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 Exogénèse

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MessageSujet: Exogénèse    Exogénèse       Icon_minitimeMar 15 Sep - 15:58



Exogénèse :

Voici un petit texte un peu brouillon. Il s’ajit plus de quelques idées fugaces que de ma conviction profonde.

L’humanité est en train de détruire son environnement. Comme notre humanité est indissociablement liée au monde dans lequel nous vivons, nous sommes en train de créer les conditions de l’impossibilité de la survie humaine.
Il est possible que l’humanité n’existe plus à une échelle très courte (un siècle) au regard de la longévité de l’homme moderne (300 000 ans).

Comment en sommes-nous venus à cette menace existentielle ? quelle est la cause première ?
Je pense que sont inscrites dans notre humanité la plus profonde 2 facultés ancestrales : l’endogénèse et l’exogénèse.
Par endogénèse, j’entends la procréation : l’Homme et la Femme donnent naissance à un enfant : voila une évidence généalogique. La naissance est donc inscrite dans une complémentarité et une socialité originaire ontologique
Par exogénèse, j’entends la capacité de l’être humain d’utiliser des outils matériels ou immatériels. Il s’agit la de ce que Stiegler nomme exosomatisation, soit la capacité de mettre son habileté en dehors de soi, pour par exemple créer une excroissance de son propre corps. Cette création n’est donc pas intrinsèque à l’être humain (comme la procréation), mais consiste véritablement à créer des appendices et des savoirs figés (écrits). J’ai préféré le terme d’exogénèse qui permet de la comparer à l’endogénèse.

Les rapports entre l’endogénèse et l’exogénèse sont subtils.
Tant qu’il ne disposait pas d’outils reproductibles et de savoirs figés (écrits) suffisamment importants, les contraintes de son environnement limitaient l’accroissement de la population. Cette population humaine était stable et ne représentait pas un danger majeur pour l’environnement. L’impact de l’homme sur la nature est resté léger pendant assez longtemps.

L’exogénèse n’était pas capable de s’empiler en véritables strates : le savoir pouvait être accumulé sur une vie, mais guerre plus. Ce qui n’était pas transmis par tradition orale était perdu. La technique était forcément frustre et évoluait peu. Les chasseurs cueilleurs disposaient d’une exogénèse limitée. Le nombre de personnes qui survivaient étaient limités par les ressources et la nourriture, et celle-ci était limitée par les outils soit l’exogénèse.
La courbe de l’endogénèse et celle de l’exogénèse étaient corrélées
Cela a certainement duré jusqu’au néolithique, soit il y a 10000 ans environ. On peut supposer que pendant le paléolithique, la population humaine était maintenue stable par les faibles connaissances techniques.
L’homme du paléolithique était certainement extrêmement doué physiquement et mentalement.
Comme il ne pouvait pas s’appuyer sur des techniques empilées par des strates de génération, il dépendait énormément de ses capacités et celles-ci devaient briller comme un diamant dans la nuit. Les « sauvages » et « primitifs » du paléolithiques devaient avoir des corps d’athlètes et des esprits affutés. Ils devaient disposer d’une vaste mémoire et être particulièrement enclins à la spiritualité. Disposant de beaucoup de temps, les relations sociales devaient être subtiles et diversifiées. Les techniques de pouvoir étant frustres, la violence était sans doute fort restreinte. Il me semble que les travaux des paléontologues vont plutôt dans ce sens.

Je comprends bien que je dessine un récit rousseauiste qui peut sembler odieux à un progressiste. Pendant très longtemps, les « hommes préhistoriques » ont été décris comme des semi débiles frustres et limités intellectuellement. Les recherches récentes semble détruire complétement cette vision condescendante et méprisante.

Que s’est-il passé ? quel est la cause première ?

Tant que le savoir a été transmis par voie orale par des hommes non spécialisés, l’évolution des techniques était lente et certainement restreinte à un plafond de verre.
Le néolithique a inventé un autre rapport au monde. Les hommes, parqués dans des enclos comme des bêtes étaient sommés de cultiver les céréales, d’élever des animaux domestiqués et de se reproduire abondamment. La population humaine a commencé à se développer dans des proportions importantes. Les travaux de l’anthropologie politique montrent clairement que le choix des céréales était imposé aux populations citadines pour en extraire un surplus à l’usage des classes dominantes. L’homme était devenu lui-même un « homo domesticus ». Il était élevé comme du bétail et devait se multiplier afin de fournir plus de bras et de ventres reproductifs pour les dominants.
J’associe la rupture radicale avec l’invention de l’écriture qui marque le passage à l’antiquité. L’écriture est vraiment le « mal radical » qui a permis de figer le savoir humain et de constituer des strates de connaissances. Le savoir non transmis oralement n’était plus perdu à chaque génération et des techniques avancées ont pu être mises au point.
Parmi ces techniques, certaines étaient des techniques de pouvoir. Les armes et leur utilisation par une caste de tueurs, les guerriers permettaient de maintenir les populations citadines terrorisées.
Mais parce que la violence physique est couteuse, des techniques plus subtiles ont permis d’aliéner les populations. Les techniques religieuses avaient justement pour fonction de permettre à une classe de prêtres d’exercer la violence symbolique, celle qui aliène.
L’écriture est elle-même originellement une formidable technique de pouvoir. Elle a été inventée dans un besoin comptable d’extorquer aux populations soumises par les guerriers et les prêtres la quantité suffisante de céréales ou autres à destination des dominants.
L’écriture a permis un développement exponentiel des techniques de pouvoir. L’exogénèse en a été radicalement amplifiée. Le monde est devenu de plus en plus artificiel, l’homme « humanisant » son environnement pour en faire une extension de lui-même, de ses besoins, de ses désirs, de ses pulsions.
L’homme est vraiment devenu un homo technicus incapable de survivre sans ses outils, de plus en plus dépendant de l’exogénèse.

L’exogénèse sans frein nous a rendus stupides et malingres. Les corps courbés par des journées interminables de labeur s’étaient affaissés. Les esprits répétaient les prières des prêtres.

Bien sur la technique est un pharmakon. En elle le mal, en elle le remède. Mais sans vouloir offenser les mânes de Bernard Stiegler, qu’on se rappelle de cette proposition de Jacques Ellul : en s’autonomisant, la technique a fini par passer du statut d’outil à celui de prothèse qui dicte les choix.
Car le but de la technique n’est pas de produire des artefacts mais d’augmenter l’efficacité de ce que nous entreprenons. Et il y a toujours un moyen plus efficace que les autres. Subtilement, la technique du statut d’outil a fini par prescrire le meilleur moyen de parvenir à un objectif. Elle est devenue prescriptive.
L’exogénèse a connu 3 révolutions humaines : l’écriture, l’imprimerie et internet.
Ces 3 révolutions ont mis l’humanité « hors d’elle-même ». La courbe de l’endogénèse a suivi celle de l’exogénèse au prix de la mise en servitude d’une partie toujours plus importante de l’humanité. Les peuples qui avaient moins de techniques de pouvoir (et sans doute plus de techniques conviviales et spirituelles) ont été vaincus puis convertis ou détruits par les conquérants.
On le voit maintenant avec internet : les potentialités libertaires du net sont un lointain souvenir. Internet est maintenant en partie un gigantesque outil de surveillance et de contrôle de l’attention.

De nos jours :
L’exogénèse a permis un développement quantitatif fabuleux de l’humanité via l’endogénèse. Nous sommes maintenant 7 milliards et demi d’humains sur Terre. Nous ne sommes plus capables de survivre sans un développement toujours plus accru de nos techniques. Mon idée, c’est que l’exogénèse a toujours précédé la courbe de l’endogénèse, mais nous parvenons à un point critique d’infléchissement ou l’exogénèse peut entrainer la disparition de l’humanité.
En s’autonomisant, la technique a cessé complétement d’œuvrer au développement de l’humanité.
Actuellement, il est possible de théoriquement de faire naitre des humains par exogénèse et non plus par endogénèse : c’est le projet du transhumanisme.
La technique est parfaitement autonomisée. Elle n’obéit plus aux détenteurs du pouvoir. Elle est devenue le contre pouvoir absolu, la nemesis de l’être humain. Il ne s’ajit plus de faire du monde et des autres une extension de puissance et d’énergie. La technique est devenue parfaitement toxique. Elle nous a parfaitement évidés de notre essence humaine, nous transformant en réceptacles creux de sa puissance. La technique a détruit les 3 rapports fondamentaux de l’homme a lui-même (aliénation) au monde (destruction de l’environnement) et aux autres (techno sociétés de la surveillance et de la violence généralisées).

Comment cela a – t –il été possible ?
L’humanité est essentiellement technique. Le problème n’est pas la technique mais son développement hyperbolique et sans frein qui en a changé la nature profonde. Tant que les techniques étaient spirituelles, soit assorties de limites, elles ne représentaient pas un grand danger.
Le développement quantitatif a altéré le qualitatif. Les exotechniques ont remplacé les endotechniques. Les endotechniques développent les capacités humaines. Ce sont des techniques spirituelles. Les exotechniques dépouillent l’humain de ses capacités. Les exotechniques qui sont aussi les techniques du pouvoir sont aussi les plus puissantes et efficaces. Elles ont fini par supplanter les endotechniques.
La lutte éternelle entre la puissance et la spiritualité qui constitue un thème majeur dans l’anarchie chrétienne (je pense tout particulièrement à Simone Weil et Jacques Ellul) est la dialectique secrète de l’évolution humaine.
Cette évolution s’est faite selon deux courbes : celle de notre démographie qui est liée à l’endogénèse et celle de notre technique qui est liée à l’exogénèse.
Les savoirs humains ont été déposés dans des réceptacles extérieurs, qui sont des techniques immatérielles : le livre copié puis imprimé, enfin le livre numérique.
Le savoir spirituel est moins efficace que le savoir puissant. Le premier induit l’homme dans un chemin de perfectionnement permanent dans ses capacités les plus propres. Le second tend à instrumentaliser tout : le monde, les autres, soi-même.
Les hommes spirituels ont toujours été vaincus par les hommes de pouvoir. Car un homme fort et agile sera toujours moins puissant qu’un homme puissamment armé.
La spiritualité est ce qui vient limiter la puissance.
La puissance est ce qui tend à son accroissement permanent.
La destruction possible de l’humanité semble un triomphe absolu de la puissance sur la spiritualité.
Mais il est possible de voir les choses différemment. Le développement humain effréné serait une manifestation d’un obscur hubrys vital.
La technique qui a accompagné ce développement via l’exogénèse devient toxique. La puissance se retourne contre elle-même et ramène l’humanité à la finitude de sa condition. Nous ne serons pas des dieux. Nous ne serons pas tout puissants. Nous ne connaitrons pas la béatitude éternelle.
L’exogénèse ne nous obéit plus et œuvre ouvertement à la perte de l’humanité.
Est-ce la faute des puissants, des violents et des technocrates ? Je ne le crois pas. Je crois que c’est juste l’essence de la technique qui s’accomplit et se dépolie dans l’histoire humaine.
Peut-être que la technique ne s’arrachera pas à l’humain dans la machine, le robot, l’IA ou le posthumain. Peut-être notre fin sera-t-elle aussi celle de la technique et son dessein principal.
Il me semble que cette idée folle rejoint parfaitement le paradoxe de fermi. Les étoiles sont vides. Episodiquement, des civilisations stellaires illuminent de leur fureur et de leur énergie le cosmos. Mais la puissance œuvre toujours à la perte de celui qui la manie. Et passé un certain point d’inflexion, ces civilisations s’effondrent, frappées par le poison métaphysique de leurs outils et de leur savoir, comme une porte ouverte sur le néant.
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MessageSujet: Re: Exogénèse    Exogénèse       Icon_minitimeVen 18 Sep - 7:07

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Dernière édition par Daefea le Dim 7 Fév - 6:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Exogénèse    Exogénèse       Icon_minitimeMer 30 Sep - 12:18

Technique et apocalypse :



Ce petit texte fait suite à Exogénèse.

Je pense que la démographie et la technique sont parmi les moteurs les plus puissants de l’histoire.

Qu’observe-t-on ?

Au cours de l’histoire, certains peuples ont conquis et soumis d’autres peuples. Cette victoire n’est pas le triomphe du Bien sur le Mal. Bien souvent, elle incarne le déploiement de la violence au cours des âges.

Cortez et Pizarro par exemple ont défait les aztèques et les incas dans les Amériques.

Il me semble que la poussée démographique et la supériorité dans les armes et les techniques militaires expliquent souvent ces guerres.

Un peuple peut l’emporter sur un autre peuple par la supériorité de ses techniques de violence ou par la poussée de sa population, son expansion qui la portera à revendiquer de nouveaux territoires, soit pour les peupler, soit pour en extraire de la richesse à destination du cœur de l’empire.



J’avais émis une hypothèse dans le texte exogénèse : l’homme est un homo technicus. Il a la capacité d’empiler des techniques au cours de l’histoire notamment via l’écriture, l’imprimerie et internet.

Ces techniques finissent par s’accumuler.

Par technique, je reprends la définition de Jacques Ellul : la technique est un procédé qui augmente l’efficacité : cela ne concerne donc pas uniquement les outils, mais aussi les systèmes, les organisations.

Il y a deux types de techniques :

Les techniques de puissance qui sont aussi des techniques de violence et qui sont accaparées par les puissants pour assurer leur domination sur les dominés.

Les techniques conviviales (je reprends le joli terme de Ivan Illitch) que j’appelle plus volontiers techniques spirituelles et qui ne sont pas l’exclusivité des dominants.

Le grand drame de l’humanité, c’est que les techniques violentes l’emportent presque toujours en efficacité sur les techniques spirituelles.

Les techniques spirituelles cherchent à augmenter la puissance d’exister de ceux qui en usent. Ce sont donc des moyens de perfectionnement physiques, intellectuels, affectifs. Ils relient les existants aux autres, à eux-mêmes et au monde. Ces techniques spirituelles sont toujours assorties de limites à leur efficacité.

Les techniques puissantes sont des techniques de l’illimité, de l’hubrys. Elles recherchent uniquement la plus grande efficacité dans un domaine précis, sans aucune conscience des dommages terribles qu’elles occasionnent aux structures sociales, à l’environnement. Existentiellement, ceux qui utilisent ou subissent ces techniques sont diminués au nom de l’efficacité : il y a toujours un meilleur moyen de parvenir, donc les techniques puissantes sont les plus efficaces, les plus destructrices.



Il y a pire : les techniques deviennent une seule et immense technique unifiée et complétement autonomisée. Elle n’obéit plus qu’ à ses objectifs propres et non plus à ceux du créateur ou de l’utilisateur. On croit se servir de la technique puissante alors qu’on est utilisé, manié par elle.

Comme dans le mythe du golem ou de la créature de Frankenstein, l’artefact échappe au contrôle et finit par poursuivre ses buts propres.

Quels sont ces buts ?

Je pense qu’il apparait clairement que la technique n’est pas neutre, qu’elle n’est pas au service de l’homme et qu’elle conduit à sa destruction.

En effet, l’autonomisation de la grande technique unifiée va conduire à l’effondrement probable de l’humanité et de toute vie sur Terre. Je l’ai montré précédemment dans le texte exogénèse grâce au paradoxe de Fermi.

Le découplage entre nos techniques spirituelles et nos techniques violentes est comme une monstrueuse bombe métaphysique qui ne peut plus être désarçonnée et qui va exploser, une porte ouverte sur le grand abîme, la grande nemesis qui vient réparer l’hubrys existentiel et restaurer l’harmonie originelle d’un univers privé d’humanité.

Il est hors de propos d’arrêter les systèmes techniques. La technique a réussi à se faire aimer. Nous sommes drogués à nos systèmes experts si gourmands en énergie. La technique est devenue une drogue, une addiction à laquelle nous ne pouvons plus résister. Les machines sont devenues des machines désirantes selon l’expression de Barnays. Nous ne sommes plus contraints, nous sommes manipulés par nos désirs et notre inconscient. La publicité ne se contente plus de nous proposer des pin ups affriolantes. Les neuro marqueteurs vont hacker notre cerveau pour obtenir des réactions appropriées un peu comme le parasite nématode pilote le système nerveux du grillon.

Les techniques puissantes sont donc des techniques de violence et de surveillance mais aussi de séduction et de réconfort. Il n’y a plus d’échappatoire.

En plus de la violence et de l’addiction, il faut souligner le lien avec le turbo capitalisme néo libéral.

Ce qui est recherché c’est réduire le monde, les autres et nous-même à une somme de biens marchands, consommables, obsolescents et consumables dans un grand marché métaphysique.

La pléonexie est justement cette soif de tout posséder, accaparer.

Violents, addictifs et pléonexes, nous sommes affaissés dans les 3 rapports existentiels aux autres, à nous-même et au monde. Je renvoie au texte que j’ai fait sur les 3 vœux du moine qui sont l’antinomie parfaite de ces 3 servitudes existentielles qui nous réduisent à détruire, jouir entravés et posséder

Isolés, atomisés, nous sommes encapsulés dans la machine comme le film Matrix en donne une formidable illustration. Tous nos rapports, nos relations sont médiatisés par la technique. Nous sommes encagés, embastillés dans autant de culs de basse fosse existentiels.

Le déploiement historique de la technique n’en a révélé les dangers structurels que très tardivement.

La technique est l’hubrys de notre inachèvement et de notre incomplétude, de notre néoténie comme dans le fameux mythe d’Epiméthée, créateur de l’humanité.

Le mouvement qui contiend notre apothéose et notre chute n’est pas dans nos outils ; il est dans notre essence d’être technique. Toutes les espèces vivantes sont limitées et autolimitées. Nous sommes la seule espèce qui contienne en elle, ontologiquement, presque comme un existential pour reprendre le vocabulaire d’Heidegger le principe de son expansion très fugace et concentrée dans le temps accompagnée de sa chute.

Nous aurons fugitivement illuminé l’univers de notre technique. C’était une bombe, une explosion ; c’était notre chute, celle de l’ange ou d’icare.

La courbe de la singularité et celle du grand effondrement ne sont pas uniquement symétrique : c’est un seul et même phénomène. Nous flamboyons et c’est bien la danse de Shiva le grand destructeur des mondes, comme l’avait perçu Openheimer.

La technique est donc un puzzle, une gigantesque bombe à réalité que nous avons façonné depuis le néolitique, mais même bien avant depuis qu’il y a des hommes modernes sur terre.

Nous sommes en puissance ce néant qui va en actes (pour reprendre le dynamis d’Aristote) détruire la vie terrestre.

La technique est toxique, létale, apocalyptique.

Ce n’est qu’ à la fin, à la toute fin que nous comprenons que nous sommes les auteurs de notre bucher.

C’est un nouveau bucher des vanités. Nous ne devrions pas nous réjouir de notre avancée technologique sur les inuits, les aborigènes ou les buchmen.

A la fin, à la toute fin, quand nous aurons cramé toute l’énergie disponible jusqu’ au combustible humain, lorsque nous aurons épuisés les terres rares et que les rêves mégalomaniaques de civilisations stellaires se seront effondrés, les peuples premiers seront les derniers à se tenir droits et dignes devant les étoiles.
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MessageSujet: Re: Exogénèse    Exogénèse       Icon_minitime

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