Le réfectoire

présent pour le Chevalier ARBOGAST TREFYNWYN, apprenti du Seigneur Cadwallon :
- une surcot ouvragée de ses couleurs et brodée de ses armoiries (conception et dessins par ambroise, travaux d'aiguille par anouch farakian)



pour Rhys :
- une belle cape aux bords brodés d'entrelats et liserets
- un psautier + nouveau testament enluminé par Ambroise (servira aussi de clef pour décodage)
- une broche (pour fermer la cape) en argent et saphirs avec au dos un entrelats de flamme du Flogiston formant un anagramme "R"

je vais probablement partir quelques temps... J'aimerais aller voir ma fille. Et j'aimerais voir mon primus... les mots de Flambeau resonne dans ma tete... Peut etre est il temps de faire ressurgir cet ordre de mages guerriers... Je laisse Arbogast ici... il a... il est un peu plus qu'un chevalier a présent...

Aure

Ambroise a écrit:

je ne peux bruler ces pages...

Vous en êtes l'auteur. C'est votre création. Vous ne pouvez toujours vous en remettre aux autres pour décider.

Ambroise a écrit:

alors je vous les offre toutes : copies et originaux de mes notes. faites-en ce que vous souhaitez...

Je ne peux les accepter. A vous de gérer votre création.

Ambroise a écrit:

c'est votre histoire, elle vous appartient.

Possédez-vous le temps? Non, c'est juste ce que j'ai vécu, ce qui est arrivé.
Mais parfois, l'évènement est si fort que son écho se prolonge. Cri de vie comme le hurlement du nouveau né, Cri de mort comme le râle de Byzance.
Je ne puis changer mon passé, ni le vendre, ni le détruire. Ancelin peut-être...

Ambroise a écrit:

je ne souhaite pas jouer avec des mots vous arrachés contre votre volonté...

Vous ne m'avez pas torturé!   
Je vous raconterai d'autres histoires, des merveilles à enluminer. Des histoires parlant de Princes et de Princesses, du peuple chantant ses Dieux, de l'Éléphant et des ermites. J'ai toujours eu plaisir à les entendre.

Cadwallon, vous qui transformez la lumière avec vos vitraux pour inspirer, ne pourriez-vous aussi transformer les émotions?

Aure a écrit:

Vous en êtes l'auteur. C'est votre création. Vous ne pouvez toujours vous en remettre aux autres pour décider.
.............
Mais parfois, l'évènement est si fort que son écho se prolonge. Cri de vie comme le hurlement du nouveau né, Cri de mort comme le râle de Byzance.

Je vous raconterai d'autres histoires, des merveilles à enluminer. Des histoires parlant de Princes et de Princesses, du peuple chantant ses Dieux, de l'Éléphant et des ermites. ...

vous le savez aussi bien que moi : la vie n'est pas qu'enluminure enchantée. elle est aussi douleur et tristesse. elle est mort et vie. elle est combat...

qu'est un conte s'il n'y a nulle cruauté, nulle frustration, nul chagrin ? qu'est le conte sans lutte ? une lutte contre soi-meme... avec soi-meme... une lutte pour l'Autre...

j'ai retravaillé ces ecrits : j'y ai changé tout nom, toute allusion à une epoque ou à un lieu. ce faisant, j'ai voulu arracher ces histoires du temps. oui, j'ai voulu les rendre intemporelles, comme les contes le sont.
tout nouveau nom n'est qu'allusion cachée, une allusion que chacun peuplera des noms et visages issus de sa propre existence.

j'ai voulu arracher au temps vos histoires, mes histoires, et leur donner un autre ancrage : celui du coeur de celui qui les chantera, celui qui les ecoutera.

c'est eux qui pleuroront ou riront. c'est eux qui souffriront et aimeront. il y a et des princesses, et des oliphants, et des faes, et des batailles, et des cris de cités détruites, et des cris des nouveaux-nés... des démons et des merveilles, voilà ce que j'ecris !

Aure a écrit:

Cadwallon, vous qui transformez la lumière avec vos vitraux pour inspirer, ne pourriez-vous aussi transformer les émotions?

tout comme seigneur Cadwallon joue avec la lumiere des vitraux et la tranfigure, je veux dépasser le jeu des mots.

peu importe que l'on sache ou non qui est l'auteur de mes chansons, peu importe que mon nom soit loué ou maudit, je veux que mes chants soient libres de moi. qu'ils passent de bouche en bouche, d'oreille en oreille, qu'ils volent par dela les mers et les deserts...

qu'ils soient chantés sur d'autres mélodies, peu m'importe. je veux qu'ils vivent. qu'ils puisent en celui qui les effleure leur force. qu'ils ouvrent le coeur de celui qui les ecoute et celui qui les chante...

ces chansons ne m'appartiennent plus, pas plus qu'à vous, Dame Aure.

l'on croit que les mots sont ephemers, mais ils sont aussi persistants qu'un coup de lame. seulement leurs blessures sont invisibles à l'oeil nu...
seul un coeur dénudé peut les percevoir...

emotions... oui, le coeur et le corps, pour lesquels nous n'avons qu'un seul mot occitan, cors, sont liés. ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, dit-on.
moi, je vous dis que le le plus petit tiers est le tiers supreme, car c'est par l'un que l'on peut connaitre l'autre. par l'Un que l'on s'offre à l'Autre...

contez-moi ce que vous souhaitez, je ne serai que la plume qui nommera vos emotions, je ne serai que la voix qui les arrachera de vous et du temps, qui les sublimera peut-etre, qui les transmettra surement à d'autres...

paradoxe d'un secret chanté aux oreilles de tous, mais un secret transfiguré... non plus lié à un seul etre, mais trouvant echo dans tout coeur...

je veux chanter demons et merveilles... Dame Aure, je dois ressentir les abysses et les cimes...

je trouvais vos mots tres juste jusqu'a present et puis...

Citation :

l'on croit que les mots sont ephemers, mais ils sont aussi persistants qu'un coup de lame. seulement leurs blessures sont invisibles à l'oeil nu...

tout n'est pas souffrance, tout n'est pas coup de lame... mais vous avez raison, les emotions ne sont a personne... essayer de les posseder c'est comme essayer de refermer sa main sur une flamme, comme essayer de serrer un filet d'eau...

la plume blesse-t-elle le parchemin qu'elle macule, qu'elle induit d'arabesque de mots et d'images ?

celui qui leve les yeux vers un vitrail enluminé dans une salle sombre, et qui sent les larmes couler le long de ses joues, est-il blessé par la lumiere qui s'offre à lui ?

celui dont les souvenirs enfouis sont rescissités le temps d'une chanson, est-il blessé par la melodie et le conte intemporel ?

non, tout n'est pas souffrance. tout n'est pas joie.
tout n'est pas ombre. et tout n'est pas lumiere...
c'est comme une lisiere, l'enlacement des deux... l'entrelacement...
douce blessure du cors qu'est l'emotion !...

un simple mot, une simple voix, une simple lueur, une clameur de bataille, qui serre les tripes, qui fait le coeur cogner contre les cotes et le sang pulser à la tempe... l'ame est intangible, mais le corps est son echo, son reflet, son incarnation dans ce monde. tout comme ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ...

Ambroise c'est vous qui avez parlé de coup de lame...

Citation :

non, tout n'est pas souffrance. tout n'est pas joie.
tout n'est pas ombre. et tout n'est pas lumiere..

.

en effet mais tout est emotion... la magie est emotion... alors au fond pourquoi ne pas se fondre dans la magie simplement?...

Cadwallon a écrit:

Ambroise c'est vous qui avez parlé de coup de lame...

parce que c'est une image que je trouve parlante pour ceux qui manient l'epée...
parce que lorsque la lame penetre la chair, l'on ressent un frisson, puis un etonnement ... avant de s'apercevoir que c'est son propre sang qui coule...
avant qu'un gemissement involontaire ne precede l'afflux de la douleur brulante ...
l'on peut craindre, aimer, hair certaines blessures... l'on ne peut ressentir de l'indifference envers sa blessure... l'on ne peut ressentir de l'indifference...

indifference est néant....

Cadwallon a écrit:

Citation :

non, tout n'est pas souffrance. tout n'est pas joie.
tout n'est pas ombre. et tout n'est pas lumiere..

en effet mais tout est emotion... la magie est emotion... alors au fond pourquoi ne pas se fondre dans la magie simplement?...

le crepuscule final, est-ce de cela que vous parlez ?
vous aurez le temps de vous y plonger !
n'y a-t-il rien qui vous rattache à ce monde, Père ?

Citation :

'on ne peut ressentir de l'indifference envers sa blessure... l'on ne peut ressentir de l'indifference...

c'est vrai mais on peut ressentir des choses plus fort que les blessures... des emotions plus fortes, plus intenses, plus pure.

Citation :

le crepuscule final, est-ce de cela que vous parlez ?
vous aurez le temps de vous y plonger !
n'y a-t-il rien qui vous rattache à ce monde, Père ?

c'est ce qu'on appelle le crepuscule oui mais a vrai dire si ce crepuscule c'est fusionner dans la magie alors comment mieux agir sur cette magie qu'en en faisant partie?

si il y a encore trop de chose qui me retienne ici...

cadwallon a écrit:

Citation :

'on ne peut ressentir de l'indifference envers sa blessure... l'on ne peut ressentir de l'indifference...

c'est vrai mais on peut ressentir des choses plus fort que les blessures... des emotions plus fortes, plus intenses, plus pure.

vous parlez de la blessure de ma vanité et de mon amour-propre ?    oh ! mais si, vous pouvez en rire !

vous avez raison, il y a des choses plus forte qu'une lame plongée dans la chair... plus pures et plus agréables ...
comme regarder une Aube   

si vous avez raison... j'en rie, mais vous avez raison...

dans tous les cas, les blessures donnent du caractere a l'ame.

stan a écrit:

dans tous les cas, les blessures donnent du caractere a l'ame.

aurais-je manqué de catactere ?    

ou bien est-ce comme des cicatrices : sont-elles des parures d'hommes ?    

et qu'en pense notre Magistere ?... et Maitre Evrard ?...

et qu'en pensent nos apprentis ? doivent-ils souffrir pour se forger ?

est il possible de vivre sans souffrir? la mort d'un parent est une blessure, l'echec est une blessure.

Arbogast: personnellement... mon pere est mort de maladie, il ne m'a pas apprit l'art du combat... sans ma mere je ne parlerais sans doute pas le latin, ni le grec... Cela m'a donné du courage, de la tenacité... Est ce que les choses auraient ete differentes si mon pere n'etait pas mort? sans doute pas. sinon que je n'aurais pas appris a souffler le verre, ni a fabriquer de l'acier...

seigneur Abrogast, l'on ne peut pas changer son passé. l'on ne peut que spéculer sur ce qui aurait pu advenir, si seulement...
ce que votre pere vous a appris, vous l'avez en votre coeur. ce que votre pere vous a offert, c'est votre vie ! c'est votre existence meme ici et maintenant. ce que votre mere vous a donné, c'est son affection et l'instruction, entre autres...

à votre tour, il viendra un jour où vous transmettrez le flambeau de la vie à un autre que vous...

et un jour vous disparaitrez... comme nous... comme ceux qui nous ont precedés...

est-ce une raison pour justifier la souffrance ? est-ce une raison pour ...?...
... peut etre que nous avons tous besoin d'une lumiere qui brille dans la nuit... notre seule lumiere.... ou celle que nous aceptons de voir....
pardonnez, je m'egare...

ce que je veux vous dire, c'est que la souffrance ne justifie pas tout. loin de la. Et que la lumiere est la, libre a chacun de la voir ou pas.

ce que je ne vois toujours pas, c'est pourquoi les choses semblent avoir plus de valeur lorsqu'elles sont acquises / conquises dans la douleur et dans la souffrance ?....   

cela dit, il est vrai, il est ecrit dans la bible "tu enfanteras dans la douleur ..."   

il y a la satisfaction du labeur certainement... faut il pourtant chercher la souffrance partout? je ne crois pas. d'ailleurs le labeur est il la souffrance? je ne crois pas pas non plus. la concentration, la precision du geste, du verbe, l'intention initiale, tant de choses qui reclame de l'energie mais quand tout s'assemble le fatigue disparait. Il en va de meme pour tout....

pour moi l'intention est essentiel, selon ce que je veux faire je suis gai ou pieux. Inutile de chercher la souffrance en tout lieu

Cadwallon a écrit:

pour moi l'intention est essentiel, selon ce que je veux faire je suis gai ou pieux. Inutile de chercher la souffrance en tout lieu

en voilà bien une reflexion digne d'un troubadour !

peu importe ce qu'on fait, seule l'elan qui nous porte est important... peu importe de vivre ou de mourir, du moment que l'on le fait de gaité de coeur, en chantant et dans l'eclat !

sauf qu'il me plait a moi de vivre et je ne souhaite point mourir

stan a écrit:

sauf qu'il me plait a moi de vivre et je ne souhaite point mourir

  

et vous avez mille fois raison !

croyez vous que j'ai envie de mourir ? oh que nenni ! tant que je me bats, je vivrai.

seule l'indifference pourrait tuer un troubadour .... 

 

se battre... chercher la reconnaissance... quelles droles de motivation. mais pourquoi pas apres tout...

Cadwallon a écrit:

se battre... chercher la reconnaissance... quelles droles de motivation. mais pourquoi pas apres tout...

nous ne chantons pas la mortification, ni la mort... non, les monasteres et leurs dogmes etriqués s'en chargent !

nous chantons la vie que nous aimons, que nous adorons !
nous chantons la joie, la jeunesse, l'eclat...

nous chantons ce qui nous rend heureux, ce qui nous fait vibrer, ce que nous cherissons... la vie ...

nous, qui nous battons pour un moindre rien, et bon nombre de nos Cadets rejoignent les Flambeaux, nous cherissons la Vie, parce qu'elle est si fragile, et peut nous etre ravie à tout moment. c'est pour cela que nous la chantons...

nous chantons nos Dames, parce qu'elles sont garantes et gardiennes de nos vies, de nos esperances... elles sont nos lumieres, et pour elles nous sommes prets à toute folie humaine...
à elles nous dédions chacune de nos etincelles...
peu importe que la Dame soit Vierge Marie, qu'elle soit Domna inaccessible, ou qu'elle ait un visage chéri... ceux qui peuvent chanter pour leur Dame et qui savent qu'elle chante pour eux seuls, sont ceux qui... ceux qui de leurs chants peuvent toucher d'autres coeurs...

Cadwallon m'a apprit a ne pas aimer le combat... Il m'a expliqué que la violence doit toujours etre le dernier recours et qu'une fois utilisé on ne peut plus faire marche arriere. La violence est comme une bete folle rien ne l'arrete. Lui et les chevaliers m'ont raconté leurs campagnes, leurs exploits... Je n'ai jamais vu que des eclats tristes dans leurs yeux... Oh bien sur ils fanfaronnent mais je crois qu'ils repensent aux souffrances engendrés et chacun se demande si il a sa place au paradis ou si l'entrée leur sera refusé. Je sais me battre, suffisament disons... je ne cherche pas la perfection, je lis a la place. Je lis Elien, je lis César, je lis Thomas d'Aquin... tous ont un avis sur la guerre, tous expliquent comment la mener et comment l'eviter. on ne craint pas ce que l'on connait on evite ce qui nous est nocif.