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 Ahiga Atsidi dit Ma'ii

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stan

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MessageSujet: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 29 Juin - 13:11

Qui se rappelle encore des nuits sans étoiles… Il n’y avait ni soleil, ni lune, ni cette étoile rouge que l’on appelle Na’hookos Biko.

Du blanc se leva à l’est et ils pensèrent c’est le jour… Du bleu se leva au sud. C’était encore le jour pour eux et ils se mirent en marche… Du jaune se leva vers l’ouest et ils virent que c’était le soir. Alors du noir se leva du nord, ils se couchèrent et dormirent.

Ainsi commence le chant de l'émergence de la nation navajo

C’était au temps où le tambour ne résonnait pas et où les cauchemars pouvaient venir à leur guise. Elle est longue l’histoire des hommes et des nuwisha… Ensemble nous avons chanté le Klédze Hatal.

« La beauté devant moi, fasse que je marche
La beauté derrière moi, fasse que je marche
La beauté au-dessus de moi, fasse que je marche
La beauté au-dessous de moi, fasse que je marche
La beauté, tout autour de moi, fasse que je marche »


Ensemble nous avons traversé le premier monde le monde rouge qui appartenait aux fourmis rouges et aux fourmis noirs, aux chauve-souris, aux scarabés d’or et aux scarabés noirs. Et ensemble nous en fûmes chassés.

« La beauté devant moi, fasse que je marche
La beauté derrière moi, fasse que je marche
La beauté au-dessus de moi, fasse que je marche
La beauté au-dessous de moi, fasse que je marche
La beauté, tout autour de moi, fasse que je marche »


Ensemble nous avons traversé le deuxième monde, le monde bleu qui appartenaient aux hirondelles et ensemble nous en fûmes chassés.

« La beauté devant moi, fasse que je marche
La beauté derrière moi, fasse que je marche
La beauté au-dessus de moi, fasse que je marche
La beauté au-dessous de moi, fasse que je marche
La beauté, tout autour de moi, fasse que je marche »


Ensemble nous avons traversé le troisième monde. Et ensemble nous en fûmes chassés. Et tout le long nous avons chanté:

« La beauté devant moi, fasse que je marche
La beauté derrière moi, fasse que je marche
La beauté au-dessus de moi, fasse que je marche
La beauté au-dessous de moi, fasse que je marche
La beauté, tout autour de moi, fasse que je marche »

Alors ensemble nous sommes arrivés sur le quatrième monde, celui qui ne contenait plus qu’un tout petit peu de blanc et un tout petit peu de jaune. Ce monde qui ne comptait que beaucoup de bleu et de noir. Et la les êtres apparurent aux hommes qui n'étaient pas encore des hommes. Là, les êtres leur ordonnèrent de se laver. Et quand ils purent voir que les hommes qui n’étaient pas encore des hommes s'étaient bien lavé, alors le vent souffla et les chants s’élevèrent et des épis de maïs et des peaux sacrés s’élevèrent les membres de la nation navajo.

« La beauté devant moi, fasse que je marche
La beauté derrière moi, fasse que je marche
La beauté au-dessus de moi, fasse que je marche
La beauté au-dessous de moi, fasse que je marche
La beauté, tout autour de moi, fasse que je marche »

Mais la nation navajo n’oublia pas ses guides et c’est pourquoi certains chantaient

“Que le rajeunissement soit atteint en accord avec la beauté.
Dans le ciel âge errant sur la piste de la beauté…”

Car qui était le chanteur de la plaine ? Qui était celui qui avait guidé, masqué l’homme à travers les mondes ? Qui était celui qui était le bon et le mauvais, l’homme et le dieu et tous les animaux ? Qui est celui qui apporte l’harmonie en déclenchant le chaos ? Qui est celui qui repoussent les limites de la conduite pour les délimiter ?

“Que le rajeunissement soit atteint en accord avec la beauté.
Dans le ciel âge errant sur la piste de la beauté…”

c’est le chant de l’alliance des hommes et des nuwisha. Car c’est Ma’ii qui mit de l’ordre dans le ciel et qui permit aux hommes de se soigner grâce à elles. C’est Ma’ii qui leur apprit le nom des choses afin qu’ils puissent s’en servir. Et c’est Ma’ii qui se plaça lui-même au centre de la terre et des eaux pour prodiguer ses conseils car Ma’ii est blanc, jaune, bleu et noir à la fois. Et parce qu’il est au centre de tout il voit les présages. Il est le gardien et le voleur de rêves, celui qui au son du tambour chasse les ombres.

“Que le rajeunissement soit atteint en accord avec la beauté.
Dans le ciel âge errant sur la piste de la beauté…”

C’est par ces mots que l’homme et Ma’ii scellent leur pacte et que de ce chant naît celui qui est à la croisée des chemins et donc au centre de tout comme Ma’ii… Mais certains hommes n’aimaient pas l’harmonie, certains hommes étaient jaloux de Ma’ii alors ils rompirent leur pacte avec les nuwisha et beaucoup moururent. Mais Ma’ii sait quand la mort frappe, Ma’ii sait que la mort n’est pas la fin car les limites sont faites pour être dépassées.



Je suis Ahiga Atsidi mais les gens d’ici m’appellent Ma’ii.

Je me rappelle bien des batailles avec Maȟpíya Lúta. Du froid, de la neige, du pays du Ní Btháska. Oh que je n’aime pas la neige… Nous luttions pour une liberté perdue depuis trop longtemps. Qui peut on blâmer pour cette perte ? Comment aurions nous pu deviner que l’envahisseur n’avait pas de parole ? Comment aurions nous pu deviner que sa voracité serait sans fin ? « Lorsque la dernière goutte d'eau sera polluée, le dernier animal chassé et le dernier arbre coupé, l'homme blanc comprendra que l'argent ne se mange pas. » me dit un ami.
Comment pouvait il seulement penser que la terre et le ciel lui appartenait ?

Nous avons lutté. Oh oui l’homme blanc a eu peur. Il nous a poussé à dépasser les limites, il a découvert ce qu’était la vraie cruauté. A la mesure de ses crimes et peut être plus encore… Et finalement il a plié pour les Sioux de Maȟpíya Lúta.

Je suis retourné près des miens en Alĭ ṣonak. Et qu’ai-je découvert ? Des femmes et des enfants, tués et vendus comme des esclaves. Et leur justice écrasant notre justice. Et l’alcool et la drogue et la maladie. Nous étions dépassé. Nous étions si peu nombreux. Beaucoup nous reprochait d'être des sorciers, des yee naaldooshii. Alors nous avons décidé de nous cacher. De vivre en marge et d’attendre. Les yeux plonger vers le nord.

1876,1890,1918,1948,1962,1968,1973,1990,2018… Le temps n’a pas de sens, les actes en ont.

Patiemment nous avons ravivé cet esprit farouche dans le coeur des hommes. Ils n’étaient pas les esclaves des envahisseurs, ils n’étaient pas nés pour tout détruire. Et petit à petit, l’alliance des nuwashi et des hommes fut reforgé.

Ils m’appellent Ma’ii car les gens d'ici savent qui je suis.

Oh regarde chéri les belles bagues que fait ce monsieur !
C’est combien ?
50 dollars. C’est de l’argent… ca vous protégera des naaldooshii, les skinwalkers...


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Dernière édition par stan le Lun 29 Juin - 13:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 29 Juin - 13:18

Notes sur les Navajo


post scriptum 1 : J'ai décidé de ne pas traduire les noms dans les récits, je vois ca comme une forme de respect pour des peuples qu'on a trop souvent écrasés et dont on a tenté de nier la culture. Je pense que cette posture s'incrit très bien dans l'esprit de la campagne.
post scirptum 2 : C'est  la première fois que j'ai vraiment l'occasion de plonger aussi profond dans la culture navaho. J'essayerais autant que possible de trouver des sources fiables et de trouver des illustrations qui collent à ce que je raconte mais parfois par manque de ressources je ferais une petite entorse je le preciserais à ce moment là.


Glossaire

Ma'ii : le Coyote
Na’hookos Biko : étoile du sud, le feu du foyer.
Klédze Hatal : le chant sacré qui appartient à la nuit

Maȟpíya Lúta: c'est le nom lakota du chef Red Cloud
Ní Btháska : nom pour la rivière Nebraska
Alĭ ṣonak : nom o'odham pour l'Arizona

Gaagii : le corbeau

infos

les cheveux ont une importance
dans mon texte j'ai mis une image d'un personnage du film Thunderheart avec Val Kilmer. Le film se passe dans le dakota du sud chez les sioux. Ce personnage est super stylé avec une iroquoise puis j'ai appris que les cheveux longs étaient très important pour les navajo puisqu'ils étaient leur mémoire. En general on ne se coupe pas les cheveux et c'est vraiment un element tres central de leur culture. C'est aussi visiblement un signe de resistance.
https://indiancountrytoday.com/archive/why-navajo-hair-matters-it-s-our-culture-our-memory-and-our-choice-52mVCZztP0uLvGDE8G3otg


Dernière édition par stan le Lun 29 Juin - 16:13, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 29 Juin - 15:25

Le soleil tapait fort en cet après-midi et faisait se tordre les tôles de ma caravane Airstream. Tranquillement installé dans mon atelier fait de bric et de broc, je taillais quelques turquoises que je comptais sertir. Les touristes étaient toujours friands de ces bijoux qui souvent n’avait aucune symbolique pour eux. Mais il en était toujours ainsi des touristes, ou qu’ils passent ils voulaient ramener un morceau de la terre qu’ils venaient de fouler. Et puis, au fond, c'était de l’argent pour le centre communautaire.

Gaagii se posa sur un des mâts de la tente sur lequel il aimait se poser. Il parcouru la tente de son oeil torve.

- krrrreeekreeee
- tu as vu qui c'était ?
- kreeeee
- pour eux aussi tous les corbeaux se ressemblent.

peu de temps après j’entendis un pick-up rouler sur le chemin cahoteux. La police n’aimait pas venir ici, ils s’y sentaient mal et la route abimait leurs autos. Etait-ce fait à dessein ? peut être…

le Pick-up s'arrêta devant la caravane. Le pas était léger. Une odeur de frites émanait de celui qui arrivait. Je me tournais dos à la porte et attendait patiemment que mon visiteur arrive devant la porte et juste avant qu’il ne frappe…

- entre donc Clint Nakai.

j'étouffais un petit rire alors lorsque j’entendis mon visiteur glapir de surprise en entendant son nom. Gaagii croissa lui aussi comme dans un rire difforme, avant de s’envoler. Sans demander son reste, le jeune poussa le rideau de l’atelier et entra. Je posais mes outils et me retournais retirant mes lunettes de soudure. La plupart des gens s’imaginaient que nous vivions comme au XIXe siècle, portant poncho et pantalon de peau. Rien n’était moins vrai. Pour survivre il avait fallu vivre comme les blancs. Et je dois dire que les oignons frits étaient une merveilleuse invention… Et justement le jeune Clint m’en apportait une boîte.  

Ahiga Atsidi dit Ma'ii 31074311
imaginez ce personnage avec les cheveux longs

- Tiens pose ça là, dis je en indiquant une table encombrée de bazar. Bière ou Sarsaparilla ?


le jeune Clint était à moitié mexicain. Même ici, on avait oublié que nous étions du même peuple… enfin… Le père de Clint, Raoul, était un magouilleur fini qui s’était fait descendre alors qu’il revenait d’un bar à strip-tease. Johonna, la mère de Clint était revenu à la réserve après des années à Phoenix ou elle avait vécu de petits boulots minables. Ici, elle avait pu ouvrir son restaurant. Mais Clint avait du mal à s’habituer à la vie ici.

- bière.
- bien choisi dis je en lui tendant sa bouteille

Clint ne savait pas qui j’étais réellement. Il était trop urbain, son esprit était trop prisonnier du béton et de ses réalités. Pour lui je n’étais que ce type bizarre vivant dans une décharge et que les gens venaient voir quand ils avaient des soucis. Clint se frottait les mains, géné. J’ouvrais la boîte de beignets d’oignons.

- prends en un vas y, dis je la bouche pleine.

Je voyais dans son regard le piège du béton.

- vas y fait pas le timide !

il prit un beignet presque plus pour me faire plaisir et le mangea doucement. Johonna était venu me voir il y a quelques jours de cela. “J’ai peur pour Clint Ma’ii” m’avait elle dit, “il est sombre et en colère”. Je lui avais alors demandé de me l’envoyer en ce jour précis. Je sentais la peur sur ce garçon… et la marque des cauchemars.

- Dis donc… j’aurai besoin d’aller à Blue Gap, tu pourrais m’y emmener ?
- vous avez pas de voiture ?
- non. Et j’ai pas très envie d’y aller à pieds par cette chaleur.
- ok... J’ai rien à faire de mieux de toute façon…
- super !

Je me levais d'un bond, ce qui le fit se reculer. Je prenais avec moi un petit sac en papier que je roulais en boule et roulait dans ma poche.

- j’espère que c’est pas de la drogue… dis Clint
- qu’est ce que ça changerait ?
- si on est contrôlé je dirait que c’est à vous.
- contrôlé par qui ?

Il leva les yeux, impuissant et me suivi.

- vous fermez pas votre porte ?
- inutile les esprits veillent ici…
- les esprits… murmura t-il

Ahiga Atsidi dit Ma'ii Unname10

Je marchais jusqu’au pick-up chevy et m'asseyais sur la banquette passager. Clint traînait les pieds, moins accablés par le soleil que par son déracinement. Il entra dans le pick-up et mis le contact.

- il y a vraiment des esprits ici ? me demanda t-il avant de desserrer le frein.
- oui deux, Smith et Wesson…
- j’aurai du m’en douter…

Finalement il appuya sur l'accélérateur et le pick up remonta la piste de rochers.
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 29 Juin - 16:57

Cela faisait un moment que nous roulions. Pour couper le silence qui le gênait, Clint avait allumé la radio et cela faisait maintenant 20 minutes qu’en sortait une sorte de hip-hop country aux paroles stupides. Nous étions au milieu du désert, au loin se dessinait les messas rouges.

- dites c’est encore loin ? me demanda Clint
- non plus trop.
- vous venez voir quelqu’un ?
- ouep…
- ici
- pourquoi pas ?
- j’en sais rien.
- l’endroit dont je te parle est un endroit de rencontre millénaire pour notre peuple.
- ah bon ?
- non.
- pourquoi vous faites ca ?
- quoi ?
- me prendre pour un con.
- le prends pas mal gamin.. c’est plus fort que moi… faut toujours que je mente.
- super…

Je me replongeais dans la contemplation du paysage mais Clint semblait finalement décidé à me parler.

- on va voir qui exactement ?
- tu verras
- vous faites quoi ? trafiquant de drogue ?
- est ce que j’ai l’air de ca ?

il me regarda longuement.

- ouais.
- alors ptet que je suis trafiquant de drogue va savoir…
- j’ai l’impression que vous dites ce que j’ai envie d’entendre.

mon regard scintilla

- tu serais prêt à entendre ce que tu n’as pas envie d’entendre ? dis je dans un sourire carnassier.

Clint me regarda et frissonna.

- vous êtes sacrément flippant putain.

Il se dandinait sur son siège.

- qu’est ce qu’il y a ?

Surpris il roula des yeux. Il ouvrit la bouche mais rien n’en sorti.

- vas y crache le morceau
- Ma’ii, c’est votre vrai nom
- pourquoi ? tu trouves que c’est pas assez bien ?
- ca veut dire Coyote non ?
- ouais.
- bizarre…

Soudain une voiture de police alluma son gyrophare et sa sirène.

- oh merde ! merde! merde!
- accélères
- vous êtes fou…
- tes rappeurs ils se laisseraient pas faire comme ca… accélères je te dis.
- ptet que si vous…

Je ne le laissais pas finir et j’écrasais son pied et l'accélérateur par la même occasion. La voiture derrière accelera elle aussi.

- vous êtes taré merde !

Je prenais le volant et tirait d’un coup sec a droite. Le pick-up fis une embardé dans la poussière.

- roule tout droit !
- mais…
- roule je te dis fais moi confiance.

Clint ecrasa le champignon et bientôt la voiture de police disparu dans la poussière. Après 5 minutes à tombeau ouvert dans les pistes de pierres, le moteur se mis à fumer, il eu quelques ratés et finalement cala. Dans un couinement métallique, le pick up s'arrêta. Clint colla sa tête sur le volant pendant que j’allais vérifier le moteur.

- qu’est ce que vous m’avez fait faire…
- ce que je t’ai fais faire ?
- oh arrêtez hein ! Si vous m’aviez pas poussé à accélérer on serait pas là !

je refermais le capot.

- eh ben on va devoir marcher.
- quoi ? vous voulez rigoler !
- tu préfères attendre les flics et t’expliquer ptet ?

Clint descendit de la voiture.

- j’espere que vous savez comment rentrer

je me contentais de lui sourire et je me mis en route. Je le sentis derrière moi soupirer. Le voyage venait de commencer...
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 29 Juin - 20:08

- vous êtes sur que vous savez par où aller ?

Cela faisait maintenant 3 heures que nous marchions au milieu des rochers et clairement mon ami était fatigué. Et comme par le plus grand des hasards nous arrivions juste à l’endroit que je voulais lui montrer. Ici au détour d’un rocher à l’abri des regards se trouvait un immense motif en sable navajo. Il était là depuis des siècles offrant sur la terre un parfait reflet du ciel. Chaque année hommes et nuwisha venaient le refaire, l’adapter a la course des étoiles.

L’endroit était frais et une partie de l'anfractuosité était à l’ombre.

- on va se reposer ici 5 minutes d’accord ? dis je à Clint qui posa immédiatement son derrière sur un rocher.
- C’est quoi ici ? demanda Clint
- c’est un lieu sacré pour les Diné…
- pourquoi sacré?

TCHAK. Ma lame venait de se planter à quelques centimètres du serpent qui s’approchait sans bruit de la main de Clint. Il releva les yeux vers moi et me vis au milieu du dessin de sable. Ses yeux plein de surprise et de peur me rappelèrent le premier voyage des hommes et des nuwishas. La tête me tourna, revoyant les siècles et les siècles de cette alliance, les souvenirs enfouis et qu’on ne souhaite pas toujours retrouver… Il y avait tout cela dans les yeux de ce garçon. L’innocence et le courage.

- attendez comment vous…

Je voyais tournoyer autour de ce garçon les ombres des cauchemars…

- attends moi là et fais gaffe aux serpents.

Je revenais quelques minutes plus tard avec de l’eau. Clint bu tout ce qu’il pouvait et quand il eut fini, il me regarda longtemps en silence.

- qu’est ce qu’il y a ? t’as le cerveau gelé ?
- vous n’êtes pas un diné pas vrai ?

je demeurais silencieux. C'était le premier pas de son chemin, voir à travers les masques. Tromper le trompeur. C’est ce qui avait permis aux diné de rester nombreux. Ils avaient moins succombés aux promesses toutes faites.

- tu veux la fin ? dis je en montrant ma cigarette
- vous repondez pas a ma question…
- toi non plus.
- oui je veux bien

je lui tendais ma cigarette. Il la pris et la porta à ses lèvres. je recrachais la fumée en cercles à l’est, au sud, à l’ouest, au nord… le rituel du partage

- alors ? insista t-il
- alors quoi ?
- vous n’êtes pas un diné
- quelle réponse veux tu ? celle que tu souhaites entendre ou la vérité ?
- la vérité !

Je me levais et commençais à tourner autour de la peinture.

« La beauté devant moi, fasse que je marche
La beauté derrière moi, fasse que je marche
La beauté au-dessus de moi, fasse que je marche
La beauté au-dessous de moi, fasse que je marche
La beauté, tout autour de moi, fasse que je marche »

Et je lui racontais les 4 couleurs et les 4 directions et le coyotte guidant les vrais hommes… Les heures passèrent à toute vitesse au dessus de nos têtes et bientôt, le noir vint au nord.

- il est trop tard pour marcher… dis Clint
- on ne peut pas rester là ce soir.
- pourquoi ?
- chaque état entraîne un nouveau monde. Il est temps pour toi d’explorer un nouveau monde…

La nuit était d’un indigo profond, les pierres relâchant une douce chaleur emmagasiné durant les heures assommantes de la journée. Clint marchait craintif comme si la nuit lui faisait peur. C'etait l'occasion de parler ensemble. Il était courageux mais une rage sourde vivait en lui... la mort de son père, la pauvreté de la réserve, autant d'état qui pour lui semblait injuste.

- qui te dis que nous sommes pauvres ? notre vie est simple et heureuse, en ca nous sommes plus riches que les types de Phoenix ou d'ailleurs.

Il accueillit cette remarque froidement.

- c’est encore loin ?
- ne t’en fais pas je connais un hogan ou nous pourrons nous abriter pas loin.

Après quelques minutes sur un chemin très en pente, le feu du hogan réchauffa le coeur de Clint.

- heho dit il
- il n’y a personne.
- comment tu…
- je le sais c’est tout.

je sentais son regard appuyé.

- Clint, tu dois accepter que des choses dépassent la compréhension de tes yeux ou de ta tête. Des mondes s'étendent loin de ton regard et loin du miens.
- oui mais…
- je ne suis pas un sorcier Clint, je ne suis qu’un guerrier et je t’aide du mieux que je le peux. Mais je n’ai pas les réponses à tes questions.
- alors pourquoi être venu si ici ?
- parce que j’ai vu les ombres autour de toi. Les ombres des cauchemars et que nous allons les combattre.

Je jetais alors une poignée de feuilles magiques dans le feu.

Une fumée épaisse et bleue s'éleva dans le ciel et entoura Clint. Il fut pris de tremblement puis se leva et se mis à danser autour du feu. Je tournais dans le sens inverse dessinant autour de lui un motif complexe. A mesure que le dessin se formait je me transformais brisant les frontières entre l’homme et la bête… Le chant traversait ma gorge pour faire vibrer le tissu même de ce monde soigneusement fabriqué par la grande araignée. Clint tournoyait autour du feu, toujours plus prêt du foyer… J'enfonçais ma main dans les braises ardentes et lançait des scories au ciel comme tant d'étoiles. Dans la nuit infinie, là sur le corps du dieu noir, il n’y avait plus de noms, plus de sens, il n’y avait que l’expression ancienne du corps. La danse dura des heures, comme un immense voyage à travers les 4 mondes. Puis finalement Clint mis ses mains dans le feu et l’air se plia, la réalité se tordit et dans un souffle terrible les cauchemars qu’il abritait furent projeté hors du cercle. Il tomba inanimé. Un nouveau chant, celui de la destruction, fit vibrer ma gorge. Il était temps de redevenir le nuwashi originel, le gardien secret des diné, le guerrier sacré de Gaia…

Par le nord et par le sud…

Je me jetais sur les ombres de cauchemar tantôt coyote et tantôt corbeau, tantôt homme et tantôt bête. Je lançais parfois une poignée de scories que les ombres évitaient. Le feu triomphe du mal… Les mots n’avaient plus de sens car ce combat datait d’avant que Ma’ii nomme les choses. Et pourtant prenant un brandon je dessinais autour de l’ombre un motif. Prisonnière du cercle de flamme froide, la creature de cauchemar finit par figer sa forme. C’etait un nuwashi d’ombre qui habitait dans les cauchemars des hommes et les rendaient fous. Je bondis sur la creature, une ombre sanglante dansant devant mes yeux. La rage emplissait mon être sauvage. Comme aux temps anciens, il fallait savoir aussi dépasser les limites du bien et du mal, les limites de l’humanité et de la sauvagerie car tel était Ma’ii ! car tels sont les sages et les survivants.

La créature d’ombres mordit à plusieurs reprises alors que je lacerais son corps de mes griffes. nous nous rendions coup pour coup roulant au sol. Le combat durait trop longtemps et j’entendais Clint soupirer. Le rire fou de la nuwashi d’ombres trahissait la force de son emprise sur le garcon. Il fallait finir ce combat rapidement.

allons sans poils… tu vois bien que tu as perdu… dis dans d’horribles glapissement la nuwashi.
ce diné ne t’as pas fait de mal, il ne t’as pas chassé relâche le.
ils sont le gibier dont nous nous repaissons…
il n’en a pas toujours été ainsi

A ce moment là, les etoiles tournèrent et un présage me fut envoyé. Je vis la nuwashi se jeter sur moi, je la voyais me lacérer le torse d’une haine féroce avant de devorer Clint.

La nuwashi se jeta sur moi toutes griffes dehors. SPLASH firent ses griffes en se plantant dans mon torse. Nos regards se croisèrent… Ses yeux autrefois bleus comme les miens étaient rouges et maléfiques. A ce moment là nos souvenirs se connectèrent et je la vis pourchassé par les hommes qu’elle avait toujours protégé. Je la vie roder dans la forêt sombrer petit à petit dans la folie, trahissant l’esprit des frontières, détruisant l’harmonie… Puis elle fut vénéré comme une déesse par les yee naaldooshii avant de devenir une authentique créature de cauchemar. Elle fut surprise de cette connection et elle cessa de déchirer mon cou de ses crocs quelques instants. Ce fut suffisant pour me retourner et écraser son corps dans le feu. Elle lâcha aussitôt son emprise sur moi, se tordit de douleur. Avant qu’elle retourne dans l’ombre d'où elle était venue, je la marquais afin qu’elles ne reviennent pas tourmenter Clint.
C’était la fin du rite de la vraie harmonie.

J’étais épuisé. Je n’étais pas un chaman et ce genre de combat me poussait toujours aux limites de mes capacités. Mais nous étions si peu nombreux… Finalement dans les quelques forces qui me restait je me mis à danser pour faire tomber la pluie. A mesure que je dansais je me transformais petit à petit en coyote. Un orage terrible tomba éteignant les flammes du combat. Je m’approchais bondissant de Clint. De mes deux pattes, je lui appuyais sur le torse. Il ouvrit les yeux. Il etait temps de rentrer dans notre monde… J’aboyais joyeusement et courait au devant du chemin. Titubant, Clint me suivi. Je pouvais voir d’ici qu’il n’était plus habité par les cauchemars. Il me suivi longtemps, jusqu’en bas de la messa. Chaque pas que je faisais scintillait comme une etoile guidant Clint jusqu’au monde des hommes. Nous n’étions pas dans le monde des esprits nous etions à la frontière. Nous etions sur le grand dessin de sable à présent et Clint dansa autour. Comme les premiers hommes avant lui il refaisait ce chemin de vie, il revenait litteralement à la vie.

Et finalement au matin il s’endormit.
c’etait le rite vrai du chemin du Coyote

Il faisait déjà chaud quand Clint se réveilla en sursaut. Je venais de réparer le moteur du pick-up.

- eh ben tu te réveilles enfin ?
- qu’est ce qu’il s’est passé la nuit dernière ?
- d’après toi ?
- j’ai dansé et tu es devenu un coyote

je ne répondis pas.

- tu es vraiment un coyote !
- j’ai réparé le moteur
- … Ma'ii tu es vraiment un coyote.
- Est ce vraiment la chose la plus étonnante que tu ais vécu pendant ce voyage ?

Il réfléchit et me sourit. Il mit le contact et retrouva tranquillement la route. Il n'était pas simple d'accepter une autre realité mais ceux qui avait été marqué par les ombres n'avait pas d'autre choix. La plupart des dinés vivraient en m'évitant et c'etait tant mieux car il n'avait pas besoin de moi, mais les quelques uns pour qui je devrais me battre n'aurait pas d'autre choix que de vivre avec cette nouvelle realité.

- tu veux des oignons frits ?
- si c’est toi qui paye oui !
- d’accord !

le bandeau de la route se déroulait tranquillement

- les esprits… ils existent… fini par me demander Clint
- ouais. Et plein d’autres trucs existent aussi
- alors pourquoi m’avoir fait marché avec Smith et Wesson quand on est parti de ta caravane ?
- est ce que tu m’aurais cru à ce moment là ?
- non…

On venait d’arriver en ville. Clint se gara sur le parking du dinner de sa mère.

- je me rappelle de tout… dit Clint en coupant le moteur.
- et ca te fait peur ?
- pas trop
- alors c’est que tu es un brave. Je peux avoir mes oignons maintenant ?
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 29 Juin - 21:04

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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 29 Juin - 21:18

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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeVen 3 Juil - 22:55



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Il y a comme un parfum de guerre dans l'air... un parfum de charogne et de sang... Un odeur que je n'ai pas senti depuis longtemps. Loin du sang clair et délicat des Bilagáana...
oui le vent porte des chants funebres mais les voix des pow wow n'envahissent plus Antelope canyon... et pourtant ... les etoiles semblent briller au nord et a l'est... mmmh...

Il est temps pour les vrais guerriers de reprendre le chemin des batailles et de l'honneur... une marque pour la force, une marque pour la precision... et un point pour 4 scalps, un trait pour 40 scalps...
Une belle ceinture de scalp avec les oreilles... De quand date le premier... je ne sais plus.

et pendant là dans la chambre comme des outils de jardins les deux tomahawk... celui pour ce monde et celui pour chasser les cauchemars.

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le vent mauvais peut venir... Ma'ii n'a pas peur.
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeJeu 9 Juil - 18:36

Le soleil tapait fort sur Pinon, Arizona. On était en plein période de vacances et les gros touristes se baladaient dans le Navajoland, curieux d’un Ouest qui n’existait plus depuis bien longtemps. Mais ils étaient une source non négligeable de ressources pour nous. Hormis les moutons, on n’avait que le tourisme et les rentes que nous payait à contre coeur le gouvernement fédéral. Il n’était pas rare qu’on prenne des poses “natives”, le yeux vers le ciel. Le regard subjugué des touristes faisait toujours hurler de rire les enfants. Pour beaucoup, ils ne nous connaissaient que par la télé, Joe l’indien, Tonto, Thunderheart… On ne pouvait pas le leur reprocher ceci dit… Mais que voulez vous, humour navajo. La vérité c’est que nous étions américains, nous aussi on avait Youtube et Twitter, nous aussi on pouvait rouler en Tesla.

Il y avait simplement un petit truc en plus. Une culture pas seulement faites de consommation et c’est peut être ce qui faisait la différence. J’en avais pris évidemment conscience pendant notre voyage dans le grand nord. Cette expérience m’avait ouvert les yeux sur ce que c'était que d'être un guerrier sacré. Il y avait les rêves, il y avait les mémoires racontées bien sûr mais il ne faisait pas tout. Il y avait aussi les mouvements politiques mais là encore j’avais la sensation qu’il me manquait quelque chose. Et puis passer à l’action comme nous l’avions fait avait éveillé le Coyote en moi et le sens du pacte entre les hommes et les nuwisha avait prit tout son sens…

- protéger son peuple est un travail compliqué Ma’ii… me dit le vieux Grant Eagle-eye.

Grant était un vieux chef qui s'était beaucoup battu pour les droits des navajos et il savait de quoi il parlait.

Il s'apprêtait à reprendre lorsqu’on frappa à la porte. La porte s’ouvrit sur un homme massif au visage un peu grave tenant un chapeau de cowboy à la main.

- Chef Eagle-Eye…
- Entre Ronnie… Qu’est ce que tu veux ?

Il etait géné et triturait son chapeau. Sur sa chemise verte brillait son gros insigne de chef de la police navajo et pourtant malgré ses 50 ans il avait l’air d’un gamin…

- j’avais besoin de voir Ma’ii… dit il presque rougissant
- moi ? pourquoi ?
- Je suis avec un agent du FBI… Il pense que quelqu’un de la réserve aurait détourné des stocks de médicaments…
- et tu as pensé à moi ?

Je me levais et le rejoignais.

- on y va ?

Il sursauta. Il s’attendait peut être à devoir se battre. Ronnie Black Bull était un homme sympathique et bienveillant qui faisait régner l’ordre mais savait aussi se montrer compréhensif.

- c’est dur de protéger son peuple… dit Grant en riant légèrement.

Ronnie me regarda interloqué. Je levais les yeux faisant mine de ne pas comprendre l’hilarité du chef. On marcha jusqu’à la porte mais Ronnie se stoppa d’un coup et se tourna vers moi.

- le pousse pas trop à bout ok ?

je hochais la tête en signe d’approbation puis on quitta la cabane fraîche du chef pour le cagnard étouffant de la rue. Un homme roux et dégarni attendait pret d’une lincoln noir. Épongeant son front dégoulinant et rose, il s’approcha de nous.

- Ma’ii, je te présente l’agent spécial Branagh. Il voudrait te poser des questions…
- certainement…
- On devrait peut être rentrer au poste Chef, ici ca tape.
- Ca m'embête on est loin de Pinon et je n’ai rien à me reprocher mais on peut peut être s’installer là bas… dis je en montrant l’appentis ou le chef Eagle-Eye aimait passer ses soirées.

Branagh regarda Ronnie qui haussa les épaules mais la fraîcheur tout relative de l’abri eut raison de la motivation de Branagh. Presque religieusement, on s’asseya dans de vieilles chaises à ressort.

- alors, agent spécial Branagh... Que puis je pour vous ?
- vous êtes bien Elroy Deschene ?
- c’est un de mes noms…
- oui ou non ?

Je le regardais du regard le plus noir qui soit. Je detestais ce nom, il n’était rien pour moi et je n’aimais pas qu’on l’utilise. Il était le nom de siècles d’oppression. L’agent spécial dut ressentir mon malaise et il continua.

- Il y a 1 semaine, un camion contenant des médicaments a été attaqué dans la banlieue de Phoenix.
- mince… pas de morts j’espère.
- non.
- tant mieux alors… dis je avec la candeur d’un enfant de choeur.

Il me regarda par dessus ces lunettes. Je pense qu’il n’était pas dupe… mais peu importe sa tronche me revenait pas.

- Le camion a été éventré et était couvert d’impact de coup
- il faut etre quelqu’un de sacrément fort… dis je. Mais pourquoi venir me voir ?
- nous avons retrouvé l’empreinte d’une bague de type native sur le camion… mais aussi des fragments d’argent… Et après analyse, il semblerait qu’il soit du même genre que celui que vous utilisez pour vos bijoux. Je me vois donc dans l’obligation de vous demander ce que vous faisiez ce jour là.

Mon regard sur porta sur Ronnie, il y eu une lueur mauvaise dans mon regard, perceptible uniquement par les diné…

- est ce que vous savez combien de bijou par an, agent spécial ?
- Ma’ii, c’est un peu particulier… le camion a comme été éventré et le chauffeur dis avoir été attaqué par un homme difforme…

j’éclatais de rire ce qui fit sursauter Branagh.

- vraiment ? vous croyez à ca ? tu penses à un naaldlooshii Ronnie ?
- nous nous devons d’explorer toutes les pistes monsieur Duchesne…
- je comprends… même celle qui n’existe pas. Le bureau ferait mieux d’enqueter sur les vrais dangers de cette region ! Sur les vrais crimes ! comme cet empoisonnement à l’uranium qui créé chez les enfants de vraies difformités !

Je me levais

- tu étais ou ce soir là ? me demanda Ronnie.
- chez moi. J’ai regardé la télé, il passait l’empire contre attaque sur le channel 89 et ensuite je suis allez observé la lune. levé 22h34 et couché 10h18. J’ai compté 24 etoiles filantes au dessus de blue gap. Vous pouvez vérifier.
- nous le ferons.
- avec plaisir.

je posais un regard sévère sur l’agent du FBI qui finit par se sentir obligé de se lever.

- eh bien c’est une enquete préliminaire mais nous serons peut etre amené a nous retrouver.

Je demeurais silencieux. Comme un enfant qui veut avoir le dernier mot il ajouta

- tenez vous a la disposition du FBI

… pauvre plouc de Phoenix pour qui tu te prends, Fox Mulder ? Ronnie le raccompagna à sa voiture.

- bon pour le moment c’est bon. Le chauffeur a du picoler sans doute… on va verifier. Surveillez moi ce gugusse je le sens pas…

Je vis Ronnie hocher de la tête comme un bon petit soldat puis il regarda l’agent special partir.

- quel pauvre con… dis je

Ronnie se tourna vers moi

- tu as quelque chose à voir la dedans Ma’ii ?
- non. je te l’ai dis, je regardais les étoiles.
- qui peut le confirmer ?
- personne mais j’ai rentré mes chiffres dans l’ordinateur le matin et ca doit etre dispo sur le site…

Ronnie me regarda perplexe.

- pas de connerie Ma’ii
- tu me connais…
- justement oui…

Il me regarda guettant des aveux, une erreur, un tressaillement.

- tu sais comment avoir un mensonge parfait ? En connaissant en avance les questions…

Ronnie me regarda interloqué

- mais personne ne connait l’avenir n’est ce pas ?

Il finit par retourner dans son pick-up, blasé. J’en profitais pour rentrer chez Grant. Le pauvre vieux s’acharnait sur un couvercle de medicaments.

- attends je vais t’aider… ca tu dois en prendre un par jour d’accord ? et… les roses… c’est deux a chaque repas. Tu t’en rappelleras ?
- oui oui ne t’en fais pas.

Je prenais un gros sac de sport posé négligement près de l’entrée.

- bon il faut que j’aille voir les autres.
- tu as vraiment défoncé le camion Ma’ii ?
- j’aurai pu ouvrir le camion et tout voler c’est vrai…
- alors pourquoi ?
- pour rester une menace grand père.

Oui… J’avais été voler ce camion, je l’avais éventré. Ca s’était présenté comme ça. Le camion était là sur un parking à l’arrière d’un drugstore. Il y avait tout ce que les vieux comme Grant ont du mal à s’offrir… des médicaments pour le diabète, pour le coeur, pour l’asthme. Tous ces médicaments allaient être détruits. Qui était ces gens qui laissaient mourir des gens et jettaient les médicaments pour les soigner ? Les plantes et la sudation c’etait bien autrefois mais maintenant le mal est dans notre adn… Alors j’ai fais comme autrefois, j’ai fais peur pour rappeler que la menace etait là sous la surface meme si…

- ah ce n’est pas simple de proteger son peuple…

non en effet, ce n’était pas simple. Voler quelques médicaments ce n’est pas vraiment sauver… mais j’ai compris depuis le grand nord que ces petits gestes nous lient et que comme un dreamcatcher, ils rendent les reves réels.
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeDim 12 Juil - 18:30

Cela faisait maintenant quelques semaines que nous étions revenus d’Afrique du sud mais mes blessures refusaient de se soigner. A chaque instant je sentais la griffe de la lionne toute proche de mon coeur, je ressentais sa poigne se refermer dessus… comment décrire cette sensation ? C’était comme si tous les nerfs de mon corps avaient été empoigné d’une main ferme et brutale et qu’ils s’étaient tous contracté au meme moment. Mais au fond, ce n’était pas le plus dur…

- Hey bien… on dirait que ca ne va pas fort gamin…

Grand père Grant était arrivé comme un courant d’air… Il était humain mais il n’était pas moins rusé que Grand Père Travis. Il avait été windtalker dans le pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Il y avait dans son regard quelque chose d’étrange, de rusé… comme un homme qui a trompé tant de fois la mort qu’il n’en avait plus peur.

- tiens je t’ai ramené ca…

Il me jeta un sac en plastique sur les genoux. A l’intérieur il y avait des bâtonnets de beef jerky, souvenir émouvant de mon enfance.
Mon enfance... Elle n’avait pas été si difficile après tout… Mon père était un nuwisha mais je ne l’ai jamais connu. Il a disparu avant que je naisse, tué mais je n’en ai jamais vraiment su plus. Ma mère, la pauvre… le chagrin l’a fait sombrer dans l’alcool et de cure en rechute, sa vitalité s’est flétri si vite… Mais heureusement il y avait eu pépé Grant et mémé Carlita. La guerre avait changé mon grand-père, elle l’avait rendu plus doux, plus avisé peut être. Ma grand mère était un amour de femme, capable de merveilles culinaires avec presque rien. Grant et Travis s’entendaient bien. Ils s’étaient mis d’accord pour que je vive à la lisière des hommes et des coyotes…

Cette douce rêverie fut interrompue par une douleur vive à mon côté.

- eh ben… c’est pas joli biyé…

De ses doigts experts, Grant me touchait le coté.

- qu’est ce qui t’as fait ca ?
- tu ne veux vraiment pas le savoir…

Il se recula, me regardant avec des yeux tristes, hocha la tête et se releva.

- pour guérir il faut que le corps et l’esprit soit en harmonie… Si tu n’as pas envie de parler je te forcerais pas mais tu ne dois pas avoir honte de qui tu es.
- c’est pas ca mais…

j’ouvrais les yeux mais il était déjà parti.

- Acheii ?... bah peu importe…

Alors que je m'apprêtais à plonger dans le sac en plastique mon regard fut attiré par un petit sachet de papier huilé d'où émanait une odeur assez forte de plantes. Le papier était assez ancien et un symbole nuwisha avait été apposé dessus… Je tendais ma main pour saisir le paquet mais la douleur à mon coté se rappela à moi et dans un souffle pénible je choisissais d’ouvrir une bière et de m’assoupir devant la télé…

Je suis là, au milieu d’un désert de cendres marchant sans but. Chaque pas se faisant plus lourd que le précédent, mes pieds s’enfoncant dans cette poudreuse grise et morne. Ma gorge me brûle et mes lèvres se craquellent. Je meurs de soif. Un goutte me tombe sur le front mais c’est une goutte rouge et bientôt une pluie fine teinte le sol d’écarlate. D’un coup l’averse se transforme en orage et le sol devenu un marais se dérobe sous mes pieds. Le sang rentre dans mon nez, dans ma gorge, il se transforme en un océan déchainé. Je croise, flottant dans cet océan cramoisi, Suria, cette lueur de surprise et d’incompréhension captive dans son regard pour l’éternité. Je vois le chasseur surpris lui aussi mais effrayé comprenant que trop tard ce qui venait de lui arriver. Je vois le lion noir, le regard plein de tristesse, flottant comme un mort. Je vois Echu le ricanant dans sa tenue de rouge et de blanc. Le rouge pénètre mes yeux, mon nez, ma bouche, il m'étouffe… Je m’agrippe a ce que je peux, une jambe, un bras, une radeau de corps flottant sur une mur pourpre, je me dresse sur ce radeau, ecumant… Je me penche en avant et mon coeur tombe de ma poitrine ouverte... je vois mon reflet dans la mare de sang à mes pieds, je suis un coyote de sang… Je hurle devant une lune morne…

Je me réveillais en sursaut.  La chaleur accablante et la mauvaise bière m’avaient vraiment fait faire un vilain rêve. La douleur était toujours la lancinante mais je me forçais à me lever pour aller prendre un peu l’air. Je bourrais le petit sac de plantes dans ma poche et attrapait ma pipe et en titubant je me rendais vers la porte de ma caravane. Dans le crépuscule, le soleil semblait rouge… et cette vision provoqua chez moi un haut le coeur.

Trainant ma carcasse à travers la décharge qui me servait de jardin, je me rendais vers Blue Gap et sa mesa. J’avais le souffle court et les pierres me faisaient trébucher. Le soleil finissait de tourner et la nuit et les etoiles se levaient. Epuisé, je m’asseyais sur une grosse pierre, je sortais ma pipe et la bourrais des plantes laissées par Grant. Un vent se leva au moment ou je tirais sur la cheminée de la pipe…

La nuit s’illumina.
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 13 Juil - 21:53

Les etoiles se mirent à scintiller comme des diamants; après tout, c'étaient les éclats du soleil taillé dans le quartz, et la nuit indigo changea de couleur. De gros nuages noir, blanc, bleu et jaune reposaient sur de longues colones de jais, de coquillage, de turquoise et d’abalone et au dessus d’eux scintillaient le grand arc-en-ciel et au dessus le grand chemin des ames…

la pipe que j’avais tenue quelques instants avant dans mes mais s’était transformé en brume comme au temps d’avant le temps ou tout n’était que potentialité et brume. Je me laissais bercer doucement par les herbes, oubliant ma douleur. La douleur n’avait pas de sens ici.

Une braise rougeoya près de moi. Un vieil homme était assis là. Je ne le connaissais pas.

- eh bien Ma’ii, fils de Ma’ii… tu sembles troublé et… tu portes sur toi une odeur bien desagreable…

l’homme avait une moustache très fine et c’est tout juste si de son nez allongé ne pointait pas une truffe noire.

- et oui ancêtre… J’ai fais des choses dont je ne suis pas fier récemment. J’ai peut etre manqué d’honneur et de courage…
- oh… tu viens ici pour des conseils… dit il déçu. Moi qui ne voit pas si souvent du monde, je pensais pouvoir m’amuser… mais soit !

Il se leva et commença à marcher toujours emmitouflé dans sa couverture tissée.

- eh ou vas tu ancêtre ?
- me promener… A moins que ca aussi me soit interdit ?

je faisais un effort pour me lever. Je ne tenais pas spécialement a vexer ce vieux coyote. Je touchais mon coté

-la douleur ne veut rien dire ici… dit il un peu agacé
-je sais bien…
-alors viens je t’en conjure.

Et soudain il se jeta dans la pente à pic de la mesa. Il roula sur une pierre et dévala la pente. Derrière, un peu surpris, j’entrepris de faire la même chose mais je glissais sur la pierre et je roulais lamentablement en bas de la pente. Le vieux était hilare.

-tu t’es pris pour un lézard disait il entre deux rires.
-je connais la légende…
-alors tu sais qu’il ne sert a rien de jouer à des jeux qui ne sont pas pour soi.
-je sais mais…

Je n’avais pas eu le temps de finir ma phrase que déjà le vieux était loin.

- alors tu viens ? me lanca t’il comme un coyote se retournant avant de s’enfuir

Jamais cette pipe n’avait appelé un ancêtre nuwisha, ni un ancêtre humain aussi puissant. Je le sentais à la manière qu’il avait de se déplacer dans ce monde, il avait plus passé de temps ici que dans le monde des hommes. Finalement époussetant machinalement mon pantalon je mis en chemin. Je retrouvais le vieux accroupi devant un petit objet… une graine

-qu’est ce que c’est que ca ?
-un grain de mais noir.
-et ca dit il en designant un petit tas à coté
-deux grains de mais blanc
-et la ?
-trois grains de mais bleu
-bon et…
-et la c’est du mais jaune et il y en a 4 grains. Je connais tout ca !
-alors tu n’as pas besoin de te poser des questions !
-quoi ?
-tu es Ma’ii. Pas besoin de te tourmenter. Tu sais ce que tu dois savoir, tu es ce que tu dois être c’est aussi simple que ca. Tu laisses la pensée de l’homme blanc pénétrer -ta tête mais n’oublie pas qui tu es…

Il souffla un panache de fumée qui m’entoura avant de s’elever dans le ciel nocturne et la lune devint un écran pour son spectacle de fumée. Le vieux me montra les légendes, l’univers et le cosmos…

-sais tu d’ou nous venons Ma’ii ?
-pas vraiment…
-les nuwisha sont des âmes réunifiées. Lorsqu’un nuwisha aime une humaine, ce n’est pas tant une fusion charnelle qu’une fusion d'âme. Comme premier homme et premiere femme, tes parents étaient séparés mais l’être qui résulte d’une telle union n’est pas un être déchiré mais un être complet qui vit dans la complétude de sa forme. Voila pourquoi tu es ce que tu dois être Ma’ii, tu es entier. Pas fini sinon tu serais mort mais entier.
-comment savoir ce qui est juste dans ce que tu decris là
-Si la personne est bonne, personne n’a peur d’elle. Si elle est mauvaise, les gens auront peur d’elle. les gens ont ils peur de toi ?
-un peu je crois…
-c’est bien.

je le regardais interloqué.

-on doit avoir peur du cougar, eviter l’ours et se mefier du coyote…
-d’accord mais jouer un tour et tuer une femme c’est différent.
-le gardien sacré de Gaia est un guerrier. Il faut faire la paix avec son coeur et faire son devoir sinon on est déchiré constamment Ma’ii. Un guerrier déchiré ne peux pas protéger son peuple convenablement. Ce n’est pas tant le geste que la finalité qui compte. Autrefois l’indien coupais le pied de son adversaire mort. Cette mutilation avait un sens… dans l’autre montre l’adversaire avait le pied coupé. Ton courroux le suivait partout. Tuer ne dois pas être simple. Tuer ne dois pas être agréable. Mais cela doit être fait. Certains naissent pour amener la paix, d’autres pour la provoquer. Plus tot tu aura accepté ceci et plus tot tu pourras contrôler ce que tu fais.

Oui ! Voilà ce que c'était que d’être un guerrier sacré. Je l’avais toujours su en moi mais il me fallait encore un baptême, de sang pour sanctifier ma mission. Ce n’était pas avoir le coeur noir que de faire ce qu’il fallait. S’opposer c’etait forcement perdre ou gagner.

Les dessins du vieux montrait le Coyote courant dans les ravins et les canyons jouant des tours pendables. Ce n’était pas Tueur de monstres ou Né de l’eau mais il pouvait quand la situation l’exigeait montrer ses crocs. Lui aussi avait tué un géant après tout...

-Il faut voir plus loin… me dit le vieux. Le coyote est aussi un tricheur. Il ment pour aider son peuple, il joue de vilain tour aux puissants et aux autres, simplement pour ouvrir de nouveau chemin…

Le coyote dans la lune se mit à tourner autour de la lune. Il changeait de couleur constamment devenant un astre éclipsant dans le ciel. J’étais hypnotisé par ce spectacle et soudain une patte de coyote me tendit la pipe que je saisi. Le vieux avait de longues moustaches, le poil acier et des yeux bleu comme la glace. Emmitouflé dans sa longue couverture rouge tachée d’eau par endroit il regardait les etoiles comme s’il les connaissait toutes.

-Tu vois Ma’ii, rien n’est simple, rien n’est net quand on est le coyote. Mais c’est parce que tu es un être complet que tu peux dépasser les limites. C’est une force et une chance, tu es l’égal de Tueur de monstres et Né de l’eau. Alors tu peux choisir de te cacher dans ta caravane, des tas de nuwhisha le fond. Mais… en vérité, tu as deja pris un autre chemin… le coyote se trompe, s’excuse et parfois triomphe. Fais pareil, rien de plus, rien de moins.

-c’est vrai tu as raison l’ancêtre ! dis je en me redressant d’un bond.

Mais le vieux avait disparu et avec lui le coyote eclipsant qui dansait autour du soleil. Le ciel se mis à tourner comme s’il était une machine qu’il fallait parfois remonter, comme si les etoiles venaient d’être lancée à nouveau dans le ciel afin d’écrire une nouvelle histoire, elles qui connaissent le passé et le futur. Il y eu le tonnere et d’un coup un eclair frappa à mes pieds enflammant un buisson de broussailles. Grand Père Travis n’était pas un guerrier, c’etait un sorcier comme Aglakti mais j’avais pourtant retenu ses lecons… Et je voyais enfin ! Il y a en nous ce feu qui brule, le feu invisible, le feu du dedans et qui fait comme un reflet au cosmos au nord au sud a l’est a l’ouest, la lumiere brille au milieu des etoiles, comme le ciel et la terre, comme la lune et les etoiles, comme le premier homme et la premiere femme, l’être plein. le cosmos en moi est le meme que le cosmos en dehors de moi…oui tous unis sous le grand hoogan. Pour le proteger il faut parfois se montrer dur. Protéger et soigner, voila les deux pieds du grand arc en ciel.

soudain le soleil se leva, immense et blanc… Il y eu un cri de coyote dans le lointain puis le tonnerre. Je me mis à danser de joie. Embrasse la lumière Ma’ii… la pluie se mis a tomber, elle lavait ma plaie. Elle lavait le sang. Les légendes navajo sont faites de sang mais aussi de merveilles. Quand le doute t’’assaille repense a la lumiere qui emplie le ciel, celle lumiere c’est Ma’ii qui l’a mise la. Et quand tu te sens loin de chez toi ecoute la flute dans le vent, elle te rechauffera. Et sois. sans doute et sans peur, sois car tel est le coyote.

Le soleil se mis à tourner dans le ciel noir, puis blanc, puis bleu, puis jaune et sous la pluie étincelante comme le diamant il y eu le monde rouge, le monde jaune, le monde bleu et ce monde, notre monde, vert.
Ce fut comme une renaissance, les astres dansaient la danse du coyote. Le souffle emplie mes poumons, je me redressais sur la pierre devenue froide et je hurlais mi coyote mi homme et pour enterrer definitivement mes doutes, j’enterrais le tomahawk qui m’avait fait tant de mal.

J’aurai du être épuisé mais pourtant je debordais d’énergie ! Le temps n’avait plus de sens et le ciel se couvrit à nouveau d’étoiles. Je les entendais presque. Je vis des nuages danser dans le ciel, sur la lune… Ma’ii jetant la couverture pleine d’étoiles dans le ciel… Il me vint une idée, si je les avais jeté là-haut je pouvais aussi les faire tomber. Je me mis à danser plantant au nord une graine de mais noir, à l’est deux graines de mais blanc, au sud trois graines de mais bleu et à l’ouest quatre graine de mais jaune. Puis je répendais les pierres de mes bagues, l’onyx au nord, la corail à l’est, la turquoise au sud et l’abalone à l’ouest. Ce feu en moi brûlait si fort. Tout comme j’avais été dévoré par la noirceur, cette fois ma blessure était une véritable fontaine d’énergie. Je hurlais au ciel, levant et baissant ma couverture tissée. Je nommais les etoiles une à une et chacune me repondait et je sentis qu’elles etaient heureuses de m’avoir parlé car elle ne m’avait plus parlé depuis bien longtemps. L’orage eclata, mais je continuais ma danse. Et finalement, une étoile se decrocha du ciel comme une goutte de pluie pendue à une branche. Quel merveilleur vacarme!

Je roulais sur une pierre pour me rendre en bas de la mesa. Un gros cratère fumant avait déchiré la terre et une pierre incandescente se trouvait au milieu. Je m'apprêtais à m’asseoir pour me reposer mais je vis soudain sur une pierre face à moi, juste de l’autre côté de la pierre stellaire, un coyote, un lézard, un oiseau tonnerre et une sauterelle. L’heure du repos n’avais pas encore sonné ! Je prenais le météore et le posait sur une longue pierre noire et plate. Alors l’oiseau tonnerre fit tomber la foudre sur le météore qui le scinda en deux. Puis le coyote m’apporta le feu afin d’y poser la pierre. La sauterelle m’apporta le marteau et je me mis à frapper la pierre pour former un tomahawk. Mon travail avanca sous le regard bienveillant du soleil et du la lune et avec l’aide du coyote, de l’oiseau tonnerre et de la sauterelle. Mon tomahawk était prêt à être trempé.

- attends dis le lézard je n’ai rien fais encore et il faut à ton arme un esprit

le lézard s’avanca pour le sacrifice et se lier avec la hache… Mais après toutes ces merveilles, cette arme ne pouvait pas emprisonner un esprit.

- attends lézard, ne te sacrifie pas. Tu n’as pas a être prisonnier. Nous ne sommes pas différent sous le grand hogan. Je vais plutôt lié à cette hache l’esprit de grand coeur.

et sur ces mots je versais un peu de moi dans cette arme. le lézard, l’oiseau tonnerre, le coyote et la sauterelle en firent autant.

- cette arme ne sera pas une arme d’oppression mais une arme de libération. Elle rompra les entraves, brisera les chaines, liberera les asservis et elle pourra etre levé par tous ceux qui croient et servent Gaia et ses idéaux d’unité.

Je trempais le tomahawk dans l’eau pure d’une calebasse et il prit une multitude de couleurs… un rire amusé mais bienveillant résonna dans le lointain.


- hé tu dors encore fainéant !

Quelque chose de mou atterri sur moi. Dans un sursaut je me levais.

- oh tu as meilleure mine…

C’etait grand père Grant.

- on a eu un sacré orage la nuit dernière… il ne termina pas sa phrase. Il savait. Je suis content que tu ailles mieux. Fais attention à toi petit cabot.

Il posa sa main sur mon épaule en souriant.

- j’ai besoin de toi pour les moutons…

J’attrapais mon chapeau et le suivais.

- tu as besoin de te dégourdir les jambes!

et le pire c’est qu’il avait raison...
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MessageSujet: Re: Ahiga Atsidi dit Ma'ii   Ahiga Atsidi dit Ma'ii Icon_minitimeLun 24 Aoû - 21:29

La lune s'était levé sur le deep canyon. La nuit était claire et fraîche, une nuit parfaite pour courir les montagnes. Il y avait quelque chose d’exaltant à sauter de pierre en pierre, à chercher son équilibre constamment comme un homme ivre. La vie était simple.

Oui, elle l’était... mais les luttes récentes m’avaient profondément éprouvées. Le coyote n’aime pas se battre. Il le fait quand c’est necessaire et lorsque ce moment vient il faut le faire pleinement, de tout son coeur, sans pitié.

Sans pitié oui, mais sans haine aussi… Lorsque je me battais je sentais le sang de mes ancêtres battre à mes tempes, je les revoyais scalper, amputer, mutiler leurs ennemis. Le paradis de leurs ennemis devaient être un enfer…

Souvent en rêve, je voyais un homme. Un guerrier sanglant faire preuve d’une effroyable brutalité. Il ne mutilait pas les hommes blancs pour les priver des joies de l’après vie, il savait que leur paradis était autrement fait. Il le faisait car il le pouvait. Et souvent son visage se superposait au miens. Je sentais que j’aurai pu tranquillement sombrer et pourtant je sentais que quelque part, quelque chose m’en empechait. Ce n’était pas MOI. Le chemin de la corruption est un chemin facile, en pente douce, presque agreable. Y a t-il quelque chose de plus doux que de se sentir puissant ? la frontiere entre le renouveau et la corruption est mince, très mince… Il n’y a qu’un pas entre guerre sainte et massacre...

Bientot, l’étoile rouge que l’on appelle Na’hookos Biko, le feu du foyer s’éclipsa et le soleil se leva sur deep canyon, faisant fuir les derniers lambeaux de la nuit mais pas mes doutes. J’avais senti Yurlungur s’etendre un peu plus… quelle etait la place du coyote dans cette affaire… Mes moustaches fremissaient. Il me suffirait de regarder un peu dans le futur, juste d’y jeter un oeil, simplement ecouter ce que les etoiles murmurent…

Bref.

Nous étions le 4 juillet et nous fêtions les anciens combattants aujourd’hui. Il régnait autour du grand feu une ambiance solennelle. On respectait toujours les anciens combattants chez nous, on les ecoutait, on se nourrissait de leurs récits. Qu’ils soient heroiques ou non. Celui qui avait le courage de se battre pour defendre sa nation était toujours digne d’interet. Ils étaient souvent des guides pour des jeunes desoeuvrés et qui avaient du mal a trouver du sens à leur vie. Il y avait là des hommes qui avait fait l’Irak, le Vietnam, la Corée et quelques survivants de la seconde guerre mondiale. Assis en rond nous ecoutions le récit de mon grand père.

Mon grand père avait fait le débarquement en Normandie. Il avait, avec quelques 175 autres natifs, envahi les plages un matin pluvieux de juin, loin, tres loin de chez lui. Il avait sauté avec sa section, “les filthy 13” derrière les lignes ennemis afin de prendre un pont et couper toute retraite à la garnison allemande. Ils s’etaient entrainé pendant des mois pour ce moment et ils n’avaient pas flanché.

“pourquoi avoir choisi d’etre dans les parachutistes ?” demanda un jeune gars avec une flamme dans les yeux

“pour être au plus pret de la bagarre. parce que notre mission aurait été de faire la jonction avec les autres et que ce role me semblait sacré. Cette mission était une mission contre le mal absolu et il nous fallait triompher. Les choses étaient simples. Les choses sont toujours simples quand on veut les voir. Si on avait pas écrasé les boches à l’époque, ils seraient peut etre venu jusqu’ici. Nous etions les gardiens de ce monde libre”.

Les mots de mon grand père faisait un echo étrange à ce que je vivais… Soudain le ciel se mis à tourner.

« La beauté devant moi, fasse que je marche
La beauté derrière moi, fasse que je marche
La beauté au-dessus de moi, fasse que je marche
La beauté au-dessous de moi, fasse que je marche
La beauté, tout autour de moi, fasse que je marche »

murmuraient les étoiles… Mes yeux se scinderent pour regarder le cosmos et un hurlement sorti de ma gorge, cette langue qui n’existe qu’entre le coyote et les etoiles… Et je vis, le guerrier. Le gardien du pont arc-en-ciel. Et ses yeux se posèrent dans les miens. Il savait qui j’étais et je savais qui il était et avec lui tous les autres gardiens, de tous les ponts.

“Tant de temps à ne pas regarder les etoiles alors que la réponse y est gravé. Pour toi comme pour les autres, le destin y est scellé. Yurlungur, ta nation, il n’y a qu’un seul arc-en-ciel, qu’un seul pont qui les regroupe tous et un gardien du pont arc-en-ciel. Tu es ce gardien. Tu ne dois pas craindre de regarder dans les etoiles, les dieux ont fait en sorte que tu puisses voir loin. Banni la peur, reste loin des rivages du doute car ta maison est ici. Ils pourront te briser mais ton destin ne pourra pas être brisé, tant que ton coeur sera pur, le pont arc-en-ciel tiendra. Tant que la flamme blanche de l’est qui brûle au sommet des tumulus, brûlera en toi immaculée, alors la corruption pliera. Va, Coyote, veille et protège l’arc-en-ciel, la lumière qui enjambe les ténèbres de l’abysse, car telle est notre destiné”

Le rêve continua après le départ du guerrier. Il me montra un navajo et à ce moment je su que c’etait mon père. Je le vis ardent combattant se laisser corrompre doucement. Il se retourna pour me regarder mais à ce moment là, de ses orbites vides, des litres de sang coulèrent et comme un torrent dans les canyons une vague ecarlate s’avancait vers moi. Une lueur blanche brilla derrière moi, loin à l’est, je me mis à courir, grimpant les collines à 4 pattes !

Soudain un coq se mis à chanter. Je me reveillais en sursaut dans un poulailler. Un vieux me regarda, indigné par le triste spectacle que j’offrais. C’etait trop dur… je me rendormais.
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