Epiphanie

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 Un Mostali pas comme les autres...

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Steph

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MessageSujet: Un Mostali pas comme les autres...   Un Mostali pas comme les autres... Icon_minitimeJeu 28 Nov - 19:54

Il y a bien des siècles de cela…

Le Grand Conclave de la Décamonie se déroulait avec une solennité et une pompe toute Mostalienne. Des quatre coins des royaumes nains, de chaque grande cité, les vénérables étaient arrivés, accompagnés de leur suite, parés de bijoux et de joyaux,  et arborant les runes divines de Mostal, symboles de leur pourvoir et leur autorité.

La caverne sacrée qui abritait le Grand Conclave présentait des proportions cyclopéennes. Taillée telle une arène, ses gradins interminables auraient disparus dans les ténèbres de la grotte sans les cristaux luminescents qui, incrustés dans la roche, projetaient une lumière spectrale et iridescente.  L’arène était elle même divisée en 10 parts parfaitement égales abritant les délégations représentants les 10 matières choisies par Mostal pour donner consistance à ses enfants. Chacune des 10 délégations comptait un patriarche, entouré de dizaines de hauts dignitaires, venus eux-mêmes accompagnés de centaines de scribes, fonctionnaires, devins, augures et soldats. Pourtant en dépit de cette affluence, le Grand Conclave s’était déroulé avec la sérénité et la gravité propre aux Mostali. Les 10 grands patriarches avaient, chacun leur tour, prononcé de grands discours introductifs; puis les hauts dignitaires avaient pris le relais, débattant doctement et calmement selon un protocole d’une telle obscurité qu’il eut été impossible pour une des races inférieures d’en comprendre l’ordonnance. Tous avaient parlé au dessus de larges tubes de quartz qui portaient leur voix aux 4 coins de l’immense caverne avec des accents sépulcraux.

Depuis combien de temps le Grand Conclave se tenait-il ? Nul n’aurait su le dire car le temps semblait avoir été suspendu ; comme englué dans les discours interminables sur les conséquences de la destruction de l’Aiguille Cosmique et les débats sur la reconstruction de la Machine du Monde. Cependant de plus en plus de participants convenaient qu’il était temps de clore l’auguste assemblée, se réjouissant de ses très sages  conclusions :
- les trolls constituent une sous-race inférieure, une abjection, qui mérite la destruction
- les elfes sont des créatures détestables qui par leur orgueil et leur malice précipitent la ruine du cosmos
- les humains sont des insectes méprisables qui ne font que parasiter l’ordre cosmique voulu par Mostal
- nous nous rapprochons jour après jour de la reconstruction de la Machine du Monde
- les Mostali doivent se contenter d’attendre et de vivre selon la voie de Mostal, confiants dans la prochaine et grandiose reconstruction

…Bref rien de très nouveau dans les Royaumes Mostali…jusqu’à ce qu’un des  dignitaires de la race d ‘argent demande la parole. Il portait une robe de riches brocards d’un vert si profond qu’on aurait pu la croire noire, rehaussée de filigranes d’argent et brodée de runes complexes. Ses doigts étaient sertis de bagues aux reflets merveilleux et un lourd médaillon d’argent et d’améthyste reposait sur sa poitrine. Son épaisse barbe noire était nattée, huilée et agrémentée d’anneaux précieux gravés de runes. On distinguait ses lèvres fines et pincées et son nez exagérément busqué. Il releva le capuchon de sa cape doublée de fourrure sombre et soyeuse, dévoilant des yeux pâles aux reflets d’acier.

Nul ne se souvient avec exactitude, des paroles que le sorcier prononça alors. Il fut question de l’inaction des Mostali, de leur passivité, de leur sortie progressive de l’histoire du cosmos…un brouhaha, incongru dans une assemblée d’habitude si calme, accueillit ces déclarations préliminaires.

Mais le Mostali ne se laissa pas déstabiliser et poursuivit son discours. Cette fois, il évoqua l’isolement de la noble race, son obstination aveugle à ignorer les autres espèces qui peuplent Glorantha, la nécessité d’acquérir les connaissances et les savoirs de ceux de la surface afin de mieux les dominer…cette fois ce fut une rumeur d’indignation qui agita le Grand Conclave. Dans les rangs des Mostali d’argent tout particulièrement, l’agitation était à son comble et les dignitaires demandaient la parole craignant de voir l’ensemble des sorciers déconsidérés par les propos de ce fou.

Mais l’orateur parvint à rétablir calme et continua. Le sorcier affirma alors que la Grande Machine du Monde n’était qu’une image, une abstraction, le symbole de la force créatrice, le flux éternel de la matière, de l’âme et du vide. Il osait dire que les Mostali étaient les dépositaires de ce pouvoir et, qu’au lieu d’attendre la reconstruction d’une improbable machine, ils devaient assumer ce pouvoir démiurgique.  Il ajoutait que la manipulation de ces forces créatrices et de ces flux rendrait les Mostali maîtres du cosmos, de la création comme de la destruction ; qu’ils pourraient alors façonner les mondes selon leurs désirs, selon leurs rêves, selon leurs intérêts…ou les annihiler par leur simple volonté. A ces mots, une clameur indignée résonna dans la caverne du Grand Conclave mais les pouvoirs du sorcier étaient déjà grands et il réussit à imposer le silence pour achever sa déclaration.

Les blasphèmes qu’il prononça alors, aucun Mostali n’aurait imaginé qu’un de leur semblable ose un jour les prononcer.  Car voilà ce que déclara le sorcier. Il leur dit que Mostal était mort ; que ce qui avait été détruit ne pourrait jamais être restauré ; que le destin des Mostali était de construire autre chose selon leur propre volonté ; Mais…que pour construire le nouveau il fallait achever la destruction de l’ancien. Il leur parla du pouvoir régénérateur de la destruction : du feu qui détruit les arbres morts pour permettre à une forêt plus noble de renaitre ; de la chaire morte qui, dans sa pourriture, porte les germes d’une vie nouvelle ; du néant qui dans son silence glacé détient la promesse de la création à venir.  Puis il prononça les noms maudits de Ragnaglar, le dieu fou ; de Kajabor, le dévoreur de dieux ; de Gbaji, le prince du mensonge et de la tromperie ;  de Lemure, qui préside au monde des rêves ; de Urain, qui accorde le pouvoir ; de Krarsht et de Krjalk qui permettent de le conserver par l’intrigue et la ruse…Il souilla le Grand Conclave par ses paroles impies, implorant ses frères de comprendre que toute création ne peut naitre que de la destruction, que le Chaos est la plus grande des forces créatrices et que ce même Chaos serait un jour le flux, l’énergie, le combustible mystique qui alimenterait la nouvelle machine cosmique que les Mostali étaient appelés à construire.

Par ses paroles, le sorcier sema le trouble et la détresse dans les esprits les plus faibles et subjugua les plus audacieux. C’en était trop. Le Grand Prêtre de Mostal lui imposa le silence et prit la parole. Il l’appela sacrilège, hérétique et apostat. Il le proscrit de la Grande Machine du Monde, l’exila hors des Royaumes Mostali, le condamnant à l’errance et à la mort. Il le déclara anathème et désormais il serait le sans-nom, le proscrit et le fils de perdition. Une dernière fois le sorcier tenta de convaincre ses frères de la justesse de ses visions, les implorant de comprendre que le Chaos était la dynamique destruction-création et que leur immobilité les conduirait immanquablement à la stase de la mort et de l’oubli. Mais en vain.  Le Grand-Prêtre avait parlé, condamnant le blasphémateur à une vie nomade et mortelle.

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Quelque-part de nos jours…

Les flammes jetaient leurs éclats orangés et rougeoyants sur les visages des nains qui se pressaient autour du feu de camp. Il étaient une petite douzaine, en majorité des Mostali de Pierre venus prospecter quelques nouveaux filons, ainsi que quelques Mostali de Fer chargés de veiller à leur sécurité.

- Crois tu que c’est vrai ?
- Quoi donc ?
- Toutes ces histoires…
- Allons donc ! Des contes à dormir debout inventés par les prêtres d’Or pour nous faire peur.

C’était Wilhem Dents-de-pierre qui avait parlé. C’était l’un des prospecteurs les plus réputés de sa cité et son bon sens était tout aussi respecté que son talent pour repérer les meilleurs filons.

- Toutes ces légendes, c’est du baratin – conclut-il en tirant sur sa pipe d’ivoire. Croyez moi mes amis, mieux vaut ignorer tout ce bric-à-brac de magie et de mythes pour bonne-femmes. Concentrons-nous sur notre tâche et la Machine Monde n’en sera reconstruite que plus vite.

A la veillée, les nains venaient de se raconter la légende de l’Apostat errant. Mais la nuit les enveloppant, les ombres s’allongeant, les plus jeunes et plus impressionnables s’étaient surpris à se faire peur.

- J’ai pourtant entendu des vieux alchimistes de Mercure raconter que le Proscrit avait trouvé un moyen de ne pas mourir, qu’il usait de sa sorcellerie pour voler la vie de ceux qui croisaient son chemin et qu’il errait de villes en villes, de royaumes en royaumes, tantôt à la surface, tantôt dans nos cavernes.

Et sur ces paroles, Mokh Crâne-Creux, jeune sergent de la garde Fer, aussi valeureux au combat qu’il était analphabète, se rapprocha du feu.

- Pfff…Balivernes, maugréa Wilhem Dents-de-pierre tout en crachant dans les flammes. Mais Mokh poursuivait déjà :

- Les Alchimistes m’ont raconté que le Proscrit était passé maître dans l’art du déguisement et de la tromperie, qu’il avait mille visages et mille identités, tantôt guérisseur ou prêtre ambulant, tantôt colporteur ou riche drapier, tantôt mendiant ou baronnet, parfois vieillard et parfois jouvenceaux, voyageant seul ou en groupe…Insaisissable qu’ils disaient. Et qu’en plus, il use de sa sorcellerie mauvaise pour modifier son apparence et embrumer les esprits. Si bien que quand tu l’as croisé, tu ne te souviens de lui que de la manière dont il veut que tu te souviennes, et que tu peux le rencontrer à quelques jours d’intervalles sans même te rappeler que tu le connais.

- Par le Puissant et Grand Mostal, on pourrait vous faire croire n’importe quoi. Si personne ne le connaît, ni ne se souvient de lui, c’est parce qu’il n’existe pas de votre bonhomme. Et pourquoi ça ne serait pas moi ton Apostat ? Ou tiens, pourquoi pas Dwen La-Bombance  qui roupille là-bas dans son coin pendant que vous y êtes. Wilhem désigna un gros nain dont les ronflements de pourceau résonnaient dans la nuit.

Tous rirent de bon-cœur.

- Tu as surement raison Wilhelm, conclut un jeune prospecteur tout en sirotant une tasse bouillante d’alcool aux épices.  Et puis qu’est-ce qu’il ferait ce vieux sorcier depuis tout ce temps ? C’est que ça en fait des années à remplir.

Les propos de Geihac Barbe-Drue, les firent rire de plus belle.

- Ils disaient qu’il parcourt le monde pour rassembler les insignes de pouvoir des vieux dieux et que lui même il porte une dague dont la lame est faite du sang pétrifiée de Kajabor.

- Et en chevauchant une licorne ? S’esclaffa Wilhem.

- Ou une Wyrme ? Rajouta Geihac hilare.

- Allez, il est temps d’aller nous coucher. Nous avons du travail qui nous attend demain aux aurores.

Ils rejoignirent leur couche respective, s’enfonçant dans leur couverture de peau d’ours et y trouvant un repos bien mérité après une dernière prière à Mostal. Bientôt les ronflements résonnèrent aux 4 coins du camp. Mais dans les ténèbres, celui qui, pour quelques jours encore, serait le gras et insignifiant Dwen La-Bombance grimaça un vilain sourire…

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Steph

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MessageSujet: Re: Un Mostali pas comme les autres...   Un Mostali pas comme les autres... Icon_minitimeVen 31 Jan - 18:14

Dans les ténèbres crépusculaires de la grande salle runique, il méditait. La faible lueur verdâtre des cristaux incrustés dans les parois faisait flamboyer la lueur fiévreuse qui dansait au fond de ses orbites caves. Avachi sur l’antique trône d’argent, ses yeux fatigués semblaient perdus dans la contemplation de la sirupeuse liqueur d’émeraude dont un serviteur apeuré avait rempli son calice de cristal. Oui, épuisé il l’était. Les prisons d’Ikadz avait brisé sa raison et  broyé son esprit. Son entrevue avec Cassius avait été des plus humiliantes. Quant à sa rencontre avec Delecti, elle avait viré au  burlesque. Lui qui s’imaginait déjà régnant sur une armée de morts avait fini à l’état d’avorton idiot, suscitant le rire, et peut-être même pire, la pitié,  de celui qu’il prétendait combattre et défaire. Et comme si cela ne suffisait pas, sa confrontation avec celui qui s’était présenté comme « le fils du Créateur » n’avait fait qu’accroître son trouble et multiplier les questions sans réponse. Au diable les dieux !

Douze siècles d’errance, de recherches, de mensonge, de ruse, de tromperie, de trahison, de solitude et d’accumulation de savoir et d’expérience ; Mille deux cents longues années  pour en arriver là ! Dans sa main exsangue, la coupe de cristal vola en éclat et un alcool épais aux reflets verts se rependit sur le sol.

Il s’était rêvé en dieu…le voilà qui se réveillait en grotesque marionnette.  Lui qui pensait tirer des ficelles depuis les ombres, il n’avait été qu’un vulgaire et stupide pantin. Tous, ils s’étaient joué de lui. Tous, ils avaient flatté ses instincts pour mieux le tromper. Tous maintenant devaient rire sous cape en pensant à sa déconfiture. Mais ils le paieraient…un à un…Dusse-t-il pour cela entrainer avec lui le monde à sa perte. Ah ils voulaient rire ! Et bien il était désormais temps de pleurer ! Dieux et hommes ; Chaos et Loi ; Races anciennes ou nouvelles ; Empereurs et esclaves ; Héros et lâches ; Lunars et peuples libres.  Pas un ne rachetait l’autre.

Les aventures de ces derniers mois lui avaient cependant appris une chose essentielle. Ses douze siècles d’adversité avaient débarrassé son âme de toutes les scories d’hypocrisie et de feinte abnégation dont les autres se fardaient pour mieux dissimuler leurs ambitions les plus basses. C’était là un paradoxe. Lui, le maître des illusions, avait une âme à nue…une âme qui telle une charogne sous le soleil avait été débarrassée de tout lambeau de chair…on le disait double, fourbe ou menteur, mais au fond il était sans artifice. Il ne se réfugiait ni derrière un dieu, ni derrière une cause pour affirmer ce qu’il voulait. Il le concédait bien volontiers, il était sa propre fin, son propre dieu, sa propre cause.  Il n’avait d’autres bannières que son propre intérêt.  Nul besoin de justifications mensongères et en apparence nobles pour mener ses combats. La jouissance qu’il tirait de ses propres expériences lui paraissait un motif suffisant. Le seul même qui existe. Car ce qui au fond animait sa vieille carcasse depuis douze longs siècles n’était rien d’autre qu’un amour immodéré de la vie : voir, entendre, sentir, posséder, connaître, accumuler, savoir…voilà ce qui lui importait. De Genertela à Pamaltela, des plans chtoniens aux dimensions célestes, des étendues chaotiques  aux  vallées les plus lumineuses, il voulait tout voir, tout tester, tout connaître.

Le vieux Mostali se redressa péniblement. Puisque le Chaos s’était joué de lui en brisant la perfection gémellaire de ses origines, c’était là qu’il frapperait en premier. Non pas dans un quelconque souci de transcendance ou d’illumination. Redonner vie à un dieu auquel il ne croyait pas lui semblait dérisoire. En revanche, il savait au plus profond de lui que la jouissance de la vengeance nourrirait son âme fatiguée pendant encore bien des siècles.

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MessageSujet: Re: Un Mostali pas comme les autres...   Un Mostali pas comme les autres... Icon_minitimeMar 18 Fév - 1:46

Rêveries dans le Pays des Merveilles...ou les songes du dieu endormi.

texte à suivre
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MessageSujet: Re: Un Mostali pas comme les autres...   Un Mostali pas comme les autres... Icon_minitime

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