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 Heinrich von Boaz

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stan

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MessageSujet: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeMer 24 Avr - 23:34

Avant-propos: la qualité de la redac est inégale... J'ai surtout essayer de finir ce soir... Y'aura sans doute un update.

Je vais pas te saouler plus, je vais te souhaiter une bonne fin de soirée et une belle nuit. J'espère que tu pourras te reposer. Je veux pas te contraindre à me voir si tu n'en a pas envie. a pluie tombait dans la cour du château, le silence lourd n’étant coupé que par le clapoti placide des gouttes sur les dalles de marbres. Heinrich slalomait entre les flaques en direction de la grande tour qui semblait déchirer le ciel et éventrer les nuages. Cette tour, c'était sa tour, la tour de la magie. Et s’il marchait avec tant d’empressement c’est parce que la république était en danger et que le nikator de la ville l’avait chargé de trouver une solution. Heinrich avait accepté cette charge mais après tout n’était il pas le meilleur magicien de cette grande cité ?

Ouvrant la porte d’un signe magique, Heinrich se rendit rapidement à la bibliothèque, laissant sa cape trempée trainer dans le couloir sur les tapis précieux. Traversant le grand hall et sa voûte de cristal ou s’était succédé des générations de mages lumineux, il repensait à son entrevue avec le nikator Basileus.
“vous êtes l’espoir de la cité Heinrich” avait il dit, ses yeux céruléens plantés dans ceux du magicien. Les poils de sa nuque s’étaient hérissés lorsque le nikator l’avait invité à le suivre sur les grands balcons de jade du palais de la république.
“Regardez” avait dit Basileus, “tout ceci a émergé hors de la boue, hors de la barbarie, par des générations d’hommes animés par un idéal”. Le nikator guidait Heinrich dans les couloirs les plus hauts du palais. Ici, bien des discussions, bien des alliances s’étaient liées sous les regards marmoréens de l’Otium, les grands fondateurs de la cité.
“Heinrich, vous êtes mon meilleur allié. Les troubles nous menacent… l’ennemi est peut être déjà là, dans nos murs”
“nos ennemis nikator ? Mais qui oserait s’attaquer aux murailles de mythril ?”
“des êtres jaloux et assoiffés de puissance. Les feux de la guerre ravagent tout… Au nord en Aruthrie, à l’est en Elagia et partout dans les marches de Theph. Nous ne pourrons rester à l’abri des nos murailles éternellement…”
Le nikator posa sa lourde main sur l’épaule d’Heinrich
“êtes vous prêt à voir le feu passé de l’autre coté de la Syndia?”
c’etait évidemment une question réthorique, aucun citoyen de la cité n’aurait toléré pareil affront. Être citoyen d’une telle cité était plus qu’un honneur, il était la preuve dans le monde que vous étiez un être civilisé.
“Heinrich, vous serez mon homme de l’ombre… J’ai besoin de vous. La tetracratie est pleine de mes ennemis… pleine d’homme prêt à tout pour renverser la république…”
“C’est intolérable” dit Heinrich dans un coup de sang.
Basileus lui sourit. “Bien, je vois que nous sommes d’accord…”

Heinrich venait de rentrer dans la grande bibliothèque. Là, assis en cercles concentriques, tous les mages de lumières attendaient l’arrivé du Mago Primaris. Il sentait sur lui tous les regards lourds… Tous n’avaient pas digéré qu’un si jeune mage, certes très talentueux, soit placé à une charge si importante mais il était de tradition que le nikator choisisse son Mago Primaris… Et Basileus, l’avait propulsé à cette place. Prenant place au milieu de l’assemblée, Heinrich s'éclaircit la voix puis commença à parler des dangers rapporté par le nikator.
“quel est le degré de danger ?” dit un mage
“le feu est à nos portes vénérable Roland”
Alors Heinrich avait fait apparaitre une carte montrant tous les pays alentours ravagés par les flammes.
“Personne ne traversera les portes de mythril…” dit un autre mage.
“Seriez vous prêt à laisser ces pays, nos cousins, nos voisins, sombrer” ? Heinrich prit une respiration puis dit avec sa voix la plus sinistre “seriez vous prêt à risquer cette cité et les votres” ?
Personne n’eut rien à dire.
“Mages de lumière, je vous demande la permission de decseller le sortilège du sablier”
Il y eut des cris de stupeur dans l’assemblée.
“mais enfin Heinrich, le sablier ne peut être desceller que sur ordre du nikator” dit le vieux Roland.
“j’ai son autorisation…” et Heinrich projetta devant tous une vision de vérité.
Roland baissa les yeux et quelques autres avec lui. Ils savaient ce que signifiait le sortilège du sablier… ses conséquences dramatiques.
“Faisons en sorte que la cérémonie ait lieu demain, le temps nous est compté” dit finalement Heinrich en guise de conclusion.

Rien ne rendait Heinrich plus heureux que lorsqu’il sentait le parfum de rose de Théodora. Il aimait faire comme si de rien n’était. Il aimait la laisser s’approcher à pas feutrés. Il aimait la façon dont elle jouait avec son pectoral de jade afin qu’il en perçoive le tintement et l'extrême douceur avec laquelle elle posait sa main sur son épaule. Elle posa sa main là ou le nikator l’avait posé un peu plus tot et cette sensation lui envoya comme une décharge… mais il n’en tint pas compte.

“Etait ce une bonne idée d’évoquer le sortilège du sablier” lui dit elle doucement
“je t’ai vu baisser les yeux… Roland a trop d’influence sur toi”
“et pas assez sur toi Heinrich…”
Heinrich se redressa comme un diable sortant d’une boite.
“je le fais pour la cité Théodora !”
“j’en suis sûr… Mais je ne sais pas… Basileus me déplait…”
“Il m’a placé à la tête de l’ordre… que pouvais je faire d’autre…”
“le conseiller autrement ?”
“allons Théodora… tu as vu comme moi la réalité de la guerre… partout, au nord, au sud, à l’est, à l’ouest !”
“tu as peut être raison mais est ce une raison pour décimer l’ordre ?”

Heinrich frissonnait en y pensant. Le sablier était un très ancien artefact, le plus puissant de tout le Geobservatoire de l’ordre, caché dans un coffre scellé par de puissantes runes temporelles. Cet objet avait le pouvoir de déphaser le temps. Il déplaçait la tour dans un autre plan voisin plus rapide, si bien que le temps dans la tour passait plus vite qu'à l’extérieur. Lorsqu’une journée passait dans la cité, 10 ans passait dans la tour. Mais ce léger décalage dans un autre plan avait un prix très élevé : chaque jour un mage devait consommer tout son potentiel magique. Le sablier n’avait été utilisé qu’une fois et la quasi totalité de l’ordre avait été consummé, il n’était resté que le mago primaris, un vieux chroniqueur et un jeune aspirant qui s’appelait Roland.

“je connais le prix du sablier, mais je ferais vite ! je te le promet !”
Théodora souria tristement.
“j’espère que tu dis vrai”

Il s’approcha d’elle et d’une main il éteint toute les chandelles de la chambre.


Dernière édition par stan le Jeu 25 Avr - 0:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeMer 24 Avr - 23:34

Les cuivres et l’or scintillaient sous le dôme de cristal du geobservatoire. Sur de grands mécanismes compliqués tournaient des sphères colorées ou l’on percevait parfois des images d’autres plans. D’autres grands disques dessinaient les dominions des dieux des différents plan si bien que cette salle semblait embrasser l’ensemble du cosmos. Au milieu de ces mécaniques compliquées que des êtres aux yeux cyanosées ne quittaient jamais du regard, les plus anciens des mages de lumières s’étaient réunis. Lorsque Heinrich arriva, chacun à son tour le salua.
“Heinrich es tu bien sûr de ce que tu veux faire ?” dit alors Roland
“je sais que tu n’es pas pour, Roland. Je sais que tu connais le prix du sablier… Mais cette connaissance te rends peut être craintif… nous n’avons pas le choix”.

Roland baissa les yeux. Heinrich avait vaincu le vieux mage. Ou peut être qu’il avait vu certaines choses dans les mécaniques savantes du geobservatoire… Des choses qu’Heinrich ne pouvait pas voir.

Heinrich sorti une amulette de sous sa robe. Deux grands “C” de métal au milieu desquels flottait une pierre multicolore. Il souleva l’amulette du bout des doigts et fit tinter la pierre. Les runes qui couvraient le coffre éclatèrent et le coffre s’ouvrit. Avec une multitude de précautions, les mages sortirent le sablier puis ils se dirigèrent en procession jusqu’au parvis de la tour de la magie.

“n’oubliez pas que c’est pour protéger cette cité et les nôtres que nous faisons cela et que…”

Heinrich s’interrompit soudain. Il avait vu Théodora au milieu de l’assemblée.

“Théodora, que fais tu dans l’assemblée ?”
“je veux payer ma part à ta cause, Heinrich. Et je servirais aussi mon bon maitre Roland qui a décidé de sacrifier sa flamme le premier”
“Allons Théodora je vais avoir besoin de toi dans la tour”
“Il n’y a que le Mago Primaris qui peut rester dans la tour…”
C’etait Roland qui venait de parler. Heinrich le foudroya du regard. Il savait que le vieux mage avait raison. Il hocha alors la tête, accorda un regard à Théodora, s’approcha d’elle.

“j’ai BESOIN de toi”

et dans un mouvement alors qu’il tenait Théodora contre lui, il retourna le sablier. La réalité autour d’eux se tordit. Ils eurent l’impression que leurs oreilles se déchiraient, qu’ils étaient pressés par des mains cyclopéennes. Ils luttèrent contre les vents magiques jusqu’à la tour.

“HEINRICH ! TU ES FOU ! TU CONTREVIENS A TOUS TES DEVOIRS !”

Heinrich baissa les yeux. “Théodora… sans toi… je n’aurai pas réussi à trouver la force de tourner le sablier.”
La fureur dans les yeux de Théodora s’apaisa. “Bien… j’imagine que maintenant ce qui est fait est fait… Allez au travail, tu seras excusé si tu réussi!”

Les mois passèrent dans la tour. Heinrich ne quittait plus que très rarement l’espace qu’il s’était installé dans la bibliothèque. Le silence des nuits n’était perturbé que par les bruits de frottement de sa plume sur le parchemin. Il ne dormait plus, il ne mangeait plus, il ne parlait plus. Son esprit n’était plus qu’une grande suite de conséquence, un grand assemblage de sortilèges compliqués qui n’allaient pas bien ensemble.

Heinrich était courbé devant un décryptaphe. L’ouvrage qu’il tentait de lire était petit et l’écriture en patte de mouche qui couvraient ses pages n’était lisible que grâce à la lentille de verre qui équipait l’appareil compliqué. Il avait senti l’odeur du parfum de rose mais n’avait pas réagi. Il n’avait pas non plus réagi au tintement du collier de jade et la main douce et chaude de Théodora n’avait rencontré qu’une épaule décharnée qui aurait pu appartenir à un vieux magicien.

“Heinrich…” tenta t-elle “Heinrich… je t’ai apporté à manger”.
Le silence de la bibliothèque lui vrilla les oreilles.
“Heinrich ?”

Soudain Heinrich se retourna et avec une vigueur surprenante. Il allait la gifler mais Théodora retint son bras.
“Vas tu me laisser idiote ?! Tu ne vois pas que je suis occupé !”
“Heinrich ! Tu deviens fou ! Sais tu depuis combien de temps tu es coincé là. As tu progressé au moins ?”
“les choses ne sont pas si simples…”
“et ceux qui dehors sacrifient leur flamme magique pour toi ?”
“ils sont inutiles ! le nikator Basileus a confiance en MOI ! tu entends ? EN MOI !”

Théodora relâcha son étreinte sur le bras d’Heinrich.
“Laisse moi. Tu ne comprends rien. Tu ne me sers à rien” cracha t-il.

Heinrich se retourna vers le décryptaphe laissant Theodora partir sans bruit. Théodora n’était pas femme à pleurer, c'était une mage de lumière après tout… Et en mage de lumière, elle ne recroisa plus le chemin de celui qui l’avait si terriblement offensé.

Heinrich fini par perdre la notion du temps. Il s’était perdu dans un labyrinthe de conjonctions, de lectures, d’hypothèses qui toujours l'éloignaient toujours plus loin de son objectif. Son esprit avait fini par se déchirer et tel un scruteur du geobservatoire, il passait son temps à regarder les anneaux tourner.

Basileus… l’ennemi du dedans… dans nos murs… faire tomber la république… le nikator… faire tomber la république… l’ennemi du dedans… je lui dois tout… vous serez mon homme de l’ombre… Basileus… l’ennemi du dedans…
Heinrich fut tirer de sa contemplation par un bruit tonitruant. Il était revenu dans la cité, il le savait, il le sentait à la façon dont ses cheveux bougeaient, à la façon dont son coeur baptait… Theodora ! Il fallait qu’il la retrouve.
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeMer 24 Avr - 23:35

Hirsute, sale, il se lanca à sa recherche dans les couloirs de la tour. Il hurlait.
“Theodora ! Theodora ! Basileus, l’ennemi c’est lui ! nous avons été trompé !”

Soudain une déflagration fit exploser la porte vers laquelle il se dirigeait. Il fut jeté à terre. Dans la fumée et les décombres, il entendit Théodora l’appeler.

“Heinrich ! sauve toi !”

Titubant sur ses maigres jambes, Heinrich se dirigea vers la voix. Ses yeux coulaient et il toussait. Theodora venait de calciner quatre créatures immondes.

“Theodora !”

Théodora se tourna pour voir Heinrich. Elle ne vit pas le poing que l’immonde créature jetait vers son visage. Heinrich entendit un craquement, elle tomba au sol. La créature se saisit de Theodora avant de l’emmener.

Il tenta de lancer un sort mais le magicien fut arreter… Par l’un des gardes du nikator.

Heinrich fut amené devant Basileus. Le nikator tronait dans la salle du palais, les têtes de tetracrates tranchées devant ses pieds. Il les regardait, pensif. Lorsqu’il vit Heinrich, il se leva, bouscula les têtes tranchées avec négligence et s’approcha.
“aaaaah mon homme de l’ombre…”
“Vous ! Vous etiez le danger dans les murs… “ murmura Heinrich.
“pardon ? votre voix est si faible mon cher ami… Vous avez été d’un grand secours, grâce à vous, nous avons pu tuer le complot dans l’oeuf.”
“Il n’y avait pas de complot, tout ceci c’etait vous !”
Basileus resta circonspect.
“une réponse qui ne m’étonne pas. Votre cher maitre Roland etait parmi les organisateurs du complot. Nous aurions du savoir que donner trop de pouvoir aux philosophes seraient mauvais pour la cité”
“MENSONGE !”
Basileus le gifla et tel une brindille il tomba par terre.
“Je suis magnanime. Les tetracrates fideles resterons au l’agora. Les mages de lumières seront chassés sur un autre plan… quant à vous “ il jeta un regard cruel et froid sur Heinrich “vous n’etes plus bon à rien. Voici ma première décision de turanos.”
Il se saisit alors d’une couronne de lauriers d’or et s’en coiffa avant de s’asseoir sur le trône et accompagnant ses paroles d’un geste, il dit:
“et debarassez moi de ces vilaines têtes…”

Heinrich fut trainé hors des murs du palais par les gardes qui le jeterent dans le caniveau. Un homme dans la rue le vit.
“là, un de ces chiens de mage lumineux”
Il se rua sur lui, accompagné de quelques autres et bientôt les coups tombèrent averses. Finalement lassés, les citadins abandonnèrent Heinrich qui se traîna comme il le pu jusqu’à la tour de la magie. Son corps n’était qu’une plaie.

En arrivant sur l’esplanade, Heinrich vit Theodora. Elle était avec d’autres mages lumineux. Les creatures qui avaient attaqué la tour était là, emportant les prisonniers à travers d’autres plans. Lorsqu’il la vit, il se mit à courir.
“Theodora !” hurla t-il.
Elle releva la tête et parvint à échapper à son geôlier. Ils coururent l’un vers l’autre et s’enlacèrent.
“Theodora… pardon. pardon pour tout.”
“tu pensais faire bien Heinrich”

Le gardien de Theodora envoya son enorme point dans le visage d’Heinrich qui vola dans les airs.
“c’est trop tard. Cette femme est à moi…”
“non… Theodora…”
avec une nouvelle vigueur il se redressa et se jeta sur le gardien mais celui ci le frappa de nouveau et Heinrich retourna se rouler dans la poussiere.
“ahahah je pourrai te cogner toute la journée… je ne m’en lasse pas. Hélas notre portail pour Ravenloft nous attend ! ne t’en fais pas je prendrais bien soin de ton épouse !”

Heinrich se releva à nouveau. Il se saisit d’une pierre et couru aussi vite qu’il le pu vers le gardien qui s'apprêtait à passer le portail mais d’autres gardes l’interceptèrent. Une nouvelle pluie de coup tomba sur lui.

Heinrich avait trouvé refuge dans les ruines de la tour de la magie. Toute la bibliothèque avait été incendié, les machines magnifiques démontées et refondues pour faire des statues à l'effigie du turanos Basileus. Au milieu des ouvrages calcinés, Heinrich pleurait Theodora, pleurait sa vanité et sa folie qui avaient conduit à ce carnage. Il avait jeté à bas les remparts de mythril à lui seul… Au milieu des décombres, Heinrich vit les deux lunes se refléter dans un tout petit bout de verre… c'était le fragment d’une sphère du geobservatoire… Tout n’était pas perdu… Theodora l’attendait quelque part à Ravenloft…

Heinrich avait dégagé un espace au milieu des débris. Il avait tracé au sang des signes cabalistiques. Il n’avait plus rien à perdre… Heinrich alluma quelques bougies et commença le rituel. Longtemps ces rituels l’avaient dégoutés mais aujourd’hui plus rien ne le retenait. Il revoyait Roland le prévenir des dangers des pactes mais il voyait aussi Théodora prisonnière…

Une flamme noire apparue.
“qui me demande” dit la voix.
“je suis Heinrich von Boaz”
“que veux tu” dit la voix.
“je veux la force, je veux pouvoir me venger de mes ennemis, je veux avoir les armes, le talent pour les traquer et les tuer. un. par. un.”
“mmmmmm j’aime la colère que je sens en toi”
“ne te méprends pas Appolystos, je ne suis pas ton serviteur.”
“hmmm, pourquoi utiliser un tel nom”
“je sais que c’est ton nom démon et je connais les 1000 autres que tu portes. Donne moi ce que je veux !”
“un démon ne donne pas… en revanche nous pouvons échanger qu’en dis tu ?”
“que veux tu ?”
“je veux… ta magie !”
“ma magie mais… comment je me rendrais a Ravenloft ?”
“je t’y emmenerais c’est bien le moins que je puisse faire…”
Heinrich hésita un instant…
“c’est entendu Appolystos. Prends ma magie.”

La flamme se tordit dans l’air. Ses fumées pénétraient le nez, les oreilles, les yeux d’Heinrich.
“DONNE MOI TA MAGIE OUIIIIII… ET GAGNE LA FORCE, GAGNE LA VOLONTÉ, GAGNE LE SAVOIR. TON ENNEMI JAMAIS TU NE LUI CEDERAS, JAMAIS IL NE TROUVERA LE RÉPIT TANT QUE TU N’AURAS PAS PRIS SA VIE. CHAQUE VIE QUE TU PRENDRAS ME NOURRIRA. TU DEVRAS TUER POUR CHACUN DES NOMS QUE JE POSSÈDE ALORS SEULEMENT TU SERAS LIBRE.”

La douleur vrillait le crâne d’Heinrich. Un feu noir et acide le brûlait de l'intérieur à mesure que sa flamme magique sortait de son corps. Il chancela. Ses jambes, ses bras retrouvèrent une vigueur nouvelle. Ses yeux se firent ardents. Heinrich sentait Appolystos le posséder… Il saisit son amulette de Mago Primaris. Et le soudain le feu s’éteint.

“L’amulette de Celeb Dol” dit Appolystos “tu as de la ressource Heinrich…”

Ce nom eu un écho dans la mémoire d’Heinrich. Il l’avait presque oublié mais l’amulette de Celeb Dol absorbait les pouvoirs. Elle en avait fait de même avec la possession du démon. Tant qu’Heinrich porterait cette amulette il se garderait de la possession et il lui suffirait de faire tinter la pierre centrale pour que l'énergie démoniaque prenne possession de lui pendant quelques instants.
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stan

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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeMer 24 Avr - 23:35

Heinrich s’était vengé de Basileus puis il était parti pour Ravenloft. Il avait arpenté tout le plan à la recherche de Théodora et enfin son voyage touchait à son but. Il faisait nuit, la pluie tombait en gouttes lourdes comme du plomb. La demeure qui se dessinait sous la lumière de la lune n’était guere accueillante mais il avait eu une info sûre… Depuis la grande cité des mages, il avait tellement changé qu’il était difficile de croire que l’homme au visage angulé et severe avait été un mage dans une vie passée. Ses bras étaient devenu fort et sa volonté inflexible mais enfin il pouvait esperer.

Poussant la porte, il pénétrait à pas feutré dans la demeure sinistre. A peine avait il fait quelques pas que les chandelles s’allumèrent toutes en même temps.
“Monte Heinrich”

Cette voix! C’etait celle de Theodora ! Heinrich monta les marches quatre à quatre. Il arriva dans une grande piece de reception. Là se trouvait des êtres drapés dans des capes sombres. Lui-même avec son chapeau à large bords et son manteau de voyage semblait assez sinistre. Une seule personne se découpait dans cette sinistre assemblée, Theodora. Lorsqu’il la vit, Heinrich s’empressa d’aller à sa rencontre… mais il s’arreta quelques mètres avant.

“Eh bien Heinrich ? tu ne viens pas me voir ?”
“Ils t’ont transformé en cette chose Theodora… par Helm… Il existe un rituel pour inverser le…”
“Heinrich ! ce qui est fait est fait…”
“non je ne peux pas te laisser ainsi…”

“tu n’as pas le choix” dit une voix rauque.

Heinrich se retourna et reconnu le gardien qui l’avait par le passé molesté.

“tu es venu jusqu”ici alors…ahah je n’aurai pas donné cher de ta vie pourtant !”
“il est temps que nous réglions quelques comptes…” dit Heinrich.

Avec virtuosité, Heinrich fit sauter une protection de cuir qui emballait un immense fusil à 8 canons. D’un coup de main habile il fit tourner le barillet, ajusta la visée vers le gardien et tira. Dans une sinistre rythmique de mort, Heinrich actionnait la détente de son arme a chaque fois qu’un canon se trouvait en face du chien. Plusieurs convives se jeterent devant les balles marqué du symbole de Helm, le destructeur de monstres.

Le canon encore fumant, Heinrich envoya un coup de crosse dans la face d’un des monstres qui s'apprêtait à l’assaillir. Le gardien hurlait et dirigeait sa meute avec maladresse tandis qu’Heinrich sautait de table en table frappant à droite et à gauche. Quatre creatures se jetaient sur lui lorsqu’en un éclair Heinrich sorti son lance pieux à quatre canons. Un tir en pleine face cloua la premiere au mur, la seconde connu un sort similaire. Se retournant pour faire face à la troisieme creature, Heinrich lui transperca la cage thoracique à bout portant. Il s’appretait à faire de même avec la quatrieme lorsque le lance pieux s’enraya. Dans un mouvement, Heinrich arracha le pieux qui venait de clouer la premiere creature au sol et il laissa le dernier monstre s’empaller dessus.

Les creatures s’enfuirent. Il ne reste qu’Heinrich et le gardien.
“tu as fais des progres en effet… ecoute, reprend ta femme et laisse moi entendu.”
“non.” dit alors Heinrich une lueur mauvaise dans le regard.

Il tira son épée de vif argent pret à faire face au monstre. Celui ci sorti d’immenses griffes. Avec son énergie bestiale, la creature attaquait sans relache Heinrich qui patiemment attendaient le bon moment pour faire de longues et inguérissables estafilades sur la bête. De l’estoc et de la taille, Heinrich dominait le gardien. Dans une tentative desespéré de tuer Heinrich, le gardien se jeta sur lui. D’un pas de coté, il évita le coup et d’un coup sec il trancha les deux mains du monstre. Le gardien hurla, répandant du sang noir et acide partout sur le sol. Heinrich paisiblement essuyait son épée dans les tentures riches de la demeure alors que la créature se roulait sur le sol. Il s’approcha d’elle et sorti un couteau.
“une vie pour chacun de mes noms” murmura t-il.
La bête se mit alors à murmurer aussi quelque chose et soudain elle se mit à enfler devenant en quelques instants immenses. Surpris, Heinrich perdit de précieuses secondes… La bete se redressa, fit voler l’épee d’Heinrich avant de l’envoyer lui même voler à travers la piece. La bête hurlait et riait, comme folle.

“tu as fais des progrès mais pas assez”

Acculé contre le mur, Heinrich se saisi de l’amulette de Celeb Dol. Il la leva devant ses yeux.
“Pardonne moi pour ceci Theodora” et il fit teinter la pierre.

Lorsqu’il revint à lui, la demeure finissait de se consummer et gisait de part et d’autre de lui le gardien et la douce Theodora. Le gardien toussa.
“tu as fini par tout détruire tout seul… tu as tout perdu… je te plains Heinrich von Boaz…”

Il eut un gargouilli avant de rendre son dernier souffle.

Heinrich s’approcha de Theodora. Elle gisait là, tué par le feu. Heinrich pleura. Soudain, il sentit un parfum de rose, un tintement de jade et une main sur son épaule. Il se retourna mais il ne vit que des braises s'envoler dans le vent.


Heinrich se reveilla en sursaut. Une creature aux dents pointus le humait. En un éclair il glissa dans sa gueule une fiole de feu grégeois, avec son pied il envoya la créature rouler avant de faire tourner le barillet de son pistolet à 6 canons et de tirer dans la fiole faisant partir en fumée la tête de la bête.

“Je hais les goules.”

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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeJeu 25 Avr - 15:34

Bravo !

J'aime vraiment beaucoup bounce bounce bounce

Il y a du Solomon Kane mais aussi du Elric le nécromancien dans Heinrich : bref tout ce que j'aime

J'ai hâte d'être à samedi !!

(c'était Olivier avec le compte de Jenny, oupppsss)
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeVen 3 Mai - 17:37

Le ciel était sombre, un orage se dessinait au loin mais déjà l’air se chargeait d’ozone. Assis sur quelques décombres, Heinrich écrivait pensivement. Il avait l’impression que le temps avait suspendu son vol depuis que Théodora, le balancier de sa vie avait disparu. Mais Otium était loin… Et finalement, dans ce nouveau monde qui était le siens, il repensait de moins en moins au temps passé. Il y avait eu les marais, l’errance… Ces limbes terribles où il avait faillit se perdre, où sa volonté avait faillit chavirer... Mais son esprit avait tenu bon. Et puis, telle une branche venant au secours d’un marin perdu au milieu des flots, il y avait eu Edwige, Nevik et Azlan.

“Ravenloft est un lieu fascinant. Je me suis longtemps demandé comment un monde si sombre, fait de brumes ne s’écroulait pas… Et puis lors de la bataille de Rialto j’ai compris. Ravenloft est tout à la fois un monde de ténèbres que de lumière mais pas de ces lumières absolues qui brûlent les yeux. C’est la lumière subtile de la rédemption qui brille ici. Dans les brumes de Ravenloft, se cache l’espoir pour chacun de briser les barreaux de sa prison. “l’homme qui possède des esclaves devient leur esclave”... oui. Cette phrase ne prend autant de sens qu’ici. Prisonniers de nos peurs, prisonniers de nos craintes, prisonniers de nos ambitions, voilà qui sont les exilés de Ravenloft.
Il est si simple de se laisser aller à la rage ici… A Otium aurai-je combattu avec tant d’ardeur ? J’ai voulu fracasser cet OST avec ma volonté, avec ma colère… n’aurai-je pas fait mieux en pensant un peu plus ?
Chaque lutte doit avoir un sens, ici plus qu’ailleurs. Donner un sens à ses actions, c’est aussi, un moyen de briser ses chaînes. Libérer ses esclaves, les armer et les laisser se battre pour leur liberté, c’est l’épreuve de force de Ravenloft…”

une goutte vint s’écraser lourdement sur la page d’Heinrich. Il referma son livre et remis sa plume de voyage dans son étui, s'époussetta un peu avant de se rendre vers l’homme accroché à une grosse poutre, la tête en bas.

“alors ? tu parles ?” dit froidement Heinrich.
“d’accord… d’accord…” dit l’homme au visage rougi par l’afflux sanguin.

Heinrich sorti son couteau de chasseur et d’un coup de sa lourde lame, il trancha la corde. L’homme tomba, cul par dessus tête.
“Dis moi tout…” lui dit Heinrich sans attendre.
“Il me tuera… si je te parle... ”
Heinrich s’approcha du visage de l’homme une lueur mauvaise dans le regard. Ce regard dura longtemps, les yeux bleus du malandrin se reflétant dans les yeux noirs infinis d’Heinrich. Tel un chien, Heinrich sentait la peur de l’homme… Il sentait qu’il pouvait briser sa volonté à cet instant…
“Chaque lutte doit avoir un sens, ici plus qu’ailleurs. Donner un sens à ses actions, c’est aussi, un moyen de briser ses chaînes.”
Le visage d’Heinrich se radoucit alors qu’il posait ses mains sur l’homme apeuré. Tous deux furent parcouru d’un frisson et Heinrich l’aida à se redresser.
“ecoute, tu as mal agis mais parle. Sauve ton âme. Je te laisserai partir.”

Toujours parcouru de frissons, l’homme avala sa salive avec difficulté puis il baissa la tête et débuta sa confession.

“Il y a un peu plus loin au nord du village de Würnschtdorf, après la forêt, un creux dans la montagne. Rumpel, l’a fait fortifier. C’est là qu’il cache les gens qu’il envoie au sultanat ensuite. La plupart du temps les gens ne les cherchent pas… ce sont soit des miséreux soit des gens que Rumpel a arnaquer avec des taux d’usures trop élevés.”
“et de la caravane que vous attaqué, ils en reste ?”
“ouais… il y a que la vieille qui a été tué… la mère et l’enfant sont sans doute au creux.”

Heinrich se redressa, serra son poing ganté en regardant la direction de Würnschtdorf.

“pars, tu es libre” dit il à l’homme sans même le regarder, “mais que je n’entende pas que tu es redevenu un pilleur de caravane.”
Heinrich baissa les yeux, les plongea dans le regard inquiet du malandrin…
“si c'était le cas, je te retrouverais et je te tuerais.”

A cet instant, c’est comme si l'âme même de brigand était marqué par le signe de Thémis, la déesse de la justice.

L’homme, agitant la tête, disparu à travers l’orage grondant s’en demander son reste. Heinrich réajusta son chapeau à larges bords et se mit en route pour le village.

“C’est une épreuve que m’impose Théodora… et les dieux à travers elle”, pensa Heinrich.

“C’est peut etre une épreuve que tu t’imposes seul Heinrich” dit une voix grincante comme un morceau d’airain que l’on frotterait sur une pierre “tu ne me nourris que de mauvaises âmes… des demis âmes déjà vendues ou corrompues… Que veux tu que je fasse de cela! il te suffirait d’une belle âme, une âme brillante et…”

“tait toi !” cracha Heinrich, “tu te nourriras de ce que je te donnerais ! voila la teneur de notre pacte”

“oui je sais… mais viendra un moment ou tu perdras le contrôle, ou ta volonté flanchera et à ce moment là je serais là et je me delecterais moins de cette ame lumineuse que tu m’offrira que de ta chute…”

“vous qui tissez avec des navettes d’inflexible acier des desseins innombrables et inévitables pour des plans de toute sorte, faites que notre cité oublie les malheurs qui l’accablent.” chuchota Heinrich.

Il ajusta son harnais de cuir et se mit en route vers Würnschtdorf.
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeVen 3 Mai - 17:37

La route n’était pas très longue mais l’orage transformait le passage en un immonde bourbier. Au détour d’un virage, alors qu’il manquait de glisser dans une ornière inondée d’eau glacée, Heinrich entendit des cris. Un lourd chariot était enlisé et plus rien ne parvenait à le faire avancer. Des hommes pataugeaient dans la boue, tentant avec de gros piquets de le sortir de là.
“oh hisse ! poussez par les dieux ! poussez donc !” hurlait un homme rond et rougeaud, plus pour s’encourager.

De chaque coté de l’attelage avant, deux nains massifs poussaient sur leurs piquets. Soudain, le piquet du gros homme rouge céda dans une gerbe d’éclisses de bois. Heinrich eu juste le temps de tirer son lance filet et de capturer le gros homme avant de l’envoyer voler dans la boue plus loin.

Au crac de la poutre succéda le cliquetement des arbaletes en train de se charger.

“reste loin, toi” hurla un homme au nez et aux dents cassés qui pointait une arbalète au carreau acéré dans la direction d’Heinrich.

“venez me libérer bordel” hurla le gros homme coincé dans le filet, “vous voyez pas que je patauge dans cette maudite gadoue”.

Heinrich s’avanca vers le gros homme.

“reste ou qu’t’es j’t’ai dit” dit l’arbaletrier.

“il pleut, votre arbalète à la corde déjà détendue, vous avez froid… il est peu probable que vous fassiez mouche” dit Heinrich en continuant d’avancer, “a cette distance, vous avez autant de chance de me toucher que de toucher votre chef”

“fais pas le con Arino, laisse cette foutue arbalète” jura le chef de cette petite équipe.

Arino hésita, c’est le temps qu’il suffit à Heinrich pour libérer le gros homme. Il l’aida à se relever et remarqua aussitôt que des éclisses de bois avait traversé l’épaule du marchand.

“eh bien il s’en est fallut de peu…” dit Heinrich.
“on dirait bien monseigneur… monseigneur..?”
“Heinrich von Boaz. je viens d’arriver dans la région.”

Heinrich aida le gros marchand à avancer jusqu’à une zone moins boueuse du chemin ou des mousses et des herbes constituaient un tapis plus solide.

“qu’est ce qui peut bien vous amener dans cette sinistre région ?”
“un homme. Il a attaqué une caravane comme la vôtre il y a quelques semaines… j’ai traqué chaque membre de sa bande et cela m’a conduit ici. La bande de Rumpel, ca vous dit quelque chose” ?

les regards se firent fuyant et les échines de ces grands gaillards tremblèrent à l’évocation du brigand.

“oh si c’est ca qui vous emene ici monseigneur… vous feriez aussi bien de repartir. On peut tuer les loups, les monstres à la rigueur mais lui… c’est autre chose…”
“nous verrons bien. Pour le moment je me rends a Würnschtdorf.”
“nous aussi nous nous y rendions avant ça… Oh mais j’ai oublié de me présenter Maitre Alvaro. Je suis marchand”
“marchand de ?”
“de tout ce dont les gens ont besoin monseigneur et les dieux savent que les besoins de ces contrées sont nombreuses… Vous même, n’auriez vous pas besoin d’une belle cape de brocard soyeuse?”

Heinrich sourit en voyant les yeux espiègles du marchand. Ou que l’on soit, peu importe les plans, les guerres, le temps, un marchand était toujours un marchand.

“laissez moi donc vous retirer ces éclisses de bois et vous me parlerez de la région.”

Heinrich sorti un petit instrument médical de sa conception qui permettait de faire de très fines ouvertures très précises, de saisir l’éclat de bois ou la balle avec précision. Il commença à s’occuper de maître Alvaro.
Celui ci lui raconta la terreur que faisait régner Rumpel dans la région.
“Rumpel n’était pas comme ca au début…”
Il était arrivé dans la région en tant que paladin. Ou quelque chose du genre. Dans un premier temps, il était venu en aide aux gens mais il avait fini par se montrer de plus en plus brutal. Il s’était alors mis a vendre ses services… il avait mis le doigt dans l’engrenage de la compromission… Finalement, étant le meilleur combattant à des lieux à la ronde, il avait fini par attirer à lui tous les malfaiteurs constituant ainsi une bande de plus en plus grosse.
“vous devriez quitter cette région…” dit Alvaro en crachant par terre.
“et vous vous devriez mettre cette poudre sur votre blessure pendant une semaine. Et vous garderez un linge bien propre dessus.”

Alvaro hocha la tête, “merci bien Monseigneur, comment vous remercier…”

Heinrich sourit.

“bien et n’oubliez pas, vous accrochez la poulie à l’arbre là bas, vous passez la corde ici, et la corde là et vous tirez. Et votre chariot devrait sortir de la boue…”

Heinrich, les poches pleines de petites pièces mécaniques naines, expliquait à maître Alvaro comment dégager son chariot.

Il avait passé la nuit dans le campement du maître marchand qui s’était révéler être un hôte délicieux. Alvaro avait ouvert quelques unes de ses meilleures bouteilles que les nains avaient rapidement vidées, voyant qu’ Heinrich n’était pas trop porté sur la boisson. Il n’était pas porté sur la nourriture non plus du reste. “un secret bien lourd doit peser sur vos épaules pour refuser les plaisirs de la vie” avait laché un des nains. Alvaro l’avait fait taire d’un coup de pied mais le regard qu’il posait sur Heinrich disait la même chose.

au matin, le soleil brillait à nouveau.

“merci monseigneur…”
“Heinrich, maître Alvaro. Je ne suis le seigneur de personne. Allez, Nous nous reverrons à Würmschtdorf si les dieux le veulent”.

Heinrich reprit la route laissant maître Alvaro et ses nains sortir leur chariot.
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeVen 3 Mai - 17:48

Le village n’était qu’à quelques heures de marche et bientôt le chasseur de monstres vit les toits de Würmschtdorf se dessiner dans une petite vallée peu profonde. Les toits d’ardoise sombre se découpaient sur un ciel bleu, les oiseaux chantaient et de partout se dégageait un parfum de campagne réchauffée par le soleil. Mais une chose toutefois tracassait Heinrich. Et soudain il compris. Les alentours du village étaient laissés à l’abandon. Pas de paysans dans les champs, pas de vaches dans les prés. Quelques arbres fruitiers poussaient tristement dans un verger envahi par les ronces.

Finalement Heinrich arriva à une poterne. Personne. Il entra dans le village. Les rues étaient vides et pourtant il sentait des yeux posés sur lui. Le silence fut interrompu par le bruit d’un marteau sur une enclume. D’un pas assuré, Heinrich se dirigea vers la source de bruit. Il découvrit un homme gigantesque, si grand qu’on eut dit un demi géant. Il maniait sans finesse un énorme marteau de forgeron et une paire de tenailles.

“on aime pas les voyageurs ici” lacha le forgeron sans quitter le fer à cheval ardent qu’il frappait de sa gigantesque masse.
“j’ai pourtant vu une auberge là bas” dit Heinrich sur un ton qui se voulait amical.
“elle est fermée”, coupa le colosse.
“ah oui ? je vois pourtant dans la fumée sortir de la cheminée…” répliqua Heinrich qui commençait à sentir un peu d’agacement.
“z’avez du rêver. Repartez don’... avant qu’je m’fache” dit l’homme tout en se retournant pour saisir une énorme épée large… “je sais les forger mais je sais aussi m’en servir” rugit-il.

Heinrich recula et leva la main en signe d’apaisement…

“je ne viens ici que pour traquer Rumpel… rien de plus…”

“Rumpel ? RUMPEL ? ARRRRGHHHH” hurla le géant en plantant son énorme batoire dans un billot prêt de lui.

“nous devrions peut être l’écouter…” dit une voix de femme derrière Heinrich.

Heinrich était assis dans l’auberge. L’endroit était gris, comme si la noirceur de la région teintait tout jusqu’aux maisons. De vieilles tables, de vieux bancs, un âtre noir comme l’enfer ou vivotaient quelques braises.

“Rumpel vole tout. Nous faisons pousser des champignons dans les caves… ca il ne le sait pas. Autrefois la terre était prospere mais il s’est mit a piller nos champs ou à les bruler… ce qui revenait au même... “

La femme qui servait Heinrich était incroyablement pale et maigre. “Voila tout ce qu’il nous reste des champignons…”

Elle disposa devant le chasseur de monstres des bols contenant des champignons grillés, une soupe de champignons, des champignons bouillis et une sorte de boisson fermentée faites à partir de blé sauvage trouvé dans la campagne environnante.

“et vous n’avez jamais lutté?” demanda Heinrich
“nous avons bien tenté” dit le forgeron qui se prénommait Siegfried, “mais il était trop fort pour nous… le cimetière est plein de ce ceux qui ont voulu le défier… mon frère, le cousin de Clarisse…” Le geant pointa l’aubergiste du doigt. “ Aujourd’hui, au mieux, on se protège de ces chiens qui rodent… Rumpel a réussi à faire de ce village une coquille vide.”

“mais qu’est ce qui vous amène ici” demanda Clarisse
“Rumpel.” dit froidement Heinrich.
“Rumpel n’est pas un homme que l’on trouve…” dit Clarisse.
“je sais ou il se terre. j’aurai raison de lui. Il a enlevé une femme et son enfant il y a de ca quelques semaines…”
“ce sont votre femme et vos enfants ?” s'enquerra Siegfried
“non…”
“alors vous feriez mieux d’abandonner. Il y a de fortes chances qu’ils soient déjà parti pour le sultanat… ou pire.”
“ET QUE FAITES VOUS DE LA JUSTICE !” s’emporta Heinrich, à sa grande surprise.

Clarisse lacha un pichet qui explosa par terre.

“la justice ? elle a abandonné cette terre” dit Siegfried dans un souffle.

La nuit était tombée, silencieuse, sur le village. Aucune lumière ne brillait aux fenetres. On eut dit que le village été abandonné. Une lueur toutefois brillait à l’auberge, elle provenait de la chambre d’Heinrich. Il s’était décidé à attaquer sans plus attendre la forteresse de Rumpel. Il avait trouvé dans les coffres de maître Alvaro des sulfures et des oxydes… le marchand les vendait en guise de pigments de peinture mais Heinrich avait une autre idée en tête.
Grâce à sa cornue de voyage, il fabriqua un liquide orangé qu’il versa avec délicatesse dans des spheres de verre. Avec le reste de ce qu’il n’avait pas activé, il fit une poudre qu’il enferma dans des petits chaudrons couverts de mécanismes. Puis il huila méticuleusement ses armes. Le soleil pointait derrière la montagne et la fatigue gagnait ses yeux.

“Demain soir, la montagne brulera” se dit-il.
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeMer 8 Mai - 21:32

Heinrich marchait dans la nuit. Il avançait silencieusement malgré la pluie battante, évitant de se montrer quand les éclairs lézardaient le ciel. Il avait assommé les gardes qui patrouillaient aux alentours et longeait à présent les murailles de la forteresse de Rumpel. Un éclair illumina le ciel d’une lumiere bleue et mauve, juste le temps pour Heinrich de voir un alignement de bûchers d'où pendaient encore les corps de suppliciés. Heinrich sourit cruellement en pensant à Rumpel mais une démangeaison au niveau du torse le fit s'arrêter quelques secondes, le temps de se ressaisir. Un garde arriva à cet instant. Surpris, il ouvrit des grands yeux en voyant le chasseur de monstres. Il allait crier mais Heinrich sorti son bâton de justicar, en fit tourner la rouelle et alors que la foudre crépitait déjà sur le bâton, il frappa le garde qui tomba inconscient. Il traîna l’homme dans un fourré puis alla placer la dernière bombe qu’il avait. Discrètement, il lança un grappin et se hissa sur le chemin de ronde. Il avait regardé le camp tout l’après midi grâce à sa lunette d’observation et il savait maintenant exactement où se rendre pour libérer les prisonniers du camp. Il regarda quelques instants le cadran de son chronographe… 3… 2… 1… les bombes qu’il avait disposé tout le long de la muraille explosèrent dans un maelstrom de feu et de métal projetant des pierres sifflantes partout dans le camp. La panique était totale. Profitant que les gardes étaient occupés aux murailles, Heinrich se rendit vers la prison. Les deux gardes qui gardaient la porte s’inquietaient plus de l’incendie et des murailles que des gens qu’ils devaient garder et Heinrich n’eu aucun mal à les assommer avant de les trainer à l’intérieur. La vision qui suivit fit vaciller le coeur d’Heinrich, là, dans des cages minuscules, des femmes, des enfants, des hommes émaciés… Heinrich leur fit signe de se taire. Sortant une petite fiole de sa poche, il versa quelques gouttes dans les serrures qui se mirent à siffler. Quelques secondes plus tard, les cadenas s’ouvraient.
“suivez moi” dit Heinrich
Sortant par la porte le premier, il guida les prisonniers jusqu’à un trou dans la muraille à proximité. Dans le brouhaha, personne ne remarquait que les prisonniers… personne excepté Rumpel.
“eh bien, eh bien… les petites souris s’enfuient” cria Rumpel en saisissant une jeune fille au passage.
Heinrich se retourna. Rumpel était un grand demi elfe solidement charpenté dans une armure de plate. Heinrich fit signe aux autres prisonniers de s’enfuir.
“relâche là Rumpel. Et j’en tiendrais compte dans mon jugement” dit Heinrich “rendez vous tous et je me montrerais clément.”
Les yeux du justicar impérial lancaient des éclairs et les hommes de Rumpel hésitèrent.
“lachez vos armes” hurla de nouveau Heinrich.
certains obéirent. Aussi rapidement que l’éclair, Rumpel sorti un pistolet et tira dans la tête de l’un d’eux, répandant os et cervelle sur les autres soldats qui se ressaisirent.
“allez attaquez le !” hurla Rumpel.
les hommes terrifiés se jetèrent sur Heinrich qui semblant encore plus effrayant à la lueur des incendies et des éclairs. Il sorti de nouveau son baton de justicar, fit tourner la rouelle et commenca a frapper les hommes de mains. il en choqua plusieurs qui tombèrent inanimés. Les gardes hésitaient.
“Tuez le, chiens, ou je planterais vos têtes sur ce qu’il reste des murailles” dit Rumpel entre ses dents.
La terreur qu’il inspirait à ses hommes était bien supérieur à leur crainte du justicar. La tension était palpable. Se faisait face deux êtres animés par leur volonté, d’un coté Rumpel le paladin noir de l’autre Heinrich le chasseur de monstres et au milieu ces hommes de mains incapables de faire un choix à cet instant. Le temps suspendit son cours quelques instants… Puis les gouttes de pluie se tintèrent de sang. Rumpel venait de planter sa dague dans la gorge de la jeune femme qu’il tenait. Il la jeta dans la boue, au pied d’Heinrich. Il la saisie mais la pauvre jeune fille était déjà aux portes de la mort.
“vous qui tissez avec des navettes d’inflexible acier des desseins innombrables et inévitables pour des plans de toute sorte, faites que notre cité oublie les malheurs qui l’accablent.” murmura t-il en lui fermant les yeux.
Heinrich se releva le poing serré. Il lâcha son bâton de justicar. Rumpel lui sourit, il avait gagné la première manche il le savait. Rumpel se recula, ses hommes sortirent de leur hébétude et se ruèrent sur Heinrich. Le justicar sorti son épée. C’était l’heure du jugement. Il décrivit un grand moulinet de son arme, taillant metal, cuir et os.

Le ciel était pâle et le soleil ne brillait pas. Un genou dans la boue, Heinrich plantait le symbole de Thémis au dessus des tombes qu’il avait creusé. Il avait creusé une fosse pour les soudards mais chaque victime de Rumpel avait sa propre tombe. C'était la moindre des choses pour que les morts restent en paix. Les cris de corbeaux affamés tirèrent Heinrich de sa meditation. Alors qu’il se tournait vers les sinitres oiseaux, il vit une sombre fumée se dresser en direction de Würmschtdorf.

Sans attendre, Heinrich partit en direction du village. Il filait à bride abattue entre les tourbières et les buissons d’aubépines. Il arriva depuis une colline et vit que le village était en train de brûler. Sortant la lunette de sa sacoche, il observa ce qu’il se passait sur la place centrale. Il vit Rumpel tenir Clarisse par les cheveux, il vit les quelques villageois à genoux dans la boue, mis en joue par deux des gardes qui s’étaient enfuit avec Rumpel et il vit le dernier tenir un flambeau. Il l’observa se diriger vers un bucher et sur ce bucher se tenait Siegfried.
“Il est temps de punir la bete” hurlait Rumpel “et ensuite nous tuerons deux des votres pour chaque homme que votre chasseur de monstre a tué… et c’est toi qui choisira” dit il a Clarisse.
Fixant sa lunette sur ton fusil, Heinrich ajusta son tir qui toucha l’homme au flambeau. Surpris, Rumpel se tourna vers la colline et aussitôt deux tirs partir et touchèrent les deux gardes restant. Rumpel recula, tirant toujours Clarisse par les cheveux.
“reculez ou je la tue” hurla le paladin noir.
Heinrich surgit des ruines fumantes du village.
“lache là Rumpel. Il est temps que tu passes en jugement” dit calmement le justicar.
“tu la veux elle aussi ?” dit Rumpel levant son épée.

Heinrich tendit le bras vers Rumpel, un trait sorti de sa manche et alla se planter dans l’épaule de Rumpel qui lacha son épée. Le carreau avait traversé l’armure comme du beurre et s’était logé dans l’articulation rendant le bras totalement inutilisable. Seul un maitre de l’anatomie aurait pu reussir ce coup… C’est ce que dit Rumpel qui commenca à trembler. Il tenait toujours fermement Clarisse.

“Ecoute… laisse moi partir et je la laisse” cria Rumpel.
“tu sais bien que je ne peux pas faire ca” dit tranquillement Heinrich.
“tu es le miséricordieux non ? alors…”
“tu dois être jugé pour tes crimes” dit le justicar avec une lueur mauvaise dans le regard.

A cet instant, Rumpel compris.
“Et toi qui te jugera ? hein ?” balbutia t-il avec colère.

Heinrich s'avançait tranquillement vers lui.
“prends là, tu là. Elle a une belle âme… qui vaut plus que la mienne…”
Rumpel commençait à pleurer.
“je t’en prie… ne dévore pas mon âme… je t’en prie…”
Rumpel perdait prise. Clarisse ne profita pour s’enfuir.
Heinrich était au dessus de Rumpel qui sanglotait genoux dans la terre humide.
“prends là elle plutôt que moi”
Heinrich approcha sa bouche tout prêt de l’oreille du paladin noir.
“je pourrai moisonner les ames comme la tienne pendant des siecles plutot que de prendre une ame comme celle de Clarisse”
les regards de Rumpel et du justicar se croisèrent, le vert du demi elfe se refletant dans le noir de l’homme d’Otium. Soudain Rumpel fut pris d’un rire fou.
“un jour tu succomberas Heinrich von Boaz ! Déjà ton ame et ton esprit vacille… le miséricordieux tu parles !”

Heinrich se redressa.
“Rumpel de Melck, tu es accusé de meurtre, d’enlèvement, d’esclavage, de vie sans honneur et sans morale. Tu es accusé d’avoir humilier le nom de ton ordre et le nom de ta famille. Rumpel de Melck, tu es accusé d’avoir assassiné sous mes yeux Cristina de Würmschtdorf. Quelqu’un a t-il un élément pour la défense de Rumpel de Melck? “

Tout le temps de l’acte d’accusion, Rumpel hurlait qu’Heinrich serait dévoré par le demon qu’il sert. Le justicar contempla l’assemblée mais personne ne bougea. Alors il sorti son épée et se dirigea vers le paladin noir.

“Puisque personne ne peut prendre ta défense, tu es reconnu coupable Rumpel de Melck. Ta punition est la mort. Meurs dignement, baisse la tête.”

Rumpel baissa la tête en sanglotant. Heinrich leva son épée. Le jugement était rendu.

Il enterra lui même le paladin et placa sur sa tombe le signe de Thémis.
“repose en paix paladin”

Il savait que Rumpel avait raison. Un jour il serait peut être incapable de faire la différence entre le bien et le mal. Mais ce jour n’était pas arrivé. Il laissa Würmschtdorf et ses habitants à leur vie désormais paisible. Il parti sans rien demander en échange, feuilletant le livre de von Vogt.

“Parfois, les dieux de l'adversité se lassent et font montre de quelque miséricorde.Si par hasard tu fais incliner la balance de la justice, que ce ne soit jamais sous le poids d'un cadeau, mais sous celui de la miséricorde. ”
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeMer 8 Mai - 21:38

Le bâton de justicar von Boaz


Heinrich von Boaz 0110

Le bâton de justicar est composé de trois parties : le bâton creux, la rouelle de cuivre, la chambre de foudre. Lorsque l'on active la rouelle, de la foudre est formée sur le bâton qui n'est plus seulement une arme contondante mais aussi électrique. Cette arme est non létale et permet d'assommer plutôt que de tuer sa cible.

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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeMer 8 Mai - 22:00

Génial ! j'adore.

Vivement samedi bounce bounce bounce
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeVen 10 Mai - 12:47

L’odeur de la fumée acre faisait pleurer Heinrich, perdu au milieu des flammes ardentes qui dévorait le village. Les craquements des poutres qui cèdaient se mêlaient aux hurlements de douleurs dès êtres pris dans cette agonie incandescente. Pataugeant dans plusieurs centimètres de cendres, Heinrich avançait péniblement, s’appuyant sur la crosse d’un fusil rouillé et inutilisable, un vent sec et brulant lui battant la face. Il marchait sans regarder tenaillé par une indicible terreur et par la certitude que ses yeux croiseraient l’horreur de corps suppliciés ou calcinés. Les mots manquaient, les couleurs et les odeurs aussi. Le monde s’était changé en une boule de braise et de tenebres.

Depuis combien de temps il errait dans ces décombres, Heinrich ne pouvait pas le dire. Longtemps, très longtemps. Ca, il en était sûr. Il avait vu ses armes, devenues inutiles, être gagnée par la rouille et tomber en poussières. Il était comme attiré par un aimant, tiré par cette marque indélébile qu’il avait tenté d’arraché tant et tant de fois.

Enfin, depuis des jours, ses pieds heurtaient autre chose que ces cendres sombres et visqueuses. Devant lui s’étendait une sorte de place de pierre noire et d’airain au centre de laquelle se dressait un immense pilier de feu. Il su à cet instant que son voyage prenait fin. Le symbole d’Appolystos le brulait lorsqu’il regardait cette grande colone ardente qui semblait tenir le ciel en place. Autour de lui, des êtres contrefaits aux visages de poissons, des visages posés sur de minuscules jambes, des êtres aux nés en forme de trompette et d’autres au crane en forme d’aiguillères semblait lui faire bon accueil. Une creature mi homme mi flamand rose en livrée de chambellan s’approcha de lui.

“le maître attend” dit il d’un air emprunté.

Heinrich le suivi. A mesure qu’il marchait sur ce disque, il vit se dessiner la forme d’un lotus d’airain. Il fut tirer de sa contemplation par l’éclat aveuglant d’un A massif et couronné. Devant lui, Appolystos fouettait un homme… non… pas un homme… il le fouettait lui… Il sentit le A vriller sa poitrine. Il mit genou à terre, le souffle haletant. Il voulait partir mais il ne pouvait pas détourner ses yeux du spectacle que lui offrait Appolystos. Le démon grimaca un sourire effrayant en direction d’Heinrich puis il tendit la main vers le Heinrich supplicié. Le spectacle était si abjecte que l’esprit d’acier d’Heinrich faillit se briser. Le A brulé sur la poitrine de l’Heinrich supplicié se divisait en deux parties, lui ouvrant la poitrine comme deux portes laissant passer son coeur palpitant jusqu’à la main du démon. Ce qui se passait, se passait. Son corps et son esprit le croyait en tout cas. A bout de souffle, assailli par la douleur, Heinrich posa ses mains au sol, offrant une nuque couverte de sueur au démon. N’y tenant plus, le chasseur de monstres tomba sur le coté. Il eut à peine le temps de voir un feu noir l’emporter plus loin.

“je ne suis pas mort”. Heinrich cracha une bile noire avant d’ouvrir ses yeux. Assis prêt de lui von Vogt le veillait.

“eh bien… il s’en est fallu de peu cette fois.”
“cette fois ?”
von Vogt eu un sourire entendu.
“qu’avez vous fait ?” dit Heinrich avec surprise
“moi ? rien. Mais vous êtes protégé. C’est bien. Vous marchez dorénavant dans un sombre chemin fait de ténèbres. Mais tout n’est pas perdu pour vous, j’en suis sûr. Les vrais monstres, ont souvent visage humain. Bien souvent, ils sont à l'intérieur de nous.”
“Et vous ?”
“j’ai rencontré ma fille. j’ai passé un pacte. Et étrangement ce pacte m’a protégé de l’influence d’Appolystos. je lui appartient mais il n’a pas d’emprise sur moi... “
“comment vous libérer”
“le peut on seulement…”

von Vogt regardait face à lui, l’immense montagne de cranes sur laquelle reposait une immense bibliothèque où était recensé les noms de tous ceux qui avait ou allait pactiser sur laquelle reposait la place du lotus ou se trouvait Appolystos… Et partout, tout autour, des flammes, des villes et des villages consumés et le ciel teinté de sang à perte de vue.

“ne soyez pas une victime trop facile” dit von Vogt. Heinrich se tourna pour le regarder mais à la place il vit un A surmonté d’une couronne enflammée.

Il se redressa. Heinrich était dans son lit. Couvert de sueur. Haletant.

“un cauchemar… encore un… “

Il regarda une braise se poser sur le drap et laisser sa petit marque noir sur le tissu blanc.
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeLun 20 Mai - 19:29

La brume nimbait toute la cité dans un linceul blafard, les bruits de la vie ne parvenant que difficilement aux petites fenêtres des tours d’Aebel. Dans le froid de son bureau, Heinrich écrivait avec nervosité. Sa quête de justice était interminable sur cette ile qui de toute évidence refusait d’etre conquise et qui, malgré les nombreuses exactions ou les tout aussi nombreux gestes de miséricordes, ne tolérait pas la présence des forces impériales. Dans ces conditions rendre la justice était une véritable gageur. Mais pourtant il s’y appliquait avec minutie et patience. Et pourtant depuis quelques jours il n’avait pas quitté son bureau. Tout avait commencé après le jugement d’un maitre déclaré hérétique par les savants de l’ordre du phénix. Pour Heinrich, plus le temps passait et plus ces savants n’avaient de savant que le nom. Il avait bien tenté de se porter au secours de cette homme qui vivait paisiblement dans une cabane en forêt mais il n’avait rien pu faire; il fallait l’accepter, la division de la loi était ainsi faite. Il était néanmoins aller porter une pension à sa veuve et en échange elle lui avait confié les écrits de son mari. Un cadeau pour le moins empoisonné… Mais il était justicar, il ne risquait pas grand chose au fond. Il avait d’abord déposé les notes de l’homme dans un coin de son bureau et les avait oublié mais après une longue session de travail, il s’était mis à feuilleter l’ouvrage de cuir. Ce qu’il lisait bien que primaire était plein d’intuitions… L’homme y parlait de ses remèdes mais la partie la plus intéressante se situait à la fin du livre, en quelques pages griffonnées par un homme enfiévré qui savait que dans peu de temps on viendrait le chercher.

“la nature n’est pas fait de 4 éléments. Les éléments que nous connaissons sont des moyens de mettre en valeur les tria prima, les 3 substances principales. Ces substances sont le souffre, le mercure et le sel. Chaque corps, chaque chose est composée de ces 3 substances”. Plus loin il continuait : “si je brûle du bois: ce qui brûle c’est le souffre. Ce qui s’envole c’est le mercure qui est volatile et ce qui reste, la cendre, c’est le sel, la nature même de tout ce qui existe”.

Il expliquait ensuite en détail qui avait planté un arbre dans un bac de terre calciné, qu’il avait couvert cet arbre d’une plaque de fer percée. Régulièrement il arrosait l’arbre. Au final, l’arbre avait grandit. Il en venait donc à la conclusion que si l’arbre avait grandit, c’est que l’arbre ne venait pas de la terre, ou du ciel, ou de l’eau ou du feu mais qu’il se servait de tous ces éléments pour grandir. Une phrase rapide concluait : “ la nature de tout est cachée et pourtant, elle est la même partout, offerte à nos yeux”, suivi d’un griffonnage en marge “le sel”.

La lecture de cet ouvrage ranima chez Heinrich un besoin de savoir. Une sensation étrange qui ne l’avait pas quitté durant ses longues années d’études à la tour de la magie d’Otium, une sensation brutalement soufflée un après midi pluvieux ou tout ce savoir n’avait pas pu l’aider…

Les jours suivants, Heinrich fit venir des livres de tout l’empire : Le secretum secretorum de Rhazès, le mutus liber de Khunrath, le testamentum, l’atalant figutive et au moins une bonne vingtaine de livres rares.

Pendant de longues heures, Heinrich lisait frénétiquement jusqu’à ce que son esprit embrumé de fatigue le lache et lui commande de dormir. Les rêves n’étaient d’aucun secours car même là, il continuait à penser…

tout était noir, sombre, humide. Des sphères invisibles mais palpables commençaient à tourner mais lorsqu’il posait son regard sur elles, elles s'arrêtaient puis reprenaient leurs danses lorsqu’il regardait ailleurs. Puis dans un flash les sphères explosaient, s’attiraient irrémédiablement, tractées par une force primordiale. Les chocs entre les sphères laissaient échapper des lueurs multicolores avant de se compacter en un seul minuscule point. Un point si minuscule qu’Heinrich ne pouvait pas le voir et pourtant il savait qu’il était là. Il le sentait. Puis le point se mettait à briller et à vibrer. Son éclat scintillant aveuglait Heinrich. Puis dans une détonation terrible le point éclatait en 9 sphères identiques. Rouges. Parfaites. Les sphères parfaitement alignées se mettaient alors à tourner ensemble, comme une grande roue.

Heinrich s’était reveillé en sursaut après ce rêve, persuadé qu’il avait peut être percé le sens de bien des choses, et débarrassant son bureau de ces lectures inutiles, il se mit à écrire.

“Il existe des principes de la matière. Le lien entre la matière et l’esprit est une énergie. Une énergie une, unique, contradictoire et dynamique. Une sorte d’aqua ardens qui circule entre les sphères. Nous sommes fait de cette aqua ardens. Si nous sommes fait de souffre, de mercure et de sel, il existe une autre essence qui anime tout ceci et cette essence est la même dans tout le cosmos. Il y a d’abord une matéria prima, ce sel. Et de cette matière première, il y a une projection vers quelque chose de supérieur.”

Pendant de longues heures, il s’enferma dans un laboratoire tentant des mixtures d’eau vive, utilisant des fournaises naines pouvant atteindre les chaleurs les plus hautes. Le chiffre 3 l’obsédait littéralement. C’etait la clé etrange d’un casse tête simple… Il fouillait dans sa mémoire ce qu’il avait pu lire sur le sujet dans la tour de la magie, il tentait de comprendre le sens caché du mutus liber, le livre muet. Il avait trouvé les traces de 3 étapes. la calcination, il réduisait une matière à sa portion la plus essentielle. Puis il y avait la réduction. Il nettoyait cette matière pour en faire une poudre blanche. Il y avait enfin l’incandescence… Mais il ne parvenait jamais au bout de cette étape.

Un jour, un des justicars vint taper à sa porte.
“Justicar von Boaz, un homme réclame votre aide.”
“je n’ai pas le temps…” dit il avec agacement.
“pardon d’insister mais cet homme nous a beaucoup aidé…”
“eh bien je verrais son cas plus tard.”
Le garde repartit laissant Heinrich à son étude.

Un matin, Heinrich fut réveillé par les roulements de tambour d’une pendaison. Regardant par la fenêtre, il vit un homme rendre son dernier souffle devant une foule en larmes. Il arrêta un justicar de passage.
“qui est ce qu’on exécute ?”
“l’empoisonneur Maier.”
“l’empoisonneur ?”
“eh oui justicar von Boaz… il a fait passé du mauvais pain en ville. Il a que ce qu’il mérite.” Le soudard conclua cette sortie d’un cracha par terre et reprit sa ronde. Heinrich se rendit alors aux greffes afin de lire les minutes du procès. L’histoire de Maier etait tragique. Une enfance dans les rues de la ville, des parents broyés par la machine de travail. Une jeunesse dans l’armée et des massacres à plus soif. Avant sa trentaine, Maier était devenu un des pires capitaines mercenaires d’Aebel. Il avait lutté assez pour se tailler un petit fief et puis, comme pour montrer que le destin n’oublie rien, ses terres avaient été terrassé par la peste. Il avait lui même jeté sa femme et ses fils sur le bucher. Seul survivant, il était alors devenu une sorte de bienfaiteur. Tout le monde s’accordait à dire que le pauvre Maier était un homme bon et que s’il avait fait rentré du mauvais pain c’etait sans aucun doute contre son gré. Heinrich se mit à enquêter et rapidement il remonta jusqu’à un marchand de grain. Après quelques “questions”, il avoua à Heinrich qu’il faisait venir du seigle avarié beaucoup moins cher qu’il vendait comme du son et de l’avoine aux gens pauvres. Maier avait été abusé.

Assis sur sa haute chaise, Heinrich fixait la place vide ou quelques jours plus tôt pendait dans le vent dans un craquement sinistre le pauvre Maier. Il fumait, laissant les braises de sa pipe illuminer son visage. Maier, après avoir été un monstre, était mort pour renaître.

“Voila les trajectoires qu’offre Ravenloft aux siens…”
Il fit un rond de fumée. Une bannière arrachée au vent passa devant la fenêtre. Il vit le phénix quelques instants… et se leva soudain pour retourner à son lutrin pris d’un incontrôlable besoin d’écrire. Nerveusement il sorti sa plume d’argent, la trempa dans l’encre et se mit à écrire.

“Les sphères tournent ensembles comme une grande roue dans le ciel. Les plans tournent ensembles dans le cosmos. Les êtres tournent. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas...”

Une piste à cette règle de trois qui l’empêchait de dormir.

Heinrich se remit alors à ses expériences. Il travailla longtemps, chauffant les creusets, alliant les mixtures, observant les réactions à travers d’immenses lentilles technomagiques. Une synthèse des deux s’opérait à mesure que ses recherches avancaient. Un soir enfin, il se lanca dans une ultime expérience. Il chauffa le creuset aussi fort que les feux des enfers. Son élixir commenca à briller, il se mit à siffler. Heinrich avait eut à peine le temps de se mettre à l’abri lorsque l’elixir explosa réduisant les objets technomagiques en un amas fondu de rouages et de verre. Heinrich s’approcha de son atelier, constant les dégats… Et soudain il se mit à rire. Il avait apercu dans un éclat de lentille fracturée un fluide aux couleurs indescriptibles. Il prit alors sa plume et commenca à griffoner.

“l’esprit cosmique spiritus mundi intermédiaire entre l’âme anima mundi et le corps corpus mundi est de même nature que l’éther, l’énergie qui vivifie tout, la cause immédiate de toute génération et de tout mouvement. L’éther et donc l’esprit traverse le Tout et peut ainsi transformer les choses. L’éther est l’énergie du cosmos, l’esprit est la balance qui équilibre et faire renaître le corps et l'âme. Le principe de l’alchimie, c’est la réversion. Que l’on use de l’élixir pour changer les métaux ou pour avoir une longue vie, le but de l’alchimie est de rendre pure et saine toute créature. Pour fabriquer cet élixir on passe par 3 étapes: l’épreuve au noir ou calcination, l’épreuve au blanc ou réduction et enfin l’épreuve au rouge ou incandescence. Tout ceci se fait au fond du creuset et de l’athanor. Ce qui est vrai pour les objets est vrai pour les êtres. Maier est passé par ces 3 phases et Ravenloft n’est rien de plus qu’un athanor. Les êtres arrivent en Ravenloft comme des macrocosmes mourants. Ils sont torturés par les autres et par eux mêmes. Ils vivent ensuite une mort réelle ou symbolique. Ils se réduisent à une poussière essentiel. Ils deviennent le microcosme avant de trouver la résurrection, de devenir un être à nouveau complet, pur et sain, un macrocosme nouveau et renaissant. Cet athanor géant est alimentée par l’énergie du cosmos, l’éther afin de raffiner ses êtres, sa prima matéria, avant la grande projection, la renaissance, l’équilibre de l’esprit sur le corps et le coeur.”

Il posa sa plume, fatigué. Il dormit pendant plusieurs jours d’un sommeil sans rêve. Ravenloft était un athanor, il devait renaître. Mais avant cela il devait se reposer. Demain il irait voir les orphelins Maier, il allait les aider. La fuite d'Otium etait son épreuve au noir, il avait été consumé. Lutter et devenir un justicar était une sorte de mort initiatique, lui le mage qui vivait dans un monde feutré confronté à la dureté du cosmos. Il était temps pour lui de trouver l'incandescence avant la renaissance.
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MessageSujet: Re: Heinrich von Boaz   Heinrich von Boaz Icon_minitimeVen 24 Mai - 21:00

Il faisait beau. Le soleil radieux avait réussi à se faire une place dans ce ciel si souvent obscurcit par les nuages faisant miroiter jusqu’à l’horizon les cuirasses des guerriers alignés de chaque côté de la plaine. Il aurait pu être n’importe ou ailleurs; tranquille à lire un livre dans les tours de la magie des montagnes du sud, à boire du vin sur un divan à Rialto mais ses pas l’avait guidé là. Il avait beaucoup repensé à ses découvertes alchimiques, au spiritus mundi, à cet éther qui faisait le lien entre l’esprit des machines et des hommes… Et puis son devoir de justicier l’avait rappelé sur les champs de batailles. Juché sur un immense cheval noir, le justicar regardait les oriflammes claquer dans le vent et les hommes frapper les umbos de leurs boucliers. Le soleil rendait tout ce métal en apparence incandescent. A ce moment, il sourit méchamment. Il savait qu’il aurait pu être n’importe où ailleurs qu’ici, il en avait le pouvoir.
La réalité, c’est qu’il avait voulu être là.
Il avait été bien des choses mais il était devenu lui même la première fois qu’il avait frappé un adversaire avec autre chose que ses mots. Il lisait la bataille aussi facilement qu’on lit son livre de prière. C’était inné.
Un coup de tonnerre se fit entendre. Des nuages noirs et chargés de pluie s’ammoncelaient plus loin, la plaine allait bientôt se charger en bourbier. Il n’aurait voulu être nul part ailleurs, car, finalement, malgré ses grands airs… Il était fait pour se battre.... et il adorait ca.
"approchez chiens, je suis un homme avant d'être un prince."
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