[Hrp] Coordination pour le récit

Salut,

Je me permets d'ouvrir un petit sujet hrp pour éventuellement se coordonner.

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Si on voulait travailler le contexte militaire, il se trouverait qu'une femme militaire ne dit pas « mon » à l'égard d'un officier masculin comme les autres hommes militaires le disent entre eux (« Colonel » au lieu de « mon Colonel », etc), mais elle le dit quand l'officier auquel elle s'adresse est une femme (respectant le précédent parallèle avec les hommes entre eux), de la même façon qu'un homme militaire s'adressant à un officier femme ne dit pas « mon » non plus, respectant une certaine symétrie femme/homme.

En somme, là on aurait pu dire que ça aurait été du simple sexisme, c'est un peu plus complexe que cela, sans spécialement vouloir partir en débat sur la sexualité mais devant peut-être développer, parce qu'en effet c'est plutôt une question de sexualisation possible plutôt que de sexisme possible : de cette époque, la norme est hétérosexuelle, et l'homosexualité ou la bisexualité ou autre est globalement au mieux une lubie sexuelle, au pire une déviation mentale ; et dans ce contexte hétérosexuel, placer un adjectif possessif entre homme et femme est aussi assez inconvenant, dans un cadre plus sexualisé que sexiste.

J'en conviens que ça peut rester accessoire et facultatif pour notre cadre, mais je trouve que les accessoires participent à l'ambiance.

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En précision, je peux aussi ajouter un rappel concernant le méta-jeu, d'une remarque qui n'est pas exactement sur ce que les joueurs savent et lisent de l'Histoire mais plutôt aussi des histoires des Pjs, et du coup ce que les Pjs savent des autres Pjs. Ça peut tout aussi être une remarque facultative, mais le cadre de ce cycle ne la rend pas complètement impertinente.

Dans le cycle de Kult Inferno, les Pjs avaient entre eux un lien mystique et fantastique par l'Inversus, puis aussi les nématodes, puis aussi les anneaux spirituels, ce qui donnait beaucoup de marge quant au méta-jeu, mais qui participait certes aussi à creuser les liens entre les Pjs.

Dans le présent cycle, nul fantastique pour une telle marge. Et puis les renseignements nationaux et internationaux ne sont pas non plus omniscients, on ne pourra pas toujours sortir des lapins de nos chapeaux comme on pouvait le faire dans Kult Inferno. Bien sûr s'il y a un intérêt pertinent pour le récit, ça enrichira le tout, je ne faisais que pointer l'éventuel méta-jeu "facile" de la lecture forum, quelle qu'en soit l'évidence.

De bonnes remarques que j’approuve entièrement.

Concernant le protocole militaire, je ne suis pas sur de ne pas me tromper...ça va venir en cours de campagne je pense.

Sur le métajeu, tu as raison, il n' y a pas d'échine du diable cette fois. Je pense que vous pouvez poster librement les infos de vos persos en tenant compte en parties de ce que chaque PJ sait ou pas.

Je pense que le delta va s'estomper au fil des parties : le but est de créer un collectif très puissant soudé par les flammes de la guerre, la bravoure, l'abnégation et la lutte contre les horreurs de l'axe et des nazis en particulier.

Bon je vais certainement vous envoyer en manchoukouo donc tes relationnels sont très bien à mon avis.

Même si le lien entre Pjs n'est pas posé avant les parties, une vrai fraternité militaire devrait vous souder très vite, vu les théâtres d'opération ou je vais vous envoyer

J'ai commencé à écrire des petits bouts de récits et donc a adapter un peu la réalité, du coup je vous propose qu'à moins que cela soit précisé dans le récit vous êtes au courant de tout ce qui arrive à Rémi. Je te rejoins sur le fait que ce sont des petits milieux, les gens se connaissent.

Pour ma part j'ai déjà ressenti le besoin d'adapter un peu la réalité pour avoir un personnage qui pète, je vois cette campagne un peu comme un film du type soldat ryan, 80% est pur jus et 20% sont de la fiction.

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Tu soulèves un point très intéressant Christian et qui est a mon avis essentiel, c'est le réalisme et la réalité dans le jdr.

On pourrait faire le parallèle avec la fiction et le documentaire, les deux sont très intéressants mais il y en a un qui est destiné à raconter de super histoire et tant pis si le 6 juillet 1943 il faisait soleil ou pluie et que tel fusil n'existait pas et l'autre qui cherche à traduire ou à montrer ce qu'était la réalité dans tout ce qu'elle peut avoir de passionnant/fascinant. En fiction comme en jdr, il faut savoir capter quelques détails amusants/utiles/intéressants et s'en servir comme d'un vernis pour au final raconter quelque chose qui sera stylé et plausible tout en prenant ses libertés (le meilleur exemple c'est l’héroïne de battlefield 5). Si on veut faire du 100 % jus avec les bons grades, les bons accents en suivant le rapport détaillé des minutes des opérations vaut mieux faire de la reconstitution.

surtout que comme tu le dis les points de vue sont souvent morcelés. Sur mon podcast sur le reseau prosper, j'avais deux livres avec deux points de vue radicalement opposés et les deux étaient vrais.

Je suis bien d'accord.

L'un des objectifs de cette vaste campagne est de mêler la petite et le grande histoire :

la petite est le vécu historique, psychologique, idéologique et relationnel de chaque personnage. Chaque destinée est une trame, un fil (the witcher). Les fils vont se méler et commencer à dessiner une tapisserie, une fresque.

La grande histoire, c'est bien sur celle de la période 39-69, mais c'est surtout pour reprendre un concept de Hegel, le zeigeist : l'esprit d'un temps donné. J'ambitionne à ce que vos personnages à un moment donné soient les porteurs de ce zeigteist, qu'ils incarnent pleinement leur époque.

Cette dialectique entre l'individu et le contexte social et mondial risque de créer un huis clos cosmique, ce qui est un des buts de Trente.

Qu'est-ce qu'un huis clos cosmique ? c'est ce moment dans une campagne ou les relationnels se resserrent, ou les dialogues deviennent intimistes, ou chaque parole, chaque acte coute car il implique des êtres chers ou abhorrés.

C'est ce moment ou l'histoire cataclysmique du monde et l'histoire intime ne font plus qu'un.

Généralement, ce moment est atteint en fin de campagnes après des centaines voire des milliers d'heures de jeu.

Il semble présomptueux de vouloir commencer par ce qui est logiquement la fin des campagnes les plus mythiques auxquelles j'ai participé.

Et de fait, nous n'y parviendrons pas.

Mais l'horreur de la guerre va sans doute provoquer un effet de meute (je le dis au sens positif). Par ce qu'il auront souffert, aimé, pleuré et triomphé ensembles, un vrai lien inaltérable pourrait être tendu entre les protagonistes du récit.

Le monde change beaucoup entre 1939 et 1969, et pourtant la guerre froide est la conséquence directe de la conférence de Yalta et du partage du monde entre deux "super prédateurs" : Staline et Roosevelt. La gloire de l'ancien monde est passée et les peuples qui ont subi la férule des européens vont pouvoir s'émanciper.

Deux monstres froids et totalisants émergent : les USA et l'URSS et une autre guerre, économique, secrète et idéologique sera la continuation directe de la précédente.

"La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens"
Clausevitz

Une génération va s'écouler sous nos yeux. Elle est aussi celle en occident des trente glorieuses et de la naissance de la contre culture, écœurée par les horreurs du viet nam.

Le vingtième siècle est celui des idéologies, qui sont des religions sans dieux. Je vous propose d'envisager les conflits de ce siècle monstrueux comme la continuation, la répétition des terribles guerres de religions.

Il est impossible de rester impassibles politiquement et vos personnages seront pris aux tripes par ces grands récits politiques. Il ne suffira pas de hait et de détruire le nazisme. Il faudra aussi proposer une alternative politique positive qui soit un rempart au nihilisme.

Je pressens que la richesse qui rejaillira sur les personnage pourrait -comme par ricochets - nous retomber dessus.
Car nous les joueurs sommes aussi les enfants de notre temps post moderne, et celui-ci est le rejeton du vingtième siècle, tout comme nous sommes pris, sans le vouloir - par les choix qu'ont fait ou que n'ont pas faits nos parents et aïeux.

Nous sommes toujours dans le zeitgeist et je pressens que certaines de nos certitudes pourraient être ébranlées.

Tant mieux.

Le saut dans l'inconnu est le meilleur moyen de progresser.

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yes ! hate de lire ca !

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ahah je suis pareil ! j'ai été voir ou en était mon début de texte, il datait d'un mois. Pas evident d'écrire ces temps ci. Mais j'ai gentiment recommencé, peut etre quelques coups de feu...

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Haha, bien vu pour le texte de 1938 : on se partage les unes du Figaro des 29 et 30 septembre 1938 ^^




Bien vu pour le briefing d'Amerlin. Je n'avais moi-même pas trop insisté sur le côté "pas prêt du tout", mais c'est tellement le cas comme tu le pointes, huhu.

Pour le côté "Français et Anglais qui se tirent un petit peu dans les pattes", le fameux Victor “Lefranc” Vigny n'est justement plus vraiment agent de liaison franco-brittanique depuis 1935 et le fameux Traité naval germano-britannique, qui n'était pas très officiel mais qui montrait bien assez "tôt" que les intérêts d'une nation primaient sur les intérêts des Alliés...

oui, en fouillant sur le materiel j'ai, d'article en article, découvert que l'armée francaise de l'époque était en totale deconfiture. La plupart des officiers et anti republicainou tres conservateurs, on utilisait des armes prises aux allemands en 1918 avec leurs munitions mais surtout l'armée etait minuscule.

mais plus interessant encore, on rapporte les propos de Daladier au moment ou il arrive a l'aeroport du bourget apres munich. Alors qu'il pense etre hué il découvre une foule en liesse et la il glisse au ministre qui vient l’accueillir "les cons, si ils savaient ce que nous venons de faire..."

ce qui est tres interessant aussi c'est les initiatives un peu indépendantes à l'image de celle de Gustave Bertrand que je decrirais plus tard, celle de Jacques Allier pour l'eau lourde qui montre que si l'armée baillait aux corneilles, les services de renseignement etaient eux tres tres lucides.

Quant aux relations franco-anglaises ouais elles sont pas simples. Disons que l'alliance tient tant que les interets sont communs mais des qu'il y a des avis divergents tout le monde traine le pieds.

Oui, pour Daladier, huhu.

Mais là où effectivement la France n'était pas prête, ni militairement, ni économiquement, il n'en restait pas moins que cette réaction populaire de vivats pour Daladier prouvait aussi que la France n'était pas non plus prête à la guerre au niveau humain. On pourrait toujours mettre en balance d'autres facteurs sociaux, mais rien que ça, c'était quand même aussi un élément qui allait tout aussi compliquer la tâche.

t'as completement raison, c'est meme la difference majeure avec la premiere guerre ou la France attise ce sentiment anti allemand ou la conscription est tres tres longue et ces années 20/30 qui sont des années de progres social et ou clairement on se fout de faire la guerre. Je me demande meme si d'une certaine facon, ca n'a pas un peu nourri l'anti republicanisme de ces anciens combattants qui ont du laisser leur place de héros aux syndicats.