Le Serment du Joyau.
Père nous a réunis dans la grande salle du festin, située dans le cœur du château d’Ambre, centre de l’univers, flamme projetant des myriades d’ombres et de reflets, tout juste bornée par les terres en friche du chaos.
Nous savions que les circonstances étaient exceptionnelles, presque tragiques. Nous avions tous ressenti la déchirure, lorsque la marelle a été souillée, maculée par le Sang Royal.
Nul ne sait qui est le criminel. Ce vil traitre, ce félon doit appartenir à la Famille, sinon il n’aurait pu utiliser la marelle pour la corrompre.
Toute la famille était présente pour le banquet. Nous sentions que nous vivions des moments exceptionnels, que plus jamais, par la suite nous ne serions réunis, que la défiance et la discorde avaient frappé la famille d’ambre, en même temps que le cœur de son pouvoir, la marelle, et que de terribles affrontements étaient à venir.
Le repas était de grande qualité. Les mets qui nous furent apportés exceptionnels, le vin provenant de la cave personnelle de père et le gibier de la forêt d’arden.
A la fin du banquet donc, père a brandi le joyau du jugement, trésor sacré de la couronne et nous a fait jurer, nous ses descendants que jamais nous ne verserions le sang d’autres membres de notre famille. Tous les convives ont juré, ascendants et descendants, parents proches ou lointains. Je crois que père était outragé et désolé à la fois par la profanation de la marelle. Il souhaitait par ce serment nous lier et prévenir qu’une telle horreur survienne de nouveau en Ambre.
Puis père s’est dépouillé de ses insignes royaux, le sceptre et la couronne, l’épée et l’orbe sacrée.
Il a nommé son premier né, Bénédict l’incorruptible régent avec le serment de ne jamais chercher à conquérir le trône pour lui-même.
Puis il a déclaré ouverte la Grande Quête de la Marelle qui doit nous conduire par monts et par vaux, au dela des ombres s’il le faut à rechercher le remède qui permettra de régénérer la marelle et la concorde dans notre lignée.
Puis il est parti. Obéron le roi n’était plus, ayant abdiqué ; seul restait Obéron le vagabond. Je sentis que père était comme brisé intérieurement, qu’il s’accusait personnellement de cette tragédie et qu’il s’estimait indigne – à présent – d’exercer encore le pouvoir.
Je le sentis, son départ, ainsi que le trône à présent vacant excitèrent la convoitise des convives, et cela malgré l’affection filiale que nous devons tous à père.
Tels des phalènes, le trône d’Ambre nous attire tous vers notre perte et la ruine de la maison d’Ambre.
Note du MJ : à moins que les joueurs ne l’expriment expressément, je suppose que tous les PJs ont assisté au banquet et prononcé le serment du joyau.