Adrian,
Nous n'avons pas toujours été en accord. J'ai été vain et cruel avec toi. Je t'ai considéré comme un fauve qui avait jeté son dévolu sur ma tendre sœur et je n'ai pas su voir qui tu étais. Pour ce que cela vaut, j'en suis désolé et j'ai décidé de faire amende. Je vous remercie du fond du cœur, Eva et toi, de m'avoir envoyé sur Lycan. J'y ai été un architecte et ma vie a eu pour la première fois un sens, des conséquences. J'ai fait partie de cette famille, tu as eu confiance en moi et je n'ai pas les mots pour te remercier. Mais au-delà de prendre soin de moi, tu prends soin de ma douce sœur et cela n'a pour moi pas de prix. Comme moi, tu as su voir derrière le masque froid qu'elle s'était construit, la femme délicate et tendre qui se cachait, n'ayant comme seul besoin que de se faire aimer. Tu as montré maintes fois que tu étais digne d'elle et que tu pouvais la rendre heureuse.
Oui, tu fais partie de notre famille et je te considères à présent comme mon frère et, en guise de cette fraternité trouvée, je t'offre ma plus belle toile. Je connais ton amour pour le paradis perdu et j'ai choisi de peindre votre mariage un peu en avance, avec les couleurs du romantisme qui te tient tant à cœur. J'espère que tu me pardonneras de ne pas t'avoir demandé ta permission d'avoir mis tes traits sur la toile, mais je voulais que tu sois le héros de ce moment, devant l'autel, au moment où tu t'apprêtes à découvrir ta promise qui sera bientôt tienne à jamais, vainqueur en amour et à la guerre. J'espère qu'elle te plaira et te demanderai de ne pas la montrer tout de suite à Eva. Comme sa robe est un mystère de femme, laisse ce portrait être un mystère d'homme.
Avec tout mon affection,
Ton frère,
Z.D.