Sur la magie.
Ars Magica est un vieux jeu de plus de 25 ans.
La dernière version du jeu (la V5) conserve de nombreuses lourdeurs.
Je souhaite vous proposer une version simplifiée des règles, en particulier celles concernant la magie.
Ars magica propose 3 systèmes de magie : la magie spontanée, la magie formelle et la magie rituelle.
La magie spontanée est un véritable art. Elle permet d’imaginer de nouveaux effets magiques, variés et uniques. Elle repose sur 3 paramètres principaux, le verbe, le geste et l’esprit.
Le verbe consiste à décrire l’effet magique. Les noms véritables des êtres, des objets, des lieux et des évènements renforceront cette magie. Concrètement, cette description sera faite par le joueur.
Le geste consiste à représenter cette magie. Celle-ci se manifeste souvent de façon spectaculaire et les actions entreprises par les magiciens ont un lien avec l’effet magique.
L’esprit consiste à visualiser l’effet magique.
Lorsque ces 3 éléments sont réunis, l’énergie mystique, le virtue est canalisée du monde des formes vers le monde physique par le mage, véritable portail vivant et l’effet est suscité.
La magie spontanée est souvent merveilleuse, étrange ou saisissante. Elle suscite la surprise et doit surprendre tout le monde. C’est la raison pour laquelle les mages sont tenus de varier en permanence leurs effets magiques.
La magie formelle tient plus d’une technique, d’une science. Le mage a mémorisé des séquences précises qui permettent du susciter un effet magique précis, un sort. La répétition, le perfectionnement sont recherchés. La mémoire du mage est donc nécessaire et les grimoires permettront de répertorier les principaux sorts magiques. La magie formelle est précise, puissante et déterminée. La minutie et les détails rendent l’erreur possible, surtout en situation de stress.
La magie rituelle s’appuie sur les convictions d’un mage (astrologie, philosophie, l’alchimie) pour véhiculer, amplifier une manifestation magique. C’est la magie la plus longue et la plus astreignante. En retours, les effets réalisés sont souvent les plus puissants.
Il existe un quatrième système magique, le laboratoire. Chaque opération en laboratoire nécessite une saison et est très consommatrice en virtue. Le laboratoire permet de créer des manifestations magiques prolongées voire permanentes, comme des objets, des lieux ou des êtres magiques, des talismans ou des familiers, des potions de longévité ou la mise au point de nouveaux sorts de magie formelle.
Chaque effet magique est consommateur de virtu, la brique magique élémentaire. Il existe 2 types de virtue, le brut qui est lé à l’une des 10 formes et le raffiné qui est personnel au mage.
La recherche de virtue, son raffinage sont des activités essentielles d’une alliance puisque sans virtue, aucune magie n’est possible.
La règle de base est que chaque sortilège a une magnitude et que la dépense en virtue est un minimum égale à cette magnitude.
L’expertise mystique du mage n’est pas toujours suffisante auquel cas, il faudra dépenser plus de virtue, et gagner de la fatigue ainsi que de la distorsion.
La question n’est pas « est-ce que le sortilège va réussir », mais bien « le magicien est-il prêt à en payer la prix ».
La virtue magique n’existe qu’en quantité limitée dans le cosmos, donc chaque acte magique épuise cette sève mystique. Des sources de virtue ont ainsi été asséchées par des mages trop voraces, rendant les abords d’une alliance stériles et désolés.
Ce point est important : la magie est pratiquement toujours possible, mais le mage qui présume de ses capacités est plongé dans l’hubrys et risque d’être frappé de distorsion et de crépuscule bien avant le grand âge, devenant un paria, un danger pour les siens.
Au contraire, le mage épris de sapience saura économiser le virtue et n’suer de magie qu’en cas de nécessité.
La magie spontanée, par sa variété et l’émerveillement qu’elle suscite est vraiment intéressante. Plutôt qu’une simple gestion de pouvoirs magiques elle est insaisissable, changeante, rare, donc précieuse.
La magie formelle conviendra aux mages les plus érudits et aux bibliothécaires occultes. La quête d’un rituel oublié peut donner lieu à des quêtes passionnantes, un peu dans l’esprit du Nom de la rose d’Umberto Ecco.
La magie rituelle connecte le mage à son paradigme, à ses convictions les plus profondes. Un religieux mystique retiré dans un grotte aura de la magie une vision très différente d’un camelot mondain épris de gloire et de fortune. Elle indique aussi comment le mage fait, réalise concrètement sa magie. Elle se nourrit de lieux, d’objets et de pratiques codifiées et précises, à des heures et avec des participants propices.
C’est sans doute la magie la plus complexe, dans le sens ou elle prend beaucoup de temps et de préparation, mais c’est la plus gratifiante puisqu’elle évoque les effets magiques les plus puissants.