Rory McLennane

Un chant gutural et étrange s’élevait des décharges et du limon bouillonnant. Comme un chant de gorge ou un clapoti dans une mare de boue, ces vocalises lugubres s’élevaient comme autant de mise en garde à l’encontre de la ville. Et pourtant, celle-ci restait sourde, sourde au chaos qui comme un immense nuage noir s'avançait.

“ allez relève toi” dis je au couset en face de moi. “ Approche toi plus vite et donne des coups vers l'intérieur d’abord et vers l'extérieur ensuite. Tu comprends ? Au ventre. Tu décales. Au côté. Avec ca la taille ne compte plus.”

Il y eu soudain un murmure derrière moi.

“he bien, he bien… on prépare sa petite armée ?”

Cette voix aigrelette pleine d’une malice vicieuse… Je me retournais et découvrait un Monsieur Mud narquois et à l’oeil mauvais accompagné de quelques cousets à la mine encore plus patibulaire que d’habitude.

“Vous en faites du bazar mon cher champion… Etais ce bien raisonnable de faire sauter ce mur ? Nous avions un peu plus de place ce n’était pas un mal finalement. Même si je suis ravi de voir que ma prediction s’est avéré vraie…”

Il jouait comme un chat joue avec une souris. Enfin le pensait-il…

“qu’est ce que tu veux Mud ?”

“rien. Je m’interesse c’est tout. J’étais quelqu’un d’assez important ici. Tu n’es pas venu me présenter tes respects… et j’ai peur que tes idées bizarres pervertissent la douceur de enfants.

“Je ne pervertis rien. Je leur donne l’occasion de vivre libre. Il y a là une force qui sommeil, qui n’a pas confiance de sa puissance. Comment peut on esperer avoir une après vie comme celle ci ? Et pourtant c’est ce que la plupart endurent. Patauger dans la boue avant de finir en mur ou en carburant. QUI peut supporter ca ? Quand certains se gavent dans les jardins suspendus.”

“vous vous etes pourtant bien gavé mon cher champion…”

“Oui. Et j’ai fais le choix d’y renoncer. Ma place elle est ici avec ceux qui ignorent qu’ils content, qui ignorent qu’ils sont puissants.”

Un rumeur commenca a se former autour de Mud. Il regarda autour de lui amusé.

“Il est temps de leur montrer qu’un dieu ne saigne pas…”

Un des sbires de glaise se jeta alors sur moi à une vitesse prodigieuse. Ce corps de couset me semblait étrange comme sculpté par Mud. Mais je me poserais les questions le moment venu car je n’eu qu’un instant pour éviter le coup de poing dévastateur avant d’en prendre un second qui me fit décoller du sol. Il y eu des murmures dans la foule. Je me relevais laissant ce sang ancien bouillir en moi. Ce n’était pas simplement que Mud venait contrarier mes projets c’est qu’il agissait comme un notable parmi la boue et c’était insupportable. Il fallait etre uni et cet imbecile se dressait contre cet objectif. Je vis passer devant mes yeux des matchs de hurling décisif, combat entre champions pour unifier les clans… Je laissais la colère m’envahir totalement et mes tatouages réapparurent comme autrefois… Comme des marquages au fer rouge que l’on ne peut effacer… Cette fois il ne se limitait pas aux bras, ils progressaient sur les jambes, le torse le visage. Je me jettais sur le sbire. Frappe au foie. Passer sous le bras. Décaler. Frappe au flanc. Enchaine crochet dans l’oreille. Il est sonné. Coup de pied dans l’autre oreille. Il tombe a genoux. clé de bras. Si je force, son bras casse.

“rejoins moi”

Je vois Mud murmurer quelque chose. Je tire plus fort. Je sens son bras se disloquer.

“libère toi”

Il serre les dents. Son bras craque soudain et explose dans une volée de boue.

Je me relevais. Mon adversaire tenta alors de se relever dans un dernier geste de défiance. Pantelant, tenant le morceau de bras qui pendouillait, il posa un pied au sol et accusa le coup Je l’aidais à se relever mais son regard n’était tourné que vers Mud. Mais celui-ci le regarda avec mépris avant de cracher au sol. Alors quelque chose dans le regard du guerrier se brisa et son ame fut à nue l’espace d’un instant. Durant cet instant je le vis briller d’un éclat doré. Nous étions là au milieu de ce limon primordial qui recouvrait tout et soudain j’entendis une mouette… Et l’air du large vint frapper mon visage et le limon se couvrit d’une mousse émeraude… Je connaissais cet endroit… Je tournais la tête pour voir le Dagda plonger dans son chaudron les guerriers blessés. Comme dans un simulacre de baptême il les tenait par la main et l’espace d’un instant, leur divinité s’exprimait et du limon bouillonant les guerriers recréeaient leur corps.Je baissais la tête, j’étais de retour dans ce marais.

“Tu t’es bien battu mon frère” dis je au guerrier “mais le combat n’est pas fini. Il te suffit de le vouloir assez fort pour que tes blessures se soignent”

Il me regarda sans comprendre alors j'avançais ma main vers son bras et puisant au fond de ce qui me restait de divinité je lui faisais ressentir ce que c’était que d’étre son propre dieu. Il me regarda avec un peu d’appréhension mais me laissa faire. Une légère lueur dorée émana alors de son bras et lorsque je retirais ma main, il prit le relai. Devant les yeux sidérés de la foule, il venait de reparer son bras.

“c’est le pouvoir que vous avez tous en chacun de vous. Nous ne valons pas moins que ceux qui sont là-haut ! Nous avons le même droit au respect. Nos corps de glaise sont le ciment de ce monde misérable, mais nos âmes sont tout aussi immortelles. Devenons des guerriers. Faisons entendre nos voix. Et s’ils veulent rester sourds alors frappons les. Nous sommes le limon de ce monde, notre nombre est infini. Faisons leur comprendre que, comme pour mon frère ici, rien ne nous arrêtera ! Ni le feu, ni les coups, ni les balles. Rien. Partons à la conquête du Pharos, et qu’on nous accepte enfin ou alors faisons le tomber.”

La foule tonna. C'était un chant guttural et étrange s’élevant des décharges et du limon bouillonnant.

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Le mutant en faction avait les yeux perdu dans le vide, attendant patiemment que son service se termine. Il ne vit pas le bras de glaise durcie passer autour de son cou mais la surprise dans ses yeux se changea en crainte lorsqu’il sentait la lame de metal recyclé lui labourer la gorge. A coups furieux, le couset venait de tuer un des mutants qui gardait le dépôt de barges du secteur 7. Ils cachèrent son corps dans une poubelle industrielle. Plusieurs ombres avancèrent à la suite. Dans un silence sépulcrale, elles deposèrent des charges. L’avantage quand on vit dans les bas fonds c’est que c’est pas les produits explosifs qui manquent. Avant que les gardes en patrouille ne repassent, les ombres avait disparu et bientôt un souffle étincelant vint illuminer la nuit… suivi d’un second… puis d’un troisième.

Nous nous étions lancé dans un combat que la politique ne pouvait pas gagner. En Irlande, ils avaient essayé et ca avait pris 50 ans pour que les ¾ du pays soit indépendant. Mais ¼ etait toujours soumis à l’envahisseur et il avait fallut redoubler de violence pour que les choses evolues à peine. Personne n’avait de sympathie pour nous, il fallait donc imposer notre voix. Et pour ca il fallait être un agent du désordre, un danger non pas à la frontière mais au coeur du quotidien de ceux qui refusait de nous voir : l’ordre etabli, les ploutocrates et au dela de tout ca, Astaroth. Je mentirais si je ne disais que cette croisade n’était pas la conclusion des actions d’Astaroth…

“cesse un peu de rever…”

La brume m’entourait.

“je me doutais que tu montrerais ton nez”

Mac Lir comme à son habitude regardait dans la meme direction que moi.

“qu’est ce que tu vois ?” me demanda t-il

“qu’est ce que tu veux dire ? Tu attends une réponse mais laquelle ?”

“ben tu pourrais me repondre que tu vois la ville qui brule mais je sens autre chose derrière tes actions.”

Je lui souris mais c’était un sourire jaune et cynique.
“les comptes ont pas été reglé Liam…”

Il regarda tristement vers le feu de barge

“c’est bien ce qui me semblait… Et c’est dommage.”

“pourquoi dommage ?”

“parce que tu vas te planter si tu fais ca pour te venger.”

“Liam, tu me casses les couilles. Y a quoi à part la vengeance ici ? Y a quoi à esperer d’autre ?”

L’univers bascula dans les brumes. Mac Lir était là, à me faire la lecon comme autrefois.

“Il est temps que je dissipe les brumes de ton esprit… J’esperais que tu t’en rappellerais de toi même mais il faut croire que ces souvenirs ne te reviennent pas.”

Il fit se lever un ecran de brume et derrière comme à travers un nuage je me vis. Ou plutot je vis le jeune Rory.

“Astaroth t’as rendu amer. Il a effacé tout ce qui pouvait te faire esperer, tout ce qui pouvait te laisser penser que tu avais eu une belle vie autrefois. Tu n’as sans doute pas eu une vie simple… ca c’est certain. Mais aucun de nous n’en a eu une. Par contre, nous avons lutté ensemble. Et nous avons lutté avec conviction et passion, pour la justice. T’étais pas ce gars plein de rage et de rancoeur… Ochel, toi, moi… Astaroth a essayé de tous nous avoir. Mais regarde qui tu étais… “

Comme une vanne qu’on ouvre, les souvenirs se déverserent en moi. Je me rappelais ces années de lutte. Une lutte brutale oui mais une lutte sincère, une lutte pour les autres. L’injustice… Il avait fallut du temps pour que je mesure mon engagement et tout l’or et les cadeaux avaient contribué à étouffer ce sentiment en moi… Mais là il ressurgissait d’un coup et ma lutte se faisait claire, ma volonté plus assuré.

“t’as jamais été un connard egoiste Rory… meme ton dernier combat, tu l’as mené pour filer a bouffer a ton gamin. T’étais pas un poète, t’étais pas un bon pere mais t’étais pas un connard. Sur le chemin de ta divinité perdue tu t’en es rendu compte vaguement… on fait ce qui doit etre fait, ce qui semble juste. On est ni bon ni mauvais, ca n’a pas de sens parce qu’on vient d’un temps ou tout ca n’avait pas de sens. Tu comprends ?”

“oui… je crois que je comprends…”

Être le porteur de la lance, c ‘etait conduire un peuple d’hommes et de femmes libres, pas comme un chef, comme un exemple. Etre le premier au combat et le dernier à tomber. Le bien et le mal ca n’avait pas beaucoup de sens face à la liberté, face à la défense de ce qu’on était. Car c’est ca en Irlande etre un homme, c’est etre libre.

La brume se dissipa.

“comment tu veux t’y prendre ?” me dit Mac Lir.

“comme autrefois, une barricade à Derry pendant qu’on frappe à Londres.”

“l’explosif ?”

“ecoute j’ai une intuition…”

“une intuition ?”

“ouais comme avec le sbire de Mud… J’ai besoin que tu me trouves un gars qui s’appelle Noé. Un chronofugitif… tu peux me le trouver.”

Mac Lir me sourit et dit “ je viens de te retrouver. Je le vois dans ton regard. C’est comme si c’était fait.”

la lutte allait être longue et brutale. Et il n’allait pas falloir que des explosifs… On allait devoir se cacher dans les souplex et surgir d’un coup.

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Noë apparut soudain dans un nuage de brumes et à en croire son air ahuri, Mac Lir ne lui avait sans doute pas demandé son avis…

“toi ?” dit Noë surpris “qu’est ce que tu me veux ? Tu es un vrai aimant à emmerdes…”

“attends… je peux t’aider si tu m’aides.”

Il parut hésiter mais après tout maintenant qu’il était là…

“tu veux quoi..?” finit il par dire

“j’ai besoin de tes talents de cabaliste... “

“et j’aurai quoi en échange ?”

“Les soeur dans le culte de ma femme pourrait t’aider, peut etre te proteger…”

“peut etre ?”

“je peux rien te promettre de mieux.”

Il fronca ses sourcils broussailleux, remonta ses lourdes lunettes puis me sourit
“si il y a une chance je veux bien la prendre…”

On se serra la main.

“alors dis moi… en quoi la kaballe peut t’aider ?”

J’avais eu une idée en regardant les grattes ciel de la ville… Tout ici dependant des cousets. Nous étions, au sens littéral, le mortier de cette ville.

“Le golem ca te parle ?”

“evidemment” me dit Noë

“comment ca marche”

“c’est un mot magique qui transforme la volonté du magicien en magie… Il suffit d’inscrire le mot sur le front du golem pour qu’il prenne vie.”

“et d’apres toi… ca marcherait sur des immeubles ?”

Noe se frotta la barbe, refléchit et sourit.

“ca pourrait bien oui…”

les semaines qui suivirent on vit des ombres marquer du limon primordiale, les pierres des immeubles... גולם semblait se dessiner dans le ciel de NéoBabel. Le tonnerre approchait.

De la brume recouvrait la décharge donnant aux empilements de métal et de dechets des allures de geants pensifs. Les 10 cousets attendaient en ligne et parmi eux, se détachait Monsieur Mud, coincé entre deux gorilles. Une bruine un peu corrosive recouvrait tout semblant diluer le paysage mordoré en coulures acides. Cette scène, je l’avais vécu 40 ans plus tôt, mais à la place de ces cousets, c’etait moi et à ma place il y avait Mac Lir.

Il me regardait guettant l’imperceptible hochement de tête que je lui ferais. Nous n’avions plus besoin de parler, nos liens s’étaient reserrés plus fort qu’avant encore. Je ne pouvais pas demander à Ochel de participer à tout ceci, il aurait souillé son chemin de lumière mais Mac Lir, comme l’océan, prenait 1000 formes.

“tu te rappelles qu’on a vécu la même chose…”

“je l’ai vécu un nombre incalculable de fois.” me dit il pensif.
“combien t’en as tué ?” demandais je soudain “des traitres… t’en a tué combien comme ca ?”

“Trop mon vieux. Beaucoup trop.”

“tu regrettes ?”

“c’était nos frères mon vieux. bien sur que je regrette. Ils avaient pas forcement le choix… Mais nous non plus. C’est à ce prix là qu’on mene la lutte…”

Il alluma le moteur de la vieille voiture et de ses phares, tel un spectre, elle déchira le brouillard jusqu’à arriver devant les cousets. Je sortais de la voiture et m’approchais des hommes et des femmes devant moi. Dans leurs yeux je pouvais lire la crainte, le défi ou un petit mélange de tout cela. Je me rappelais mettre quasiment pissé dessus quand Liam avait posé son regard sur moi.

“Je sais de source sure que dans cette ligne, certains ont parlé avec les crocs. Quelques soient leurs raisons, ils ont trahis notre cause. Ils pourraient se denoncer… Mais c’est inutile puisque nous savons qui ils sont et cette preuve d’honneur ne viendrait pas racheter leur faute.”

Mon regard croisa celui des gorilles et parmi eux, César, l’ancien homme de main de Mud. C’était le signal. Silencieusement, ils passèrent la main autour de la nuque des certains et les emmenerent un peu plus loin. Mac Lir me tendit un pistolet que je saisi en regardant chacune des personnes alignées devant moi avant de suivre dans la brume ce qu’on avait emmené. Le spectacle était tout différent ici. A genoux dans le boue, les traitres attendaient leur sort.

“vos raisons ne regardent que vous. Vous nous avez trahi, c’est tout ce que j’ai besoin de savoir. Ce qui fait que notre lutte tiens face à l’ordre c’est la loyauté de ses membres, dès que le doute est présent, l’edifice se met à trembler et avec lui le risque de voir toute la lutte s’écrouler. Je ne doute pas que vous ayez eu de bonnes raisons, c’était peut etre pour les votres, pour vos femmes, vos fils, pour l’argent… Mais vous comprenez aussi qu’aujourd’hui pour eux, pour leur survie, vous devez mourir aujourd’hui.”

Je m’approchais du premier homme a genoux devant moi. Je le relevais.

“ferme les yeux si tu veux.”

Il ferma les yeux.

Une douille tomba dans la boue.

Je m’approchais de la femme à genoux à coté de lui. Je la relevais elle aussi.

“ferme les yeux si tu veux.”
elle me regarda avec détermination. Elle avait pesé le pour et le contre et maintenant elle payait au prix fort ses choix. Elle ne ferma pas les yeux.

Une douille tomba dans la boue.

Puis vint le tour de Monsieur Mud.

“Je sais que vous étiez un petit seigneur ici… Mais je n’ai jamais réclamé aucune couronne. Alors pourquoi ?”

“tout commence comme ca… mais celui qui a le charisme pour diriger fini toujours par en vouloir plus et pour toi ce n’etait qu’une question de temps. J’en ai éliminé un sacré paquet de types comme toi… Des révoltés à la petite semaine… je les ai tous donnés aux crocs. Car les cousets SONT A MOI. JE SUIS LEUR SEIGNEUR. Je suis le 11e doigt de la main, le doigt difforme, le doigt vestigiel dont on a honte mais il n’empeche je suis là quand meme… Et ta petite lutte finira comme elle a commencé… tu finiras crevé la gueule dans la boue tu … “

Une douille tomba dans la boue.

Je revenais vers la ligne de cousets.

“vous savez maintenant ce qu’il arrive aux traitres.”

Je faisais un geste et un van s’approcha pour prendre les cousets qui restaient dans la ligne. Il y eu un croassement derrière moi et je senti un vent frais.

“qu’est ce que tu veux ?” dis je en regardant le van s’éloigner.

“rien. Je te regarde te debattre c’est tout”

Je pouvais sentir son regard me traverser le crane. Elle se fichait du van, de la voiture, de Mac Lir, de la brume et du reste.

“Qu’est ce qu’il s’est passé Morrigan ?” dis je en me retournant, “ Tu aidais les guerriers autrefois. Tu les accueillais mais tu les respectais. A quel moment t’es tu mises a ne servir que la mort ? que t’as promis Astaroth pour que tu préféres le servir lui plutot que ton peuple ?”

“tu ne sais rien…”

“Sans doute. Ce que je sais c’est que tu n’es qu’une sorcière… La mort ce n’est qu’un passage et tu t’es donné le droit de prendre ces vies. Mais je ne te dois rien, je ne dois plus rien à Astaroth… Tu n’as plus d’emprise sur moi”

“Mon emprise s’etend sur les porteurs de lance” lacha t-elle comme dans un crachat.
“Je ne suis pas Lug, Morrigan. La vérité c’est que je suis la part que tu as rejeté.”

Le visage de Morrigan se déforma sous le coup de la colère

“je suis cette parti de toi qui faisait gagner les guerriers, qui accepte leur mort mais ne s’en rejouit pas. Je suis celui qui mène à la victoire. Je n’ai pas eu besoin de Niké pour une raison simple… Je suis le même principe qu’elle, ce principe que tu était autrefois… Et que tout comme elle tu as renié pour servir Astaroth”

“J’aurai ta vie Rory MacLennane.”

“vraiment ? Tu m’en as déjà pris deux et pourtant je suis toujours là… combien de vies penses tu pouvoir me prendre comme ca ? La vérité c’est que je me releverai toujours. Retourne sur l’ile d’argent Morrigan, ton pouvoir n’a pas d’emprise sur moi.”

Elle lanca une main griffue dans ma direction, je la saisi par le poignet.

“Par sorcière, que tu le veuilles ou non je suis sous la protection d’une autre sorcière.”

Je la relachais en la repoussant un peu plus loin. Ses yeux étaient embués de larmes, sa bouche déformée par la colère. Elle me regarda quelques instants qui semblèrent durer des siècles. Oui elle devait se rendre à l’évidence, je n’étais pas Lug. Pas cette fois en tout cas. Je vis l’infini dans ses yeux, une relation peut etre aussi forte que celle que j’avais avec Féal et je compris ce pacte raté avec Astaroth… Je n’étais pas Lug, tant pis pour elle. Il y eu un croassement, un nuage de plumes noires et elle n’était plus là.

Je rentrais dans la voiture ou m’attendais Mac Lir.

“Nous ne sommes plus les dieux d’autrefois” me dit il, “Mac Lir, c’est mieux que Liam mais je reste Liam malgré tout… et c’est pareil pour toi. Astaroth l’a dupé la pauvre.”

Il mit le contact, de grosses gouttes de pluie acides vinrent s’écraser sur le pare brise, il était temps de rentrer.