En ressources pas exactement de la deuxième guerre mondiale mais de l'époque, j'ai envie de partager un élément de contexte de vie sociale, particulièrement dans ce premiers tiers du XXe siècle, qui finalement voit la naissance des pjs de cette campagne, en cela toujours quand même un peu pertinent.
En fait, c'est un élément qui m'a rendu un peu fou devant la complexité législative d'un truc qui parait anodin, et qui au fond ne l'est pas, menant donc à cette complexité législative : les acquisitions et pertes de nationalités selon les pays dans un monde encore trop machiste et patriarcal.
En général, la notion de nationalité d'un pj est soit anodine de type "osef", soit facilitée par un contexte plus contemporain, avec des lois modernes.
Je ne vais pas non plus m'étendre sur le fait que nationalité et citoyenneté peuvent différer selon les pays, ajoutant une surcouche de complexité.
Mais, globalement, dans cette époque où le féminisme galère et arrive petit à petit à faire accepter le droit de vote des femmes (entre autres, 1918-1928 pour le Royaume-Uni, 1944-45 pour la France), il se trouve justement que la notion des nationalités est tout autant dans le sujet, parce que la question du mariage est un point épineux pour les nationalités à cette époque. Déjà ça l'est un peu de notre temps actuel, mais à l'époque on voit que tout n'est pas pensé, et que par défaut tout est mené par la b... base patriarcale du système social d'antan.
Par exemple, en France de 1804 à 1973, une femme française qui se marie avec un étranger perd sa nationalité française, et c'est pareil pour une femme britannique au Royaume-Uni de 1870 à 1933, et possiblement encore ailleurs, mais l'Allemagne de cette époque, sauf erreur, ne fait pas perdre la nationalité d'une Allemande qui se marie avec un étranger.
-Sauf que- ce point de loi ne se préoccupe pas de savoir si la femme mariée obtient ou non la nationalité de son mari, ce qui peut être "bien" pour par exemple les lois française (pré-1973) et britannique (post-1914) qui donnent automatiquement leur nationalité à une étrangère se mariant avec un tel ressortissant, mais ce n'est pas le cas de tous les pays, comme en Allemagne où il me semble que ce n'est pas automatique et qu'il faut faire une demande remplissant d'autres critères. Ainsi, une femme peut littéralement être apatride pour peu qu'elle tombe dans un trou législatif.
Et puis, il faut considérer aussi que ce "bien" repose finalement sur le fait que la femme mariée est alors comme un simple bagage de l'homme marié. C'est exagéré mais dans la mesure où elle prend la nationalité de l'époux, surtout en étant dépossédée de sa nationalité d'origine selon le pays, c'est finalement ce que ça traduit...
Il y aurait toujours une argumentation comme quoi cela assurerait la sécurité de l'épouse auprès de l'époux, plutôt que de simplement en faire une simple "possession" de l'époux, mais le fait d'être dépossédée de sa nationalité par suite d'un mariage, on est à un niveau qui n'assure rien pour le couple, et qui ne fait que jeter la patate chaude pour un pays qui n'a plus envie de s'occuper d'une femme dès lors qu'elle se marie avec un étranger.
Donc oui ça reste bien naze, ou du moins suffisamment controversé, pour nos valeurs actuelles, qui finalement sont nées des combats que les féministes ont menés et gagnés durant ce XXe siècle.
En cela, ça reste bien pertinent pour ce cadre historique de 30 ans.
Et puis, je n'ai pas encore abordé les nationalités des enfants...
On pourrait penser que le droit du sol (
jus soli) et le droit du sang (
jus sanguinis) sont suffisants pour les enfants, et c'est ce que je croyais avant de tomber sur les documents de nationalisation. Parce qu'en fait, oui, c'est encore plus compliqué que ces deux simples droits, selon si les parents sont mariés ou non, selon si les parents sont de la même nationalité, ou s'ils ont le malheur de ne pas l'être, avec évidemment une différence fondamentale de savoir si le ressortissant du pays est le père ou la mère, pour bien pointer encore une fois ce bon vieux système patriarcal.
Pour ma part, j'avais l'innocence d'avoir une lubie créative de donner une triple nationalité à mon personnage.
Je pensais tabler sur les deux droits du sol et du sang, mais par acquis de conscience j'ai cherché les données des lois de l'époque, et voilà, je me suis pris la réalité en pleine face ^^
Bien sûr, je pourrais en rester à une simple nationalité française, avec deux parents français, mais l'aspect triple nationalité avec des parents atypiques, cela apporte une suite possiblement très intéressante pour un tel pj que le mien.
Je pense que j'ai réussi à bricoler les nationalités des parents et des grands-parents en un sens qui me convient, mais j'avoue que pour la triple nationalité du pj, je pense tabler sur un argument de type « merci pour la marge à la création fictionelle », parce que ça pourrait s'avérer d'une réalité plus complexe ^^
Références :Archives gouv.fr :
Historique du droit de la nationalité françaiseWikipedia français :
Nationalité françaiseWikipedia français :
Droit de la nationalité et de la citoyenneté britanniqueDroit.net :
L'acquisition de la nationalité française par mariage ou adoptionPersée.fr :
Les anomalies des lois sur la nationalité : doubles nationaux et apatrides - Maurice LoiselPersée.fr :
La réforme de 1999 du droit allemand de la nationalité - Nicolas Bouche (avec évolution des lois allemandes de 1870 et de 1914)