Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Dim 18 Avr - 11:42
en écho dans le rythme du refrain
Dans les yeux d’un homme J’ai trouvé les portes du monde Alors j’ai chanté sans retenue sans honte Ses splendeurs et la douceur de la pénombre
C’est aux oiseaux et aux fleurs des champs Que je confiais mes pensées Je me laissais porter par la pluie et le vent Comme une feuille perdue un passereau insensé
Aujourd’hui pieds nus je garde Mes serres bien sur terre Et je porte le Bleu du Barde Pour vous chanter et j’en suis fière
Tu me dis « hérétique » Car j’ai dit Phénix est une Pie Même les anges hiératiques Ont des ailes, c’est ainsi !
Vas-y, balance Qu’El serait jaloux de ses sept Enfants ! Moi je pense Sont erronés tes préceptes.
Yerophant, les gosses Sont la fierté de leurs parents, Toi, qui célèbres les noces Et les naissances en sacrements…
Adoration est Amour. C’est ce qui fait que mon cœur batte. Et je garde la cicatrice triple entre mes omoplates…
Tu me dis « sorcière » Parce que mon cœur entend les voix D’Œcoumène notre mère Et que tu ne les entends pas …
Vas-y, balance Qu’El serait jaloux de ses sept Enfants ! Moi je pense Sont erronés tes préceptes.
Sanhedrin, les gosses Sont la source d’émerveillement, Celle qui de nos prières exauce L’immortalité sur l’hélice du temps…
Adoration est Amour. C’est ce qui fait que mon cœur batte. Et je garde la cicatrice triple entre mes omoplates…
Tu me dis « païenne » Parce que je chante les arcs-en-ciel Parce que j’aime Œcoumène Et les enfants de Loa et El…
Vas-y, balance Qu’El serait jaloux de ses sept Enfants ! Moi je pense Sont erronés tes préceptes.
Théocrate, les gosses Sont le trésor de leurs parents, Cadeaux d’Eros et Antéros Dans l’altérité des sentiments…
Adoration est Amour. C’est ce qui fait que mon cœur batte. Et je garde la cicatrice triple entre mes omoplates…
Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Dim 18 Avr - 12:02
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Que l’Invisible cœur Résonne en complaintes et hymnes Voix bouillonnantes en chœur Des cimes jusqu’à l’Abyme
Des merveilles d’existence Jusqu’à la joie d’exister Le rêve est un sens A trouver à ré-inventer
Liés par l’anneau ou le lierre Ou les diamants de nos serments Un jour le fil est coupé et la terre Boit notre finitude et notre sang
Alors je chante nos souffrances Nos limites et notre mort Pour sentir en extatique transe Encore et encore battre nos cœurs
En toi par toi pour toi Lumière adorée de mon jardin Je sème les fleurs sur ton chemin De mes vœux et de ma voix
Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Dim 18 Avr - 14:54
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Pardon, Oracle, pour mon ressentiment ; Je t’ai maudit neuf jours durant, Alors que tu n’y étais pour rien !
Je t’ai même traité de « nerd », Ta soif de savoir frisait le délire ; Mais une dame ne dit pas « je t’emmerde », Une dame continue de sourire…
Alors j’ai rampé dans l’Abime, Jusqu’à m’écorcher les genoux, Sur l’horreur et le sublime De mes visions mises à nu.
J’ai failli croire les sirènes Et leurs chants d’ataraxie ; Mais l’indifférence me peine, Son étreinte m’asphyxie…
J’ai nagé dans les regrets, Rêves refoulés en pantomimes, Et j’ai failli me noyer Dans les sanglots de mes pauvres rimes…
En tant qu’idole iconoclaste, J’étais vouée à être brisée. Avoue, tout de même, que c’est classe : Une Adoratrice Adorée !
Mes cordes vocales ont éclaté D’hubris, de trop plein d’émotions. Mais maintenant je peux chanter, M’abimer dans l’Adoration…
J’ai vu les foules se jeter dans L’élan de folie nihiliste, Encore vivants dans le néant De leurs viscères d’égoïstes…
J’ai vu l’Amante tant Aimée, Devant, un sceau et un tison. Enfer : éteint. Eden : brulé Par les Flammes de l’Adoration…
Puis Mara couvrit de carcan D’Ego ma chair en décrépitude. Mais la Magie m’est Emerveillement Et non golem de solitude…
Alors Baal cracha ces mots : « Païenne », « Hérétique » et « Sorcière », Trois coups de lame sur mon dos… Oui ! Je suis femme et je suis mère…
Et j’ai rampé vers mon invisible lumière, Les yeux aveuglés de chagrin. Et j’ai pleuré dans la poussière, Onction de pluie pour nos chemins…
Pardon, Oracle, si mes mots N’étanchent pas ta soif de voir. Je n’ai qu’un œil. Tu as mille yeux. Qui est aveugle ? Va savoir…
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Devrais-je donc aller me pendre au bord de l’Abime ? Je ne cherche nulle sagesse, seule Adoration m’anime. Traitez-moi de Bouffon des trônes, ou bien de Saltimbanque ; M’acheter ne sauront pas les coffres de toutes vos banques !
Vous damasquinez d’orichalque vos propres idoles, Mais vos ombres y font danser de bien sombres auréoles, Vous, faiseurs de guerres, de rois et de faux prophètes, Vos cendres ne sont que poussière grisée sur nos têtes.
OK, Marionnettiste ! Œcoumène n’est pas ton beau saloon ! Tu me répètes, pincé, « Salut, l’Artiste ! », Mais ce n’est pas moi qui fais le clown…
Je vous vois sans artifices dans les miroirs, Drapés dans la suffisance de ceux qui font la loi, Dans les vapeurs des alcools, fumées de cigares ; Tant de désirs dérisoires de vos puissances illusoires !
Dans vos veines, en perfusion, des coulées d’électrum Ne maquillent plus votre décrépitude de simples hommes ; L’orichalque sur vos lèvres vous fait un teint atroce, Plus fardés qu’une babiole sans valeur tombée du carrosse !
Un jour pourtant vos beaux discours ne vous suffiront plus ; Ils couleront comme le brouillard sur les pavés des rues. Le réveil sera rude, mais le dormeur n’a que trop dormi, Trop bercé de mensonges et de trop de compromis…
OK, Marionnettiste ! Œcoumène n’est pas ton esclave ni otage ! Tu me dis « Salut, l’Artiste ! », Je te réponds « Dégage ! … »
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
J’ai passé ma nuit à rêver D’un monde meilleur Que j’offrirai à nos enfants Entouré de fleurs Un monde à parcourir pieds nus Sur mille sentiers Bordés de vignes, de rêves Et de rosiers Et des collines d’oliviers Lagons rivières vallées Falaises aux albatros Bercées de vagues salées… Je lui rêvais mille merveilles Sous le ciel étoilé…
Un chant d’oiseaux à mon réveil M’a dit que j’y vivais.
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Je vous suis humble débitrice Dès mon plus jeune âge Vos carcasses sont un délice Pour mon charognage.
Je hume vos cadavres exquis En sauce idéaliste Puritains-pervers marquis, Mages Marionnettistes !
La Concorde et l’Empire d Bien Dépècent Œcoumène Tout gisement avec rendement Vous attire en troupeau d’hyènes
On a beau vous couper les pattes Vous poussez comme du bambou ! A croire que depuis Invicta L’Hubris s’est emparé de vous…
Reniant Solon pour un Alcide Dans vos actes et discours prolixes, Vous êtes tous pluri-déicides (Eh ! Qui a brulé Phénix ?)
Et pour asseoir votre pouvoir Vos lois ont bâti un empire, Bafouant l’ « être » pour un « avoir » Car « posséder » c’est « pouvoir détruire »
En destruction vous excellez, Mieux qu’un champion d’ombre de Diomède ! Mais pire que discorde que vous soufflez Sont votre aide et vos remèdes !
Depuis l’Age de la Foi Jusqu’aux dernières Guerres Noires Combien de tombes communes verdoient Comme jardins pour votre pouvoir ?
J’y vois Pardès, Téthys, Béryl, Et même Nuwa avec Nibel… Vos pestilences couvrent les Iles Comme les dragons noirs jadis le ciel.
Et maintenant vous agitez ces mêmes ombres, Cette peur du passé que vous avez créé… Seulement là, vos charognes et décombres Ne peuvent plus être maquillés.
Trop de mensonges, trop de souffrance. Les faux semblants mènent à la démence.
Non-violence n’est pas impuissance. Ombre est aussi affirmation d’existence.
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Coup de soleil Sur mon bec trop long Je m’émerveille Devant la belle Solon
Temples vides Foi trop molle Pour mes rides Faut-il une obole ?
Oiseau de feu De ton pilier En échos Regarde-moi bruler ! Reflet d’Helene, Je serre cœur et lèvres. Oui, je l’aime, Il est mon rêve !
On aurait pu s’incliner Et laisser faire ! On s’est laissé aller A la joie de nos rêves ! On a voulu comprendre Le monde sans ambages Et on s’est laissé prendre Dans l’engrenage…
Coup de soleil Dans mon œil ambre Je me réveille Front dans les cendres
Du banquet Sous d’antiques roses Je plonge vers L’Apothéose… Echos des mille tours Colonnes disloquées… Et un retour Vers le Banquet !
On aurait pu s’incliner Et laisser faire ! On s’est laissé aller A la joie de nos rêves ! On a trop arpenté Les contes en prose et rimes ; Où est-ce qu’on va aller ? Au bord de l’Abime !
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Invitation Viens voir qui chante Nous sommes reflets Ça nous enchante !
Heavy Falcon Dans les nuées La route nous est Ciel étoilé…
Devant nous : Calypso Et au loin : Cyllène… Ma sœur, tu savais ! Et ça me peine…
Vous dites les pirates Etaient arrogants Qu’ils vous ont barré Votre chemin Vous ont renvoyé Une ou deux têtes sur piques Que vos hostilités Ne sont que réplique…
Mais ce n’est pas une bataille Seulement un carnage Comme un éclat d’ombre Venue d’un autre âge Devant mes yeux muets Corps et navires en débris Au-delà des nuages On n’entend pas de cris…
L’espace est silencieux Et je pleure sa peine Dans l’océan bleu des yeux De ma sœur Apohéosienne !
Ce n’est pas une victoire C’est de la démence Un pur étalage De pleine puissance
Pourquoi les fleurs du ciel Sont-elles meurtrières ? Tu le sais, ma sœur, Et tu laisses faire ?!
Il y a tant de routes ! Et autant de chemins… De la Fontaine et jusqu’au Gouffre, Vents de Karma, invisible destin.
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Mer 21 Avr - 12:38
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Capitaine Pearl,
Je vous présente mes excuses de ne point être revenue pour vous en parler de vive voix. J’ai pu partir dans le Décan Azur, comme je vous l’avais dit, je ne saurai toujours pas vous expliquer comment. Je pense que c’est des voyages d’Energie Libre.
J’ai transmis votre missive, comme promis, à Architecte Pontos, ainsi que votre anneau.
Les Portails ne peuvent être ouverts qu’à l’occasion de grands transferts d’énergie : mort et naissance de mondes ou univers. Il est inutile donc de vouloir réactiver les portails des ambassades es Décans des Palais des Puissances avant l’heure.
Je regrette sincèrement que vous n’ayez pu ressentir et vous dissoudre dans les volutes bleutées des pouponnières des étoiles…
Mais peut être le temps n’est pas encore venu pour vous. Votre rêve de déification pourrait/devrait se dépouiller de l’Ombre qui le cloue à ce monde par apesanteur de votre puissance et votre ego. Oubliez le palanquin, marchez pieds nus sur le sable ! Ces gardes en armures, plus que vos gardes, ce sont vos geôliers. Le palanquin n’est pas signe de puissance, ni confort luxueux, mais votre cage. Oubliez les brocarts et votre collection de souvenirs, jolis mais poussiéreux. Laissez le vent fouetter votre peau, laissez le sable l’abraser. Ce sera douloureux les premières minutes. Mais cette douleur passée, vous verrez, vous ne pourrez plus vous passer de ces caresses d’ivresse insoutenable.
Vous pouvez vous extraire des miasmes qui sont non pas écrin mais carcan à votre rêve. L’Energie ne peut être emprisonnée, ni ombre, ni ombre dorée, ni anneaux de soumission… Embrassez l’Energie, soyez ruisseau qui se fond dans le torrent, videz-vous de vous, laissez-la se déverser en vous et vous traverser en transverbération…
Soyez la perle que vous pouvez devenir !
Vous priant d’accepter en présent cette amphore de lait des béhémoths, des marchands libres du Décan Chryséléphantin, Pardonnez-moi pour ces mots que vous allez peut être considérer comme arrogants ou déments, mais qui ne sont qu’un éclat infime de ce que vous pourrez découvrir sur votre chemin,
Bien à vous, Enara de Kersaint
Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Mer 21 Avr - 13:37
Echos des Etoiles : du massacre de la nation pirate au soulèvement de Leda....
Enara a une maison / ambassade de Kersaint à Calypso. Il y a des portails dimensionnels, dont se sert parfois le Secret du Roy (via Atal, caliban).
Roy Abelard l’apprend via les rapports de Maitre Mercier et élabore un plan pour rentrer dans les bonnes grâces des Apothéosiens. Il a besoin des ménestrels d’Apothéose, car depuis le départ de Sire Galaad, les ménestrels royaux n’arrivent pas à « redorer » l’image du Roy auprès du peuple.
Abelard use de la Logomancie sur Atal. Il apprend lieu et date de l’embuscade des pirates de Calypso. Et verrouille ces informations dans l’esprit d’Atal (qui devient traitre involontaire). Abelard contact directement Eon, le Maitre des dimensions, et lui communique ces informations. Le Heavy Falcon d’a besoin que d’un seul tir pour pulvériser la nation pirate de Calypso, l’assaut est un massacre, Reine Pirate Lygie est prisonnière.
Enara est présente sur Heavy Falcon et voit ce massacre de ses yeux… Après discussion avec Light, elle se propose de se renseigner sur Cyllène sur les Ambassades des Décans, pour éviter à l’avenir des guerres. Enara se rend sur le monde de Cyllène. Dans les Iles Interdites (lieu de l’Ambassade du Décan Azur), elle rencontre Capitaine Pearl, demi dieu (mais qui là roule pour lui-même), qui lui donne le nom du traitre : Atal.
Enara rentre à Leda. Pour en discuter avec Atal et comprendre. Mais Atal est suivi depuis sa « trahison » par des hommes de Messire Chevalier Faucon (conseiller du Roy, robin du Roy). Quand Enara le contacte, les hommes de Faucon le kidnappent et le mettent dans un fourgon de terne. Communications via cristaux ou magie est impossible. Enara, en presence de Hubert et Nausicaa (calibane), contacte Atal par la magie grise du Terne. Atal s’explique. Et il est en prison…
Enara, folle de rage contre Abelard, assiste à un concert de Galaad. Elle se confie à Galaad, qui la conduit dans les Jardons anabodonnés de l’Ancienne Commune et du cleptomancien Lupin. Ils font face au Palais royal. C’est la nuit. il y a unn grand marché nocturne en contrebas… Enara chante. La foule reprend en chœur. Soulèvement. Le peuple veut parler au Roy.
Abelard sort sur le balcon et use de la Logomancie. Barde Adoratrice et Roy Logomancien sont dans un face à face.
Galaad offre l’aide de l’Ombre à Enara. Quelque part dans les cavernes de l’Abime, l’Iconoclaste brise avec un marteau abyssal l’idole du Roy Abelard.
Une pierre lancée de la foule entaille la tempe du Roy. La magie logomancienne est brisée. La Roy se retire dans son palais. Sur ordre Royal, les gardes tirent à coup de lance feu sur la foule. Mais ça ne suffit pas. Les grilles, les murs du Palais sont pris d’assaut. Alors on envoie les Milices Bourgeoises. Le sang coule… l’assaut dure… à l’aube, c’est la cavallerie lourde de l’Armées royale qui prend de revers la foule. C’est un massacre. Un bain de sang.
Au petit matin, le Palais dépêche toutes les servantes laver le parvis du sang ; effacer les traces à tout prix…
Sur le parvis, Chevalier Faucon annonce les nouvelles mesures. Il assurera, en attendant le rétablissement du Roy, la gouvernance de Leda. Etat d’urgence, couvre-feu sont déclarés…
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Mer 21 Avr - 17:20
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Je quitte la tour en ruines de Lupin et d’un envol en spirale me pose sur le parvis mouillé de sang et d’eau savonneuse. Quelques servantes du palais glapissent et s’éloignent. Elles auront beau frotter leurs brosses et serpillères, me dis-je, jamais le sang ne partira…
Je traverse lentement la place. Des gardes derrière les grillages du Palais et des cavaliers lourdement armés aux sabres encore poisseux me suivent des yeux. Mes pieds nus laissent des traces de sang dilué dans l’eau et la poussière. Je traverse Léda ainsi, dans un silence assourdissant, jusqu’au quartier Shii. Les portes sont fermées. Les coups des lances-feu ont dû résonner sur toute la Leda… Machinalement, je déploie mes ailes et vole jusqu’au jardin abandonné qui jouxte le Centre Culturel des Anciens Dieux. Loom m’y attend. Nos retrouvailles sont silencieuses…
Tu dois quitter Léda, il me dit. Toi aussi, je lui réponds, Abélard peut s’en prendre à quiconque qui m’adresse parole… Mais d’abord on passe à la Femme à Barbe.
J’y retrouve Hubert, Nausicaa et Maitre Mercier. Je viens avec Loom. Une fois les présentations faites, le gout du sang dans nos bouches coupe même l’appétit de Mercier. Une chaise vide, pour Atal. Je raconte d’une voix détachée comment le massacre de la Nation Pirate Libre de Calypso a eu en écho le massacre du peuple de Léda. Comment l’Ombre et l’Apothéose ont croqué la dépouille de la Déesse de Beauté du cortège de Loa…
Que ce n’est qu’un avant-gout du sang qui coulera, car les guerres sont inévitables. Ici-bas comme en-haut. Nos voix sont étouffées par des draperies couvrant tous les miroirs. La table est dénudée des ornements et babioles artefactés ou apothéosiens. Sur la table, une bougie chancelante fait couler la cire et les volutes d’encens : j’ai usé du Silence de Belen pour taire nos voix, devenues semblables au bruissement des feuillages…
……………………………………..
Nous quittons Leda, Nausicaa, Loom et moi, comme des voleurs : dans les rayons éclatants d’El vibrant dans l’air d’un après-midi d’été, à pieds, comme trois mendiants, par une des portes de la basse ville. Nous longeons le fleuve. J’avais bien proposé d’user des miroirs, mais Nausicaa m’a cloué le bec : l’avis de la Calibane était qu’il était trop dangereux pour mon intégrité de me « volatiliser ».
Nous avons acheté des chevaux dans un village, de bonnes carnes résistantes et caractérielles. La plus docile pour Nausicaa : elle découvre les joies des courbatures des voyages terrestres à cheval. Nous évitons les grandes routes. La chaleur de l’été nous permet de dormir à la belle étoile.
Je reprends le plaisir de chanter pour les étoiles et pour le vent…
………………………………………
Quand nous arrivons dans le Duché du Triskel, je commence à faire des cauchemars. Loom se plaint de maux de tête.
En quelques jours, c’est des visions de batailles stellaires, de vagues meurtrières de pure colère divine, des tempêtes d’Ombres Colorées qui brouillent mon œil de nuit comme de jour. Loom n’es pas dans un meilleur état : aucune tisane ne nous soulage plus que quelques heures à peine. Nausicaa commence à paniquer…
Je lui dis qu’on est presque rentrés, qu’on n’est pas loin du Bois de Belen, que bientôt on verra les mouettes de Kersaint…
Et c’est là que tombe cet orage. Je ne l’avais pas vu venir. Pourtant, en fin d’été les orages lourds sont fréquents. Le ciel est lourd et sombre comme une vague d’un océan primordial veiné d’argent. Et d’un coup tout se déchaine. Des trombes d’eau tombent sur nous. Les bourrasques de vent clouent au sol les chevaux. Quand la foudre d’un blanc aveuglant relie ciel et terre, le hennissement des chevaux se confond avec le grondement du tonnerre. Les montures paniquées s’emballent et écument…
Je vois la carne de Nausicaa se cabrer et la jeune Calibane est fauchée par une bourrasque en plein vol plané…
Loom tangue et perd connaissance…
Je m’accroche à la crinière de ma folle jument, mais une bourrasque de vent me noie sous la pluie. Je suffoque. Une nouvelle vague se déferle et m’ensevelit sous la colère de la Tempête de Loa…
Je vois un navire-monde qui se disloque… Au-dessus des nuages les hurlements sont couverts par le tonnerre des nuées qui de déchirent… La chute est vertigineuse…
Je tombe… Je tournoie…
………………..
Je reprends connaissance. Le ciel est limpide. La Lune est pleine. Loa éclipse par son éclat insoutenable tous les autres astres. Je suis sur une butte couverte d’herbes folles et de ronces. Les oreilles me bourdonnent encore, mais le vertige est passé. Dans la bouche un gout étrange de sang d’électrum liquide… Je hurle les noms de Loom et de Nausicaa, comme une litanie…
Qui ?... Pourquoi ?...
Nausicaa est la première que je vois au loin, elle court et je l’enlace comme une gosse qu’elle est encore. Elle dit que c’est un écho de Tempête colorée, une tempête de Mara…
Nous trouvons Loom plus bas sur la butte. Il enlace un vieux tronc d’arbre mort couvert de lierre et pleure.
Ce que nous avons pris pour un éclat d’arbre mort est un arbre foscilisé, un mat brisé d’un Navire-monde des Elfes. Un de ces navires d’enfants et petits-enfants de Loa qui avaient fui les Guerres Stellaires, guidés par les Calibans, et qui avaient été pris dans les Tempêtes Magiques de Mara, avant de s’échouer, des âges plus tard, sur Œcoumène.
C’est ce que Loom m’annonce, solennellement, la voix entrecoupée de larmes de joie et tristesse mêlée.
………………………………………….
C’est ainsi qu’a commencé le chantier archéologique de restauration des reliques d’un ancien Navire-Monde des premiers Elfes de Villon.
Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Mer 21 Avr - 18:22
« La Mangrove » est un navire des mondes vivant.
Pour l’instant c’est une petite barque, un entrelacs de branches et de racines, de feuilles d’émeraude juvéniles et de fleurs discrètes y lovées comme des petites éclats d’étoiles.
« La Mangrove » est née sue les rivages de la Mer des Ames, près de l’Ile avec le Temple secret du Chaos. Les souffles mêlés de la Magie et de l’Adoration l’ont fait naitre et les deux mains jointes l’ont déposée sur les eaux bleues de l’énergie libre.
C’est un jeune navire, curieux et compatissant. Il aime accueillir des coquillages, des étoiles de mer, des crevettes timides ou même des petits poissons entre ses racines immergées. Il aime avoir compagnie des oiseaux marins et des phoques paresseux…
« La Mangrove » voyage librement sur les lacs, les mers, les océans de l’énergie libre… et peut aussi venir en aide aux pêcheurs ou des voyageurs perdus ou en détresse.
Il y a des récits de marins qui parlent d’une barque voguant au gré des flots et des vents de l’infini… On dit que simplement l’apercevoir porte chance. Que la suivre fait retrouver sa route à ceux qui sont perdus. Qu’y être accueilli est…là, les marins se taisent.
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Mer 21 Avr - 20:27
Les Remparts de Varsovie Jacques Brel
Le roi promène son cul sur les remparts de son palais Il admire le parvis couvert de sang coagulé Vous avez beau laver, il ne cesse de couler… Je trouve que ce roi est cinglé !
Le roi promène à l'aube son sourire plein de félonie Il essaie de cacher les preuves de ses ignominies Il exhibe un Faucon qui plante une belle tyrannie Je trouve que Léda en est avilie !
Tandis que le peuple chagriné Pleure les martyrs assassinés
Le roi promène sa vengeance dans toutes les ruelles Dans les fourgons sombres sont jetées les graines de rebelles Les « cagoules de terne » sont comme nuées de sauterelles Je trouve le Faucon fait du zèle !
Le roi flagelle ses ménestrels incompétents mais n’en jouit plus Et même l’église d’Apothéose peine à calmer la rue Le venin logomancien est pire qu’verre de ciguë C'est vrai que ce roi est déchu
Tandis que le peuple trahi, bouleversé Chante en silence la liberté de pensée
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Jeu 22 Avr - 19:09
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Tu t’es arrosé de sang Des chausses à la couronne Le parvis est glissant Devant ton trône
Tu as beau retourner les pavés, Les laver : il n’y a pas de plage ! Seules des rigoles de sang sur les Souvenirs du carnage.
Entre nous, il n’y a plus de chaines, Tu es resté si logomancien… Les gens ne portaient que leurs cœurs en peine A ton Chêne ! Tu n’es qu’un gland…
Par ton ordre fratricide, Combien de gosses orphelins ? Mais tu t’acharnes, faucon sordide, Charognard de ton prochain…
Vas-y, terre-toi D’impuissance. Tu fais rire, même les rats, Par ton indécence. Tu n’as pas l’étoffe de rois, Seulement l’arrogance…
L’amour ne s’exige pas Par peur de la potence.
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Jeu 22 Avr - 19:09
. La Fontaine aux lions
J’écoute les Cantiques d’Hélène ; Du fond de sa joie suinte la peine, Dans toutes ses peines il y a la joie D’aimer l’Unique de sa Foi.
Les cendres de la vanité flamboient : Flammes d’un enfer ou feu de joie, La vacuité d’une âme humaine Sculpte les ors de nos diadèmes.
J’écoute l’orgue silencieux Monter l’harmonique jusqu’aux cieux D’une coupole Sa clef de voute Ouvre les routes Pour les humbles et les curieux Même sans obole
Te souviens-tu de la Fontaine, Toutes les routes nous y mènent, En ce lieu en dehors du temps, Les lions la gardent en somnolant…
Un air marin et simple banc, Des oiseaux piaillent en s’envolant… J’y ai mis ma main dans la tienne, Comme une promesse, quoi qu’il advienne.
Le chant de l’orgue fait onduler La mer de flammes immaculée, Une chandelle Y brille, nul doute, Phare de notre route. L’Ombre ne peut emprisonner Notre étincelle.
Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Ven 23 Avr - 18:30
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Je ne porte plus de chaussures. Ni sandales de lanières de cuir souple, ni escarpins ouvragés, ni bottines. Fini ! J’étale mes orteils en éventail quand je m’étale sur des coussins ou dans les herbes hautes. J’enserre avec délectation les branches des arbres où je m’envole. Je laisse des empreintes éphémères dans le sable ou la poussière…
Se couvrir les pieds c’est superflu. Le sol est doux et agréable pour celui qui aime la route. Ça me permet de garder contact plus charnel avec la terre, avec Oecoumène, et son cortège, Villon, Triskel, Kersaint…
Et j’ai aussi l’impression de sentir les plus infimes vibrations des pas des milliers d’autres marcheurs, des milliers de voyageurs… Et surtout un seul, le Vagabond…
………………………………………………….
Dans notre maison-nid, à Kersaint, il y a toujours des coussins de paille et de plumes étalées à l’abri d’une tonnelle-toit, et une cruche d’eau, du pain et des fruits dans un bol. Tout voyageur peut s’y poser. S’y reposer. S’y restaurer. Jamais notre porte n’est fermée, ni quand nous y sommes, ni en notre absence. Il y a toujours le chaudron de soupe chaude sur le feu et un lit prêt.
Parfois des gens passent, restent une nuit ou plus, repartent.
Certains aiment discuter. Alors j’écoute les nouvelles de Triskel, de Villon, des bribes de vies, des bouts de routes…
D’autres préfèrent le silence et une simple chaleur d’un foyer pour y sécher une cape mouillée de pluie. Un simple regard que nous échangeons peut être alors plus éloquent qu’une effusion de tirades.
Parfois même des voyageurs passent en mon absence. Alors je lis quelques mots qu’ils laissent, ou trouve une fleur séchée, un coquillage, un souvenir. Ou c’est ma « grande famille » qui me parle d’eux…
…………………………………..
Comment vas-tu, mon Aimé ?
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La plupart du temps, je vis à Kersaint, avec mes enfants, et mes apprentis. Il y a du monde, oui… Et puis il y a aussi Amalthée, elle est une nourrice exceptionnelle et adore jouer avec les enfants. Elle aime aussi la Clairière, mais en été, l’hiver, elle dit que neige est d’un froid trop mordant. Et pourtant elle en raffole des fleurs printanières tendres et gorgées de sève. Ça fait une bonne douzaine ou quinzaine de personnes. Et là, il y a aussi Nausicaa et Callie.
Tous mes apprentis ne seront ni Druides, ni Bardes, j’en suis consciente. Tous n’ont pas ni l’envie ni 20 ans de patience. Mais j’aime transmettre ce que j’ai reçu.
J’ai repris l’enseignement à l’ombre du Séquoia.
Je m’occupe aussi avec Loom des ruines du navire arbre-monde fossilisé. Et aussi des jeunes Arbres : le Sequoia, le Pin, les Arbres d’Ogier, de Rind&Minos, le Chêne de Martin, le rosier bleu, et les deux forets auxquelles je me suis liée…
En l’absence du Zauberer, c’est à moi de m’occuper de ce village et de la Clairière. Inge m’épaule ; elle a des talents pour devenir une bonne soigneuse…
Et puis il y aussi Calypso, je me tiens au courant des ragots des mondes stellaires…
Et aussi l’Ile de Printemps ! Depuis que mon cousin se la coule douce comme honorable pirate de Solon, je suis discrètement les affaires de l’Ile. Oh, mais rien de barbant ni de comptable ! Mais je vais discuter avec les gens, dans le port, dans les terres… Les oiseaux me racontent ce que les hommes ne voient pas par manque de recul ou d’envol…
Et depuis que le Duc de Triskel m’a gratifié d’un titre, « Ménestrel des Traditions de Triskel » (« Barde », c’est plus court, mais non, il voulait ce « ménestrel », parce que c’est la terminologie officielle à Villon…), je passe aussi régulièrement à Léon. J’y ai rencontré des gens, des conseillers, des Duchés. Je ne me suis pas fait trop prier pour leur brailler mes insanités sur les Marionnettistes en général (d’utant plus qu’il y avait au moins un mage dans l’auditoire) et Abélard en particulier… Mais je demandé de ne pas surexposer Léon, car un simple festival d’art, comme il y en a souvent à Ogier, me semblait mieux pour échanger les nouvelles et les chansons.
Mais en vérité, ce n’est pas en publique que je chante le plus. C’est quand personne ne m’écoute. Quand je marche dans la forêt ou dans les champs. Quand on fait des veillées au coin de feu. Quand il y une fête au village. Quand l’air de nuit est trop limpide et enivrant pour dormir…
Les habitants de Kersaint et de Totburg nous apportent fruits des vergers, légumes frais et bocaux, gibiers ou tourtes à la viande, des poissons salés ou en croute de terre cuite, des gâteaux, des sucreries, des vêtements pour les enfants, du linge, de la paille fraiche, du cidre, des œufs…
Je crois que sans eux on serait morts de faim ou obligés de se mettre aux travaux et à la chasse de manière plus régulière ! Et c’est grâce à eux que nous vivons dans une opulence : nous ne manquons de rien.
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Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Dim 25 Avr - 17:02
Boris Vian - La complainte du progrès (1956)
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La complainte d'Aquila Smith
Aujourd’hui pour faire croisière On voyage par l’air Un vaisseau volant c’est classe, Un pour mille badass Un gros « I love Imperium » Décore le bâbord Black Eagle est très fort Pour divertir ses hommes…
Ah ! Aquila, Quelle prouesse, Ce voyage à Pardès !
Vingt arches volantes Toutes rutilantes Sous chaleur accablante Gare à l’insolation !
Armures étincelantes, Lances-feu flamboyantes, Bâillonettes adamantes : Pour la chasse aux scorpions !
Une mine d’orichalque Par sa vue te défalque Les frais du voyage Et plus s’il y carnage
De belles esclaves Pour chaque zouave… L’Empire du Bien Ne mégotte en rien !
Mais après une heure d’attente L’air vibre et tremblote L’adjudant-chef se demande Ce qui se passe, sacrelotte ! Vos yeux s’étaient embués De désirs éphémères : Un mirage dans le désert Brille et disparait !
Ah, Aquila, Quelle tristesse, Remplace l’allégresse !
Les dunes mordorées Aux reflets chamarrés Vous les parcourez, Plus aucun gisement !
Il n’y a plus de vie Opar est partie, Seul le sable luit, Et il n’y a plus rien !
C’était un mirage, Venu d’un autre âge, Vous, qui vouliez un carnage, Faites un safari !
Sous vos tirs meurtriers Vous sera trophée Peut-être un bousier, Ou chameau en folie…
Ah, Aquila, Quelle humiliation, A ta réputation !
Noir de rage tu erres Dans les dunes de ta colère Comme un âne du désert Tu accuses le contrecoup
Ça te donne boutons et fièvre, Tu as le cigare au bout des lèvres, Mais vraiment ça te rend chèvre De rien trouver du tout !
Mais très très vite Ta déception s’effrite Et tu te félicites D’être Emissaire du Bien :
Noun n’a plus d’armée Plus de sultan bien-aimé, Tu vas y stationner Avec tes régiments !
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Mar 27 Avr - 21:44
Patricia Kaas - Mon mec à moi (1988)
C’est Aquila !
Il joue avec le feu Des missiles alchimiques La guerre le rend heureux Plus qu’une succube magique
Il a des arches volantes Hommes à vendre à leurs bords Sont plaqués adamante Leurs armures parures de mort
Il sillonne Œcoumène Pour la belle Fortuna C’est un aigle, un gégène (=général, argo) Un oiseau de proie
C’est Aquila Sa vie est aventure Quand il conquiert un hameau Il passe tout le monde par les armes Comme ses soldats Il sombre dans la biture Tourne en rond comme un chameau Rendu fou par le vacarme
Aux armes ! C’est Aquila !
Sans façons ce rapace Pratique le charognage Il est très perspicace Et rien ne le décourage
Ni brumes océaniques Ni chaleur d’un désert Des contrées archaïques Mettent en émoi son flair
Et même quand un mirage Se dissout dans l’air tremblant Il ratisse le paysage En recherche de gisements
C’est Aquila ! C’est une fleur héliotrope Quand l’orichalk brille au loin Il le caresse et le coucoune Mais quand « y’a pas » Il fait sa sal**e (fortune !) En se frottant les mains Il va couvrir Noun
Aux armes ! C’est Aquila !
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Mer 28 Avr - 11:26
Dalida - Salma Ya Salama
Prince des sables
Un prince des sables Des ruines ineffables S’en va de son pays Au-delà des dunes Des reflets de lune Les Dieux Anciens unis Dans le paradis d’Arcadie
Salma ya salama Je te salue ya salama Salma ya salama Je reviendrai bessalama
Le prince des ruines Grave parole divine Sur la pierre de voute de son cœur Qu’elle soit de pierre Ou de poussière Dans l’ombre et dans l’or Les reflets des mille splendeurs Salma ya salama Je te salue ya salama Salma ya salama Je reviendrai bessalama
C’était un mirage La Puissance est éphémère Et l’éclat de sa lumière Recouvrit son visage Fils du sable et du vent Enfant des Dieux Anciens Il a fini par trouver La source de sa lignée Salma ya salama Je te salue ya salama Salma ya salama Je reviendrai bessalama
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Mer 28 Avr - 19:06
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quelques bribes de réflexions et d'enseignements d'Enara
« Noblesse oblige… »
C’est ce que Phalaris disait sans le nommer. Nos racines sont nos traditions, nos croyances, le respect des anciens dieux…
Sans ses racines un arbre meure. Et nous sommes ainsi : déracinés, nous mourrons, nous nous étiolons au vent de l’existence et nous chutons dans le néant. Par nos racines, nous puisons des forces en nous et en dehors de nous, et nous transmettons ces forces, cette sève, qui ne fait que passer par nous. Nous la transmettons à nos jeunes bourgeons, à d’autres arbres. Et nous la puisons de ceux qui nous ont précédés et ceux qui nous entourent et nous soutiennent.
Quid de la « liberté » alors ? Cette liberté si chère à Argantaël. Cette liberté tant chantée par les oiseaux, par les jeunes concordiens (encore fidèles à leurs idéaux premiers) ou des apothéosiens non encore dévoyés…
Sommes-nous libres ?
Sommes-nous libres quand nous obéissons à notre destin, notre devoir, notre « noblesse oblige » ?
Sommes-nous libres quand nous obéissons à notre élan, notre cœur, nos désirs, nos rêves ?...
…………………………….
J’ai toujours cru qu’il y a un grand destin, le Grand Karma. Ou le flux de l’Energie Libre, ou l’Ecologie de l’Energie Libre, ou Hélice du Temps et du Destin… Peu importe le nom qu’on lui donne ! C’est ce quelque chose que je ne pourrai jamais saisir, jamais comprendre pleinement ; dont je ne pourrai avoir qu’une intuition fragmentée et fugace. Peut-être qu’Alfadr arrive à le concevoir ou le conjecturer… Peut-être les dieux le comprennent pleinement. Ou peut-être même pas eux… C’est quelque chose qui fait que tout a une naissance, une apogée et une fin. Qui ouvre les Grandes Portes d’Energie Libre. Qui fait danser ce flux d’Énergie libre entre la Fontaine et le gouffre de l’Abime…
Et à l’intérieur, il y a tout un tas de moyens ou petits destins, certains flamboyants, d’autres insignifiants. C’est comme toutes ces fibres et ces fils dans une corde.
Donc oui, je crois à l’existence du destin. Mais cette destinée, cette fatalité, n’est pas figée dans les détails et ainsi demeure « libre » (elle est un tas de possibles, comme un bol rempli de fèves, dans lequel nous piochons une, celle qui nous plait le plus pour la tarte). Et elle nous est inconnue, voilée par une ligne de l’horizon qui ne cesse de reculer alors que nous nous avançons. Ces deux aspects du destin rendent libres tout être existant, de l’oiseau ou grain de sable, jusqu’à l’homme. Et même les dieux en goutent une part de liberté, je pense.
Je crois qu’il est vain de s’opposer à son destin en brandissant l’oripeau de la liberté. C’est soit une erreur soit un mensonge délibéré. Un mensonge envers soi-même.
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Je n’ai pas choisi d’être Druide ni Barde.
J’ai choisi d’écouter les enseignements et de faire de mon mieux. J’ai essayé de me comporter en accord avec les enseignements, et pour tout avouer, je pensais devenir plus tard une soigneuse, comme Ava, que j’adore et j’admire.
Et un jour je me suis aperçue que je pouvais aussi chanter. Ou plutôt, que je devais chanter, sinon je cessais d’exister.
Je n’ai pas choisi d’aimer Alfadr.
L’instant où je l’ai rencontré j’ai su que je l’aimais. Il m’a fallu du temps pour l’admettre… Ce que j’ai choisi, c’est de ne jamais renoncer à cet amour. Ce que j’ai choisi, c’est de braver les prophéties sombres de Mara, c’est de me confier pleinement au destin, et de me comporter le plus près possible en accord avec ces préceptes de l’Energie Libre et de la Pénombre.
Ce que j’ai choisi, c’est respecter la liberté, les choix, l’existence même d’Alfadr.
Ce que j’ai choisi, c’est de me laisser guider par sa lumière, d’essayer d’attraper des bribes de cette lumière invisible, de m’en forger des ailes. De devenir meilleure dans ce que je fais et dans ce que je suis. D’être digne ou plutôt plus digne… D’être toujours sincère.
J’ai choisi la liberté d’accepter ma destinée sans la questionner, sans chercher à la contrer. J’ai choisi librement de m’y abandonner…
Est-ce que la Puissance serait le refus de se plier au Destin ? Est-ce l’expression de la volonté de son Ego que l’on impose à ce qui n’est pas soi, au monde ?
……………………………………………….
Je suis Druide/Barde.
Alfadr est Mage.
Ce n’est pas comme « je suis menuisier » ou « je suis garde concordien », ce n’est pas un métier. Un métier, ça commence le matin, et ça se termine le soir, quand on rend son tablier, où qu’on enlève l’armure.
Je suis Druide/Barde quelle que soit l’heure de la journée ou la saison. C’est comme « être Mage » : ça ne se choisit pas vraiment (ou plutôt, le choix s’impose comme une évidence) et on l’est, jusqu’à son dernier souffle.
C’est comme être comte ou duc ou peu importe le titre : on ne choisit pas de naitre noble, on l’est. Ça fait partie du destin. C’est même une part dévoilée de la destinée.
Nous n’avons pas choisi ni d’être Barde ni Mage. Nous le sommes. Nous avons seulement et simplement choisi de ne pas rejeter cette part de nous-mêmes, de l’accepter, de la chérir, de la faire croitre, s’épanouir, comme une fleur.
L’avoir compris et accepté nous a permis d’être libres…
………………………………………
« Je suis libre : je fais ce que je veux ! » : non, tu es seulement esclave de tes désirs !, et tu ne le vois pas …
La liberté n’est pas suivre ses désirs/pulsions. C’est connaitre ses désirs, et choisir le chemin qui accomplit sa destinée.
Un des visages de la liberté est de voir ses désirs et son devoir, et savoir y discerner son être.
…………………………………………..
Dernière édition par Jezabel Charlotte le Jeu 29 Avr - 16:28, édité 1 fois
Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Jeu 29 Avr - 15:05
Stephan Eicher Déjeuner en paix
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Gouverneur Faucon ou Torturer en paix
Il ligote sur une chaise Un rebelle ce matin Les rumeurs sont mauvaises D’où qu'elles viennent Il attend que la peur Soit tangible enfin Il souffle sur les braises Pour qu'elles prennent Il annoncera au Roy La dernière hécatombe Tout va mal à Leda Encore pire que dans le monde C’est un Robin par décret Il a un souhait secret Torturer en paix Torturer en paix
Il va à la fenêtre Les barreaux ce matin Sont saillants et gonflés Comme des veines. « Pourquoi tout va si mal? Pourquoi rien ne va bien? » Les émeutes s’emballent Quotidiennes…
Il pend les rebelles sans jugement Il les regarde à peine Chaque jour elle le surprend Cette nature humaine A hurler « Liberté » Alors que lui s’acharnait A torturer en paix Oui torturer en paix Torturer en paix
Il se tortille sur la chaise Face au Roy ce matin Les rumeurs sont mauvaises D’où qu'elles viennent "Crois-tu que ça va cesser?", Demande le Roy soudain (Sera-t-il encore Roy pour Saint-El?)
Et dansent les macchabés Dans le vent Ils les regardent à peine Que Léda soit en sang Qu’ils en soient la gangrène Ils voudraient l’oublier Et comme si rien n’était
Torturer en paix Oui torturer en paix
Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Jeu 29 Avr - 16:00
Ton invitation Louise Attaque
Le sommeil de Léda ou Au Roy déchu
Tu acceptes par erreur Ma génuflexion Elle est pour Léda qui dort C’est ma libation
Pour cette gemme pure De la couronne de Loa Sa plus belle parure… (Roy, tu macules son éclat !)
Celle qui m’a fait rencontrer Un soir ma Destinée Celle qui m’a éclairé Les nuits de mes couplets
Tu sais l’Adoration C’est comme une offrande de soi Pieds nus et en haillons Les gens aiment et adorent Léda
Si tu veux on parle de toi Si tu veux on parle de Foi Et parlons de ta déchéance En tant que Mage en tant que Roy Ton cœur redoute ce silence Qui suinte quand on étouffe les voix Qu'on est bien parti pour une danse Au-dessus du néant, tu vois
Tu acceptes par erreur Ma génuflexion Elle est pour Léda qui dort C’est ma libation
Tu acceptes par erreur Les génuflexions Elles sont pour Léda qui dort C’est l’Adoration
O Déesse, que ta grâce Embrase nos cœurs et nous embrasse Pour toi, Déesse de la beauté Sont les hymnes de liberté Sur les pavés ensanglantés Nos pas dessinent tes reflets Ton souffle est magie et passion Mêlant le vrai le beau le bon
Jezabel Charlotte
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Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Jeu 29 Avr - 16:35
Quelques bribes de réflexions et d'enseignements d'Enara ; suite…
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On ne choisit pas la personne qu’on aime.
Ce qu’on choisit, c’est le faisan qu’on va flécher pour le diner. Ou une jolie robe pour la fête du village. Ou le parfum de la glace qu’on va savourer chez le pâtissier-glacier de Nibel…
Lorsqu’on choisit, on le fait avec en tête une idée de ce que l’on veut. On superpose aux choix possibles une grille avec des critères, une grille de nos désirs. Nous savons ce que nous désirons trouver dans l’objet choisi. Toute surprise est écartée, car elle n’apportera que déception (une « bonne surprise » n’est que le surpassement d’une attente, le surpassement d’un critère désiré).
Appliqué à une « personne », soit l’on accepte les surprises et « on fait avec », soit on désire de rendre la personne conforme à son attente initiale. Dans le premier cas, l’on risque de vivre dans une déception perpétuelle, mêlée à un sourd sentiment de s’être sacrifié soi-même, ou de « mériter mieux ». Dans le second cas, il est illusoire de vouloir changer quelqu’un contre son gré. Dans les deux cas, il n’y a pas de Rencontre, ni du respect de l’altérité et de liberté de l’autre : il n’y a que soi et projection de son ego.
Aimer, c’est un peu partir sur un chemin inconnu et s’y perdre, s’y oublier et se découvrir, se retrouver. C’est aimer celui que l’on découvre à chaque instant…
……………………
On ne choisit pas son ennemi.
Faire le déni de son ennemi est un mensonge au réel.
Le gouffre des compromissions ne mène qu’à l’esclavage et à la négation de sa propre existence…
…………………………………
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Jeu 29 Avr - 16:48
. Prière à Rind et Minos
Rind, Mère de nos naissances, Minos, Juge de nos existences,
Que de vos essences éternelles Soit ointe notre chaire mortelle ;
Que vos noms soient glorifiés, Que vos décrets soient sanctifiés ;
Offrez nous sève des printemps, Vies fertiles et pain quotidien ;
Gardez-nous des ennemis, Des parjures et d’infamies ;
Et que nos lignées fleurissent D’émeraude et d’améthyste.
Mar Sin E (ainsi soit-il)
Jezabel Charlotte
Messages : 2412 Date d'inscription : 15/09/2008 Localisation : NY ou CLUB DE L'ABSYNTHE
Sujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava Sam 1 Mai - 12:56
Amours · Louise Attaque
LEDA
Léda Et ta splendeur oubliée Léda Et tous tes va-nu-pieds Léda Tes ruines tes prisons et tes palais Léda Le sang a ruisselé Sur tes beaux pavés
Léda Tes berges désertes en plein été Léda La pluie c’est tes larmes salées Léda Le bal des pendus ne peut t’égayer Léda Le sang a trop coulé Sur tes beaux pavés
Léda Entends le vent te chanter Léda Ses berceuses se cachent dans tes reflets Léda Ses voix te dénudent la cruauté Léda Nos cœurs sont calomniés Sur tes pavés ensanglantés
Léda A quand les oiseaux pour tendre les filets Léda Aux oiseleurs et aux geôliers Léda Le nœud sur nos gorges s’est serré Léda Pour t’étouffer…