Mes chers amis,
Je vous écris cette lettre pour vous dire l’immense dette que j’ai envers vous.
Supplicié au pilier cosmique, la clef de voute de l’univers sur ordre de Bagavad, j’ai enduré des tourments indicibles.
Comme mon esprit vacillait, sur le seuil de la folie, j’ai senti une présence, nichée au cœur de mon âme et qui tentait de me contacter.
J’ai senti que cette entité était bienveillante et sage et pleine de compassion et de toutes les vertus qui font les spirituels.
Lors je n’ai plus ressenti nulle douleur, mais au contraire une sensation de béatitude comme je n’en avais jamais éprouvé jusqu’ alors.
Ce fut un vrai satori, une épiphanie. Je ne faisais plus qu’un avec l’âme du cosmos. J’éprouvais la dissolution puis la fusion de mon ego dans un océan infini.
Les secrets du cosmos furent déposés dans mon âme et dans mon cœur et ma bouche fut scellée afin que je ne les divulgue pas.
Je sais ou plutôt j’ose espérer que Bagavad a été touché par la grâce. Ce n’est pas lui que je crains mais les sectateurs qui se revendiqueront de lui.
Je crains terriblement le Diadème, qui peut être un outil d’oppression des peuples terrifiant.
Cette organisation sensée veilleur sur la paix, l’accès au savoir et la prospérité des peuples des étoiles peut se changer en exactement son contraire, un outil d’oppression, de guerre préventive et de propagande à la solde des représentants et favoris de Bagavad, les magistrats.
Ils sont unis, de toutes les forces de la puissance et nous sommes divisés.
Mais nous avons la bénédiction des singularités qui ont créé l’univers connu et le pneuma qui est le souffle parfumé et indicible de l’âme coule en nous.
Sur milles mondes perdus et dans la moiteur des hubs technologiques, les mercenaires des pléonexes et des princes des étoiles foulent au pied la liberté et la dignité des adamites et des xenos.
Les mondes jardins sont dévastés, les étoiles sont siphonnées, les bêtes et les plantes réduits à de la bio énergie. Les manipulations dimensionnelles des savants impériaux ont affaissé l’univers et créé des graves failles et disruptions.
Une partie de l’univers est à jamais obscurcie par la voracité des princes des étoiles.
Nous devons nous unir.
Non pas sous une forme despotique qui ne fera que nous contaminer, mais en tenant compte de la diversité et de la pluralité de l’univers et sans qu’aucune créature, en prétendant agir pour le bien de tous ne prenne le pouvoir à son bénéfice exclusif.
Je rêve d’une constellation, d’une fédération de milles chapelles qui chacune porteront leur propre vision et pratique de la spiritualité.
Cette constellation fonctionnera de façon anarchique, sans maître, juste avec des représentants qui pourront être destitués à chaque moment et par subsidiarité, c’est-à-dire que les décisions seront prises à une échelle locale
Ce qui doit nous unir tous, c’est l’adoration des singularités, non pas comme une Eglise, un dogme, mais comme une spiritualité diffuse, nichée au cœur des âmes pures, un agrégat de milles chapelles et de milles cultes différents.
La constellation devra avoir une armée de ksatrya qui sera une véritable brigade interstellaire, constituée de volontaires uniquement et capables de se déployer rapidement sur les théâtres d’opération les plus lointains pour aider les peuples en détresse.
La constellation devra disposer également d’artistes, de savants, de philosophes pour aider les bramanes et les ksatrya. Ainsi les 5 sentiers de l’âme seront représentés.
J’insiste sur ce point : notre ennemi est niché en nous. La constellation peut se changer en son contraire, un instrument de pouvoir et de terreur si nous n’y prenons gare.
Il faudra traquer le pouvoir, le distribuer, le partager, le révoquer afin qu’il ne nous dévore pas et ne nous consume pas.
Nous devons faire refleurir l’espoir. Nous devons illuminer milles mondes afin que les peuples trouvent la force de briser leurs chaînes.
Bientôt nous ne serons plus nécessaires. Quand ils verront que la liberté est à leur portée, les esclaves, serviteurs et aliénés s’émanciperont en prenant conscience de leur force, de leur diversité et de leur multitude.
Nos maîtres ne sont qu’une infime minorité des merveilles du cosmos. Ils dépendant de nous plus que nous d’eux.
Nous découvrirons bien vite que nous n’avons pas besoin des pléonexes pour être heureux et que nous pouvons être les artisans de notre destinée.
Tel est mon rêve
Je vous salue fraternellement et avec reconnaissance, mes amis, mes auveurs.
Mon âme et ma vie vous appartiennent.
Joseph