plus que l’on se rapproche du terrain (Keegan et Green, 2003). On comprend alors mieux les conclusions quelque peu normatives sur l’impact de ces approches au sein de l’économie planétaire proposées par Becker (2002) qui affirme que « le drame des marques est peut être beaucoup plus d’arriver à des sociétés hyper fragmentées, multicellulaires, avec de grandes transversales mondiales qu’à des sociétés globalisées ou uniformisées…les marques appartiennent donc plus à un système qui crée de la différence que de la globalisation ».

Au niveau communicationnel, à l’instar des grandes campagnes publicitaires internationales, on va maintenir le fond du message, la même structure pour refléter le ou les archétypes utilisés mais faire varier la forme pour l’adapter à sa spécificité locale. En fait, la conception jungienne est confirmée par la pratique du marketing mondial ou autrement dit la pratique du marketing mondial conforte la conception jungienne.

Le marketing fer de lance épistémologique de la sociologie comparée jungienne ?

Le marketing a épistémologiquement toujours été présenté comme une inter discipline appliquée. L’analyse de ses liens avec certains concepts jungiens a notamment permis de mettre en lumière l’apport riche et varié des diverses interprétations de la psychanalyse, des sciences neurologiques sans oublier celle de l’anthropologie qui « est à la recherche des différences des costumes qui habillent les archétypes suivant l’environnement et l’histoire » (Campbell, 1991). Jung confirme que ces derniers sont bel et bien le yin et le yang de la mondialisation sans uniformisation, ce que les décideurs commerciaux ont fort bien compris en mettant en place des stratégies de pénétration des marchés étrangers fondées sur la coordination décentralisée.

La démarche de marketing international contribue également à mieux comprendre le renouveau du bien fondé de l’analyse jungienne ainsi qu’à renforcer sa pertinence et sa mesure. À l’instar de Desjeux (1987) qui affirmait que le marketing est le stade suprême de l’anthropologie culturelle, peut-on formuler le postulat qu’il devient également le Saint Graal des archétypes jungiens ?
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 13:10

tu sais et tu sais faire des tas de choses extraordinaires : des morphes nouveaux, des habitations, des soins intelligents... et tu les offres aux autres sans réclamer de contreparties. a écrit:

Pourquoi? parce que je sais le faire et que ces besoins sont essentiels a l'humanité. Parce que les actes ne sont jamais vraiment desinteressé meme si c'est de facon inconsciente et que je dois aimer l'image que j'ai de moi quand j'aide les autres. Mais de facon consciente je le fais parce qu'il faut que quelqu'un le fasse.
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 13:33

stan a écrit:


Pourquoi? parce que je sais le faire et que ces besoins sont essentiels a l'humanité. Parce que les actes ne sont jamais vraiment desinteressé meme si c'est de facon inconsciente et que je dois aimer l'image que j'ai de moi quand j'aide les autres. Mais de facon consciente je le fais parce qu'il faut que quelqu'un le fasse.

il n'y a pas que l'ombre qui a des motivations !
et ces motivations ne sont pas forcement intéressés ou égoïstes, ni honteuses ...

les théories de Kant et son "égoïsme logique" ne sont que des théories parmi d'autres, et aucunement des vérités absolues ... (selon Kant, les facultés humaines se divisent entre la sensibilité d’une part, qui est toujours liée à l’égoïsme et à l’amour de soi, et la raison d’autre part. La bonne volonté, qui doit être bonne en soi, donc indépendamment de toute inclination sensible (désir, penchant), doit donc être purement rationnelle.)

d’ailleurs, une philosophie, n'est-ce pas d'abord une manière de vivre, comme le vivaient les anciens (Antiquité Grecque de la Terre, Renaissance ...) et non une vaine et vague spéculation intellectuelle ?

je dis "philosophe " de manière générique, y incluant toute croyance (psychologisante, ou mystique, ou rationnelle, ou humaniste etc etc)
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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 16:33



J'ai pensé à un implant nano qui permettrait de se passer de patchs ou de programmation spécifique ...

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MessageSujet: Re: Réalité Revée et Rélaité Onirique   Réalité Revée et Rélaité Onirique Icon_minitimeVen 28 Juin - 20:09

Jezabel Charlotte a écrit:

la RR te fait peur. est-ce pour les motifs que tu m’évoques et qui concernent un danger potentiel pour l'Humanité, Venus, Ilmatar ?...
où est-ce parce que tu ne souhaites pas voir ce qu'il y a véritablement dans ton inconscient ? te voir tel que tu es. dénudé. sans artifices.
non, je sais. tu n'es pas demandeur d'une analyse. c'est peut etre mieux ainsi. plus rassurant pour ton Ego, pour ton équilibre actuel...

mais si on en revient à I Stellaire : j'attends de voir ...
l'affrontement sera réciproque. chacun aura des victoires et des pertes. tout comme eux pourront apprendre des choses sur nous, nous pourrons en aprendre sur eux...

"connais-toi toi-même" !


Je tiens à couper court à tout rapprochement entre mes peurs personnelles de me retrouver face à mon inconscient et mes doutes vis à vis de l'utilisation de cette technologie.

Je ne parle donc que de protéger nos citoyens (au sens Vénussien et large), non mon ego.

Je ne crains pas non plus nos adversaires, mais plutôt l'utilisation que NOUS pourrions faire contre NOS citoyens. Une police intérieure pourrait nous faire bien plus de mal que des attaques externes. Il faudrait peut-être commencer à légiférer également. C'est aujourd'hui un lieu de non-droit qui est dans un flou juridique.

En bref si nous avançons de façon techno-progressiste et non libérale, cela me conviendrait bien mieux.

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