Planète d’or, peuplé par les Hespérides. Des êtres de pur énergie.
Cyclopéenne cité « d’Uttaradisha » appelé aussi « Capitale Mordoré ».
Arcologie de la banque d’Orichalque propriété du Prince Kubera.
138ème Sous-sol, Salle de stockage 50km², 30m de haut.
Shakti Laabhakaaree, technicien de maintenance sur Serveur Nano.
1 siècle de perdu.
- 100 années gâchées à travailler et à maintenir les yotta-cuves d’ergues et les zetas-stockeur nano de la banque d’Orichalque.
- 1200 mois gaspillés à voir ces Léviathans engloutir et gerber des centillions d’informations et de mouvement énergétiques.
- 5217 semaines salopées à voir des soi-disant spécialistes se connecter et mourir dévorés par l’entité nommée « Dragon » qui a élue domicile dans les registres reliés à la Noosphère.
- 36 525 jours à courber le dos face aux princes et princesses visitant les installations pour s’assurer de la sécurité de leurs données.
- 876 000 heures à me vider de mon énergie car aucun autres ne pouvait prétendre avoir atteint un tel niveau de maitrise nano technologique pour se travail.
- 52 596 000 minutes d’ennui à voir mes congénères se pavaner dans leur enveloppe de chaire alors que cela m’était refusé. Trop contraignant pour le travail demandé.
- 3 155 760 000 secondes offerte au néant.
1 siècle exactement, précisément à la seconde près. C’est à ce moment. Ce moment exact et précis ou j’ai ouvert mes mains et créé ma première œuvre nano. Un verre infini condensant les molécules d’eau contenues dans l’air, si simple et pourtant si unique. Le plaisir de créer, la joie de la découverte, l’exultation de sentir ma vie vibrer. Alors j’ai continué en secret, organisant mes idées, imaginant l’inimaginable. Un livre bio-organique conteur d’histoires aléatoires. Un bracelet à hologramme mental pour réorganiser ses idées.
Un jour que je finissais une bague à aurore boréale, une visiteuse que je n’avais pas vu venir car trop concentré sur mon travail se pencha sur moi. « Quel magnifique petit objet. ». Ces trait fins, sont regard perçant, ce petit sourire ravi d’admiration, je reconnaissais là une favorite de Seigneur Bagavade. Dame Andradite en visite de contrôle. Charmée par le petit objet elle venta mes mérites, qui en peu de temps firent déplacer d’exubérants visiteurs prétextant la sécurité de leur données et j’y trouvais un certain plaisir. Je m’efforçais de répondre à leurs moindres désirs, un collier massant par ultrason, une broche à distribution de drogue hypodermique, une paire de menottes à électrochocs continus,… Alors un soir je pris la décision de m’échapper. Je m’introduisit sur le réseau privé des serveurs et accédais au dossiers à haute sécurité. Bien entendu j’avais chuinté le système des stockeur pour déplacer le secteur de surveillance et créer une safe zone, rien de plus simple quand on a un accès direct aux armoires de stockage. Je faisait ma petite affaire et trouvais les plans facilement cependant je ne m’attendais pas à voir mon chemin de repli bloqué. L’entité avait suivit le chemin balisé et se dressait face à moi. Difficile de la décrire dans la précipitation du moment, une silhouette noire pourvue d’ailes gigantesques engloutissant et absorbant les dossiers. Elle avait profité de la brèche et je n’avais aucun moyen de la combattre. Ne pouvant me résigner à mettre l’entreprise en danger je fis surchauffer le système en sur-overclockant le serveur dédié ce qui provoqua un effondrement des données et de nous aussi. Je me réveillais au sol dans une ruelle adjacente à la banque d’Orichalque baigné par les rayons du soleil dont j’avais oublié la beauté primaire avec à mes coté un pot en terre cuite.
Avec l’argent acquis grâce à mes œuvre je prenais le premier transporteur et partait le plus loin possible. Mon nouveau travail me propulsa dans un monde de luxe et de clinquant comme artisan de curiosités. Mes créations se vendaient extrêmement chère et parfois on me demandait d’altérer un objet déjà existant que ce soit en arme ou en gadget, je ne rechignais pas. Plus important encore, je vivais, je découvrais et m’émerveillais. Chaque nouveauté était une aventure, un délice d’émotions, une pléthore de nouveau sentiment. Je n’étais plus agar de désespoir, je débordais de curiosité. Mais malgré cette joie intense il manquait quelque chose d’important dont je n’avais pas encore pris conscience.
Très vite on finit par me surnommer « le sertisseur » car comme le joaillier enchâsse une gemme, j’enchâssais dans les objets une qualité intrinsèquement aussi précieuse.
Le vrai bonheur, ce moment d’allégresse intense que je ne soupçonnais pas fut le jour ou Dame Andradite m’offrit en personne lors d’un gala une enveloppe de chair et de sang. Un écrin devant lequel je me retrouvais dubitatif et retissant. Ce corps d’Acquilin me laissant pantois de peur. Par convenance je m’y enveloppais pendant qu’elle me tendait un verre rempli d’un liquide rouge. Étranges sensations que le touchez, l’odorat. «Il est important de fêter cela. Goutez-moi cette merveille. Elle vient d’un endroit appelé la Terre. On appelle cela du vin et celui-ci porte le nom de Romanee-Conti. Faites-moi ce plaisir ? » Je prenais le verre en cristal poli d’une douceur incroyable et le posais délicatement sur mes lèvres, le liquide glissa et ce fut un tel émerveillement, une délicate soierie galbant les pans de mon palais. Et cette sensation !? Le gout allié à la sensation du touché. Oui, la nourriture crée des sentiments. Pour moi ce fut des larmes de joie. C’est ce qu’il me manquait et me laissais un sentiment d’inachevé, d’incomplétude.
Malheureusement la renommée a aussi ses aléas et cela se passa lors d’un mariage princier. Un galbe magnifique sur lequel s’ajustait parfaitement une robe d’or, un teint éblouissant le soleil le plus mordant, des cheveux dorés virevoltants au gré de son déhanchement et des yeux possédants la profondeur des étoiles. « Dame Kuberni enchantée de rencontré enfin le fameux Sertisseur » A ses mots mon regard se troubla et mes lèvres balbutièrent. « Non, de grâce mon chère. Il n’est là point de rancune face à votre désinvolture. Il n’est pas raisonnable de discuter ici. Profitez du moment et nous nous reverrons. » Elle me tendit une carte holographique que je m’empressai de mettre dans ma poche. Que pouvais bien me vouloir la femme du seigneur Kubera ?
Je retournais sur ma planète natale. Restaurant « The golden card ». La table était réservée au nom de la banque d’Orichalque dans un salon privé à cône d’ombre. Dame Kuberni accompagné du directeur de la banque Mr Quadrilloin dans son plus simple habit d’énergie pur, comme moi avant.
- Mr Quadrillion qui n’a que faire de la nourriture qui sera servie et qui n’en comprend pas l’utilité.
- Mr Quadrillion qui voit cela comme une futilité, un passe temps à perte de temps.
Je ressentais l’agacement dans la tension et les flux qui courraient en lui. « Enfin ! Le lâche, le fuyard qui à fait prendre un énorme risque à notre banque. Nous te jugerons et tu ne seras plus qu’une simple pile bonne à alimenter la lampe de mon bureau ! » Avant que j’abandonne mon poste il n’avait même pas conscience de mon existence. Aujourd’hui je suis la personne à détruire pour le simple plaisir de son déplaisir. « Il a été facile de vous remplacer. » Menteur, je sais que cela a créé la panique. Personne pour régler les problèmes de tension des informations écrasés, personne pour comprendre l’importance de la régénération des cellules nano des cartes mère des stockeurs et bien d’autres choses dont il ne se souciait pas avant que cela devienne sont problème.
Dame Kuberni sortie une lampe à batterie énergétique de sa poche. Je me raidi et dégluti. « Mr …, voulez vous que je place Mr Quadrillion qui a la verve un peu vive à la place de la batterie ? » L’énergie en lui tressaillie, les courants énergétiques de son être formaient des tourbillons. «Veuillez quitter cette table cher directeur. Nous reparlerons de cela à tête reposé » lui dit-elle en y ajoutant un geste de la main balayant l’air. « Voyez Mr Laabhakaaree vous n’avez rien à craindre. Aujourd’hui est un jour nouveau. Kubera est bon et sait pardonner. Savez-vous quel est son nom caché ? Nous sommes une poignée de gens très proche de lui à le savoir, Lakapäla, le protecteur. Si nous nous rencontrons enfin c’est parce qu’il a eu vent de votre renommée. Kubera n’est pas celui qu’on croit. Il se cache derrière un masque de rigueur et son allégeance à Bagavade n’est rien. Il a compris qu’il ne pouvait pas s’opposer mais que résister était possible. Il tire les ficelle de se monde grâce à la place qu’il occupe et il possède un atout de taille. La banque d’Orichalque. Il vous pardonne et aimerais faire de vous un de ses agents de l’ombre qui œuvre à déchoir Bagavade. Récemment un groupe d’individu a attiré notre attention et nous aimerions que vous leur apportiez votre aide. Vous avez carte blanche et accès à un pool financier énorme. Désormais, si vous l’accepté bien sur, vous faite partie de la famille. » Me dit-elle avec le plus ravageur et le plus candide des sourires avant d’ajouter : De plus notre seigneur aimerait savoir si vous avez apprécié la petite poterie dont il vous avait fait cadeau le jour de votre renaissance ?
Je compris à cet instant que mon existence n’était pas du à la chance et au fond de moi je savais qu’il y avait quelque chose de bien plus grand.
J’ai accepté sans hésiter et me suis rallier à leur cause.