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 Enara, kaer Paloma, kaer Ava

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Jezabel Charlotte

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MessageSujet: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeVen 1 Jan - 22:08

Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Fille-11


Ava la phylomène, une femme à la tête de pie, est venue au village il y a une quarantaine d'années, l'on ne sait d'où. Elle a demandé asile, au Seigneur d'Ogier, et au Prêtre du Phénix de l'église de Kersaint. Et l'asile lui fut accordé.

quelques lunes plus tard naissait Paloma, Phylomène par sa mère Ava et humaine par son père, inconnu de tous.

beaucoup de rumeurs circulèrent à Kersaint, aussi bien au sujet d'Ava, que da sa nouvelle-née, mi fille mi oisillon.

l'on parla de l'Ile-Aux-Oiseaux, une ile mystérieuse voilée dans les brumes de l'Océan infini, que certains marins ivres morts prétendaient avoir entr'aperçu lorsqu'ils étaient en grand danger en mer... un bout d'épine montagneuse, terre rocailleuse et inhospitalière balayée par les vents, où seuls les oiseaux peuvent accéder ....

l'on parla de sorcellerie ancienne qui brisa jadis la terre en milliers d'iles...

l'on parla de Harpies, bien que personne ne sut dire qui elles ou ils étaient ...

Ava s'est révélé être une soigneuse hors pair et s'est vite rendue indispensable aux villageois, pour les bêtes, les vaches et les chèvres mettant bas, les chevaux blessés, et puis les humains, leurs cotes cassées, leurs mauvaises toux d'hivers... Elle a même aidé accoucher la belle chatelaine d'Ogier !

Paloma était douce, comme sa mère Ava, et d'une beauté étrange. elle devint aussi soigneuse. Mais son vrai talent était autre : elle chantait comme nulle autre, elle dansait, non, voletait, avec une grâce de colombe. et c'est elle qui refit les peintures écaillées dans l'eglise de Kersaint.
ce talent lui a valu le respect de certains, la jalousie de certaines.
Ayden, le fils du Vieux Forgeron, s'est épris de Paloma. Mais son père en decida autrement et le maria de force à la fille du boulanger, une matrone blonde paille avec un petit nez retroussé. Ils n'eurent pas n'enfants...

Mais Rind a béni l'amour de Paloma et Ayden le Jeune Forgeron : c'est ainsi que je suis née, moi, Enara, sous le soleil de juin (les oisillons Pies naissent en juin !) il y a 17 printemps.

je n'ai pas les ailes de Paloma ma mère, ni son talent ( je chante moins bien, mais je suis plus douée pour imiter les cris et les chants des autres animaux de la foret !), ni les talents anciens de Ava, ma grand-mère que j'adore, je suis encore en apprentissage, mais j'ai l'air presque humaine tongue
et personne ne remarque le fin duvet entre mes cheveux noirs de pie, ni mes doigts et pieds trop osseux et longs... et tant mieux !
j'ai des amis au village, et même le fils du chatelain, et le protégé du prêtre! et la nièce de mon père Ayden (le Vieux Forgeron a été béni par Rind : il a eu deux enfants !) : Ashley ma cousine, que j'adore, et qui est partie étudier en ville et qui est devenue Sergent Ashley !...
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeVen 1 Jan - 22:26

Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Lorsqu10


Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Noire-10
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeVen 1 Jan - 22:35







"Observation du comportement de la pie bavarde. Espèces de corvidés les plus connues.Les ornithologues assistent depuis la fin du XXe S. à un net changement de comportement chez cette espèce, qui tend en Europe de l'Ouest, et notamment en France à fortement régresser dans les campagnes et à devenir plus urbaine, plumage noir sur le dessus du corps, au niveau de la tête, de la poitrine et de la partie sous-caudale, et blanc au niveau du ventre, des flancs, des rémiges primaires et à la base des ailes. Le plumage noir montre des reflets métalliques, bleuâtres sur les ailes, violacés sur le corps et la tête, et verdâtres sur la queue, dus à une iridescence des plumes. Le bec est noir, de même que les pattes et l'iris des yeux.Sa durée de vie est de 15 ans, ce qui est un score moyen pour un oiseau mais sa longévité maximale connue est de 21 ans .La pie bavarde est omnivore.Les vocalisations de la Pie bavarde sont variées.De nature grégaire.C'est l'un des oiseaux les plus intelligents à l'instar du corbeau. A conscience de se voir dans un miroir, dans le fameux « test du miroir » pratiqué par les éthologues. Ses ennemis : la corneille noire, le corbeau, le geai.
Elle est attirée par tout ce qui brille d'où sa réputation de " voleuse "."
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeSam 2 Jan - 13:12

Un souvenir d’enfance ….

Eglise de Kersaint, jour d’El. La messe se termine, les paroissiens sortent, certains recueillis, d’autres joyeux, d’autres encore affairés. Père Evrard se tient à la sortie de son église et a un mot gentil pour chacun d’eux. Une paroissienne âgée encapuchonnée sort en dernier, suivie d’une jeune fillette ébouriffée et osseuse, arborant un sourire d’innocence trop parfait.

- Enara …

Père Evrard barre le chemin de la fillette et lui attrapant doucement l’épaule la reconduit à l’église avec un soupir. Le sourire beat disparait de la petite bougne. Et la dame âgée se retourne, et remonte la marche, ferme la porte derrière elle. Ça qui va se dire n’est pas pour des oreilles indiscrètes…

Le prètre et la dame agée, qui a baissé son capuchon, revelant une tete de pie espiegle, discutent sous l’œil des vitraux devant l’autel, où les candelabres n’illuminent plus qu’un napperon en dentelle portant encore la trace ronde du socle du Phénix Renaissant.

L’objet de cette discussion, la jeune Enara, tend, lorsqu’on le lui demande, l’objet convoité qu’elle cachait sous sa cape : une statuette en or lustré et brillant de mille feux mordorés d’un phénix s’envolant. Père Evrard dépose délicatement le Phénix renaissant à sa place sur l’autel.

Les joues d’Enara sont aussi écarlates que la pourpre des habits de cérémonie du père Evrard. Elle entend la conversation comme à travers un brouillard… une voix étouffée et mécontente du père Evrard… une voix douce et particulièrement apaisante de la femme, Ava, sa grand-mère.

Oui, mon père, nous avons quelque argenterie du seigneur d’Ogier … des fourchettes à dessert, des babioles, ça passe encore, mais un Phénix Saint ! …. Je comprends, mon père, je vais la raisonner…
Enara a envie de pleurer. Mais où est le mal ? il était si joli ce phénix ! et d’ailleurs il ressemblait plus à une jeune pie qui prend son envol qu’à un phénix… il était si brillant, comme une flamme du soleil et des astres réunis, comme un arc en ciel étincelant !...

Le retour de l’église. La brume des larmes naissantes devant les eux d’Enara se dissipe peu à peu.
- tu ne me grondes pas, Grand-mère ? dit-elle en reniflant un peu, plus pour la forme.
- pourquoi te gronderai-je, oisillon ? tu as entendu par toi-même ce que tu devais entendre.
- pourquoi est-ce mal, de prendre ce qui est beau ? tu sais, je voulais l’offrir à maman !
- je sais, poussin. Mais nous visons dans le monde des hommes, donc sous la loi des hommes. Ils ne voient pas les choses comme nous. Leurs lois sont différentes des lois de la Foret. Ils pensent que des choses leurs appartiennent… que le monde leur appartient !
- et nous, nous appartenons au monde ! rit l’enfant sautillant sur le sentier. Tu sais, je l’ai pris parce qu’il brillait comme El, comme Loa et les astres réunis… et c’était tellement beau ! encore plus beau que ce papillon ….

Et Enara, oubliant l’incident, s’élança à la poursuite d’un papillon à travers les broussailles, un grand Machaon doré-noir sous le soleil.

Ava sourit. Vole, oisillon, peut-être un jour tu sauras voir ce qui brille là où tous ne voient que l’ombre… peut-être est-ce cela que voient les yeux des pies…
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeDim 3 Jan - 14:56


Une légende des iles de l’Océan Infini

Jadis, à l’époque où les guerres déchiraient la terre de Thétis, il y avait une princesse vivant en terres de Triskel, elle était jeune et si belle que sa beauté rayonnait comme la lumière d’El, et les oiseaux chantaient plus fort, les fleurs s’ouvraient à son passage et les nuages s’en allaient du ciel… Si belle qu’un Prince Shee tomba amoureux d’elle.

Mais la guerre déchirait ces terres, et le temps n’était pas à l’amour ni aux festivités. Une sombre nuit le village de la Princesse fut attaqué par des forces obscures et innommables, dans un déchainement d’orage, de tornade, d’éclairs… Et les chaumières en bois s’embrasaient, les bâtisses en pierre s’écroulaient… et même les murs du château tremblaient.

Le Prince Shee quitta ses terres pour porter secours aux hommes, et à sa bien-aimée, et il combattit longuement ces forces. Mais l’aube tardait à venir… alors, épuisé, il usa d’une magie puissante mais interdite, car il savait qu’ainsi il se vouait à la mort, et libera toute la lumière de son cœur, et cette lumière le quitta et fit rosir le ciel, et dissipa les forces sombres… et il tomba inanimé, car la magie l’avait quitté, lui, enfant de Loa et de la magie, il ne pouvait survivre ainsi, sourd et aveugle, amputé d’une partie de son être…

Mais la Princesse couru et le rattrapa avant qu’il ne tombe, et supplia El et Loa. Alors la lune alla vers l’horizon rosé, et le soleil et la lune joignirent leurs rayons.

Le Prince Shee se releva, car même si la magie l’avait quitté, l’affection de la Princesse remplit son cœur.

L’on dit que depuis ce village est devenu une des iles de l’Océan Infini.

L’on dit aussi que la Princesse épousa le Prince Shee, et que leurs descendants sont nombreux et vivent encore sur les terres de Triskel.

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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeLun 4 Jan - 22:58

aucun problème pour les pjs qui connaissent Enara de savoir tout ça : et la legende de l'oeuf, ni celle de l'omelette (penombre  What a Face ) ni de l'existence de ce message  Wink


La gamine a attendu des heures sur le toit de la fermette. Le vent soufflait fort et des flocons tourbillonnaient comme des essaims d’abeilles blanches autour de son bras tendu. Un point sombre émergea de la forêt, au vol vif et saccadé, et se posa dans la main engourdie et rosée par le froid : une hirondelle.

La gamine et l’oiseau portant le même nom (Enara signifie « hirondelle ») descendirent dans le nid chaud et douillet. Elles se parlèrent plusieurs heures, dans un joyeux pépiement. Puis l’hirondelle écouta attentivement le chant-message et s’envola.

La gamine ferma les yeux sur un regard devenu grave, presqu’adulte, et s’allongea sur une belle cape d’un velours sombre. L’hirondelle seule ne pourra y arriver, ce n’était pas un esprit très puissant, et le printemps n’était pas encore venu. Alors je dois l’accompagner, autant que je pourrais, sur cette route à travers l’hiver et la mer enneigée, jusqu’aux terres de Dasein, jusqu’à la Foret Noire, se dit Enara, pour qu’elle puisse chanter mon message.

Et bien que clos, mais ouverts sur les collines enneigées, sur les forêts et les plaines, les yeux d’Enara virent la route : ce fil qui se perdait au loin, vers la mer froide, et au-delà, et elle dépassa, à vol d’hirondelle les duchés de Triskel, et celui du Duc Marchand du nord,  et le pont vers Dasein, couvert de stalagmites de glace, long à ne plus en finir … et les terres de Dasein, étranges, sous un manteau de neige… la silhouette des arbres sombres, pétrifiés, emmitouflés dans la neige étincelante… L’hirondelle semblait infatigable, puisant ses forces en sa sœur Philomène. Dans les Terres de Dasein son vol redoubla de prudence. C’est une flèche saccadée qu’est le vol d’une hirondelle, et doublé d’une méfiance innée d’une pie…
La maison en bois ressemble de loin à un vieux champignon sous un duvet neigeux, pouffa de rire l’hirondelle. Elle fit pourtant une approche prudente, scrutant les environs, par des yeux d’oiseau, mais aussi les yeux de shaman. Tout semblait calme. Je pars, dit Enora, Merci encore de porter ce chant, il le comprendra.

L’hirondelle repéra une vitre où dansait la lumière d’une chandelle, et y frappa avec son bec pointu.

   ***

Seigneur Mage Alfadr,

La poudreuse couvre nos berges d’un fin duvet, porté par le souffle glacé de Ladon, et je me plais à imaginer la majesté de la forêt de Dasein sous sa cape d’un blanc étincelant…

Je vous remercie encore pour votre cape, fort belle, je l’ai raccourcie et pu m’en faire en plus une écharpe bien chaude…

Nous avons été à Smaug, récemment, et je me dois de vous prévenir que les mages n’ont pas abandonné la pensée du retour possible du PasNommable (c’est en ces termes que nous en parlons entre nous, au village). Il y a moins d’une lune, c’est Turin le Mage de Glace (ou Mage gris…) qui a consulté des Parques, et elles lui ont révélé que nous (Eli et Retheniel que vous connaissez, moi votre servante, Tael le jeune seigneur que j’ai hâte que vous rencontriez) somme liés au PasNommable et pourrions être cause/instrument de son retour.

Vous comprenez que je n’ai prêté nulle foi à ces accusations, je ne nous sens aucun lien avec lui !  
Et pourtant, j’ai tellement honte de vous l’avouer, mais comme cela pourrait vous mettre en danger, vous devez le savoir, lors d’un repas avec l’Ambassadrice Katharina ( j’ai été enchantée de faire connaissance avec Vladimir le tigre) un prêtre de l’Eglise des Glace a regardé en moi, et aux yeux de tous (ce prêtre, Tael, Eli, Katharina) a rendu visible un fil noir qui partait de mon cœur quelque part au loin. J’ai été si bouleversée, que j’ai refusé que quiconque puisse en voir d’avantage. Je reste certaine que ce prêtre a soit vu quelque chose d’erronée, soit n’a pas regardé ce qu’il devait : je clame n’avoir pas de lien avec le PasNommable.
Mais comme récemment un Haut Mage de Leda vous avait calomnié et vous disait désireux du retour du PasNommable, je crains pour votre sécurité.

Et je sais que vous non plus n’êtes pas lié ni à ce PasNommable, ni à ces anciennes horreurs.

Vos paroles sur la pénombre ont trouvé un écho dans les souvenirs que j’ai de nos anciennes légendes. Et de plus, récemment nous avons fait connaissance d’un sage de la Source, et quand mes yeux sont tombés sur ses écrits, j’ai été frappée par une ressemblance incroyable entre ses manuscrits et ceux de votre père : une écriture fine, petite pressée, comme si les mots étaient là, quelque part, comme dictés. Comme si la main était guidée par un souffle invisible.
J’ai regardé alors les ouvrages devant moi : les récits de la Source, le Temoignage du Phénix, le poème de Nadir… et j’ai senti qu’il manquait à cet instant d’autres ouvrages, un de Lumière (le Livre du Dragon) et celui lié à l’Ombre (le livre au Crane), mais aussi les écrits de votre père, le livre de l’Existence… et, un autre, un Récit, mais il a été oublié, car ne pouvait et ne devait être écrit. Je me suis demandé si le Livre de l’Existence n’était pas inspiré par une partie du Récit…
Le Sage écrivait sur le Tetragrammaton, je suis certaine que cela vous est familier.

Nous avons dans notre peuple peu d’écrits. Car il est tabou de noter nos Légendes. Elles ne peuvent qu’être un chant, un instant entre deux étoiles filantes dans la nuit, un souffle de vent faisant valser les feuilles des arbres…

Il y a  de nombreuses versions de cette Légende.

Parfois l’on dit que tout a pris naissance dans le Néant, un vide pur et absolu…

Parfois l’on dit que c’est la Chaos bouillonnant d’un infini de possibles qui a engendré toute chose…

Parfois l’on s’interdit même de remonter autant car le temps n’existait pas alors, ni de noms pour nommer…

… une conscience est née. Et dans un même mouvement, elle prit conscience d’elle-même. Car sont nés non pas Un mais Quatre.
La Conscience, mais elle ne pouvait se connaitre que si elle était séparée de son Ombre. Ce qui a été rendu possible par la force de la Division/répulsion. Et la Conscience ne put se connaitre que par rapport à un autre, et cette altérité était son reflet, son sisige parfait, celui que nous appelons Ombre. Et pour cela la Conscience vit l’Ombre et l’aima, car l’Ombre était part d’elle. Or cela ne pouvait etre possible que par la force de l’Affection/attraction.

Ainsi, quelque part jaillirent Conscience/Sof, Ombre, Amour et Discorde.

Et ainsi commencent la plupart de nos légendes : il était une fois l’Œuf…

Vous direz quoi de plus naturel pour les oiseaux ! Et vous aurez raison.

L’œuf était comme le monde, il était le monde. Sa coquille le délimitait, et il se savait diffèrent de son Ombre. Mais les forces de l’Amour et de Divisions n’en ont que faire des coquilles ! Et c’est ainsi que l’œuf se sépara, devint le jaune, El, et le blanc, Loa. Et El et Loa se connurent, comme deux parts de l’œuf, mais aussi dans l’altérité, car l’un était homme, et l’autre femme (je peine à traduire ici les mots dans notre langue de Philomènes, alors j’essaie des analogies que vous pourriez comprendre aisément). Et ils ont voulu se connaitre aussi pour ce qu’ils étaient, connaitre leurs essences, et c’est ainsi que sont nés Baal et Mara.

Je pense que la suite des Légendes vous intéressera peu, sachez que nombre de nos récits sont analogues à ceux des hommes, ou encore les contes du peuple Shee, que j’affectionne beaucoup.

Lorsque vous m’avez parlé d’un chemin de Pénombre, lorsque vous avez mentionné d’accepter l’Ombre en soi, car elle fait partie de tout être, je ne comprenais pas comment vous auriez pu avoir entendu nos Légendes. Et puis j’ai cru que c’est peut être votre père qui en avait eu l’intuition… Et finalement, j’ai compris c’est vous qui l’avez compris, non pas avec votre tête, comme le font des mages, ni avec votre corps, à la manière des guerrier ou des musiciens, mais avec votre être tout entier. Vous avez connu et l’ombre dense, et la lumière la plus vive, j’en suis certaine, et la révélation est venue à votre cœur, comme une évidence.

Je vous prie de me pardonner les maladresses de mes expressions, et j’espère que ce chant vous a plu.
Pourriez-vous faire bon accueil à ma messagère, et lui offrir refuge et quelques graines, en attendant le printemps.

Avec toute mon affection, Enara
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMer 13 Jan - 20:18

Chère Enara,



Je vous remercie pour votre aide inestimable.

Grace à vous j’ai pu reprendre l’étude des carnets noirs de mon père Martin ainsi que d’inestimables écrits de philosophie politique d’Etienne.

Je commence à comprendre la vraie nature de l’ombre.

Le pouvoir est dangereux. Il peut nous métamorphoser en une caricature de nous-même.

Quand on a une maitrise sur ses passions on ne cherche pas à dominer, à contrôler.

Au contraire quand on manque de pouvoir sur soi, on va tenter de l’exercer sur les autres.

Il existe ainsi 2 formes de pouvoir, l’un personnel et intime comme une lutte existentielle que nous menons à chaque instant contre notre ombre et l’autre extérieur qui consiste à mener une guerre superficielle contre l’ombre, ce qui au final ne fait qu’en renforcer l’emprise sur nous.

Nous sommes des êtres de clair-obscur, travaillés par la lumière et l’ombre.

Je me suis rendu compte que les êtres éblouis par la lumière étaient souvent les véhicules de l’ombre malgré eux.

On mène une guerre contre les ténèbres. Ce faisant, on finit par mimétisme par imiter les ombres que nous pourchassons.

Au final, nous devenons ces ombres tant honnies.

Mais il existe un autre chemin.

Car nous ne sommes pas uniquement puissance mais aussi relation.

Nous sommes reliés au monde qui nous entoure, aux autres personnes et à nous-mêmes.

Ainsi nous pouvons échapper au piège de l’égoïsme et de la lutte des individualités.

Quand nous comprenons que nous sommes une petite partie du cosmos, nous réalisons qu’inversement le cosmos vit et palpite en chacun de nous.

Toutes les particules élémentaires sont solidaires. La moindre poussière participe du cosmos le plus lointain.

Nous sommes comme pris dans une trame, une toile ou chaque pensée, chaque geste a des conséquences sur le cosmos.

Les mages se sont fourvoyés.

Ils ont transformé le monde en une machinerie occulte apte à assouvir leurs désirs et leurs pulsions.

Ils ont désigné leur ennemi : la tradition et l’adoration sans comprendre que le culte de l’ego est aussi terrible que les ténèbres de la foi et de la superstition.

Nous devons réformer la magie. Les marionnettistes ne comprennent pas la candide et innocente beauté du monde. Le passereau et la primevère sont sans pourquoi. Ils éblouissent l’univers de leur candide beauté. Les fleurs des bois et les bêtes de la foret ne sont pas à notre service. Elles vivent du mystère de leur existence propre. Nous pouvons les contempler et les adorer mais les utiliser pour accroitre notre puissance et notre influence est un crime ignoble.

Quand aux traditions de Pardes, elles sont porteuses d’intuitions fabuleuses et inaltérables sur les secrets du cosmos : ainsi sont les mythes, ainsi est l’adoration.

Notre progrès magique est bien souvent un obscurcissement de notre conscience. Nous avons mis la magie utilitaire entre nous et le monde et nous ne percevons plus les merveilles de la création.

Les mythes anciens parlent de l’âge noir, celui qui précède la destruction de toutes choses.

Il se peut que les temps que nous vivons ne soient pas ceux de l’apothéose mais ceux de la déliquescence qui précède le néant. Nos manipulations magiques ont altéré le tissu même de la réalité.

L’harmonie qui unie tous les êtres vivants d’Œcoumène est subtilement désaccordée.

Une sourde dissonance a rompu le charme suprême.

Nous devons apprendre à réaccorder la magie et l’adoration, la tradition et le progrès, l’immanence de toutes choses et la transcendance de notre destinée.

Nous devons réconcilier les mages de Thétis et les adorateurs de Pardes.

Les mages qui sont infiniment conscients de leur responsabilité cosmique dans la venue du désastre cherchent à détourner leur responsabilité sur Celui-qu’il-ne-faut-pas-nommer.

Mais les mages noirs ne menacent plus notre civilisation. Et la seule chose qui m’emplisse de terreur est la volonté de voir des sectateurs du mage noir partout et en tout lieu ;

C’est devenu une accusation bien facile. Il suffit de se brouiller avec un royaume ou un sultanat et l’on croit percevoir les élans méphitiques de la guerre noire.

Il nous faut résister contre la peur et ne pas nous laisser manipuler par ceux qui veulent nous influencer en relâchant cette émotion primordiale dans le cœur de leurs sujets.

L’homme qui a peur n’est plus capable de solliciter son intelligence et son jugement.

Tout est obscurci par la peur. Une brise semble dès lors une tempête.

Cette peur est utilisée par les mages pour nous empêcher de nous focaliser sur les authentiques menaces et dangers qui menacent notre civilisation : non pas l’ombre des mages noirs qui est révolue mais son avatar souriant et lumineux qui nous asservit non pas par le fouet et la menace mais par les chants ensorcelés des troubadours et des ménestrels qui engourdissent la vigilance des populations ;

Les mages noirs ne reviendront pas et la volonté de les voir à l’œuvre partout est l’autre nom de la folie moderne qui détourne notre attention des vrais questions ;

Parmi toutes ces interrogations, en voici une : peut-on guider et asservir par l’aspiration aux plaisirs et au confort comme jadis les despotes ont dirigé les peuples grâce à la peur du châtiment ?

Si on répond à cette question, on verra que les concordiens sont le masque d’autre chose : l’empire du bien comme jadis l’empire du mal des mages noirs est tout autant hégémonique et cruel, mais il est plus discret et sournois.

L’ombre la plus intense se cache assurément dans un écrin de lumière comme les vices intimes aiment à prendre la posture de la vertu.

Alfadr, le fils de Martin,
ancien prisonnier des geôles dimensionnelles
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeLun 18 Jan - 18:30


Légende d’un œuf devenu oiseau

Un jour Rind se promenait dans une contrée ravagée par des tempêtes, des vents et des tornades de sable… elle relevait des arbres tombés, replantait les déracinés, faisait refleurir des arbustes et des herbes… et elle trouva un œuf. Il devait être perdu, pensa-t-elle. Et elle le couva. Alors l’œuf bougea, et sa coquille se fissura. Et en est sorti un petit être glabre et tremblotant de froid, qui la regarda avec des grands yeux encore embuées et emplis d’affection.
Alors Rind eut de d’affection pour cet enfant, et aussi eut pitié de ce nouveau-né, qui avait froid. Et elle le recouvrit d’un beau mantel de plumes.
Et c’est ainsi que les enfants perdus des Dragons furent adoptés par Rind et devinrent des oiseaux !
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeDim 24 Jan - 20:42

Modifié le 25 01 2021

bien sûr les pjs ont connaissance de ça (Eli a eu un songe de Sof, Argantael le sait par le lien de l'arbre de sang des Ogier, Aalis en a revé, Retheniel l'a entendu dans le chant des oiseaux... et Phallaris en a eu le chuchotement par une voix draconique ....)





Ce soir Loa sera un mince croissant, un cil lumineux sur l’ombre du ciel nocturne. Je le sens. Et ça me soulage. J’ai dormi toute la journée. La nuit je vais encore fixer le ciel étoilé jusqu’à m’y perdre. C’est ce que j’ai fait hier. Mais hier c’était pire. Le cil de Loa était si mince que mes yeux ne le distinguaient pas. Je ne sentais que l’ombre de Mara…

Tout a commencé avant-hier. Avec la première Mara Lune Noire depuis notre retour à Kersaint.

Pourtant, nous étions rentrés depuis une semaine au moins, et je me sentais bien. J’étais contente de retrouver Kersaint. Contente de raconter notre voyage à Eli, à Argantael… Contente d’aller ramasser des champignons avec Aalis… On a fait plein de choses avec Aalis, on a essayé au moins dix fois ses belles tenues dans sa roulotte, j’adore ses soieries et ses voiles, ça fait vraiment Shii mais plus coloré… On est allées plusieurs fois dans l’échoppe de Kassim, s’empiffrer de gâteaux, je lui ai vendu les coupes et vases de chez la RoseMonde, elle m’écœure tellement que j’ai d’abord failli tout balancer à a mer, et c’est Aalis qui m’a conseillé de vendre ; on en a eu 60 pièces d’or, je les ai donné à Père Evrard, j’avais bien aimé son prêche. On a passé des après-midi pluvieuses à la Belle Mouette… on a visité le quartier Nadiréen, j’en ai profité d’offrir toutes mes poupées et mes jouets d’enfance aux poussins piaillants qui nous suivaient sur la route…

Tout allait bien. J’ai bien sur tout raconté à ma grand-mère, Riverais, la manufacture, les chasseurs noirs, le Val Sans Retour, tout… J’étais contente pour Riverais… j’espère nous aurons des voyageurs qui nous ramèneront des bonnes nouvelles bientôt…
Tout allait bien.
Seulement le croissant de Loa m’amenuisait, de nuit en nuit… Mais je n’y faisais pas attention.

Avant-hier, à la tombée de la nuit, je m’étais attardée dans le bois. Je me rappelle que je regardais les feuilles dorées valser dans la brise avant de couvrir la surface de notre lac… Et la nuit est tombée. J’ai senti ses plumes sombres m’effleurer, et là, d’un coup, j’étais de nouveau comme dans la brume, face au Val Sans détours, face à Mara. Tout est revenu, comme une vague qui fait tomber à la renverse.
J’ai couru. Je me rappelle que j’ai couru et pourtant je n’arrivais pas à sortir de ce souvenir. Je me rappelle que je suis arrivée essoufflée au Nid et j’ai dit « Ava, il ne m’aimera jamais » et j’ai senti Mara resserrer encore son étreinte.

Je crois que j’ai pleuré, j’avais les yeux qui me piquaient. Je crois que j’ai demandé à ma grand-mère du Lethé, et elle m’a tendu un bol de breuvage blanc chaud qui avait gout de lait de chèvre et de miel. Je me rappelle que j’ai était étonnée que le Lethé puisse avoir ce gout. Je crois que j’ai dormi. Au réveil j’ai compris que c’était bien du lait de chèvre : mes souvenirs étaient tous là, intacts, vifs, revenant sans cesse, pulsant comme un ressac contre mes tempes, contre mon cœur. Et la voix de Mara, en écho, se répercutant contre ma cage thoracique… « jamais il ne t’aimera, jamais… »
Je crois que j’ai dormi…

Maintenant, je suis réveillée. Je sens l’étreinte de Mara se desserrer, au fur et à mesure que Loa revient dans le ciel. Je regarde mon pendentif de Pierre-Etoile, avec deux étoiles enchâssées, j’imagine que l’une est un reflet de la mienne, et je sais que la seconde représente mon vœu devant le miroir de lumière liquide de la Vallée de Rois de Noun. J’avais fait le vœu que où qu’Alfadr soit, il y ait toujours une étoile qui brille pour lui, dans la lumière la plus aveuglante ou dans les ombres les plus denses. Je veux rester fidèle à ce vœu. Je le ressens.
Il faut apprendre à accepter l’ombre,  dit-il un jour. Je ne chasse pas Mara. Je ne lutte pas contre son étreinte.

En cet instant, je me sens stupide. Humainement stupide. Comme une paysanne qui a trop cru aux contes de fées !

Et la part Philomène en moi s’étonne de cette naïveté. Depuis quand un oiseau qui chante à l’aube sa joie et son amour pour El s’attend-il au retour de son affection ?
L’oiseau chante, et ne pense à rien. Il offre son chant, à lui-même, à El, à la foret, aux autres oiseaux… il n’attend rien en retour.

J’ai croisé le chemin d’Alfadr, rien que deux instants, non, trois. Et j’en remercie Rind, et Loa. Et je l’ai vu comme un soleil, comme une étoile. Je l’ai trouvé beau comme un Shii. Intelligent et sincère. Ce qu’il a dit a trouvé résonnance en moi, comme une pluie qui nourrit la terre assoiffée. J’ai été émue par son affection envers l’enseignement de son père, ça m’a rappelé à quel point j’aime Ava ma grand-mère.
Je crois que je suis tombée amoureuse d’Alfadr dès le premier regard. Je n’ai pas pensé ni à qui il était, ni à la vie qu’il a pu avoir ni au destin qu’il aura.

Je sais que cette rencontre m’a changée.

Je sais que je suis encore au Val Sans Retour : il n’y a pas de retour possible, et je ne le souhaite pas. Je ne veux jamais l’oublier ; celui qui a contemplé une étoile ne peut l’oublier. Je sais que je l’aime. Je le ressens. Je ne sais seulement pas comment…

Je crois que je l’ai déçu. Il est parti si triste du Val Sans Retours… Je pense je dois lui écrire. M’expliquer. Dissiper les doutes.

J’arrache une plume de mes ailes de pie, ce sont des ailes d’ombre et de lumière. Cette plume, cette part de moi est aussi éphémère et insignifiante que n’importe quelle plume d’oiseau. Si on souffle dessus, elle vole. Et je vais la faire voler, à travers Annwn, à travers les miroirs des Shii, sur le fin cil de Loa dans le ciel, jusqu’à lui, et quand il la prendra, cette plume écrira ma lettre éphémère, des mots tracés comme sur le sable de la jetée, vite effacés par le vent et les vagues…

Peut-être quelques bribes de mes pensées viendront s’y accrocher, avant de fondre aussitôt, comme les premiers flocons de neige de cet hiver…




Seigneur Mage Alfadr,

Accordez-moi, si vous pouvez, la faveur de lire ces lignes. J’espère ne pas offenser ni vous attrister plus que je ne l’ai déjà fait au Val Sans Retour.

Je ne sais pas minauder, je ne suis ni une donzelle de la Cour, ni une tourterelle. Je suis une métisse humaine -  Pie. Alors pardonnez-moi par avance certains mots. Je ne souhaite vous offrir en cet instant que ma sincérité.

Je vous aime. Comme une fleur qui s’ouvre à l’aube et qui est dans la joie de la lumière de El. Comme un oiseau qui chante et qui est heureux d’être réchauffé par El et protégé par Loa. Je vous aime comme un promeneur dans la nuit qui voit et aime une étoile, et qui se perd dans sa contemplation, et qui suit la route que lui montre cette étoile.

Quand je vous ai rencontré, vous m’êtes apparu comme une étoile. Je vous trouve beau à en couper le souffle. J’aime entendre votre voix. Je vous ai senti sincère, et vos mots m’ont touché. Non, ce mot est trop tiède. Vos mots m’ont saisi, ont secoué mes croyances, mes intuitions, mes chants et légendes de Philomène, ont illuminé ce qui était sous-entendu et caché, ont atténué l’éclat des certitudes…  J’ai bu vos paroles, comme la terre boit la pluie. J’ai cherché des échos, des correspondances, des analogies dans nos contes, dans nos légendes. Dans mes voyages j’ai toujours cherché votre étoile, pour m’éclairer sans éblouir.

Oui, je vous aime de cette façon éthérée, entre autres. Parce que dans ma poitrine, c’est comme le ciel au-dessus de la mer : il y a une brise légère, ou plutôt cette « insoutenable légèreté d’être » comme l’a dit un barde. Mais il y a aussi les bourrasques d’une tempête, et la fraicheur de l’aube et la douceur du crépuscule. Et le froid glacial d’une nuit, et la chaleur brulante d’un midi… je vous aime de toutes ces manières à la fois. Je vous aime, mais en vérité, je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi. Je découvre, avec chaque chant, chaque pensée de vous. C’est comme découvrir ce qu’est voler, être portée par un vent que l’on ne connait pas et que l’on ne connaitra jamais.

Connaissez-vous la légende de la Sterne et de Loa ? Parce que les Sternes sont des rares oiseaux marins qui volent aussi la nuit… un soir la Sterne a aperçu dans le ciel un éclat doux et lumineux. C’était le visage de Loa. Alors la Sterne vola vers cette lumière, et elle vola toute la nuit, sans jamais l’atteindre, et à l’aurore, elle ne le voyait plus. Mais l’oiseau continua à voler à l’aveuglette, car il suivait le fil invisible qui reliait son cœur à cette douce lumière… Et ainsi la nuit suivante, et le jour suivant… et l’on dit que depuis toutes les Sternes sont enfants du ciel et de la mer, à la lisière entre les deux, toujours portées par les vents… l’on dit aussi que parfois, lorsque les flots sont calmes, les sternes s’y posent et se blottissent contre le reflet du doux visage de Loa…


Je vous aime comme une étoile. Je n’ai jamais pensé vous le dire jusqu’ici. Car à quoi bon ? Est-ce qu’on peu tendre sa main et saisir une étoile ? Est-ce qu’on peut attraper dans ses mains un flocon de neige ?
Vous êtes Prince. Je suis une campagnarde, une apprentie druidesse. La simple idée que cette affection puisse un jour être partagée ne m’a même pas effleurée. Ou peut-être que je n’y pensais pas. Je vivais peut être comme dans un rêve, un conte de fées éveillé…

Mara m’a ouvert les yeux.

J’ai enfin rélisé que vous aviez toute une partie de votre longue vie parcourue, que cette vie n’est qu’à vous, et ne sera partagée avec nul autre. J’ai enfin compris ce qu’est la traitrise de Hubertin, ce Charme Suprême de Mara.

Vous le savez, c’est ce Charme Supreme que Mara m’a proposé. Elle m’a fait entrevoir un nid commun, un « nous »… Et vous connaissez ma réponse. C’est comme un flocon de neige : emprisonné entre les mains, il meurt, il fond. Je vous aime pour ce que vous êtes. Je vous aime parce que vous êtes vous. Et je vous remercie d’exister, tout simplement.
Ce Charme, je l’ai vue comme un filet, un emprisonnement, un mensonge.
Je devine vos joies avec celle que vous avez aimée, et que vous aimez encore, votre tristesse de la voir vieillir, mourir… Si vous souhaitez la revoir, discuter avec elle, si c’est dans mes forces d’apprentie druidesse, je vous aiderai ; car toutes les âmes sont immortelles, et il nous est possible à certaines occasions d’échanger avec nos aïeux, ça aussi fait partie de mon enseignement.

Je vous avais essayé de dire que j’étais désolée, et je vous le redis encore. Vous n’y êtes pour rien. Vous ne m’avez jamais menti, jamais raconté d’histoires fausses comme le font des logomaciens.
Je vous ai aimé sans vous connaitre. Et je vous aime encore et maintenant. Je vous aime dans votre liberté d’exister dans ce monde…

Quant à la prison des Brumes du Val Sans Retour…

Il faut remonter à mon voyage récent à Nadir, dans la splendide cité d’Altair. Une prophétie m’a été faite : « 7 sont les sages de l’antique cité. Le fils du 8ème apprendra à déchiffrer les Livre Secret. Alors il saura reconnaitre l’envoyé de Sof. La Crane se changera en paraclet. L’Age Noir est aussi celui de l’Apothéose. L’être de lumière trouvera la ténèbre en son cœur et l’être de ténèbres trouvera la lumière en son cœur. Alors la chaine de lumière sera brisée, plus subtilement que la chaine d’ombre. Le jardin refleurira. L’archipel rejaillira des flots. Et l’Enfant au sang mêlé reconnaitra en lui la royauté des antiques Rois de ce monde. »
Et aussi j’ai vu votre étoile enchâssée dans un anneau de ténèbres, comme une nasse ou une prison d’ombre, reflet de la prison dimensionnelle. Et je crains ce signe funeste.

Comme toutes les prophéties, c’est terriblement énigmatique. Mais je sais que vous êtes le fils du 8ème.
Peut-être ma crainte de vous savoir enfermer de nouveau dans la prison des brumes a joué dans ma décision, mais pas uniquement.

Dame Morwana est comme un reflet sombre de moi, de ce que je pourrais devenir. Je l’ai senti. Même si elle était restée dans les Brumes, il y avait un lien entre elle et moi, et elle aurait agi par moi, voire vécu en moi. De plus, j’ai senti en elle une Ombre beaucoup plus ancienne que celle du MageNoirPasNommable. Et d’ailleurs, à sa sortie, une force émanant de celui-ci a tenté de la tuer (peut être en sacrifice), en s’emparant de la main de Rétheniel (alors sous emprise du Grand Veneur et du Loup Noir).
Je sentais aussi que vous êtes important dans cette « résurgence » des Mages Noirs, et de cette ombre-peur créée par les Concordiens. Vous laisser prendre la place du Haut Druide Belen aurait signifié nous affaiblir face à cette ombre-là.
J’ai senti aussi comme une volonté sourde de vous enfermer, une fois encore, peu importe le carcan, peu importe la nature des filets. Comme si Mara ou l’Ombre Dense (il faudrait un jour que je vous raconte la légende de l’Ombre-Lumière des Philomènes) voulait vous emprisonner. J’ai senti à la fois cette prison dimensionnelle, mais vous l’avez quitté, et qui sait à quel prix, quels souvenirs vous ont été ravis, quelles illusions vous ont été chuchotées… et il y a eu cette offre de Mara, ce Charme Suprême, cette cage de mensonges qui aurait pu paraitre dorée. Et puis la Prison des Brumes, dans laquelle j’étais supposée vous jeter par dépit ou par vengeance, car je pense tels étaient les suppositions des Mages, et de cette volonté au-delà d’eux.
Peut-être parce que vous êtes l’Alliance de ce Monde et de cet Age… ou ce que vous pourrez faire ou devenir…
Je n’ai pu le faire. Ma main a emprisonné une fois, je souhaite qu’elle ne puisse plus le faire. Ni personne ni vous. Je souhaite ouvrir les cages, ou les briser…

Il y avait aussi la possibilité qu’a choisie Rétheniel : ne pas agir et laisser le statut quo. Pour moi c’était impensable ! Nous n’avions pas fait tout ce chemine pour abandonner ainsi ! Ce que nous créions pour le comté de Riverais, était le début d’un changement qui pourrait se propager à Villon toute entière !  J’y ai encré les idées, les concepts, les possibilités entrevues dans des ouvrages de Haute Magie (enfin, le peu que j’ai cru comprendre) d’Etienne de Leda.

Vous m’aviez écrit « L’harmonie qui unie tous les êtres vivants d’Œcoumène est subtilement désaccordée. Une sourde dissonance a rompu le charme suprême. Nous devons apprendre à réaccorder la magie et l’adoration, la tradition et le progrès, l’immanence de toutes choses et la transcendance de notre destinée. »  (J’imagine qu’ici le charme suprême n’est pas celui de Mara, mais une force « positive »). Alors j’ai tenté de mettre en application à Riverais ces mots. Non pas parce que c’est vous qui les avez dit, mais parce que j’ai aussi eu cette intuition.

L’ile aux Enfants devait revenir. Sa présence participait aussi pour moi de cette guérison de Œcoumène. Avec son retour, ce n’est pas seulement des conflits pour sa possession qui vont venir (j’espère sincèrement qu’Argantael la revendiquera), mais aussi et surtout la possibilité de renouer l’Alliance entre les Rois de Hommes et les Reines Shii. L’alliance entre la terre et la magie. L’alliance entre la terre et le ciel. L’alliance dont vous êtes l’incarnation actuelle.

Il est certainement bon que vous gardiez secret votre échange avec le Haut Druide Belen. Ce qui m’a alarmé, c’est la tristesse de votre regard et de votre démarche, lorsque vous êtes parti.

Je sens que nos chemins sont amenés encore à se croiser. J’avoue j’ai à la fois de la joie et de la crainte à vous revoir. Mais je ne vous éviterai pas. Je ne vous demande rien et n’exige rien de vous. Et je ne vous offrirai que ce que j’ai, et comme en ce moment : mon affection et ma sincérité.

Enara
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeLun 25 Jan - 13:46



La ballade du Pêcheur et de la Princesse Shii

Une nuit douce et étoilée un Pêcheur rencontra une Princesse Shii qui se promenait sur la rive.  Il la trouva belle, aussi belle que Loa, et en tomba amoureux. La Princesse Shii trouva elle aussi l’homme plaisant et courtois. Ils bavardèrent ainsi jusqu’à l’aube, et la Princesse, avent de partir avec le dernier reflet de Loa sur les flots dit au Pêcheur : « rejoins-moi devant les portes de mon palais ce soir au crépuscule ».

Le Pécheur ébloui la regarda s’en aller, et oublia de lui demander où se trouvait son palais. Alors il se mit à la recherche de ce palais. Mais au crépuscule il ne le trouva pas. Ni le soir suivant.. ni ceux qui suivirent…
Alors il quitta son village et partit à la recherche du palais et de la Princesse. Il arpenta des mers… il franchit des terres…  il escalada des montagnes et traversa des déserts… Du jeune homme qu’il était il devint un homme mur, puis un vieillard, à la barbe grise…

Et puis une nuit, il parvient aux portes d’un Palais resplendissant, fait de lumière et de reflets. Et il s’assit se reposer sur une pierre devant, les yeux embuées de larmes de joie d’avoir enfin trouvé.

La princesse Shii vit un vieil  homme aux cheveux clairsemés et à la barbe blanche devant les portes de son château et manda ses gardes de le questionner et le quérir. Mais le temps que les gardes arrivent, l’homme fatigué s’endormit, et dans son sommeil c’est Minos qui vint chercher son âme… Les gardes arrivèrent trop tard et la Princesse ne reconnut pas le Pêcheur et ne sut jamais son histoire…


Quand la jeune femme finit sa ballade devant un parterre d’enfants et de villageois, de Triskel et de Nadir et des rares voyageurs dans l’unique auberge de Kersaint, A La Belle Mouette, elle sentit le silence triste l’entourer, comme une écharpe de brumes.
C’est peut etre mieux ainsi, se dit elle, jamais il ne m’aimera. Jamais il ne me verra vieillir… et moi je… je… Ah ! Qu’importe !
Elle sentit que tous les chants dorénavant seront pour lui, et que peu importe les ombres et les nuages, elle sentira plus qu’elle ne verra ce lien invisible entre son cœur et « celui qui ne l’aimera jamais » comme l’a nommé Mara..

Et elle entama un autre chant, gai et entrainant cette fois. Et la pluie martelait le rythme sur la lucarne de la Belle Mouette.
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeLun 25 Jan - 16:47

Cette légende est si ancienne que nul ne se rappelle de quel Royaume il s'agit, et les noms ont depuis longtemps été oubliés...

mais la Terre, elle, garde mémoire de tout....

Spécial Argantael king



Légende d’un général devenu Roi


Il était une fois un grand Royaume avec un souverain très guerrier et conquérant. Seuls les femmes et les hommes d’armes étaient respectés dans ce Royaume et tous les enfants aspiraient à devenir grands guerriers. Un jour, ce monarque envoya un de ses généraux avec une centaine d’hommes conquérir une contrée lointaine.

Le Général partit. Il voyagea au-delà des montagnes jusqu’aux limites du Royaume, pour mener des conquêtes. Mais lorsqu’il fut en terres inconnues, des calamités s’abattirent sur lui, sur ses hommes et sur cette contrée toute entière : des tempêtes dévastatrices, des tornades de sables étouffants, des monstres fous charriant la corruption du chaos… et le Général et ses hommes furent perdus, coupés de tout contact avec leur Royaume d’origine.

Alors le Général n’eut d’autres soucis que celui de préserver les hommes et les femmes de ses troupes, et de venir en aide aux villageois, habitants de cette contrée. Alors ils s’établirent dans un village, logèrent chez les villageois, chassèrent des bêtes du chaos, soignèrent les blessés, sauvèrent les récoltes…

Et ce village s’agrandit, car d’autres personnes venaient chercher aide et secours auprès du Général. Et jamais une aide ne fut refusée.
Et ainsi passa l’hiver… et les tempêtes cessèrent, et la terre fut soignée de la corruption.

Et un jour, à la moisson des champs, les villageois firent une fête, et demandèrent au Général de devenir leur Roi, et de se lier à la Terre.
Mais le Général disait qu’il n’était pas un seigneur, mais un guerrier. Qu’il savait combattre et non gouverner. Qu’il n’était qu’esprit rationnel et non un mystique ni un prêtre pour faire des rituels. Mais les villageois n’en démordirent pas et le Général accepta de faire l’antique rituel d’alliance avec la Terre. C’est la terre qui choisira, dit-il, sceptique et las des insistances des villageois.

Alors vint de la foret un Ancien, un vieil homme, et présenta selon les anciens rites le Général à la Terre. Et la Terre accepta l’alliance.
Car le Roi et la Terre sont Un.

Et le Général ressentit chaque rocher, chaque brin d’herbe et chaque arbre, il entendit le chant de chaque oiseau, du faucon à la petite mésange, il vit par les yeux de toutes les bêtes de la foret, il sentit les battements de cœurs de tous les habitants… Il comprit la véritable nature de l’Alliance.
Le Roi et la Terre sont Un.

Quand la terre est souffrante, le Roi ne peut être bien portant. Quand le Roi souffre, la Terre dépérit…

Quand la Terre est dans l’harmonie, le Roi est dans la joie. Quand le Roi est heureux, la Terre est paisible.
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeLun 25 Jan - 18:56

L’hélice du temps et de la lumière.


Je vais essayer de traduire ici quelques anciennes légendes Philomène assez conceptuelles sur la nature du temps, la nature de la lumière et de l’ombre, et l’explication pourquoi il est tabou d’écrire les Récits et Légendes.


Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Energi10


Commençons par l’Aube.
Il faut bien commencer quelque part…

A l’Aube, la lumière est libre. On dit aussi énergie libre. C’est la matinée d’une vie, c’est brumeux, la journée en « en devenir », les contours ne sont pas figés. Plus le soleil monte, plus la lumière est vive. Elle se stabilise.
A midi, si vous plantez un bâton dans le sol, il est complètement éclairé, sans aucune ombre. C’est le pinacle de la Lumière Dense ou Stable.
Puis, tout objet, tout être projette une ombre, qui s’allonge vers le soir, et la lumière devient diffuse. L’ombre projetée casse la lumière stable et la teinte de l’Ombre. Ainsi, au crépuscule, il y a encore de l’énergie libre, mais cette fois c’est l’ombre libre.
Puis, comme en reflet, l’Ombre libre se stabilise peu à peu, et devient à minuit Ténèbres Denses.
Puis, elle est à son tour dissoute en énergie libre de l’aube.

On peut voir par analogie le même cycle dans la vie d’une personne, ou d’un être vivant en général ; dans la vie d’un royaume (un petit royaume devient empire, puis connait la décadence et le déclin puis la destruction et autre chose nait à sa place) ou autre.

Maintenant, je vais expliquer pourquoi il est tabou de mettre ces Récits par écrit.
L’écrit donne une forme figée au récit. Autrement dit, l’écrit stabilise l’énergie d’un récit.
Si j’écrivais ces explications sur l’énergie, c’est comme si je stabilisais le processus : aucun changement, aucune modification possible. C’est comme si on revivait la même journée, la même nuit, les mêmes évènements, en boucle !
Or aucune aube ne ressemble aux précédentes, et aucune journée n’est semblable à une autre.
Et aucune histoire racontée par des Bardes différents n’est identique. Et la même histoire racontée par le même Barde mais à des occasions différentes est en fait versions différentes !
On parle du Temps en Hélice.
Le cercle du temps se répète, mais avec des changements, des décalages, comme si on dessinait une hélice.
Or pour une Hélice l’Energie (un récit, la lumière, l’ombre etc) ne doit pas être stabilisée par écrit, mais demeurer libre.

C’est pour ça que nos enseignements sont uniquement par oral et que les écrire est un Tabou.


*************************

récit partagé à la belle mouette bien sûr,

et aussi par un chant de pie avec Alfadr  (avec demande d'aucune mise par écrit pour respecter le Tabou. et avec des excuses pour des difficultés de traduction/transcription des langues Philomène aux langues Shii et humaines pour rendre les notions innées et instinctives plus compréhensibles)
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeLun 25 Jan - 20:05



Je suis retournée à Riverais quelques jours, avant que la saison des pluies fines et froides ne vienne. J’ai coupé par la foret, puis pris la grande route. J’allais à l’Arbre des pendus.

J’avais repéré un hameau non loin, j’ai demandé refuge pour la nuit dans la grange. La veuve m’avait dit que le toit fuyait mais m’a laissé m’y reposer.

A l’aube, je retournais à l’Arbre des Pendus Riverais. Je préférais monter sur les branches et descendre les corps le jour. La nuit j’avais trop peur de cette foret, et de cet arbre.

J’ai décroché d’abord les corps les plus récents. Le plus dur était d’essayer de deviner les croyances de chacun. Non, en fait le plus dur était d’entendre tous ces cris de corbeaux ! J’avais l’impression d’entendre Creben et Morwana… et repenser au Val Sans Retour me déconcentrait. De plus, il fallait que je me cache des passants, heureusement fort rares…

Au deuxième jour j’ai dû avouer à la veuve qui m’accueillait ce que je faisais. Elle m’a dit que son mari était pendu sur l’Arbre l’hiver dernier. Alors elle est venue avec moi. Elle a fait le guet et m’a aidé à reconnaitre les morts.

Nous avons mis plusieurs jours, quatre, il me semble, car le temps me semblait comme suspendu, comme les gouttelettes de pluie à une toile d’araignée…

Tous ceux liés aux anciennes croyances, j’ai pu libérer leurs âmes. Il y avait quelques sang-melés… ça m’a rendu encore plus triste. Les adorateurs du phénix, nous les avons porté jusqu’au cimetière. La Veuve se chargea de demander au prêtre de leur donner sépulture.
Il y avait même des nadireens. J’ai dû me voiler et j’ai prétendu être une nadireenne de passage, qui aurait trouvé ces corps près de la foret. C’est ce que j’ai raconté à un jeune gamin, qui était parti en avertir sa communauté, évidemment je n’ai pas attendu son retour. Dans la nuit quelqu’un a dû venir chercher les corps.

Il n’y avait plus de corbeaux sur l’Arbre des Riverais…

Pour remercier la Veuve, j’ai réparé son toit, et celui de la grange. Et au passage je me suis écrasée un orteil, avec le marteau. Oui, un orteil : c’est plus simple de grimper pieds nus et de tenir les planches avec ses pieds ! oh, mes pieds … écorchés, chevilles osseuses, et les orteils plus longs que chez Kara ou Aalis ou n’importe quel humain (un peu, mais si on regarde de près, ça se voit). Je me suis tellement absorbée par la laideur de mes pieds que j’ai tapé pile dessus ! j’ai ris à travers les larmes (ça fait drôlement mal !) de la futilité de ces considérations et de l’absurdité de tout ça …

Le voyage du retour à Kersaint a été plus long que prévu… Mais je n’avais pas à cœur de voler de mes ailes …
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeLun 25 Jan - 21:09



Enara adolescente

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et Enara actuellement !

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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeLun 25 Jan - 22:13




Mara a tort

Un, Mara a tort
Deux, c'est beau l'amour
Trois, la Reine Elfe pleure
Quatre, je l'aime
Cinq, il est d’mon droit
Six, de tout chanter
Sept, je m'arrête pas là
Huit, je rêve…

Tu tu tu tu lu tu lu
Tu tu tu tu lu lu

Un, quoi qu’Mara dise
Deux, j’en reverai
Trois, les yeux mouillés
Quatre, j'ai mal
Cinq, je chante c'que j'veux
Six, suis-je malheureuse ?
Sept, j'pense pas souvent
Huit, et vous?

J'aime le velours des nuits
Les songes interdits
J'aime quand il me sourit
J'aime ton enfant Mara

Tu tu tu tu lu tu lu
Tu tu tu tu lu lu

Un, j'suis très sereine
Deux, et j'ai bien fait
Trois, d'vous en parler
Quatre, je chante
Cinq, quoiqu’Mara dise
Six, elle était belle
Sept, cette équinoxe
Huit, je l'aime

Tu tu tu tu lu tu lu
Tu tu tu tu lu lu

Un Mara me chante
Deux ça m'fait des choses
Trois comme l’engoulevent
Quatre j'ai peur
Cinq c'est pour la vie
Six pour un sourire
Sept j'en pleure la nuit
Huit et vous ?

J'aime le velours des nuits
Les songes interdits
J'aime quand il me sourit
J'aime ton enfant Mara

Un Mara a tort
Deux c'est beau l'amour
Trois c’est moi qui pleure
Quatre je l'aime
Cinq Mara a tort
Six c'est beau l'amour
Sept aux brumes du Val
Huit j'ai mal
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMar 26 Jan - 11:54




Pourvu Qu'Elles Soient Douces

Hey

Eh Mage !
Ton regard oblique
En rien n'est lubrique
Dans le sourire des miroirs
Ton goût du revers
N'a rien de pervers
quand Loa se drape de noir !
Ton Kamasutra
A bien cent ans d'âge
pour un Elfe c'est démodé
Le nec plus ultra
En ce grenouillage
C'est d'aimer les deux côtés (hey)

Même sa Majesté
Jamais n’se déplace
Sans son petit oreiller
les Logomanciens
sont très efficaces
pour négocier sans payer

Tu fais des "ah, oh"
Derrière ton ouvrage
pour l’amour pour un Fae
Debout et de dos
Sans perdre courage
Dénude tes beaux reflets

Tu t’en fous du sexe du genre et tout
Mais pourvu qu'elles soient douces
D'un poète tu n'as que Guenode en tête
De ses rondeurs tu es K.O.
Tu t'entêtes à te foutre de tout
Mais pourvu qu'elles soient douces
D'un Magot tu gardes qu'un air idiot
Tout est beau dans les cristaux !

0k

Prose ou poésie
Tout n'est que prétexte
pour tout marionétiser…
Ballades ou pamphlets
Mes impolitesses
Ne sont pas monétisées !

Je fais des "ah, oh"
Jamais ne me lasse
Par hommage pour Mara
Ne faut-il pas que
Jeunesse se passe ?
Après, qui vivra rira !

Tu t’en fous du sexe du genre et tout
Mais pourvu qu'elles soient douces
D'une ballade tu n'as que les brumes en tête
De mes couplets tu es K.O.
Tu t'entêtes à te foutre de tout
Mais pourvu qu'elles soient douces
tous les Mages se tiennent par la barbichette,
Tout est beau dans les cristaux !
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMar 26 Jan - 16:14




spécial Aalis !

à chanter en duo

J'veux d'la magie...

J'suis resté qu'une poupée
Qu'aurait grandi trop vite
Dans un monde en proie à l’Ombre
J'veux trouver la magie
Qu'elle me raconte des histoires
Des elfes et farfadets
De princesses et de cerfs-volants
J'veux d’la magie dans ma mémoire

J'veux d’la magie…..

J'veux traverser les océans
Devenir un goéland
Dans les clairières et dans les bois
Chanter avec Loa
J'veux dev’nir reine d’un beau roi-mage
Me sortir de ma cage
Une Princesse des Contes de fées
Du Villonnais

J'veux d’la magie …
D’la vraie magie !...

Je veux aller danser
Au son clair des grillons
J'veux retrouver mon sourire d'enfant
Perdu dans le tourbillon
Dans le tourbillon de la vie
Qui fait que l'on oublie
Que l'on est resté des mômes
Bien au fond de nos abris

J'veux d’la magie …
D’la vraie magie !...

Je suis qu'un oisillon
Qu'aurait grandi trop vite
Dans un monde en proie à l’Ombre
J'veux trouver la magie
J’veux conter des histoires
De dragons et de fées
De princesses et de cerfs-volants
J'veux d’la magie dans ma mémoire

J'veux d’la magie …

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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMar 26 Jan - 19:02




re-enchanter

Voguer dans l’eau trouble
Vers lendemain
Brumes sans fin
Voler dans l'air trop lourd
Du presque rien
Et je vous tends mes mains

Si je dois tomber de haut
Comme l’étoile filante
Je n’aurai de repos
Tout sauf indifférence
Dans les brumes de Mara j’ai gardé l'innocence
Mais rien n'a de sens, et rien ne va

Tout est chaos
A côté
Dans l’Abime : des mots. des mots
Abimés...
Je cherche un refrain, qui
Pourra me chanter
Je suis
D'une génération faite pour chanter
Ré-enchanter

Qui pourrait m'empêcher
De tout entendre
Quand la raison s'effondre
A quelle magie se vouer
Qui peut prétendre
Nous bercer dans son ventre

Si l’amour est un mystère
Les dieux n’ont rien à nous apprendre
Et leurs charmes sont amers
Comme la brume et la cendre
Dis moi,
Dans ces vents contraires comment s'y prendre
Plus rien n'a de sens, plus rien ne va.
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMar 26 Jan - 19:46

AVERTISSEMENT : le texte qui suit comme tous les messages de cette section sont fictifs. Les personnages décrits, les lieux décrits, les évènements sont fictifs et constituent le cadre de jeu médiéval fantastique d'apothéose.

Lettre de Alfadr à Enara :



Chère Enara,



Vous m’avez révélé vos sentiments et je vous remercie de cet aveu.

Vous êtes une femme merveilleuse Enara et je suis persuadé que vous trouverez un parti digne de vous.

Je ne suis pas digne de votre attention.

Vous devez savoir que ma défunte compagne Zita m’a plongé dans une souffrance infinie lorsqu’elle a quitté ce monde d’Œcoumène.

Sur son tombeau, j’ai juré que je resterais fidèle à sa mémoire.

Le serment d’un mage est une chose puissante. Lorsque les logomanciens, ces nouveaux sophistes usent des mots, c’est pour tromper, et manipuler. Pour eux, les belles phrases sont un outil, une arme.

Mais je crois que la parole peut être aussi le véhicule de la vérité, et quand elle l’est, la parole est la plus belle chose qui soit.

J’ai repris les études et l’apprentissage. Un mage ne devrait jamais se considérer comme un maître de l’art. Nous restons des apprentis jusqu’ à notre dernier souffle en dépit de la puissance.

Je vois venir une grande terreur, une grande épouvante.

Les mages sont en train de perdre leur contrôle sur les populations. Ils n’ont plus rien à promettre que de vaines chimères et les simples sujets des archipels et d’ailleurs commencent à se rendre compte de la supercherie.

Alors ils ont tissé un formidable stratagème : le retour de l’ordre noir.

L’ordre noir ne reviendra pas. Je ne prétends pas qu’il n’existe pas encore quelques poignées de nostalgiques de l’ordre du loup noir, mais je pense qu’ils ne sont que quelques bandes éparses.

La raison en est fort simple : la magie a évolué et l’ombre a trouvé dans les marionnettistes des serviteurs bien plus efficaces que les fous et les malfaisants qui s’inclinent encore secrètement devant le souvenir de celui-qu’il-ne-faut-pas-nommer.

Ce dont je parle, c’est de l’empire du bien.

Qu’est-ce ?

Jadis les mages et les adorateurs gouvernaient par la crainte et par la coercition.

Puis les marionnettistes sont arrivés et ils ont remplacé la contrainte par le consentement.

Mais ce consentement arrive lui aussi à son terme. Les déprédations et les mensonges des mages sont visibles par tous. Ni les propos enchantés des logomanciens ni les hagiographies des ménestrels ne sont plus capables de fabriquer l’assentiment des foules. Il devient évident que la magie s’est délitée en une machination, un dispositif, une entreprise qui n’a qu’un seul but : maintenir et accroitre le pouvoir des mages.

Alors il faut en revenir à l’antique peur

Alors il faut renouer avec la contrainte puisque les flatteries ne suffisent plus et que la charogne empeste malgré les enchantements et les parfums.

Et c’est là que le mage noir représente une aubaine terrible.

Les mages vont justement agiter un drapeau terrible, un mensonge incroyable : celui du retour du mage noir et de la tenue secrète de cénacles de ses myriades d’adorateurs.

Je ne nie pas que ceux-ci existent. Mais ils sont loin d’être aussi nombreux et puissants que les marionnettistes.

Non, le dessein est plus subtil : la peur du retour du mage noir va empêcher toute velléité de critique des marionnettistes.

Tout à coup, il devient très suspect d’émettre une critique des mages. Ce serait mettre ses pas dans ceux du mage noir.

La contestation devient donc un acte séditieux, un aveu de connivence avec celui-qu’il-ne-faut-pas-nommer.

Dans un premier temps, les mages vont donc condamner fermement toute critique à leur encontre.

Mais ils ne vont pas s’arrêter là : très vite, ils voudront empêcher l’expression de toute pensée libre au nom de la lutte contre l’ombre, au nom du bien.

Et c’est un mécanisme particulièrement pervers.

Car secrètement, les mages ont en partie basculé dans l’ombre. Et ce masque de vertu est la nouvelle forme de l’hypocrisie et du puritanisme.

Ils vont instiller l’idée que des suppôts secrets de l’ordre noir sont présents partout, parmi nos voisins, nos amis, notre famille même.

Ils vont nous transformer en petits délateurs, en petits inquisiteurs.

Cette paranoïa rampante fera de tous ceux qui sont susceptibles de contester des serviteurs en puissance ou en acte du mage noir.

Il va falloir les rechercher, les traquer. Et c’est là ou la magie et les babioles des transcendés seront d’une aide précieuse. Via les artefacts magiques et les cristaux qui songent, les mages vont sonder le cœur des hommes ;

Ils sauront, sans l’ombre d’un doute qui représente ou pourrait représenter une menace à leur plan de domination magique.

Une fois détectés, les déviants magiques, ainsi que ceux qui n’auront pas succombé aux babioles des transcendés seront ostracisés. Ils ne feront plus partie de la communauté et seront perçus comme des parias ou des vagabonds.

Ceux qui refuseront de se soumettre ou d’être marqués magiquement seront comme moi enfermés. On leur coupera l’usage de la magie devenue si nécessaire et indispensable à tous. On les parquera, on les affamera, on les humiliera.

Surtout, on fera de ses bannis, de ces proscrits de nouveaux boucs émissaires, au nom du bien, les responsables de tous les travers de la société au nom du bien et de la lutte contre l’ombre.

Ce plan est machiavélique. L’ombre prendra le masque de la vertu et les nouveaux maîtres se feront les hérauts des opprimés et de tous ceux justement qui dans les temps passés et modernes ont été les victimes des mages noirs.

La culpabilité alors s’étendra à tous ceux qui n’arborent pas dans leur chair ou dans leur esprit les marques des anciennes victimes du mage noir. On inventera des culpabilités.

Les structures classiques de la société deviendront alors des résurgences de la présence immanente du mage noir dans toute forme de défiance, de critique.

On remplacera tout par la magie. Ce ne seront plus des enfants qui viendront combler le sang défaillant des archipéliens mais bien des homoncules conçus dans des cuves alchimiques et tributaires pour vivre de la magie.

Alors la magie sera la servitude absolue et l’adoration concernera la magie et ses artefacts.

Comme les mages de l’apothéose nous serons alors tous changés en nos équivalents magiques et l’idée même de défiance sera effacée de notre esprit par magie.

Alors les ténèbres du chaos recouvriront le monde.

Puis viendra la grande apothéose qui est le nom de l’abime ;

Et le silence recouvrira écoumène comme un linceul.

Je prétends vous avoir livré une prophétie. J’espère qu’elle ne se réalisera pas, mais dès à présent nous devons donner un nom à nos ténèbres intimes.

La lutte contre les marionnettistes nous rendra semblables à eux. Triomphons plutôt de nos démons intérieurs et retrouvons le sentier invisible de la parole secrète.

Contre cette victoire sur soi, les machinations des marionnettistes sont impuissantes.



Bien à vous,



Alfadr

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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMar 26 Jan - 19:54

Évidemment le contenu de la lettre est partagé avec aalis, eli, retheniel et argantael notamment !
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMer 27 Jan - 12:30

La ballade du pari de Rind et de Minos

Il était une fois un Royaume, un Palais, une Princesse. Et un Palefrenier. Ce jeune garçon arriva au Palais encore enfant, et le jour où son regard croisa celui de la Princesse, jeune donzelle, il en tomba amoureux. Mais il savait bien qu’elle était princesse inaccessible, et lui un garçon de ferme dont la place était dans les écuries.

Des années passèrent, et la flamme silencieuse dans le cœur du Palefrenier ne cessa de grandir… Un jour, le Palais fut attaqué par des brigands, et tous les hommes, y compris le jeune Palefrenier, prirent les armes pour défendre le Palais et les souverains ; des hommes furent blessés de part et d’autres, des hommes périrent. Le Palefrenier fut de ceux-là, il fut percé de mile flèches, s’interposant entre les assassins et la Princesse, il mourut sourire aux lèvres.

Et son âme s’envola vers un ailleurs, vers les plaines de Minos et de Rind. Pourtant, contrairement aux autres âmes, la sienne ne gouta point aux félicités des douces plaines. Alors Minos et Rind la convoquèrent et demandèrent quel était son souhait. Revenir auprès de celle que j’aime, répondit l’âme du Palefrenier. Minos et Rind discutèrent et firent un pari : en cette nouvelle vie l’âme du Palefrenier ne voudra plus être liée à celle de la Princesse : ils en appelèrent à l’Indifférence.

Un jour de printemps, un oisillon sortit d’un œuf dans un nid douillet sur une belle branche d’arbre. Lorsque ses yeux s’ouvrirent enfin à la lumière de El, il oublia qui il était avant et poussa un joyeux chant de Rossignol qu’il était maintenant. Ainsi il chantait toutes les aubes et tous les crépuscules, car c’est ainsi que chantent les rossignols, lorsque la lumière est diffuse et douce. Un jour il fut capturé par un oiseleur, et offert en présent à une Princesse. Lorsque la main blanche de la jeune femme ôta le linge de la cage, et que son regard croisa celui de l’œil rond du Rossignol, celui-ci poussa un trille de joie pure car le cœur du Rossignol était en joie. Car quelque chose en lui se rappela... Il chanta ainsi pour la Princesse tout l’été, et puis l’automne… un soir d’hiver, la Princesse, lasse, oublia de fermer les fenêtres du boudoir où se trouvait la cage. Le vent souffla toute la nuit, et les flocons de neige recouvrirent la cage, et le petit corps frêle du Rossignol. L’Indifférence rendit tout le monde sourd à ses appels, et il mourut ainsi de froid. Un serviteur trouva l’oiseau gelé, et pour ne pas chagriner la Princesse, laissa croire que l’oiseau s’était échappé, tandis qu’il jeta au loin le cadavre, qui fut dévoré par les chiens, dans l’Indifférence…


L’âme du Palefrenier-Rossignol était de nouveau dans les douces plaines de Rind et de Minos. Pourtant, elle ne goutait toujours pas à la paix. Alors Rind et Minos la convoquèrent de nouveau et lui posèrent la question. Et la réponse fut identique. Alors Rind et Minos firent de nouveau un pari en en appelèrent à la Cruauté.

Avec la fonte des premières neiges naquit dans la foret un faon. Lorsque ses yeux s’ouvrirent sur la lumière de El, il oublia qui il était avant, et gambada joyeusement dans les herbes émeraude et les primevères. El gagnait en force, et le jeune faon devint en été un jeune et beau Cerf. Il ne savait pas que dans ce pays vivait une Princesse, ni qu’à l’automne elle se mariait avec un Prince, comme il est de coutume pour tous les Princes et les Princesses. Ni que le Prince et la Princesse allaient la veille des noces chasser en cette Foret, comme il est de coutume. Ni que c’est lui, jeune Cerf imprudent, mais si beau et plein de vie qui sera pris en chasse par les chiens et choisi par le Prince comme offrande à sa Promise. Ni que la Princesse, le voyant acculé par la meute de chiens acceptera avec sourire de le mettre à mort comme il était de coutume. Ainsi, lorsque le regard hagard du Cerf croisa celui des yeux clairs de la Princesse, le Cerf ne protégea point son flanc, il ne bougea point lorsque la lance cruelle de la Princesse lui perça le cœur. Car quelque chose en ce cœur s’était rappelé la joie passée d’aimer et la joie à venir de celle qu’il aimait…

Une troisième fois l’âme du Palefrenier-Rossignol-Cerf arpentait, triste, les plaines de félicités de Rind et Minos. Mais cette fois, Rind et Minos la convoquèrent, et sans poser de questions, sans faire de pari, d’un commun accord la renvoyèrent dans le monde des vivants.

En cette matinée de printemps, grand affairement était au Palais. L’on entendit un cri, un cri nouveau. Vous avez un fils, dit-on à la Princesse et au Prince. Et lorsque la Princesse posa son regard sur les yeux encore voilés, son amour infini éclaira le cœur du nouveau-né, et il oublia qui il était avant. Il lui sourit en retour, heureux, et s’endormit paisible sur son sein.

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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMer 27 Jan - 13:20

Dans nos légendes Philomène, Rind et Minos sont très présents. Parfois on parle d’eux comme de jumeaux nés d’un même œuf. Parfois comme d’un Roi et d’une Reine unis dans une danse en spirale infinie.

C’est eux qui décident des naissances. Qui choisissent d’incarner telle ou telle âme dans tel ou tel corps. Nous ne croyons pas au hasard des naissances.
Ni au hasard des morts.

Rind, c’est la vie, la fertilité. C’est la déesse des soigneurs et des accoucheuses, des semeurs et des chasseurs, des bêtes et des plantes. C’est aussi la déesse de la sauvagerie, de la férocité, des formes de vie prolifiques et incontrôlées. Et celle des maladies, des flétrissures des corps.

Minos est le dieu de la mort. Il est celui qui juge. Et c’est aussi le dieu des pourvoyeurs de mort, des bourreaux et des criminels.

Les deux sont liés dans la spirale des incarnations. En effet, nous ne doutons point des réincarnations sinon les mondes des dieux seraient rapidement surpeuplés ! L’Oubli est cette purification du poids des existences lorsqu’on est baigné dans l’énergie libre.

Pourtant, il est possible de parler à nos aïeux, malgré ces réincarnations. D’abord, toutes les âmes ne sont pas systématiquement réincarnées. Ni toutes en même temps. De plus, la notion de l’écoulement de temps est très floue dans les royaumes au-delà de nos corps matériels : elle n’est pas identique à la nôtre. Dans les mondes Shii par exemple une journée peut passer, alors que dans notre monde c’est une décennie. Ou le contraire.

De plus, lorsque nous invoquons nos ancêtres, nous pouvons les invoquer de différentes façons : la part d’eux qui est en nous (car leur sang coule dans nos veines), la part d’eux que nous souhaitons consulter (ou en bénéficier, comma par exemple le courage d’un aïeul, ou le savoir dans un domaine précis), leur souvenir, ou leur légende… Mais il est possible aussi de s’adresser à l’âme entière ; il faut la retrouver alors, plonger en elle ou la laisser couler en nous afin qu’elle puisse retrouver des souvenirs et les exprimer ou les faire « revivre » ou « ressentir » au Druide.

Contrairement aux Nécromanciens, qui invoquent des âmes des défunts quels qu’ils soient, nous ne pouvons nous adresser qu’aux âmes liées à nous directement ou à une personne qui en exprime le souhait et qui se trouve en notre présence. Ces liens peuvent être ceux du sang (liens de filiation ou liens de sang). Ou, rarement, des liens affectifs voire passionnels (amitié ou amour, mais aussi haine).
Les Nécromanciens peuvent interroger les âmes des défunts, voire leur commander ou les contraindre.
Nous ne pouvons le faire. En vérité, si, nous pouvons dans le sens où il est possible de la faire. Mais nous ne dévons pas. C’est Tabou.
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMer 27 Jan - 14:02




Il m'a fallu hélas !
Le jugement de Mara
Pour sentir mon cœur battre

Je chante je chante

Me regarder en face
Miroir de soi à soi
Astre de noire albâtre

Je chante je chante

Les chemins sont croisées
Tout est questions de choix
El ou Baal, qu’importe !
Qu’elles soient d’ombre ou dorées,
Pour les gueux ou les rois
Les cages n’ont pas de portes

Je chante je chante

Méfie-toi des puissances
De leur indifférence
Au jeu de leurs paris
Le cœur sera meurtri

Méfie-toi des puissances
De leurs lumières denses
Chante l’aube au crépuscule
Quand ciel et terre brulent

Quand le destin frappe
Un fouet-étoile claque
Laisse couler ta sève
C'est la brisure qui
Sera ton seul cri
Vierge iconoclaste
Et cette icone est Astre


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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMer 27 Jan - 16:59

* * *


Le comte de Riverais
A mis à l’envers ses belles braies.
Un paysan lui dit
Vous êtes fort mal mis
C’est faux ! lui dit Riverais,
Pendez-le donc avec ses braies !

Le comte de Riverais
Chassait dans sa belle foret
Un paysan lui dit
Ce bois est maudit
Taïaut cria Riverais
C’est bien toi que je chasserai !

O comte de Riverais
N’allez pas vous asseoir reposer
Sous votre grand chêne
Nourri par la haine
Craignez, ô comte félon,
Quand ces morts vous emporteront !


Dernière édition par Jezabel Charlotte le Mer 27 Jan - 17:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Enara, kaer Paloma, kaer Ava    Enara, kaer Paloma, kaer Ava  Icon_minitimeMer 27 Jan - 17:10




Ballade du Val Sans Retour


D’où reviens tu triste et pale ?
Du Val, sombre Val.
D’où reviens tu triste et pale ?
Du Val, sombre Val.
J’l’ai quitté au petit jour
Le Val, sombre Val.
J’l’ai quitté au petit jour
Le Val Sans Retour

Que y es-tu allée chercher
Au Val, brumeux Val ?
Que y es-tu allée chercher
Au Val, brumeux Val ?
C’est Loa qui m’y a menée
Au Val, sombre Val.
C’est Loa qui m’y a menée
Au Val Sans Retour.

Et la lyre d’Argent moiré
Au Val, sombre Val,
Et la lyre d’Argent moiré
Au Val, brumeux Val,
Est devenue mon reflet
Au Val, sombre Val.
Est devenue mon reflet
Au Val Sans Retour.

Que y as-tu égaré,
Au Val, sombre Val ?
Que y as-tu égaré,
Au Val, brumeux Val,
C’est mes larmes qui y ont coulé,
Au Val, sombre Val,
C’est mes larmes qui y ont coulé
Au Val Sans Retour.

Ne t’avait-on jamais dit
Au Val, brumeux Val,
Ne t’avait-on jamais dit,
Au Val, sombre Val,
Qu’il y a des chants interdits ?
Au Val, sombre Val.
Qu’il y a des chants interdits ?
Au Val Sans Retour.

Mon cœur sans malice était
Au Val, brumeux Val.
Mon cœur sans malice était
Au Val, sombre Val.
C’est pour ça qu’il s’est brisé
Au Val, sombre Val.
C’est pour ça qu’il s’est brisé
Au Val Sans Retour.

Jamais il ne m’aimera
Au Val, sombre Val.
Jamais il ne m’aimera
Au Val, sombre Val.
C’est mon âme qui s’y égara
Au Val, brumeux Val.
C’est mon âme qui s’y égara
Au Val Sans Retour.


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