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 Lettre de Sorente

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MessageSujet: Lettre de Sorente   Lettre de Sorente Icon_minitimeVen 11 Oct - 10:49

Nous sommes des monstres.


Nous pensons que les Dieux, les démons et les geôliers sont responsables de l’état déplorable de la condition humaine.
Nous les accusons de nos malheurs et souffrances, nous les supplions d’exaucer nos vœux et nos prières, nous les louons et remercions lorsque le destin nous est favorable.
Nous dépendons d’eux en tout point et en toutes choses. Ils sont nos geôliers car nous avons abdiqués le pouvoir de diriger nos existences.
Amor Fati
Il faut nous résoudre à la vérité.
Nous sommes des Dieux.
Ou plutôt nous sommes des Monstres.
C’est nous qui avons transformé l’Elysée en décharge cosmique.
C’est nous qui avons fait du rêve un cauchemar.
Il faut un temps ou l’Homme écoutait ses rêves secrets, ses désirs intimes.
Il n’en avait pas honte. Il n’en avait pas peur.
IL adorait le Dieu en lui, le Dieu qu’il pouvait devenir ou plutôt redevenir et non pas le Dieu extérieur.
Il préférait le Dieu de chair au Dieu de pierre.
Il préférait le monde aux arrières mondes.
Mais l’idée de vivre par lui-même et pour lui-même lui est devenue intolérable.
Et sa volonté s’est engloutie dans le refus de la vie, de ses pulsions, de ses joies et peines.
Tout est faute de la religion.
Le Dieu de fer que l’on nomme Sabaoth nous a horriblement menti.
Il nous a fait oublier le potentiel terrible et merveilleux de l’existence.
Il nous a fait sacrifier les délices bien réels de la vie charnelle contre les félicités illusoires du paradis.
Nous sommes le chaudron bouillonnant de forces terribles : nous sommes le chaos.
Il ne faut pas avoir honte de nos désirs, de ce que nous pouvons devenir, du dépassement de l’humain.
Nous devons forger la matrice de notre désir sur l’enclume de notre volonté pour en faire un arme, une arme terrible, déicide qui brisera les idoles et détruira les faux dieux du mensonge.

Je vous ai offert des corps de gloire, un complexe physico psychique subtil et complexe aux virtualités casi infinies.
Il vous appartient de le sculpter et de devenir semblables aux Dieux eux-mêmes.
Ne craignez pas vos désirs, ne craignez pas vos passions. Ils sont le guide, l’appel divin vers la métamorphose et la noire renaissance.
Chacun de vous a été déchiré par l’existence et porte une sombre cicatrice, un noir secret.
La substance du néant a scarifié votre âme.
Cette déchirure est le symbole le plus pur de notre incomplétude, de notre inachèvement.
Elle est la matrice de votre devenir. De cette blessure jaillit la lumière chromatique de vos passions et de vos désirs. Cette force terrible n’est pas votre ennemie mais votre alliée.
Il y a quelque chose qui attend et qui est sur le point déclore comme se fissurent les murs du mensonge. Votre âme n’est pas le dépôt d’une divinité détruite en vous, elle est le signe de votre potentiel divin. Soyez ambitieux, soyez fous et effrontés, ne craignez plus les idoles et brisez vos chaînes, vous en avez le potentiel. C’est pour accomplir cela que je vous ai choisis.
Il importe peu que je crois en vous. Vous devez croire en vous –mêmes et vous méfier de la clameur du troupeau. Celui-ci ne pense pas. Il scande, il répète, il prie. Le poids de l’existence est trop pour les moutons de panurge. Ils préfèrent suivre le berger et son chien, même quand ceux-ci basculent dans le grand abîme.
Vous êtes la norme de votre propre morale. Sculptez vos valeurs. Ne vous laissez pas engloutir pas le néant. Après vous être détachées des valeurs fausses di Dieu mort, il ne faut pas vous arrêter en chemin.
Toute morale est individuelle, elle est même l’aveu d’un singularité, votre divinité en devenir.
Si vous ne faîtes pas cela, le néant du cynisme ou de l’oubli de vous-même vous détruira. Vous deviendrez les Derniers des Hommes, ceux qui annoncent la fin de toutes choses.
Vous êtes désir et ego. Vous êtes un grand JE lancé par défi vers l’infini. Vous vous tenez sur le bord du gouffre, sur le fil de la lame et des forces réactives tentent à chaque instant de vous engloutir.
Ils sont la voix de la jalousie et du ressentiment. Ils sont le chant des sirènes et l’appel du troupeau. Ils sont la médiocrité, l’indifférence et l’ignorance. Surtout, ils sont le reniement de soi.
Au final, il importe peu que vous me déceviez. Vous devez rester fidèle à vous-même, à votre devenir, à votre potentiel.
Aspirez au sublime, aspirez au divin et que chaque acte résonne pour vous dans l’éternité.

Sorente

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MessageSujet: Re: Lettre de Sorente   Lettre de Sorente Icon_minitimeJeu 17 Oct - 15:40

Mes amis,


Je ne vous ai pas encore remerciés de m’avoir sauvé ma mort !
Quand j’ai demandé à Louise de vous octroyer un corps de gloire, je soupçonnais que vous en seriez digne.
Ce corps est la grande vérité à laquelle vous pouvez vous fier.
C’est bien plus qu’un simple réceptacle pour votre âme.
C’est un complexe physico psychique infiniment subtil.
C’est un chemin.
C’est une sculpture.
C’est une clef vers la délivrance.
J’ai été ému par votre mort, par les circonstances de votre trépas.
Les philosophes (les stoïciens en particulier) disent qu’à défaut de choisir sa vie, on peut décider comment on part.
C’est un peu comme une pièce de théâtre. Il faut soigner le départ.
La vie est – elle une farce ou une tragédie ? Je crois qu’elle oscille entre les deux.
Les esprits forts sont ceux qui sont capables de rire même de leurs déboires.
Le rire a cette fonction salvatrice qu’il nous fait parfois échapper à notre condition en nous faisant douter de la réalité de ce que nous vivons. L’absurdité est une mise à distance de ce qui nous oppresse.
Ce grand rire du surhomme est l’aveu de votre dieu intérieur. C’est un défi lancé aux murs de l’illusion et une offense aux oreilles des geôliers.

Comme j’étais crucifié au tripalium devant le mausolée pâle du démiurge, pendant un temps mon esprit a frôlé le sien.
Ayant partagé son martyr, je me suis fait un double et un négatif parfait de Sabaoth.
J’ai eu quelques intuitions que je veux à présent partager avec vous.
Sabaoth est un dieu amputé et atrophié. C’est parce qu’il ressentait de la jalousie et d’envie pour notre potentiel vital et divin (les deux se conjuguent dans la volonté de puissance qui est potentiellement infinie) qu’il a cherché à nous amputer de notre divinité.
Il a inventé le Grand Mensonge des arrières mondes : afin que nous détournions les yeux de la vie, de la jouissance et de la puissance, il a inventé la grande récompense du paradis et le grand châtiment de l’enfer.
Comprenez bien le sens de mes propos. Il fallait des esclaves, des sujets serviles et obéissants qui courberaient l’échine en permanence dans l’attente illusoire de félicités après la mort.
Il fallait que nous oubliâmes le sublime de l’existence, que nous n’aspirions plus a rien de grand et de beau. Il fallait nous réduire terriblement afin que nous haïssions la vie en nous.
Morale d’esclaves : l’exaltation de la faiblesse, masochisme et mortification de la chair et de l’esprit.
Mutilation du désir.
Il y a un grand désir : c’est le désir vital, celui qui veut toujours plus, un accroissement de son potentiel et de ses capacités.
Mais le serf ou l’ouvrier ont tordu leur corps et leur esprit sous un labeur inepte dans l’attente de la récompense céleste.
Il fut un temps, à la fin du moyen-âge (j’en vois la quintessence au quatorzième siècle) ou la récompense du paradis ne suffisait plus à tenir le troupeau.
Alors on mit en avant la crainte de l’enfer et de ses châtiments. Il était nécessaire du culpabiliser, de menacer et le Diable qui est l’ombre du Démiurge finit par prendre une importance extrême dans les prières. Il finit par éclipser le démiurge lui-même, par voler son pouvoir et ses adorateurs. Quand les monastères dominicains se changèrent en gigantesques salles de tortures inquisitoriales, des portails furent ouverts vers les enfers et les anges des ténèbres et leurs légions finirent pas investir notre monde et en faire une annexe des enfers.
Mais cette peur elle-même finit par s’estomper avec l’humanisme.
Car le Dieu de fer n’était pas sans ruses. L’avilissement du prisonnier, l’amputation de notre potentiel divin, nous l’honorâmes et l’adorâmes. Les Dieux et les démons fuirent notre monde. Nous étions si heureux, si fiers d’être simplement des Hommes.
Je vous le dis, l’Homme est quelque chose qui doit être dépassé. Soyez sans craintes, cette parcelle divine en vous, elle ne provient pas du démiurge elle ne provient pas de son ombre, le diable, elle ne provient pas de notre statut de prisonnier : l’humaine condition.
Au 18ème siècle, le culte de l’homme laissa la place au culte de la machine. Nous étions si fiers de notre prison, la machine des mondes, que nous l’avons idolâtré et nous avons taché de la comprendre et de la soumettre : triomphe de la science.
Mais au 19ème siècle, nous avons réalisé que nous avions cessé d’adorer le démiurge. Ou plutôt que celui-ci avait disparu ou que celui-ci n’avait jamais vraiment existé. Nous nous inclinions devant des idoles de fer et de pierre dans les temples et les églises, nous récitions des mythes et des légendes, nous étions attaché à un reliquat, un vestige et un souvenir que nous parions de toutes les vertus.
Pauvres dévots : ils déambulent comme des poules décapitées en cherchant leur maître. Ils scandent « je te cherche dans la nuit ». Aucune voix ne leur répond.
Il faut leur dire que c’est en vain qu’ils s’agenouillent dans les basiliques et mettent leurs fronts dans la poussière.
D’autres dévots prirent la place des précédents. Les humanistes cherchaient l’essence de l’Homme sans la trouver et les savants auscultaient le monde et ses entrailles afin d’en comprendre les secrets les plus intimes.
Pauvres fous ! et encore plus esclaves que les premiers, les dévots, car les humanistes et les savants croyaient être sur le chemin de la délivrance et qu’ils ne faisaient que renforcer leurs fers et leurs chaînes.

Et maintenant ?
Les modernes coprophages, je veux dire les « trafiquants de merde » que l’on appelle les capitalistes transforment notre monde en cloaque nauséabond. Comme dans une noire alchimie, tout est souillé à leur contact. C’est simple, tout ce qu’ils touchent devient boue et merde dont il faut se repaitre sans cesse.
Car ces excréments sont sucrés et acidulés, et de bien bel aspect. Nous en faisons notre quotidien. Nous sommes devenus des porcs en nous avons changé le monde en une gigantesque auge, une fosse pestilentielle.
C’est la phase terminale de notre avilissement. Le néant approche et nous l’adorons ouvertement. Il devient indécent de demander à quelqu’un les valeurs qui le motivent. Nous adorons le néant, nous devenons le néant. Il faut se promener dans un centre commercial en période d’affluence pour sentir le vide de notre vie.
Nous pouvons faire de notre mort une alliée.
Qu’avez-vous ressenti quand vous êtes mort ?
Il semble qu’ à cet instant, les mensonges dont on aime à parer l’existence s’envolent et que la vérité nue apparait.
Qu’avez-vous fait de votre vie ? et que faites-vous de votre mort ?
Vous avez une seconde chance.
Et ce corps de gloire peut –être le vaisseau, le véhicule vers votre apothéose.
Je vais vous dire quelque chose de terrible : ne vous inclinez pas devant le diable. Il vous trahira comme il nous a tous trahis, car il est la trahison.
Vous êtes en devenir et détenteur de forces indicibles et terribles à la fois. Ces forces seront révélées dans votre chair.
Entendez-vous l’appel de la haute aventure et de la lutte infinie ?
Êtes-vous prêt à souffrir et à aimer ?
Êtes-vous prêts à lutter sans fin ?
Les armes divines sont forgées ; elles attendent le réveil des héros et des dieux vivants de l’ancien monde.
Soyez les auteurs de la seule légende qui vaille la peine d’être racontée : la votre !



Frédéric, le Marteau.
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